mardi 30 avril 2019

Un été en retours. 8

.









       Il sort de la nuit,
       il soupire, il laisse
       une plaie ouverte,
       un monde.

22 Septembre 2010.


Maria Dolores Cano, ici et .

lundi 29 avril 2019

Un été en retours. 7


.
L’oubli
de plus en plus,

la lumière
de plus en plus,

la mémoire
de plus en plus.

16 septembre 2010.


Maria Dolores Cano, ici et .

dimanche 28 avril 2019

Un été en retours. 6


.
Les mots s'agitent,

sur la rive, sans entendre.

Le silence sur la terre
attrape le bonheur.

La langue passe l'orage :
ciel et traces d'encre.

Le silence sur la terre
attrape le bonheur.

16 Septembre 2010. 


Maria Dolores Cano, ici et .
 

samedi 27 avril 2019

Juanito.


Pepe.


Un été en retours. 5

.



Un tout petit vent souffle,
déjà la mi septembre et
un tout petit vent souffle.

Une respiration sur le silence,
un petit vide rappelle le plein.

Un tout petit vent souffle,
déjà la mi septembre et
un tout petit vent souffle. 

15 septembre 2010.

Maria Dolores Cano, ici et .

vendredi 26 avril 2019

Un été en retours. 4


 Maria Dolores Cano, et ici.
Un arc.


Eh, solitaire, chemine,
jusqu’à la prochaine seconde,

un arc au clou laissé

en un monde, nous y asticote
entre deux, silencieux.

11 Septembre 2010.

jeudi 25 avril 2019

Heather.


Un été en retours. 3

Écho en début, milieu et fin.


 

Début :




Il court,
ses pieds sans attaches,
il est libre.

Milieu :



Les yeux, battent :
la main pleine sur l'eau éclate.

Fin :


Le vent,
enfance lointaine,
de l’océan au ciel.

11 Septembre 2010. ici et .

mercredi 24 avril 2019

Un été en retours. 2

.



Passage, port bouillonnant, 
dans l'écuelle 
où sont les eaux assemblées.


05 Septembre 2010.

mardi 23 avril 2019

Un été en retours. 1



.













A quoi bon,
poètes ou malveillants,
ils iront tous dans le silence,
et ils iront tous dans la lumière.

28 Août 2010.

lundi 22 avril 2019

Retour, seul, pauvre,

et peu bavard


Maria Dolores Cano, 22 avril 2019 à 10:23

Et seul et pauvre et peu bavard.




Au tiers et au quart, il y a un temps, une aventure dans le bouillon : eau tiède, sources emmêlées, des vitres noires, il y a une seule chose : le cœur et sa respiration. Si faible et allongé, il rampe sur les mains, il roule sous leurs doigts, sort funeste et grande solitude, on se sait, on se croit, et on y pense souvent, la vie aux champs perdus sous le soleil, l’ombre y consolerait les âmes, le rouge est levé, le temps recommence, il est tranquille au chaud, dans les champs clos, sans circonstances, sans histoires, le fou est aux plus fous, les grands finissent sous les branches, ils sont couchés dans l’air, dans le vague, ils sont souverains.



 

















Il est consolé et fervent, d’une passion timide, finissons en, nous souhaitons la mort, la mort vient et chante sur les cailloux et il pose un œil ouvert sur le sable foulé, il y a une grande inquiétude, et sur le dos et sous le doigt qui passe, il est mêlé au jour, il chauffe sous le ciel, le mal est confondu, la pureté, l’orgueil, il confond tout à tout, il les trouve sans les voir et passe, passe, au flanc des évidences, dans la chaleur sans suite, sans rien autour, les arbres fondent l’ombre, entre le trois et le quatre il y a ce qui se donne, et ce qui est volé, mensonges, mensonges, rien ne finit, rien ne commence, la vie est mêlée d’eau. 





De feu et de saveurs, les oiseaux sur les branches, les abeilles, il songe, il est fourbu, il tire son épingle et remplit son sac d’air et d’eau mêlés, il se tient, il embrasse, le clair et le soleil, la poudre sur les pieds, il est poussière et solitude et frange au mollet, la jambe est noire encore et dure, le temps est passé, il se range sur l’air, il compte sur le vent, la chaleur est bien grande, le sourire constant, il est sur le chemin et cherche l’abondance, les bouquets, les images, la beauté sage et grande, une frange de soie sur la jambe, l’eau abondante bue. La terre sous les doigts, il cherche et se refuse et ferme les yeux, il en est tordu.


24 Août 2010.

Ici, et ici, merci Maria Dolores.

dimanche 21 avril 2019

Retour pour tes enfants.

Ils posent leur fardeau à l’entrée du jardin, ils ont blessé leurs pieds et mordu leurs souvenirs. Ils ont écrit leur marche, le frisson de l’instant, le doigt de la vieillesse et le rire des moissons. Ils marchent et ils s’en vont, l’un boite l’autre pas, et ils accordent leurs pas au son de leur raison.

Maria Dolores Cano, 21 avril 2019 à 10:38

Pour tes enfants.

.

 






















Au lointain, calme, il se maintient, il cherche et trouve une espérance dans l’épuisement, dans l’abandon, il se confie et ne force plus rien, il est seul et il boite sur la route.

Ils sont abandonnés et perclus, pauvres parents meurtris, l’héritage est une menace, ils se tueront, ils se donneront du bâton, de l’angoisse, ils sont affreusement marqués et stupides, leur jeune vie est une illusion. Il détache chaque syllabe, il ouvre la bouche, l’air sort, le son frappe les narines, tout est ouvert dedans et tout résonne contre les os, le crâne est rond, la bouche entrouverte, les sons frappent les os, ils tournent et s’appuient entre les dents, au fond, le visage est fendu.


Ils sourient et posent sur l’air qui passe, leur fardeau, leur poids de misère, pauvres parents perdus sur le devant, sans rien entre eux et leurs enfants, l’héritage seul, seulement. Ils ont entendu, Marie des sous pour nous, pour les petits, du poids d’or pour mettre dans l’escarcelle, vieillerie pleine d’or et de sang, ils frappent leurs parents, ils ouvrent la bouche, le veau d’or est dedans, ils ont une obole où passe l’air, entre les dents, cette petit enclume elle soutient le vent et mord dans l’air, un caillou toujours posé, dans la ceinture, il serre et il se déchire.


Les parents sont éreintés, père des sous, mère du temps, du remords et surtout rien de nouveau, des sous et des cailloux, une fortune pour souffrir un aveu, j’en veux encore, Marie, des sous pour son enfant, pour s’y blottir, pour s’y blottir, bien loin, bien loin du thym et de la sauge, dans l’air jaloux, dans la rancune l’air souffle sur cette forge, entre les dents le son est fait, il ne pousse pas, il y est, il laisse vibrer, il abandonne, la force est inutile.








 






















Les enfants meurtrissent les parents, ils dévoreront ce qui reste ils dénoueront les liens du sang un à un, un à un, plus de liens, plus de sang, des étrangers, des étrangers dans l’air qui vole, dans le remords, dans l’air qui passe entre les dents, ils sifflent, ils appuient, la ceinture ceint un caillou, il meurt à chaque souffle, le poids est lourd, il est trop fort, ils se serrent et articulent, le vent dans la bouche, la force à la ceinture, un effort vrai mais loin, bien loin, très éloigné de cette forge.


L’air est jaloux, il passe entre les dents, il passe dans la bouche, bien au dessus des cailloux, bien au dessus de la ceinture, il vibre sur les portes ouvertes, il tourne au soir venu au fond de la bouche, entre les dents les plus fortes, l’air jaloux tourne et s’écrase, entre les dents, entre les dents, il frappe à la fenêtre ouverte et vibre dans les carreaux, la liberté est cette certitude : la force est nécessaire, mais loin, bien loin de la forge.


Le cadre est dur, la vérité est la liberté et sentir le caillou dans la ceinture, il blesse à chaque souffle, il est toujours perdu, il faut penser à perdre et ne jamais se remplir, l’air doit sortir, sortir, le souffle est à l’aise, une ceinture et un caillou dedans contre la peau pour sentir, vivre, pour être bien, pour mordre l’air léger.



Les parents souffrent, l’air circule, l’héritage est une torture, il souffle son souffle entre les dents et l’air pose son fardeau, ils sont blessés, les enfants ont mordu la main, le lait ne coule plus, l’air passe entre les dents. Marie des sous pour tes enfants, au lointain, calme, il se maintient, il cherche et trouve, une espérance dans l’épuisement, dans l’abandon, il se confie et ne force plus rien, il est seul et il boite sur la route, un caillou dans sa ceinture. "


  23 août 2010.
 
pierre a dit...
 
Si ténus, si aériens, les dessins...
D'un fil d'Ariane tissant et suivant le chemin des mots.

Très poignant, Chère Maria, cet alliage du trait et des mots.

10 juillet 2011 à 10:48

Anonyme michel, à franquevaux. a dit...
En mots, aux yeux, des images, sur ce fil : trois cœurs.
10 juillet 2011 à 11:50


samedi 20 avril 2019

Le temps.

Il se rapproche du sauvage et de l’orgueilleux, il est conquis. La vie passe en attente, le poids est au sol, il y a des fruits sur la table, le temps est lourd. Le regard noir, il est posé dans la lumière, il cherche l’ombre et boit le temps.

Un sombre épuisement déborde, il est penché au sol et lave ses erreurs, il est tourné sur lui et siffle entre les dents, la confiance, l’abandon, il tourne sur lui seul et boit des eaux amères et sent le temps sur ses épaules, il tourne et bénit les passants, les oiseaux cachés, les eaux amères, les voiles noires, les oiseaux déposés, le sacrifice est consommé, le temps est achevé. Il se déplace et perd courage, des enfants, leurs parents, les petits sautent dans l’eau noire, amère et battue, il est sur le flanc, caché sous les nuages, perdu et sans allant, la fatigue est immense, le corps est déposé sur le sable sans rien, il y traîne et continue la nuit, il est battu, les enfants sautent dans les eaux amères et noires, les fleurs au loin, il y a des ombres sans histoires, l’ennui est là, le temps est revenu de fuir et déplorer, lamente-toi marcheur épuisé, les voiles au loin sont noires, le sort en est joué, ces images sont mortes, il n’y a plus rien, ni personne, les enfants ont sauté dans l’eau sur le devant, le soleil dort, la fatigue est immense, le plus petit s’en va, le plus dur est devant. Il tourne et il brasse le même air, le silence parfois est plus beau.

23 Août 2010.

vendredi 19 avril 2019

Sous les.

Du jour et de la nuit la charge est,

aux étoiles, imposante,
il se tourne, il se couche, il est perdu.

Sans penser, sans dire, la vie est retenue, sans appel.
De jour et de nuit, on se cherche, il y aura du corps à corps.
On se tourne, il revient, il est précisément posé sous les étoiles.

On regarde, on ignore, un appel, on y est, et précisément, sous les étoiles.

23 Août 2010.

jeudi 18 avril 2019

mercredi 17 avril 2019

Au bénéfice, à la toile.


.




" Ô, pour se dire au bénéfice, la toile est prête, il peut souffler, il souffle cet air chaud, au bénéfice, il est dans la chaleur, dans la lumière, l’air souffle, il peut souffler, il suit sur le chemin, la ligne, la poussière, l’air est paillé de traces jaunes, l’herbe est sèche, la fleur a fané, il y a une ligne de poussière, des traces de pas sur le chemin, au bénéfice l’air souffle, il peut passer, il peut entendre la vie, elle avance sans rien en dire, au bénéfice, sans raison, la ligne est de poussière, sur le chemin la paille est jaune d’herbes séchées, de fleurs fanées, d’horizon en tumulte, de grandes ouvertures sur l’avant, il se tourne et il se voit, l’horizon perdu de brume, de poussière, au bénéfice, la toile est levée, les rumeurs soufflent entre les dents, sous la paupière, sous le présent, l’air est tumultueux, dans la chaleur et dans la lumière, au bénéfice, à la raison, à la maturité, au temps gagné sur le chemin, sur la paille sèche et jaune, dans la poussière et dans le bruit, au chemin long, au bénéfice, de la toile à la maturité, l’air est chaud, la lumière est une surprise.






Il traîne un pied sur le chemin, dans l’herbe sèche, dans la poussière, sur le lointain sans y penser, dans l’air chaud, sous la toile, le ciel étend sur le chemin des allées de toile, toile perdue, abandonnée, froissée au poids des anges, il suit le sillon sur le devant, sur le lointain, sur le demain qui le bouscule, sur la vérité qui enchante, qui déçoit, il rompt, il tourne, il ferme la main sur la toile, il écarte, les dons, les pentes, les cailloux, les dimanches sous les corolles, les vertus, les grâces. Un papillon il tourne et tire, tire le col ouvert, la bouche en feu, le poids levé, la misère grande, grande brûlure, grand portail, il voit les passeurs loins, ils ouvrent et tendent les bras, les mains, le sacrifice est extrême sur le chemin brillant de paille, dans l’herbe sèche et jaune, jaune, ils se complètent, ils sont tordus, ils grandissent, ils en profitent du bénéfice, des joyaux, des cailloux, du courage et de la miséricorde, des pieds posés sur la poussière, de l’inutile à corps perdu, de la chaleur, de la lumière, des affaires, des cous tendus, ils se voient, ils s‘enchantent, ils se reposent et ils espèrent, ils finiront dans les roseaux au soleil de tout l’été, dans le présent et dans la cendre, ils brûleront tout ce qui faut, ils le doivent, ils sont perdus, ils perdent le reste même, la vie errante, le mal confondu avec la peine.




Le cœur est grand ouvert, la vie parle mais que dit-on, on est pendu au regard, il cherche la paille jaune sur le chemin qui joue dans la poussière, ils sont frappés, ils sont contents, distendus et grandis sur le chemin entre les pierres, sans rien en penser, sans rien croire, il cherche la ligne du temps dans la chaleur, dans la lumière, sur le devant, il voit ses mains il court encore vers l’eau jaune, les oiseaux blancs crient tout devant, devant, il se percute, il s’entraine, il va loin, il va loin, il se perdrait sans autre affaire marcher devant sur le chemin, courir encore sur le temps, fermer, ouvrir les yeux, le cœur, il est à l’aise, il sent les fleurs, il voit la paille jaune au sol, elle brille dans la poussière, le soleil est à ses pieds, il rend hommage, il rend hommage, il est fourbu et il se force, il faut voir la fin de l’histoire, il faut rêver, coudre, dormir, un morceau pour un autre une évidence, un morceau devant, la vie est faite de pans cousus, décousus, toujours à prendre, à reprendre, à repriser pour y broder des cœurs joyeux, du souffle étrange, il y a de drôles de choses dans cette tête, sous le soleil, dans la lumière, dans la chaleur, il s’évapore, il diminue, il disparait, au bénéfice, au bénéfice, pas de doute, pas d’erreur, il tourne longtemps sur le pied, il fermera son regard sur le premier fétu, la paille est jaune et sèche dans la poussière, l’herbe est une toile étalée. "





mardi 16 avril 2019

Les ombres en tournant.

Aux questions des réponses, des succès et des échecs, la route est longue, le temps plein : d’énergie, d’émotion. Ils y restent. Du plus loin à venir, la rencontre de l’un, des riens, des incertitudes, le gouffre amer, la pente noire, le bien pensé de l’autre. On le redit, on chante, on exulte, il y a des efforts, des contraintes, sur le si long parcours aux pentes noires. Ces étrangers sont à la trace, leurs remords couvrent les oliviers, les arbres tombent : où sont leurs branches, où s’évaporent les amandiers, où se ferment les oreilles, où sont partis les cieux comblés de doutes et de nuages.

Un passe et un passe, une échancrure d’éternité, la nuée les trace sur les herbes, aux champs perdus, ces étrangers courent sur la terre entière, sur le grand vent, sous les chantiers, ils se posent, ils déploient les flammes, les drapeaux, la vie avance, le sol est lourd, leur pied est une offrande aux absents. Le regard est perdu, derrière les verres éteints, derrière l’étonnement : les sarcasmes. Le temps est long, on tourne et rond et grave sur la pente, sur le sel, le monde court, ce monde tremble, sa liberté arrive, le temps est aigre, d’une fraîcheur, d’une fraîcheur, sans pitié.

Au loin, leurs serments sont impossibles, ils les tiennent, deux mains, deux pieds. Deux jambes franchissent le sol éclaté. Ils affranchiront, ils s’affranchiront, ils iront, ils y seront, sur le sol, sur le dos, pour entendre la vie en marche, la clarté tendre, la bienveillance. Leur mémoire franchit la rive, ils iront loin sur les cailloux, dans l’herbe sèche, pour entendre et pour dire la bonté du monde. Pâleur, effroi, tout est en place, le monde tourne pour eux tous, sur leurs façons, sur leurs baptêmes. Ils ont franchi leur dernière chanson, ils ont perdu pour eux la raison, sur les cailloux, tout le fil.

Ils ont perdu, la fièvre, ils se tourmentent et disent encore : il faut faire, il faut monter, construire, échelonner, toucher de l’œil les habitudes, tendre le pied sur les eaux noires, le col levé, le sourire en face. La vie est tourmentée, claire, crue, si évidente, pleine et comblée de ciel et de cailloux, démontée, sans attendre. Ils jouent, frémissent au loin, ils devancent les solutions, le rien pour la forme, ils s’absentent, ils sont perdus, ils se parlent et ils attendent le miracle, la certitude, le regard aux rochers, la pluie tournant, les aveux, ce qui va bien, ce qui va mal, les ombres.

Sur la route noire, le rien, le vide, ils sont perdus. Ils avaient à faire une rencontre, un point sur l’eau, un regard mûr, la volonté, sous les fenêtres : le grand vide, la solitude, ils se trouvent, ils se donnent la peur, le vide, sans solution, discontinus, interrompus, ils se harcèlent. Mouches noires sur le devant, rien dans le cœur, tout en arrière, tout reconnu, tout inventé et maladroits et impossibles, ils se sont perdus pour longtemps, le temps est pâle, la nuit fut longue, le rire est parti pour ce jour, ils comptent les heures, les tourments, la vie trop brève, le temps long, les mots.

Les tournures inversées, le bien pesé, le mal compris, des erreurs à la suite, une hirondelle sur la rive, un regard perdu, sur les questions, pour les réponses, il y a trop de mal à dire, trop de rires méchants, trop d’angoisses perdues dans le sommeil, quand rien ne tire devant les yeux le voile noir, le voile perdu des difficultés, le travail, les commandements, la règle. Il faut vivre et abandonner le temps aux psaumes, aux absents. La vie trop brève, le temps trop long, la difficulté, ils en sont à dire : le temps est long et tout va vite. Rien n’y sera, rien n’y pourra, le désordre est.

19 Août 2010.

Pour Paix.


lundi 15 avril 2019

En terre, au feu.



" On mettra en terre et au feu ces vibrations, ces erreurs, ces murmures. Le souffle et la conviction manquent. En terre, au feu, l’incertitude, la vie échevelée, le souffle descendu, la gorge emprisonnée, il reste à bâtir pour le monde, la raison est perdue, le souffle est suspendu. Il reste la terre et le feu et laver les orages, et tendre au sol sous un masque noir, des pleurs et du chagrin. La fatigue accable, il faut, une passion profonde, un mot écartelé, une conviction surprenante, surprenante, il faut penser à tout. "



" Et convaincre et se convaincre, poser le pied au sol, chanter sous les branches, finir et reconnaître la suite, la force perdue, les paroles envolées, la jeunesse féroce, la guerre à venir. Le pied sur les cailloux, les sermons sur les champs, la fatigue immense, on se mettra en terre, au feu sous les branches, sous le soleil, sur le temps fort, sur ce qu’on perd sans rien penser, sans rien voir. On offre la vertu, on force son destin, la conscience claire, le pardon au cœur, la liberté, il y a un espoir, la terre, le feu. " 
.

" Ils connaitront le pire et donneront des chansons aux enfants perdus, pour ce qui reste à dire, pour éloigner la peur, pour contrôler le souffle et tendre au loin, pour le loin. Un fil du cœur au cœur, du souffle au souffle, la portée sur le papier, la règle sous les doigts, une note après l’autre, on chante la terre et le feu, on se berce, on espère, on est contraint par une grande, grande fatigue, on veut y voir voler, on veut y penser un arbre de liberté, un abandon joyeux,






la terre se retourne, le feu se précipite, la vie est. "




" Là, on avance, on cherche. Le souffle manque, tout se dérobe au marcheur à l’horizon, tout tombe, tout fléchit, il y a des rumeurs, des convictions perdues, des trous dans la chaussure, les cailloux passent et blessent, blessent la chair nue, le cœur est amer, la peau est rayée, les yeux cherchent les taches, le soleil est noir, il reste la terre et le feu, pour dormir, pour rêver, pour accomplir, à parcourir, la terre et le feu. Il y a un défaut, une parole, un mensonge, la vie abandonnée, le cœur suspendu encore."






" Ils sont, au loin, si loin, perdus, et on attend, on y croit, on revient, sur la terre, au feu, les notes roulent et sont brisées. La fatigue est immense, les joues écartelées, le cœur défiguré, on avance et on cherche le souffle : en avant le masque, les vibrations surprenantes, au feu, à la terre, les pieds au fond, le cœur sous la main, la vibration, le cœur manque, la vibration est surprenante, le jeu est contrôlé, le cœur parle encore aux yeux et aux absents, les oubliés, et ne rien en savoir, ne rien en entendre, et oublier le fil.

Ô, la voix, un fil sur le cœur tendu et déplié, la vibration est surprenante, le fil est déplié, la fatigue est immense. On porte en terre, on porte au feu, l’échec et les sanglots. "


 
18 Août 2010.

Avec Maria Dolores Cano. ici, et là.

dimanche 14 avril 2019

Mélodies.

On pourrait parler d’Andromède, Cassiopée, des Perséides, étoiles dont la beauté luit, infiniment et tendrement, au ciel, au ciel, où sont les couronnes, on se demande : y voit-on bien, est-ce le temps, sur la route le diable est descendu, la porte est entrouverte, le signe noir est posé sur le devant, il y a une rumeur et des présences si précises et si mystérieuses, des étoiles au ciel et le souvenir, il y avait des jets d’eau, des herbes vertes, des rumeurs de soie, de la soie, en ce jardin et des tourterelles blanches qui fleurissent le bord de l’eau, il y a tout cela et la tête d’un autre et cette dame là, sous les arbres entre les jets d’eau, des sarabandes, des étoiles, il se force, il est reconnu, il se donne et il imite le maintient des autres, la tenue en blanc et noir des marbres, des vieux faunes, la terre est cuite, il faut s’en souvenir, le temps est suspendu dans ce jardin, le jour est né presque complet, presque chaud et encore endormi, les jets d’eaux, les gouttes sous les branches, les oiseaux blancs, les fleurs sur le marbre rose, on a dit il est rose et fleuri de tourterelles et posé là, devant le ciel, sur les herbes parfumées, sur le devant.

Des étoiles, Andromède, Cassiopée, la troupe des Perséides, on n’y connaît rien, tout est beaucoup plus complexe que la robe des taureaux, que les notes une à une sur le papier réglé, il se tourmente, il s’effarouche, le compte des étoiles est infini, il pèse, coupe et tranche et il songe, songe, les erreurs, les oiseaux blancs posés sur la margelle, la lune et les étoiles et la nuit les oiseaux dorment, blancs, gris, beiges, doux et calmes, roucoulent, sous le très haut, colombe, roucoule, les sarabandes, lentes, lentes, entre les lèvres l’air se glisse, il passe, il passe, les oiseaux tournent et roucoulent, roucoule colombe blanche, blanche, colombe, colombe, la robe des taureaux, le nom des astres, la fuite des étoiles, on force le destin, on tire les fils fort, fort, pour que siffle l’air entre les étoiles, entre les plumes, sous les fleurs fraîches, sur le marbre rose et blanc pâle, pâle, la vie murmure dans le jardin et on, il, nous, ne, ne, ne, savons, sait, savons, sait, est-il jour, est-il nuit, les oiseaux la nuit dorment, le réveil est plus tard ou tôt dans le jour, il y aura un matin, il y aura une nouvelle aube, les plumes tombent dans l’eau, les fleurs fraîches descendent sur le marbre rose et pâle, si loin, si loin le ciel est refermé de cette vie encore, il y a des oiseaux sur le marbre rose, sur la margelle, dans le pays des robes noires, la nuit les oiseaux dorment, les cœurs se livrent, tout rentre dans ce lointain d’un voyage si haut :

Andromède, Cassiopée, les Perséides, la vie retombée plume à plume sur le sol aux herbes vertes, les boules sur le vert, les fleurs absentes, trop présentes sur le cœur, dans la main, dans le regard si loin, si loin, y sont-ils, vieux amis, y sont-elles, fleurs coupées, y sont-ils les oiseaux délaissés sous les étoiles, sous le ciel noir et bleu profond, lavé et calme, la fleur tombe jetée sur le bord, au lointain, les jets d’eau parmi les marbres, sur le devant comme sous la terre cuite, le regard détendu, la main à la surface devant, bien loin, à plat, une plume après l’autre, les fleurs sont tombées, les oiseaux lorsque la nuit descend, tremblants tous, ils chantent, ils composent, ils effleurent la peau nue, le corps serré dans les feuilles, dans les fleurs, sous les branches, dans la lumière, les étoiles tintent, note d’or, le lointain coule, les yeux d’or, ils chantent, ils sont posés tranquilles, ils détendent le soir et les habitudes, ils sont posés, fleur de la nuit, pâleur de rêve, les ombres passent et oublient la robe des taureaux et la couleur du nom des étoiles.

18 Août 2010.

samedi 13 avril 2019

Cette vie s'est arrêtée, le regard éclairci est tranquille.






Un œil ouvre et distend, il perce la figure, il entame le carreau, le vol libre, la fleur, les effusions brèves et cachées, le signal se répand. Il se tourne et invente, hésite, hésite, retiens ton bras, garde ta main, défais les nœuds, découpe les envies, la confiance au bois pesé se trouble dans la certitude.

Il est troué et magnifique l’arbre posé au loin à l’autre rive, dans la blanche épaisseur, dans le regard jaloux, il est fier et il ombre, il est tendu et immortel, de paradis et de soleil il poudre le chemin, il est un éclat noir, on ferme un œil et la lumière reste rouge et jaune et verte, grand serpent étendu.





Dans la poussière, tu ramperas dans la poussière, toi qui a cru les mensonges, les fables, le regard jaloux d’un autre fier et tendre, immolé au soir même et entré lentement, lentement. Cette agonie dure-t-elle encore, il est las et souffrant sur le chemin de poudre de cœur arraché et servie.

La langue s’y repose, le passé est mourant d’une lente agonie, d’un essoufflement long, long. Si tendre au soleil, cambré et serviable, tout de jugement, de traits droits et cinglants, il est encore là, il attend, il espère il doit souffrir toujours, supporter la vengeance, éteindre une ardeur de graviers :





 










ils ont meurtri la peau, ils ont défait une âme, un peu de chair à vif, un peu de larmes obscures, ils ont lacéré la vie et le secours, l’avenir est mourant de cette agonie longue, longue et distante, éloignée et perdue et faite pour se dire, pour encore colorer la poudre, à sa chaussure la peau gonflait,

















 
le cou était perdu, à la boue de la chaussure, au retrait, au papier collé sur la porte, perdu et en attente, perdu défiguré et pauvre, pauvre et si long sanglot, tout est dessiné sur la boîte : les chocolats à Noël, le parfum, la vie commencée, pour toujours interrompue, toujours effacée la conquête,






" la soif sur les genoux, les taches blanches et roses sur la peau où il faut, il en fallait, il en fallait des serments et des jeux, des messes au tapis, des luttes sur le dos, des règles infranchissables, une vie arrêtée, une conquête longue, longue, une excuse sans âge, une excuse, un déplacement,

des lieux d’hiver et de vent, des joies insurmontables, un monde à peine éclos, inachevé à tout jamais, à tout jamais, des parures de feu aux murs, en évidence, des marais dans des vases, des fleurs aux fenêtres une vie commencée jamais achevée, une éternité de cendre et de tristesse, des explosions,

des aveux, des oublis éternels, une vie qui se change, ils ont perdu le nord, ils ont perdu la vie, le meilleur et le pire et le matin tremblant : la certitude, l’instant est un instant et une éternité, la route a croisé des ombres et des rires, des chansons et du temps, le sien, les autres ont compté,

et les coups et les efforts, la vie inachevée suspendue dans les arbres, dans le lit défait qu’il ne changeait pas, dans les assiettes léchées et embrassées au matin, premier nécessaire et brutal, sans penser, tout est un carrefour pour une longue, longue absence, pour un regret, pour un remord, "






















 
" il le faudrait oser, sans absolu, sans plus rien, sans une trace, une larme au coin de l’œil, je t’ai vu, je t’ai vu, tu étais joyeux et pratique, une effusion perdue, une émotion rentrée, une larme, une larme, je l’ai vue, elle y était, elle était au carrefour où sont les âmes et les cœurs, la vie cessée,


le sable effacé, le reste sur la table et une joue posée, posée sur une chaussure, au pied, au pied, le temps s’est suspendu et le cœur a respiré, respiré, la corde est tendue d’une éternité l’autre, d’un soupir, d’un sanglot, d’une cassure, le corps à peine libéré, le corps parle moins que le cœur, "




















 
" les mots, les mots se trompent de cadre et de tempête, les mots parlaient du cœur, le corps supportait et supportait les erreurs, la vie évanouie, le drame sur la table, le papier rayé collé à la porte, il a remonté l’escalier, il a posé une parole, sur le devant de soi, sur la porte entrouverte, le fil est suspendu,


la vie est arrêtée, le carrefour est là, ils se sont visités, ils ont échangé des éraflures, la peau a gonflé sur la joue, une larme, une ride, le temps est revenu et cette vie est éternelle. "










 













 
" Cette image pour vous, ce corps écartelé, cette fin de saison, il chante sur le dos, il meurt dans le sable, il se défait et pose au sol le poids de son fardeau, il avancera plus libre, plus content, presque bien disposé, presque reconnaissant, la vie est reconquise, le sable mord le cœur et les oreilles,

il chante sur le dos et pose au sol le poids de son fardeau. La joue posée sur le pied, il a gonflé, son œil est obscurci, ses lèvres sont closes, il pose au sol le poids de la salive, la tache blanche et rose, le cœur rayé au vent de clair et d’habitudes nées mortes avant, plus de saison, plus de beau temps, "








" la vie est arrêtée, le cœur respire encore, il a tourné sur lui, il a posé la parole sur la porte, le cœur est descendu, il remonte encore, il cherche et trouve dans une maison froide un hiver en prison, un univers perdu, des vies sans existence, le jour suit le jour, la vie à peine éclose, il a au dos le poids,

de son fardeau, il a posé au sol les larmes les plus tendre, il a fourni au jour des raisons d’espérance, la conquête est là, le temps est poursuivi, sans grandeur, sans taille, sans drapeau, une bannière rayée et perdue, il a léché et le bord et l’assiette, le matin revenu, la peur était brutale, le calme, "




" la vie finie déjà, sur le dos, la joue posée au pied, tout le poids dans le cœur en haut, en haut, de l’escalier, ils se croisent, ils se doutent, ils ont perdu leur temps, ils ont perdu leur rive, la vie épanouie, effacée, plus de berceaux, plus de fleurs, ils se croisent, ils sont perdus, ils sont mensonges,

et coups de pieds, une éraflure au cœur, un tournant sur l’eau claire, la main posée sur une épaule, sur un cœur endormi, la joue brisée de larmes, des cailloux dans la bouche, des herbes amères, ils ont posé un pied dans un monde, il est mort et il se souvient, il se souvient, tout est ailleurs, "



" il se souvient, rien n’en est venu, et peut être plus beau, le premier, le dernier, la vie malade à ce point, il est fou, pleure ton sort funeste, une image en haut, une image en bas, cette image pour vous, ce corps écartelé, sur le dos, la joue sur la chaussure, le cuir est acide, la joue a gonflé,


un tourment, un abri, un asile pour attendre, pour attendre, la vie sans fin presque commencée, sur le chemin ils sont mieux sans y croire, sans penser à rien, au carrefour, il faut attendre les suivants, la vie commence, recommence, une autre est arrêtée, une autre est suspendue, sur le devant, "



" sur l’arrêt, le cœur gonflé de soif et perdu, des images, et piqué de sentiments, trop profonds, entretenus, imagés, d’une insincère sincérité, ils étaient lourds, pesants, trop amis d’eux même, perdus dans les images, perdus dans le ciel bleu, comme si chaque jour le monde était en jeu,

une vie éternellement commencée, inachevée, sans fin abandonnée, dans la montée on se croise, on ignore, le détail est compris, la peur recommencée, la solitude est coupable, le corps était muet, les images parlaient, ils ont franchi la grille, ils ont franchi le rien, la vie lancée, coule encore.



Il reste un croisement, il y a une trace, cette image pour vous. "




Maria Dolores Cano, de 32 à 40.