I
Une chanson d’oiseaux sous les branches et des vols de bourdons, la mort en agonie et le sourire forcé, la ride lutte contre le soleil. La vie coule et commence, la chaleur est en attente. De jaune et de rose le ciel est chargé, les plumes tendues sous le regard et dans le nuage. Les efforts et la serrure, closent des rendez-vous, il faut entendre l’appel des coqs dans le lointain.
II
Les baisers courent de l’un, vers l’autre, le sans égal, le sans pareil, l’éternité est sous la cendre. Le pauvre feu cousu de déraison, il faut entendre le silence monter vers la table de bois. Le foyer est éteint, la terre sèche, il souffle un air de sable tendre, une effusion de retour. Sur les pierres, détaché le va et vient des petits lézards, ils se disputent et font des traits de sucre roux, la vie est rompue avec la laisse d’un chien fou.
III
Entre deux souffles de plaisir, une note de grave chaud. Un espoir tendu contre la peau, avec les ombres et les doutes et remonte vers les cheveux, la satisfaction est une guerre gagnée par avance chez eux. Ils se donnent de l’importance et disent sans doutes aucun, le monde est tel et il faut rendre hommage aux yeux, ils voient si clair dans ce royaume et donnent à chaque chose sa juste place. Le cordeau les unit sur la fenêtre, ils sont liés sur le rocher, ce jardin est un atelier pour dresser sur quatre faces les rochers sur eux.
IV
La servitude au jardin est une prière à deux, ils font la course aux empires et chauffent le banc de la comédie. Les détours et les lignes bousculent le sol et gravent dans la poussière des accents pour la liberté. Un peuple ignore ces oracles et passe près sans ne rien voir, il y a sur cette poussière un parfum de faim et de sang.
V
La joie est le plaisir d’un seul et une torture pour deux, ils se coursent sur les genoux et franchissent la barrière vers le repos et les semis. Quel émoi si une âme se donne à l’autre sans effort, dans le jardin coule la crainte et meurt la vie. Il faut entendre, les cercles de fleur sur les pierres et les feuilles, dans l’air sucré, le souffle présent de toute éternité.
VI
Il y a le tri, les outils sont pour façonner et enfanter une espérance. La vérité souffle sur les pattes des oiseaux, ils inventent un cortège pour la beauté. Des os sur le gravier, des mouches passent dans l’ombre entre les pattes fourbues et arrachées à la quiétude, les enfants ne verront pas la fin de ce voyage sous les branches, dans la chaleur avancée.
VII
Les oiseaux tordent les branches et les nuages passent au loin, la vie est simple et facile, s’asseoir et voir couler l’air entre les cailloux. Rien ne vient de cette solitude, les passants passent bien loin et ce qui chante sous les feuilles dans ce jardin reste en écho, le monde devient pierre et construit un abri, la tourmente viendra bientôt pour mordre les errants, le monde est étroit et remplit les orbites dans ce jardin clos et petit et passe dans le ciel un cercle jaune et rose.
VIII
Le matin, respire sur les cailloux les cœurs mouillés de branches qui pleurent le doute et font trembler. Dans cet asile de lumière les regards sont tournés sur l’avenir. Sur l’espérance et dans le doute, le vent tourne faiblement, le chantier de pierres sages respire l’âme. Le silence répond au silence, les petits sont bien partout. Il pleuvra sur les cœurs et ils seront dans l’escalier, les aventuriers de l’incertitude.
20 Avril 2006.