jeudi 31 mai 2018

Tu reprends ...


Tu reprends et tu comptes l’espoir et les rêves sous les cailloux de la rivière.


Il y a un parfum de sucre, les feuilles et les branches sautillent dans l’ombre et se détachent sur le mur. Les heureux et les grands se donnent aux plaisirs et franchissent la ligne. Les charmés bordent de fleurs une gerbe de sensations.

Les rameaux se brisent sur le cœur et franchissent d’un bond une passerelle. Souvenirs partis et revenus et chantés dans la langue de la guerre, partis et revenus et chantés, s’enlisent et frissonnent dans l’air et courbent tard une ride sur l’eau. L’erreur au bord du gouffre, la main tendue arrache aux arbres l’écorce, le crin protège l’oubli. L’angoisse en grains sur le cou et sous le pied, il faut danser, entendre la romance. L’herbe foulée et comptée brin par brin, la suite est en jeu et calme, les ronds et les rebonds sur l’eau, sur la peau. Tu prends, tu comptes et tu ajustes, les galets frôlent la rivière.

7 Mai 2006.

mercredi 30 mai 2018

Ô ...


Ô,

retiens-la au jardin. Les tâches sont chères, donne à des enfants, ils demandent la nuit. Quels hommes éveillés, quelles passions de disparus, quelles femmes là-bas. Aime les fleurs, une saison, aime un être innombrable, en tes bras monte une jeune sève. Une enfant entre les pères, au fond.

Tu appelais ce paysage, jeune fille, sous le ciel clair.

7 Mai 2006.












mardi 29 mai 2018

Ô, l’espoir.

Je lance des cailloux à la face de l’éternel et crie sans y croire. La source est démontée et dépassée la rive, les rochers frottent sur le rempart de toile, la peau est tendue et parfumée de clous.

Ô l’espoir d’y revenir, tendre la main, s’y poser et dorer, sur le fil, dans le soleil, les médailles sur le cou, et d’or et de cendre et de figures mêlées et étalées et mûries, sur le sol, dans l’attente du parfait. Il est à conquérir et parle sous les arbres, de fierté et de deuil et de volonté, tendre. Le respect sur le cou, il faut griffer les médailles, boire l’or et se frotter de cendre, la vie dans ce climat est une troublante aventure, il faut partir haut et rendre son sac. Il est vide et pèse pourtant à l’épaule meurtrie.

Je lance des graviers et reste sur la rive, un drap est tendu de noir et jaune, rides sur l’eau et dans le ciel se fendent, il faut en vêtir une reine et lui offrir le repos dans une éternité.

29 Avril 2006.

lundi 28 mai 2018

Ils se donnent.

Et ils se penchent vers la fin, vers le trouble certain, vers la furie qui détend et mord sans attendre, sans fléchir, et recommencent. Et le corps est en marche, et la vie se répand et ils tombent. Il y a sur cette pente une odeur de miel chaud. La fleur au vent flotte et tend dans l’air de mer une silencieuse beauté. Ils tournent sur eux et griffent le sable, les remords sont loin et deux ils se roulent dans le temps. Ce désert est une souffrance, les genoux sont posés sur des cailloux, ils mordent les épaules et chantent sous le vent, l’éclair brille pour eux dans la silhouette des anges. Les frotteurs de bijoux déplacent leurs ardeurs et volent une espérance et une réconciliation, un concert sonné et les visages songent, ils sont sérieux et dormiront longtemps. Les ombres en pavane coulent sur le sable, glissent entre les doigts. Le soleil est perché et défend leurs couronnes, les habits sont tombés et froissent les regards. Il y a sur ce champ un combat de mésanges, les goûts sont affermis et la chaleur est là. La vérité se pose sur un drame, il faut résister aux explosions et défendre un peu de son empire, les marcheurs sont venus et dansent sur le sol. Les erreurs et les drames se joignent sur la peau et domptent l’émoi. Les énervés du jour se donnent au vent. Le visage est en haut et le reste suit. Il y a dans ce monde une sauvagerie droite, elle défie les yeux et dompte leurs alarmes, il faut aller et venir et retendre la joue. La peau chauffe sous les branches, les épines de roses grattent les flancs serrés. Le rubis et la cendre et l’orange dans l’eau, lancent un défi, un pari sur la gloire. Il y a dans ce cercle une liaison lente, ils se donnent enfin. Pour compter les éléments, ils lancent un œil perdu vers le torse plein de volonté et de nécessité. Les deux emmêlés, grande et petite aiguille, et le regard des uns sur les ardeurs de l’autre, et la fidélité, et le bien employé, et le retour, et la faim, un plaisir, et la gorge qui gronde, et les envois de fleur vers l’horizon, marchent et font avec la peur une étrange chanson. Le rire et la beauté se passent de respect, se forcent à deux pour embarquer loin et rudoyer la terre, sur la mer et dans le temps le fil est tendu. Les murs et les portes franchis sans attendre, le jour se démonte dans un cri de salive et de joie. Ils se mélangent bien et la construction s’élève. Les arbres vont tomber sous un ouragan, de plaintes et de pleurs, la vie porte des cris et des formes, remontés et unis vers ailleurs. Le défi est lancé et tenu, le jeu est lourd et lourde la réussite. Ils frottent et s’éloignent des autres. La peur est en voyage et danse sur le chemin, le silence tombe sur la trace des anges, un rebond de soleil chauffe ce troupeau. En haut, en bas, ils démontent leurs âmes à suivre la voie des eaux et du grain. La paille sous leurs pieds, torture le bien sans lendemain et chauffe le mal dans ses racines. Tout est à mettre sur la route, les certitudes tombent de la bouche et des yeux. Ils se donnent un bal de rêve et d’enfants petits, gardés par des fous.

Les heureux sont couchés et rangent l’émotion dans un panier de bois, à poser sous les branches. Au loin, sur l’herbe, sages, ils se désolent et font un tour, ils sont perdus et usent l’envie de voir plus loin et vivre lentement. Ils sont venus dans le confort et le refus, dans le poids de l’aveu, leurs bouches parlent et retiennent pour eux un cœur lourd de chagrin et mouillé de joie. Le temps passe, et tout change, et tout reste.

28 Avril 2005.

dimanche 27 mai 2018

Et on dépose.


On demande de la volupté à la saison et de la douceur dans le repentir, la construction est un gage de joie, pour vaincre la peur et taire les ravages. Sur le sable et la vase, un tombeau monte vers le jour, élevé et grandi par la boue, sur le chemin du soleil. Les grains de peur accrochent le passage et griffent les bras nus, alourdis par l’angoisse. Est-on bien sur, de tout et de la forme, est-on bien avide de rien, est-on bien connu pour son temps, refendu de vie et de distance, frappé par le doute et on est bien hanté par la mort.

Les ignorants volent sous les roseaux des branches et des feuilles séchées dans le remord. A la porte dans l’eau, les oiseaux perdus se vengent par avance. Le retour, force et oblige, à les entendre souffler dans des trous, aspirer la vie dans leurs becs de grand orgue. L’émotion chauffe, et finit sur un trait de larme, l’émotion absorbe la vie, et chante dans les travées d’une cathédrale, de mousse et d’herbes, remontée et brûlée dans le soir quand partiront pour loin, les égorgeurs et les furieux. Ils s’en retourneront à la Saint Jean.

Ils laisseront la joie étendre tout son poids et faire d’une brassée d’étincelles un manteau pour les rois. Il se compte dans ces jardins en fleurs, un poids de certitude, une infinie douceur échauffe les habits et sèche la boue qui noire devient grise. La joie dans ce panier a fréquenté le jour, les rides sur l’eau sont miroirs pour armoires et armes de salon pour exposer le corps et rendre un cri, poussé, perdu dans l’herbe folle. La perche pousse une embarcation et rentre dans le flanc de la grande illusion. Il est un château de velours.

A l’heure du grand soleil, un souffle consacre cette demeure. Sur la rive on croise les absents au loin de cette passion, du bout d’un doigt, l’ardeur tend sur leur jour un mouchoir à sécher, contraint par le poids d’un corps amolli et lourd, dans la fuite du temps, rempli de sagesse, il finit sa course et campera sur la rive. Ce récit, l’aveu du présent, résonne dans la tête d’un enfant, meurtri par la victoire de la terre sur l’eau. Les ordres viennent de loin, tout finit au feu, au feu on est comblé. Au feu, la terre et l’eau renoncent à l’air.

On doit remporter une victoire d’anges sur les enfers, on noue et défait un fardeau, une désillusion, une charge de misère. La route est ouverte et flambe sous le feu, les pailles sont détruites et mortes les années. Une construction nouvelle s’étend sur la rive, sa fondation repose sur le poids d’une âme sensible, ravie à son automne, la grandeur est ainsi, on chante sous les arbres. Le palais s’élève sur un char, couvert de roseaux en feu. Si fragile et vêtu d’un rosier pour monter au ciel. On demande encore de la volupté à la saison.

Au regain de la flamme, les fourbus se penchent sur l’eau noire et dansent dans le soir parmi les insectes. La morsure du temps, et l’évasion plient, et replient sous les coudes le corps de la chanson, et fragiles se tordent, et coupent sans un cri une histoire finie dans l’abandon, et l’oubli. Où sont les voûtes, où est le temple, que fait celui qui sait encore. Un lieu de repos est bâti pour toujours, et les élus le voient. Cette fenêtre est ouverte sur le monde. Une âme se penche et serre deux cœurs, ils déposent leur vie en ce royaume.

25 Avril 2006.

samedi 26 mai 2018

Et rien, pour en parler.

Et rien, dans l’escalier, la marche, roule sous son poids. Tout est bien, caché au fond, et la peur et la joie et les armes des autres et le refus obstiné et farouche de la raison, et le rire sous le sac et la main tremblée sur la coupure saine, section nette et franche. Une branche ne ploiera plus.

La nuit est sereine, l’effort plonge le fer, la chair à vif, sur un récit de feu dans un antre de terre. La pliure du cou, tordue d’un poids terrible, la peau est alourdie et rend un son si doux, une incantation, une charge, un vertige, et un abus aussi. La vérité élève les perdus.

Au son d’un refrain grave et mélancolique, les marécages fleurissent de rose ce jour ci et défont une à une les perles noires de lumière ardente, d’un collier de princesse. La crise dans le soir, et le refus sans complaisance, sans effort de joie, sans écueil, grandit autour de la vengeance.

Dieu est absent et n’a pas voulu voir et le matin comblé et le réveil trop tôt et trop près de la source et trop grand dans une couche de furie et de sortilèges bannis par les absents et pleurés par l’eau vive. Le drapeau en deuil frôle la misère et défait un par un les pétales de nuit.

De ses abris et de ses habitudes, il tourne sans savoir dans les fleurs épanouies. La confusion menace et rend une évidence, un arc à bouter sous les renforts, le soleil sèche la boue et rend au présent, l’absence, en ce jour, de la tendresse et du partage. Les effets et la manche.

Le joli soleil et le sommeil bercé et les retenues d’eau sous les paupières closes et le chagrin chanté et versé seau à seau et la plus grande curiosité de l’âme, les effets de la ferveur et de la prière se donnent en spectacle et jaillissent d’en haut et frémissent toujours. Le jour, cache la vie.

En attente il reprend dans ses bras une aventure au bond et démonte sous lui une brisure de chair et un fardeau de joie sans pudeur. Il faut cirer la planche et rendre dans un râle, un regard au très haut, un œil aux absents. Ils se font attendre aux portes du paradis et fuient la joie.

Il faut fêter et prolonger le plaisir du revoir et le sens de la route, il faut trotter vers l’âme et le cœur endoloris, et tendre sans trembler une joue après l’autre, pour le baiser et la caresse et pour le soufflet dur et la griffe dans l’axe du cœur au cœur perdu et remonté d’un doigt.

Sur le balancier du temps passé à compter et recompter, finir les mots dans la misère et dans le tir à balles perdues et réelles sur le corps malade devant eux. Il y a maintenant un rosier élevé et fleuri, les pieds dans l’eau et parfumé de lotus et de mûres, pour le sacrifice du jour fini.

La terre en tremblant accélère le temps et la montre tourne, la monture est cassée et le remontoir tourne dans le vide et le matin tremble déjà, garant de volupté, volupté de l’éveil et terreur du retour, volupté de l’envie et terreur de l’absence. La solitude joue et remplit le temps dans un jardin.

Battre du cerceau sur un troupeau de larmes et de grains, jeté dans le chemin et foulé au pied par chacun quand il passe, la suite est en avance et le dérobe aux regards des autres perdus et inquiets, dérobe à leurs regards la pierre gravée de la date et du martyre, le trou où est plongé le corps.

Toujours absent et pendu dans le vide et freiné sous les yeux et décidé en haut et fermé par la garde et sans tête sur les genoux de petits qui pleurent et fléchissent et retournent sur eux leurs yeux froids à jamais. Il y a, posée sur l’eau une fontaine où s’abreuvent les âmes.

24 Avril 2006.

vendredi 25 mai 2018

Pour écouter encore ...

Pour écouter encore,

et supporter le temps, et rendre à la mélancolie sa place sous le jour. La lumière se déplace et dépose sur ma tête une ardeur de corail à éreinter la gloire. Il faut être ainsi assis au grand soleil dans un jardin de lune pour sentir l’accomplissement de toutes les prédictions, tu seras roi mon fils et grand parmi les autres et influant sur le destin des choses, la vie est une affirmation, il faut en rêver chaque contour. Le pas sur l’île heureuse et plantée d’arbres en bosquets et changeants sous le vent de la mer. Il est un souvenir, une fusion sous les rocailles, le désir s’est planté là dans un havre posé sur le tas, ossements blanchis par les vagues et le sel. L’océan est un rêve, les lilas ont finit de fleurir. Le décompte range dans l’angoisse le tic-tac, et la montre, et le balancier noir. Effleure la vie et rend avec les autres, un service poli à la chance. Les erreurs et les rires et l’abandon se connaissent sur le coin d’ombre, la finesse du trait, la fleur et la saison et le remous et le champ de luzerne et la vie en battant refuse le sort et grandit dans l’attente, les miracles sont possibles et les effets du vent sur l’eau sont innombrables. La question est posée et donné le calice, la supposition et l’énervement pour de bon et dans ce grand péril du tic-tac de la montre le temps est défendu et le rien incertain. Les épreuves et les joies et les grandes tirades, les sermons pour les morts et les chiens qui s’en vont et se mêlent d’amour dedans les marécages, les épreuves et les joies et le respect des âmes ils vont s’en retourner au paradis des fous et des aveugles et retrouver la raison et la vue et la confiance, il faut faire avancer dieu à travers les champs et en recommencer une épopée terrible et faire dans le soir un serment pour toujours. A jamais je suis lié à ces instants paisibles, tous étaient endormis et je veillais sur eux et là haut sur ma tête rougeoie et couronne le grand soleil qui force le regard à incruster une profonde ride dans la face sur terre et dans le firmament. Le regard est tendu et collé par le ciel les rayons nous aveuglent et forcent la peau à se tendre trop noire et brûlée et le temps se rétracte et l’œil un peu plus, pleure sa destinée. Il est assis ainsi dans le jardin, les ombres sont perdues et glissent sur les marais, la mort en ce jardin promène un peu d’ennui et le lien vers les autres est en construction permanente et froide. La saison se faufile et chante à l’absente et connaît dans ses mains une bague de joie, à serrer sur la peau, à rendre les armes en embuscade dans les grands arbres perdus. Il est assis ainsi, roi dedans son royaume et chante pour lui seul une profonde lamentation, la plainte est forte, le pleur est retenu et les adieux sincères, le monde a changé et passent les colombes dans le ciel au dessus de la tête rougie et meurtrie doucement par le poids si étrange et supporté du doute et des regrets. Le trait est liquide, et franc, et fort aussi car il est sincère, la sérénité décrit dans le jour une étoile nouvelle. Sous le soleil, brûle et écrase la tête, et assèche les grands marais pour fleurir et grandir une gerbe de lune endormie dans les roses.

22 Avril 2006.

jeudi 24 mai 2018

La lame est passée.

Il est une saison et un soir pour dire : « nos enfants vont partir et remplir des bateaux et des paniers de fleurs et de poids inutiles, de pierres, de bijoux et d’accords mineurs ». La différence est une alarme vaine, un bandeau pour les yeux, un bâillon pour le cœur, une satisfaction, une chambre et drame sur la scène, et la vie, et le rien, partout. Les affres, et simple comme jour, la colère en face, sur la peau une larme à couler, une cicatrice mord, un hérétique pleure. De la lame est passée sur la gauche et le ciel est changé pour jamais. L’écho est rempli de taches et de remords pour une vie au loin, il croise vers le haut. La table est pleine d’enfants en armes : il faut partir jouer et rire sur le soir. Les cailloux crissent sous les dents, ils sont entourés, de lumière, par la fatigue, et le mal le plus innocent.

La suite soumet au désir les perdus, ils tournent dans le soir et chantent sur la rive. Dans un trou d’eau, des perles accumulées, des regrets de douceur et de joie, s’étirent et commencent un nouveau tour dans la vie changée. Une princesse meurt, une princesse est morte et le jaune et le rose font escorte et couronne, le manteau est bleu trop lavé et le suaire noir. Le cortège est parti et tourne le chemin, il passera deux fois et chantera. Hier la morte était, agonie, aujourd’hui elle est partie et ne reviendra pas, le jaune et rose mêlés dans sa couronne naviguent dans un char rouge qui se balance. Le royaume est en deuil et choisit le silence, les oiseaux sont plus précis et serrés, le voisinage tient son souffle et le vent tient sa force sur le portail entrouvert. Une étoile de plus, une perle dans l’eau, un vague dans l’âme et un parcours nouveau, les forces se reposent et chutent un peu plus bas, ce jour est d’avenir et d’orgueil et de larmes.

Enfonce dans la terre le sac de la vertu et rompt les branches du savoir, la reine est morte. Les rosiers fleurissent et les troupeaux passent, l’air du soir est allégé et frais, les oiseaux sont complices et mangent dans la main. L’air vole de nuage et de silence fait, la mort a visité ce bout de monde. Sa flamme est en lambeau et leurs cœurs pèsent lourd, d’un poids d’amour chargé et de pure souffrance, il y a une étoile qui descend sur l’épaule des enfants, combien sauront la légende, le vent, le chapeau et l’ébahissement, un jour à la pèche, sur l’eau, le vent soufflait et décoiffait les princes et les héritiers, il y eut un miracle. Il y aura une saison et un soir pour dire, pour chanter la chanson d’une amie si fidèle. Elle dort, perle de lune dans l’eau, le royaume aujourd’hui se souvient. La lame maintenant est passée sur la gauche, le ciel est changé pour jamais.

21 Avril 2006.

mercredi 23 mai 2018

Dans ce jardin, que dire.

I

Une chanson d’oiseaux sous les branches et des vols de bourdons, la mort en agonie et le sourire forcé, la ride lutte contre le soleil. La vie coule et commence, la chaleur est en attente. De jaune et de rose le ciel est chargé, les plumes tendues sous le regard et dans le nuage. Les efforts et la serrure, closent des rendez-vous, il faut entendre l’appel des coqs dans le lointain. 
 
II

Les baisers courent de l’un, vers l’autre, le sans égal, le sans pareil, l’éternité est sous la cendre. Le pauvre feu cousu de déraison, il faut entendre le silence monter vers la table de bois. Le foyer est éteint, la terre sèche, il souffle un air de sable tendre, une effusion de retour. Sur les pierres, détaché le va et vient des petits lézards, ils se disputent et font des traits de sucre roux, la vie est rompue avec la laisse d’un chien fou. 
 
III

Entre deux souffles de plaisir, une note de grave chaud. Un espoir tendu contre la peau, avec les ombres et les doutes et remonte vers les cheveux, la satisfaction est une guerre gagnée par avance chez eux. Ils se donnent de l’importance et disent sans doutes aucun, le monde est tel et il faut rendre hommage aux yeux, ils voient si clair dans ce royaume et donnent à chaque chose sa juste place. Le cordeau les unit sur la fenêtre, ils sont liés sur le rocher, ce jardin est un atelier pour dresser sur quatre faces les rochers sur eux. 
 
IV

La servitude au jardin est une prière à deux, ils font la course aux empires et chauffent le banc de la comédie. Les détours et les lignes bousculent le sol et gravent dans la poussière des accents pour la liberté. Un peuple ignore ces oracles et passe près sans ne rien voir, il y a sur cette poussière un parfum de faim et de sang. 

V

La joie est le plaisir d’un seul et une torture pour deux, ils se coursent sur les genoux et franchissent la barrière vers le repos et les semis. Quel émoi si une âme se donne à l’autre sans effort, dans le jardin coule la crainte et meurt la vie. Il faut entendre, les cercles de fleur sur les pierres et les feuilles, dans l’air sucré, le souffle présent de toute éternité. 

VI

Il y a le tri, les outils sont pour façonner et enfanter une espérance. La vérité souffle sur les pattes des oiseaux, ils inventent un cortège pour la beauté. Des os sur le gravier, des mouches passent dans l’ombre entre les pattes fourbues et arrachées à la quiétude, les enfants ne verront pas la fin de ce voyage sous les branches, dans la chaleur avancée.

VII

Les oiseaux tordent les branches et les nuages passent au loin, la vie est simple et facile, s’asseoir et voir couler l’air entre les cailloux. Rien ne vient de cette solitude, les passants passent bien loin et ce qui chante sous les feuilles dans ce jardin reste en écho, le monde devient pierre et construit un abri, la tourmente viendra bientôt pour mordre les errants, le monde est étroit et remplit les orbites dans ce jardin clos et petit et passe dans le ciel un cercle jaune et rose.

VIII

Le matin, respire sur les cailloux les cœurs mouillés de branches qui pleurent le doute et font trembler. Dans cet asile de lumière les regards sont tournés sur l’avenir. Sur l’espérance et dans le doute, le vent tourne faiblement, le chantier de pierres sages respire l’âme. Le silence répond au silence, les petits sont bien partout. Il pleuvra sur les cœurs et ils seront dans l’escalier, les aventuriers de l’incertitude.

20 Avril 2006.

mardi 22 mai 2018

Au bord de la route.

Il faut mettre du souffre sur le désespoir, et de l’empire dans le royaume. La confiance tient à la ceinture et rampe sur la terre à hauteur de table. Il va se perdre dans cette saison, faite de souffre sur le désespoir, de jardin sous les mots. Sa transparence finit dans la frange, la marge est un lieu de péril, s’y perdent les illusions. L’attente dérange son sommeil, la conscience est un rempart de cailloux aux débordements de l’âme. Les paroles sont libres sous les branches et sonnent sur le temps comme un péché. Les marques se révèlent et griffent sa peau de peur et de silence.

Dans la marge sur la route un jeune homme pleure un ami perdu, un soir de grande lune noire, la route s’est levée et les bras furent mordus d’herbes folles et de catastrophes. Les paroles libres sous les branches entassent des monceaux de regrets et des pincées de rage, la solitude est en chemin et ronge son dos de frayeurs et de songes. La perte de cet ange détourne au nord les fleuves. Il se retourne et voit les yeux danser sur le remord. Dans l’oubli la lune noire ferme pour toujours l’enfance du guerrier, il doute et regrette les bras de son ami si tendre. Une fenêtre ouvre et ferme le ciel bleu, la confusion est encore sur le monde, ils seront séparés et lointains à jamais, leurs effusions les mèneront toujours à leurs côtés. L’enfance s’achève, les hommes dorment sur le corps de la vie et rêvent de lune noire, de ciel les bras ouverts, et de chambres de noce. Il faut entendre dans l’instant le rire sous les larmes et les corps éperdus se racler dans le drap rêche et froid. Ils s’éloignent tous deux et révoquent cette distance, toujours les bras mêlés et les dents sur le cou poseront sur le nez leur sourire d’ange. La traîtrise les perd et relance la hargne, le coin des combattants se divise à jamais dans l’obscurité, ils s’éloignent de tout et chantent dans l’espace un accord de raison, une stupeur de glace, les feuilles sont tournées et glissent sous le vent, le linge sèche vite et reprend sa constance, les hommes jeunes jouent encore un peu à l’enfance dans les bras de l’absence. Songe, songe à l’absent et referme les yeux jeune homme qui pleure au bord de la route et confie ton chagrin aux étoiles du ciel, elles brillent toujours sous les rayons noirs de la lune et déplacent en silence dans le grand jardin clos les fenêtres du jour et dansent sous les arbres. Il pleure et songe sans cesse à l’absent et tourne sur lui même un regard en sanglots, les ombres sont inscrites dans le livre des ors sur la face du monde, la joie est en attente. Le deuil de la volupté sans attache, les femmes vont venir et briser ces cœurs là, ces émotions de fraîcheur et de flamme. Pour l’instant, elles se retournent sur eux et tendent des mouchoirs, la vie en ce jardin a franchit une étape, les hommes sont comblés et rejoints par un de plus qui pleure en silence et ouvre un peu son col pour respirer le temps et donner un air pur à son torse. La chaleur le reprend et finit le partage, la candeur et le sang se mêlent sur ses joues, il a fini de vivre ce petit garçon, et sa main sur sa joue dessine le sourire du chien qui part le nez au vent.

19 Avril 2006.

lundi 21 mai 2018

Un peu de nuit.

Il faut un peu de nuit pour accrocher au ciel les étoiles à pleuvoir sur le bois épais et fleuri. La marche tranche dans les blés une espérance. Les yeux sont fatigués, à l’affût sous les arbres, les cloches abondent dans le panier de la mémoire. Le retour sous les nuages, la faim dans le ventre, une soif de cailloux et une horreur dans le coin. Les cheveux font dans l’air le soir pencher la reconnaissance. La solitude, jardin venté dans la lumière, bougent les branches, le vaste paradis se transforme, échappe sous un remord de volupté, la branche est agitée, ses écarts sont en mesure, la furie et le cœur donnent un espoir, un parfum de crainte et de sang. Le vent balance loin les ombres sur le mur, les oiseaux en secret tentent un départ, se retournent sur la branche de figue, les ombres se mélangent et dansent sur le mur, la chaleur à point, grave sur la peau une couronne de traits, noircis de vengeance, collés de stupeur, rêverie en silence. Les grands arbres se couchent dans le calme des dormeurs, faut-il rester dans cette oisiveté ou gratter sur la peau un rêve de mésanges, une espérance de bonté et d’ardeur, enchanter toujours. Les pauvres sur le tard tordent dans leurs mains sales les cheveux de la loi et du renoncement, la vie se déplace, odeurs subtiles et traces, sur la peau une ride de plus. Les grandes branches dans l’air chaud : une escorte pour les heureux foncés au soleil, les rêves déplacent les jours, croisent les parfums de la joie. Le printemps en silence, siffle sous la feuillaison, dore la peau encore intacte. Le froid vient de partir et portera au loin son âme de voleur et son cœur d’assassin. Les fleurs se cachent, un adieu dans le secret. Petites fleurs, grimpez sur le mur pour dire sans trembler, il fait bon, il fait beau, le chaud vient à point pour mordre sur la peau et rendre la folie aux charmeurs et le muguet à l’horizon. Il tourne et recommence ce vent qui chauffe le visage et arrache les choses au plus noir du souci, à la plus longue plainte. Le bonheur s’installe et remplit des paniers de fruits à mûrir et de légumes, la vie est en avance et chante pour les isolés, les perdus, ceux qui ont si longtemps marché dans le froid et l’ennui. Les amants sont cachés et dorment sous le ciel chargé, jour d’étoiles et de stupeur. Ils tournent sur eux même et donnent aux oiseaux un concert de plaisir et une variation sur le passage du froid au chaud, de la mort à la vie, du poids à la légèreté. Le vent remonte l’horloge et pèse son ardeur sur les feuilles qui tremblent. La vie commence et chasse le regret, les lueurs, milieu du jour dansent sous les toiles, elles sèchent sans effort dans la circulation, l’air apaise et console, les pleurs seront taris et la mer va ouvrir aux passants ses vagues de sentiments. Les bras sur les épines, les pieds sur la pierre et les yeux au soleil, la nuit se fait et range les démons et les chiens dans la boîte des souvenirs. Après ce beau matin, après ce beau midi, viendra ce soir la lune la meilleure pour dormir dans les draps de la vie.

18 Avril 2006.

dimanche 20 mai 2018

Je chante.

Je ne l’ai pas vu et crains qu’il se lamente, ce cœur enrubanné de tourments et d’ennuis. Je chante pour passer le temps et franchir un passage, de joie et de renouveau. La passion brûle la peau nue, le regard est en transe, les rires des enfants partagent et enchantent. Une odeur conte une histoire, une revanche, la fermeture des portes.

Les alarmes reviennent, le temps passe et je passe et tout s’accumule dans la poussière et dans l’oubli. La pente monte vers le pont et descend vers le hameau, les âmes passent sur le bord de l’eau. Les collines sont prêtes pour les fleurs, les chiens passent dans le temps et repassent sur le rivage. Sans enfance, sans joie, sans nourriture

pour l’âme, la fermeture est un danger, tirer sur le fil, rouler en pelotes une idée seule, et un visage. La pente monte et descend, et recommence le voyage et le temps finit la volonté. Les oiseaux glissent sur l’eau claire. La vapeur sur le toit, les maisons sont plongées dans la brume de l’évidence, dans la pâleur irisée, dans le soleil, il pointe

à l’horizon et frissonne la peau, et faiblit. Les fils tirés sont roulés et rangés dans le jour, le fatras est classé et déborde sur la route. Le regard juste et le temps passent sur mon ombre, il faut construire et chanter. Le temps encercle le vivant, blanchit la vue et les idées. En écho sous les eaux vives, les nymphes dansent pour les faunes et les taureaux

sous les ombrages. Pour le plaisir et pour l’école, je rentre et recommence, je tourne en rond et reprend, je donne du serment, le temps reprend enfin une espérance sans violence et sans entrain, sans rien ni croyance ni retenue. Le fatras est à classer, à trier, à couper et recouper. Je chante pour que le temps passe et rien ne vient, gloire, danger.

Le temps environne, il faut convertir et comprendre, confronter et relancer loin. Il est une maison, un calme, un jardin mouillé par la pluie froide, les oiseaux craignent le retour du vent, la pluie marque les feuilles, la sérénade est bruissante, il faut entendre ce refrain, je chante dans le temps et j’attends la semonce, le jugement à venir.

Il faut chanter pour les autres et donner son temps au feu qui tourmente. Le chantier monte, la tête frissonne dans la pluie, les gouttes reflètent sur le cœur un retour vers le pré de l’enfance, sous des arbres qui ne fleurissent plus. Je chante dans l’infortune et replie sur moi le drap, le lit est refait, les gouttes de la pluie plombent les feuilles. Pour

le plaisir et pour l’école le temps passe et ne m’apprend rien, le très haut est en visite dans les bois de la jeunesse et du repos. Le temps se passe et le printemps tarde à venir. Je suis à la fenêtre et dansent dans la pluie les erreurs et les doutes, où il faut accrocher de la lumière. Le combat est en place. Je ne chante pas pour passer le temps,

je cherche une victoire.

22 Février 2006.

samedi 19 mai 2018

Ariane.

Ariane, il faut voir le malheur en face et chanter. Un trésor monte de la nostalgie, il faut apprendre à dire ce qu’on doit, il faut chanter les morts et réjouir la vie, le destin est tracé et brandi au plus haut. La confiance devient une confirmation, le repos du soir est une bénédiction, il faut dire cela et le faire et recommencer pour la certitude. Les héros, les légendes, Thésée et Ariane, et les charmeurs ont osé la prouesse, se poser devant, retarder la plainte et sous la dent finir comme l’os des pendus. Ils se frottent toujours à l’aise et entament seuls, un retour vers l’absence. Le désir pleure, et rêve un océan, un coffre de cailloux, la pluie dans le matin tremble et dévore le vide. Un regard sur les choses, la confusion. Un paysage clôt l’avenir, il faut partir et grimper jusqu’au sommet, entendre la vertu, tirer sur la corde, mordre et arracher un bout de peau. Une exposition de grandes et de petites choses déposées, et il respire dans la félicité. Un rocher sent l’abandon. Les futures délaissées jouent du repos, du remords et de la vantardise avant la pâmoison. Elles se reflètent dans le lac aux eaux si pure et déposent leur fardeau de volupté, la chair est allumée, les regards disent : il faut entrer en force et reprendre la main.

La ruse tendue, la vision tordue, il faut en prendre une pour recompter les rives et choisir le velours, que la vertu inonde la paroi. L’escalade est en haut, et en bas finit le songe, les meneurs sont tombés et frémissent toujours, ils étaient si petits et pourtant pleins de charme, revenus de loin pour offrir l’essentiel et trembler de bonheur et respirer et penser et dire tout bas, il faut voir venir du fond des âges la source et le ressac. L’évidence même frémit et enfante et vole et danse et lie la vie.

Leurs ombres sont tombées et descendent vers l’infinie clarté, il faut rendre compte et supporter l’absence, des prétendants sont tombés dans le bourbier des espérances vaines. La grandeur est en marche, de pourpre vêtue, commence une figure dans le silence, une percée de joie pour ravir la pensée. Les aveux, les échecs et les contes sans titres, la raison et le grain et la saison gelée et les dires de joie et les pleurs sur la main. La solitude est un champ de terre sans été. Il faut partir en conquête et rendre au malheur un seau de sang versé, une trouée de lame au travers d’un corps tendre, pleuré par des générations, il faut entendre cette plainte et repartir d’où vient le vent. La grandeur est en germe, dans le fatras du temps compté et recompté, il faut peser chaque paupière et pleurer chaque grain, le vent est en attente et rompra les amarres et signera d’une saveur froide, le parfum donne des regrets. Dans la cour, les décorations choquent dans le coffre, il faut entendre, il faut sentir, il faut essayer et comprendre, il faut avancer dans le geste de la peur, dans le bois, dans la vengeance fraîche, dans la fantaisie. Oh ! Laissez moi mourir ! Les adieux sont trop courts et trop courtes les branches, rien n’y pendra jamais et moins encore l’indifférence. Et par-dessus tout aucune indifférence.

21 Février 2006.

vendredi 18 mai 2018

La belle meunière .

Un homme calme et sage rêve une vie, en prière dans le couloir. Il va se soumettre à l’immensité des choses, un événement est en marche. Il songe à se couvrir et tourne un regard dans l’air, vers le ciel. Le retour des saisons l’a saisi, elles seront, et finiront. Dans l’alcôve, des bruyants crient à chaque effort et arrachent du poil d’un revers d’ongle. Le mal ne fait ni oui, ou non, et laisse une trace sur leurs fronts, un avenir dans la tourmente. Le feu couvre les eaux, les nuages affolent les oiseaux : ils crient à chaque effort. La terre les bouscule, son grain se disperse vers la lune. La vie et le désir, dans le lit, recommencent, il faut les entendre dire et redire, la fenêtre ne s’ouvre pas, rentrons bien vite, adieu, il va pleuvoir. Il faut tenir ces secrets et les lancer en l’air pour la vie.

Ici, il passe et commande à son âme d’ouvrir ses portes au bonheur, respirer sans y penser, offrir son sang et sa vertu, définir ce qui est à prendre pour ordonner et commander la vraie vie. Le bien chauffe et commence, rentrons bien vite et vivons tout ce qui se doit. La perte et la souffrance, percent la peau sous son toit, dans son absence et dans ses voiles. Le cri, il est seul dans ce sens, revenir et partir vers la tourmente. Ils retombent, ils bruissent à chaque effort et donnent les yeux baissés, une espérance pour la joie. Le son lourd est tendu, il finit dans le petit jour, il a rempli un panier blanc des herbes de la servitude, il faut trouver le fil, tendre la pelote et ranger sur les étagères le mal qui ronge cet esprit. Avec plaisir il faut en faire une clé.

Cet homme calme, il tape sur le sol. La parole est sinueuse et refuse l’angle droit. Il faut suivre et récolter ce qui est à dire pour en poudrer le nez et les oreilles des silencieux qui observent, que faire pour sortir des vieilles habitudes. Un passage, une oraison, pour finir le discours des autres, la vie est un mélange et les idées sont en attente, la saison est lancée, les oiseaux se traînent sur le sable. Les bruyants sont armés à l’arme blanche et dansent au son des tambours. La prison, les habitudes et les certitudes, que faut-il chanter encore pour que descende sur lui, ce qui doit, ce qui crée et console, la place est faite pour le ciel et elle s’ouvre à perpétuité. La vie est dévoilée, ses chapitres s’inscrivent sur le ciel bleu, il tourne blanc, les nuages descendent et le bercent.

Un esprit entrouvre la porte: le temps est utile et rien n’est perdu. Les mots se déplacent et prennent de la vigueur, l’espace est en attente, les yeux voient une lumière, un tout petit espoir. La corde a tracé le sentier, la parole est tordue, et le ciel s’ouvre. Il faut compter et recompter sur les doigts. Les tours tirent sur le poignet pris dans le chanvre de la corde, le royaume ferme sa porte, l’homme attend, le silence perce l’espace, il faut commencer et croire en cet événement. Il faut crier à chaque effort, rentrons bien vite, adieu, il va pleuvoir..

20 Février 2006.

jeudi 17 mai 2018

Un poids de farine.

La chaleur apaise et fait croire au possible, la vie est en marche et le but est lointain, la mort en ce moment recule, l’ombre se joue de la lumière et ferme les yeux et les oreilles, la réconciliation est une victoire. La joie franchit le pont et remplit un sac d’habitudes.

Il chante, le cœur effarouché par la nuit, la mémoire est saisie du rouge du sang raclé sous la peau. Les astres sont couchés, ils visent les nuages, sous le temps, ils passent. Sur la couche ils gisaient comme des enfants et des rois, enfermés dans une main, ils rayonnent plus loin. La tête est levée, la pose est à l’inverse, le petit, le tremblant, l’humilié est en haut, il voit le cortège sous les arbres. Les corps ont scintillé et rendu leur secret, les vagues de bonheur franchissent la fermeture, ils ont donné et du sang et du jour, de la vie et du temps.

Le sacrifice a rempli la mesure, le poids d’un peu de farine est un gage de fermeté. La liberté du jour les caresse, les membres tordus dans l’enfer ont quittés la raideur et rendus du plaisir. La joie a tout instant est couverte de gravité, les cailloux s’accumulent, le poids d’un peu de farine est un gage, la vie est prise entre les reins et la poitrine.

Les enfants de ce paradis dorment les poings fermés, le sable encombrait les yeux, dans les voiles du soir. Ils cèdent leur taille au passage du temps, ils se rendent et dans un vrai merci comptent les coups donnés et reçus sur la peau et les bras, les genoux ployés. L’espoir va effacer les traces, corps battus sur le sac et la rive de l’éternité.

Sous le ciel, le regard est en haut, le cœur soupire au plus bas, la confiance est sur le pas de la porte, qu’elle s’ouvre toujours au poids du renouveau, son poids de farine a éclaté sur les branches et le carreau du jour. La solitude est en partie remise, ils sont bien étonnés, les rêveurs de salut et d’ardeur profonde. Un coup du sort, un coup de dé et d’osier flexible, les enlacés sont souples sur la couche du haut et suivent sans peur la courbe de l’espace.

Il est en haut, et en bas se relance le tic et le tac du temps défendu. La brise sèche la toile, le navire est à flot, il descend vers la joie et quitte les ramures, les arbres à volonté glissent sous les branches des buissons de chaleur et des branches de vie, les fleurs en ce temps là se dressent sans effort. Les vagues sont tendus et ouvrent le cercle pour la gloire et fondent sous la main, les émus sont entiers dans le cœur du délice, dans l’espoir et la chance, dans la ceinture rouge.

Le froid, l’amertume, volent sous le tropique, le chaud est revenu et les puissants se donnent de la justice, la liberté est nue et danse sous le vent, il faut lever les doutes et rendre au jour plein la musique du ciel.

Sur une branche, les yeux ont vu les étoiles déposer de la nuit et rompre l’obscurité, il est en ce royaume un point de clarté vive, un point de lumière vert et bleu qui se donne pour toujours.

Le sacrifice est clos, le poids de farine a renversé le sort et décuplé le temps, les enfants de toujours sont rendus aux folies de leur age, leurs actes sont lavés, le silence enfin est une réponse sage aux cris de la lumière. Le temps est en avance, la voûte de ciel bleu est remplie d’espérance. La lumière ferme leurs yeux et leurs oreilles, la réconciliation est une victoire.

18 Février 2006.

mercredi 16 mai 2018

Linge à sécher.

Le vent est un ami, il sèche le doute, l’absence et le jour, la danse sur le front, la justesse au fond de la nuit, les écueils et le dire, la vie à vive allure. Il charme le linge sur le fil, libère la joie, rencontre le bien, les rêves et les détails, le détour, et cherche. En tremblant il vendange les certitudes.

Son bruit serre la joue. La vie avance et balbutie, la danse sur le fil bouge et tend la gloire et la sincérité, des muscles d’hommes s’apaisent et fondent la vérité dans l’espace. Le destin et le retour dressent la chair, et le point est atteint, la tension est en place et soulève la toile. Le serment est ployé sous le sceptre, il balance l’envie, le désir est en échange, son poids relie au plus profond : la chair et le silence. La vertu sans attache, le fil de plaisir, clignotent dans la grâce, le vent fait trembler de joie cette envie en errance. Il détend, masque et finit la suite, les soieries démontées, la vie retombe sous le poing. La rage, les ombres vives de la nuit, la noce et le chantier, révèlent au soir la réponse à une plainte. L’attente et le retour sonnent dans l’espace, la vie se dégonfle, atteindre cette limite est un exploit. Le parfum est desséché dans l’air. La ruse est un besoin, la confidence, les appels et les doutes sont nécessaires, le point, la géométrie viennent à l’heure. Il faut essuyer et laver le sol où se penchent, le poids de chair dressée, en peser les raideurs, mettre un pluriel à un discours facile. Il dit et redit.

Le vent est un ami, il souffle sur la braise et agite et retouche le prix. La vie est tendue sur le fil, le vent est une absence, un balbutiement, il dit et redit. Il faut piquer et dépiquer la récolte, le blé est en avance sur le désir. Le poids de l’aventure est retourné, bientôt les regards sont levés, le vide est en partance, il chante déjà loin, le doigt en crochet de pierre. La vie est revenue, le monde est en marche, il souffle sur le fil et sèche la fortune, le vent est un ami, il sèche la fureur et comble. Le tissu cache le balancier lourd d’illusions. Il bat et ordonne, cette breloque, ce flot de médailles et d’or et d’argent aux cous des héros. Ils glissent sur le temps et ordonnent sur le fil une lessive de fureur et de clarté à ciseler. Le vent et les remords se mêlent en écheveau au dos de la nuit, tout sera déplacé et revu dans le ciel, le linge à sécher et l’ardeur à renaître. La jeunesse glisse sur le rasoir du temps, sa jeune barbe est une offrande aux démons. La nuit, ils bloquent dans leurs doigts les raisons de la joie. Le fil est en équilibre et danse dans le vent, les amitiés sont rares et les unions se valent, la profondeur du jour, le partage sans doute, les grandes peurs et le froid sur le cou, le fil est en rasoir, le vent brise la suite, le linge sur le fil est plombé de malheur et le vent levé sèche le désespoir. La vie est en marche, la lumière est à l’heure, il fait jour, il fait beau et les démons tracent sur le ciel bleu un tour de gloire et d’abandon.

17 Février 2006.

mardi 15 mai 2018

Il taquine le destin ...

 et suit sa trace d’ombre sourde, le mal est en écho dans la chaleur et en tous sens, le vent se retient et vire dans l’instant dans la blancheur du jour, il se déplace et vient et recommence et rassemble les feux. Un sourire est une espérance, un emploi de serpent, une joie sur la figure, une recette de fuite et d’erreur, la confiance est en marche et brave le feu et l’espérance. Il faut son poids de caillou, sa charge de vertu pour équilibrer le monde et les jeux, le rire est infini et danse sous les feuilles, l’hiver est à sa fin, le soleil se cache dans le ciel de nuages et d’odeurs de feu et de résine, mélange de saison et senteur de distance. 
 
La cambrure du rein sur la planche enfante des regards qui percent un ouvrage, en couronne, et en abri de toile, et de chaud, et d’orange sans sucre tenue à distance. Le ploiement, le flexible et la volonté se perdent et commencent une fresque de voluptueuse virilité. Les chevaux se dressent dans le brouillard et la colonne se dirige. Sous le poids la cambrure est certaine et le petit entrefilet décoiffé se range dans le tissu blanc percé d’eau et de regards. La condition et les promesses de chance et d’effort, de soif et de candeur, déposent sur ce fil si mignon et léger, et blanc troué par l’eau et le regard, un baiser de papillon.

Il gronde un petit et le frère grandit sous le reproche. Sous les yeux le frêle brin tout blanc glisse sous le regard de gouttes d’eau.

Ah, rincer ce visage et sécher ce geste de blancheur, prend dans la mollesse une place de géant.

14 Février 2006.

lundi 14 mai 2018

Mauvais œil.

La figure apparait, dans la jeunesse le vieillard a surgi, le temps du doute, de la crainte, du sanglot, du faible est à venir. L’espace sur tous contraint à l’attaque, il faut mordre et arracher le poil et la peau et avaler la chair, l’heure est au retournement, les gentils ont perdu, les dents sont en action, il faut rompre les os et disperser la moelle, l’erreur est en route, étui de plaisir à l’envie, vide à la parole, sac pour la mort. La route est pleine, confusion, les chambres vides, un collier de corail un peu pâle et sans nom, il faut enfanter des guerriers pour rompre des lances avec les dents, donner de l’horreur et rendre des coups pour les sages, la confusion est entrée dans le temps il faut se battre sans pleurer les morts, la maison est en feu, sur le sol gelé glissent les pierres, elles tueront les naufrageurs, elles balaieront, elles briseront les doigts, elles annonceront le vent levé.

Tout le pousse comme une pierre sur un parquet, le lustre est en voyage et borde le sentier, la pierre glisse et se raye sur le coté, la floraison de givre inonde le regard, les variations coulent sur le sol, il brille et recommence dans un effort. La pierre tourne et se distingue et racle le sentier, le pied frotte le tapis, un ardent se compose dans l’espace et recommande sans raison, un espoir, une affirmation, la contrée n’est plus sûre, les méchants sont levés et glissent au sol pour aller bien plus vite, pour aller bien plus loin et tordre la vengeance, le nez est en creux et les choses sont lentes, la sanction est implacable, les efforts entiers. La pierre glisse sur le sol gelé et accomplit. Le gentil se recommande aux aveux et aux ordres des reconnus et des blanchis, poids de la saison gelée, enfermée dans les murs, il grimpe droit vers le ciel de nuages et d’ombres, s’y cache le soleil mourant du froid et du regret. Les pierres crient au vent levé.

13 Février 2006.

dimanche 13 mai 2018

Jesus y Pascuala.



Sa bonté ...

Sa bonté et sa faiblesse mêlées aux regards défendent une dent de lait et d’ivoire, peut il griffer la raideur sur les cailloux du port ?

Il est lourd, de souffrance et de nostalgie, elles volent. L’homme noir se donne en otage aux affameurs de bord de mer et de gouffres, aux errants de la lune. Dressé sur la pointe du pied, il murmure une histoire après l’autre. L’eau est à l’entour et il suit son berceau de plumes sur le sable et les algues.

Tout flotte et commence après la neige et le vent, les oiseaux brassent un air joyeux couvert de nuages et de soupçons d’éclairs. Les vagues se rebattent, le sable est en chantier et le froid perce la toile.

9 Février 2006.

samedi 12 mai 2018

Et tu tournes ...

Et tu tournes en rond et danses sur la table, pourquoi chante ton cœur et que fait cette rumeur sur tes lèvres. Elles sont sèches et donnent à crier dans la prière et le sourire, tu es appuyé contre le mur, le dos dans le vide et la pression sur les poumons enchante. Les opposants au ciel, la main dans le dos effacent la poussière d’un doigt ravageur et d’une secousse digne d’une grande peur. La position est une façon de remplir ta poitrine et d‘offrir le service aux petits qui t’enchantent et te font rosir de joie et d’espérance. Tu es une suite de coups et de mains qui frappent les épaules et défont les rides du coin de l’œil, la sensation et le remord dominent le chantier et dorent la raison. Les idées se répandent et disent une attente, un monde est à finir, un autre à commencer. Le vent coule sur l’eau et fraîchit la peau nue, les yeux pleurent de froid et dorment dans la nuit. Tu commences et recommences sans hâte et sans lassitude le compte des mots qui tournent dans ta tête. Tu tournes en rond et couvres un air sans joie d’un rêve de gloire. La confiance dans le tour et dans la prospérité, un soleil couché sur un soir de glace. Un long et lourd silence pèse dans l’escalier, la tristesse s’impose à chaque tour, la joie monte du sol et la douleur de l’âme. La respiration du monde est en attente et tu ne sais comment faire pour chanter la joie et le repos, la fraîcheur est un luxe à imposer au monde, sourds qui ne voient pas. Écoute la terre, écoute le paysage, écoute les enfants et crois aux roses qui passent et durent après Noël, après le jour, après la nuit, donne un éclat nouveau aux objets sous ton regard, vois et prie la fraîcheur des choses, la caresse des éléments.

Et tu plonges certain de faire naître au jour une poignée de diamants bruts à tailler, une branche de bois sec remonte des enfers couverte des grains brillants du sel de la poésie, la construction est une histoire de joailliers et d’orfèvres, ils montent une maison de cristal et rubis et paille d’or et cabochons de silence, cette maison pour dame tartine est une hérésie de crème et sucrerie. La concrétion est la présence du temps sur les signes, les ordres sont donnés et chantent à l’horizon. Le gouffre est en suspens, la direction te chavire. Le grain de peau est plus ferme que le grain de diamant qui brille sur la peau, grain pour grain et œil pour œil. Ils se détournent les géants, ils dévorent des perles fines et s’abreuvent de l’eau si pure qui clignote dans les joyaux. Quel est le pays de cette couronne, que sont ces géants, ces seigneurs et la cour de ces monarques. De leurs ruines, de leurs enfants et de leurs morts, la raison est encore plus forte et pourtant défaite, tu chantes pour toi seul et seul tu réponds et le vide et l’inutile se donnent un tableau, une saison de vendange. Où est la foule, où est le peuple, où sont les écoles et les concours, cette responsabilité est une plume de flamand rose. Le respect de la parole, la parole enrichit le monde, tout doit se faire sans compter les doigts et les sous dans l’escarcelle. La beauté se cherche, la prière monte, le regard de dieu sur tout cela est un nuage qui palpite. Une abeille se pose sur une fleur à peine éclose. La richesse viendra de la pauvreté.

31 Décembre 2005.

vendredi 11 mai 2018

Discours d’enfance.


Sans doute, sans ressource, sans attrait et sans rancune, il court et s’agite ce fou, il rêve au paradis. Il charge ses épaules de sucre et de cailloux et rencontre la cavalcade des enfants qui gouvernent dans la maison. Les livres brûlent et les vieux en sont là, la collection d’enfants est en marche. Il faut de la candeur et de la bonne foi, ensemble la vie et la rupture marquent la nuit et le sentier. Il explose et délire le plus grand et affuble les autres de sarcasmes et de noms d’oiseaux, cet épouvantail sans cure ni souci, sans espérance. Les images écroulent les murailles, le dit de la raison tourne, tourne, les enfants comparent la vieillesse à la chance, ils dorment sous le ciel couvert d’étoiles. Les oiseaux chantent la vie et le soupçon, le froid est en marche, le rêve défile sur les planches. Les pierres, les moellons ont conservé la chaleur, les ruines tombent et tournent sous le pied, la rime, la raison et la chanson, la porcelaine cuit sous le bois et l’angoisse. Les arbres tombent, tombent et les petits se donnent à jouer du coude et du remord sur le livre de la sagesse : il chante et discours pour qui et pour personne, pour les jeunes gens qui se dérobent devant l’obstacle et finiront peut être en lutteurs de foire et d’espace. Le festin est en place, la trace se consomme sur le dos et sur le feu. Avec la fraîcheur, le soleil, une histoire, un ferment de rigueur, une signature d’importance, ils partent en ambassade et tournent sur eux même. La leçon est pour les autres, ils chantent et discourent, ils disent le givre sur les vitres, les flocons suspendus en rêve sur le lit, l’amour gelé et les paillettes de sucre dans un nuage de fumée froide. Ils aiment la parole et chuchotent dans la buée. La vengeance, la sérénité, la fierté et le doute se saisissent, le gel étreint les draps à sécher sur le fil, le fou dévore la clarté et le regard sur la transparence, la lumière tourne à l’aise dans un souffle, les paillettes brillent sur le rouge de la porte. La nuit des rois l’attend et fuit devant le dernier enthousiasme, les dernières amours, les derniers éclats. La confiance dans le corps avant qu’il ne se dérobe. Il faut croire et conter l’histoire et dire sur le flanc posé contre l’amour, ne me regardez pas soyez aveugles, je serai sourd à vos gémissements, je laverai le sable entre les doigts du pied de la servante, la madone est en deuil et il faut faire semblant. Il faut imaginer et donner à entendre, les feuilles de sel collent sur les rameaux, la branche est couverte de givre, le sol est jonché d’espoir et le courage brille en éclats de vérité sur le rouge de la porte, le rêve est dépassé par le poids des choses, il est usé par la matière qui brille plus que les idées, les vieux fous sont en cavalcade. L’erreur est dans le geste et dans le ton, la voix est en place, le cri de joie est un écho des autres, de la jeunesse, ils défiaient le temps et la chair, le somptueux effort, la charge sans merci, le râle sous la peau. La jeunesse est en fuite, le corps vieux peut encore précipiter des paillettes de joie sur les portes rouges de l’espoir. Il part encore à l’assaut de la vie, grimper le sentier en pente vers le courage, vers l’explosion et vers le feu de froid et de flocons, dérider la vieille peau et imposer une éternité de rires et de chansons.

30 Décembre 2005.

jeudi 10 mai 2018

De peur et de confusion.

Le mal sur le souci est une force vive, le renouveau est l’histoire, il faut venir et ceinturer le centre, la confusion cloue le pavé sur le bois.

Pâles, cernés, les yeux noirs au charbon, la sève sous le mur en attente, il faut en faire don et pleurer, le terrain est lourd. Au champ d’honneur les servants sont en arrêt et donnent leurs pieds nus a sentir sous la nuque, les bienheureux se domptent, dans la main le cristal vibre, au fond ruisselle l’eau.

Les heures chutent dans le vent, le froid est une raison et fournit un appât au chasseur de serment, je jure de mourir moi si tu m’abandonnes. Les enfants grandissent dans la convenance, l’amour est beau et nécessaire et ce qui fut aveugle devient folie. Quoi, il faut partir et rejoindre la route et chanter et chanter au soleil des mois d’hiver, la vertu est en marche et les aveugles deviennent fous. Ils se mettent en marche et dorment sur la mousse au printemps, en été, en hiver, dans la crèche d’avant dans la caisse qui garde tous les trésors d’enfance, cette aveugle amitié était un fol amour, il faut partir et chanter pour la foule, les hommes sont encore à conquérir et le respect est une ardeur de prince qui efface la jalousie et tend enfin l’autre joue.

Les discours sur l’attente, les paroles de peur et de confusion, le sel sur le sommeil et le sable sur la route, la plage est en avance et garde ses secrets. Le doigt sur la couture il est au garde à vous et panse sous le mur une blessure d’amour propre, qui flambe et fait rougir. Les aveugles sont fous et grincent des dents, ils se donnent un spectacle de roi, les héritiers disputent sur le prix de tout ce qui tombera, la balance est en os et les cordons de lin se dressent sur la porte et couvrent le cercueil. La mort qui apparaît est une devanture, elle glace les yeux et figure les mots, le poids de suie dans la cheminée efface le souvenir, une poignée de cendre se mêle au gazon et fait grossir les fleurs, le cortège avance et diminue le deuil, il faut rire de tous ces artifices et dresser sur leur pattes les animaux. La conférence suit et ouvre l’aventure, les rois sont en partance, la frivolité neuve, le charbon, la vanité drainent le circuit. Il faut attendre que le froid cesse et chante enfin la pluie, le souvenir est trop lourd, trop lourde la charité, les enfants sont aveugles et les plus grands sont fous. Plus rien ne veut apprendre et les leçons sont faussées par la vie, les enfants ignorent jusqu’à l’âme et chantent sans savoir des pleurs de confusion.

La vie est une errance folle, les troupeaux sont en marche et fauchent les talus, la foule est assemblée pour l’histoire, le sacrifice est promis et rien ne vient relever, ici un mot et là une tirade, les aveugles sont fous et tous ignorent le sens des choses, la vérité est en déroute, les prêcheurs défigurent, le monde tourne trop et bien trop vite, le sens est en renverse et gifle l’évidence, les morts montent à la surface, la folie se donne pour miracle. La suie déborde de la cheminée, les enfants sont aveugles et les fous tiennent les clefs et les cordons, la route est à la renverse, le peuple a peur et chante, les rivages sont perdus, le mal vit dans l’heure et fournit son carnage. La vérité est en avance, les fous ont aveuglé les derniers résistants. Les enfants ont peur.

29 Décembre 2005.

mercredi 9 mai 2018

A l’aube.

A l’aube, il faut atteindre l’ordre. Déployée dans l’ourlet d’un drap la fatigue se dérobe et blanchit sur la lèvre une espérance. Un trou entre la chambre et la serrure est la certitude du remord. L’escalier est trop lourd, l’esprit en dégringole, vision sur le mur, des églantiers, une conquête, des pleurs, des épines et des cailloux traînent comme des serpents. La volonté, le mal et l’artifice, est une raison pour peupler l’éternité et tendre la coupe aux martyres. Le froid est une évidence, la peur du combat atteint le cœur et décompose l’âme, pose le sac de vanités sur un sol de marbre et de fer, l’or est pour plus tard. Plus loin la vengeance pavera de diamants et de jasmin le sentier de la grâce. En secret les amants ont vu dans la vague les serpents tordre la chevelure, les marins sont partis et finissent avec les ombres noires. Les veuves du jour déposent sans bruit sur le sable leurs pierres câlines.

La coquille de soie est morte sous la dent, le renard les noie, esclaves du malheur aux sources du vieux monde, la plainte est en terre, les ébats se diabolisent, la confiance est envolée et blêmissent les vantards. Il faut entendre la dérision filtrer au travers du jade le cœur ému, le cœur reconnaissant, les chansons des vantards implorent les yeux des grands. Ils défont dans le creux du jour les bagages des villageois en fuite sur le champ du désespoir. Entendez le cri des oiseaux qui passent et défont de l’aile le nid des visiteurs. Il faut apprendre à vivre dans le malheur, sans fil, sans aube ni toit, les égarés se heurtent aux montants qui portent la voûte de la désolation. La soie flétrit sous le doigt, le tisserand du jour en tordant le fil abrège la saison et réduit le mensonge. La vie est toujours brève et la résurrection encore en illusion sous le chapeau noirci des cheminées. Le sec et la froidure déplacent les désirs et coiffent les rois de ce royaume.

Ils sont couchés au chaud sous un torrent qui détruit la volonté et gardent une fantaisie de saison. Le froid s’insinue dans les rideaux de la chambre, le rêve est embrumé, le cerveau ralentit, l’air passe et tremble et frémit sous le drap qui a tourné noir. Le calme du matin posé sous le givre, les oiseaux se déplacent et trouent les murs. Le soleil refroidit le sable des yeux. Les pendus sont levés et rien ne donne au sol, le silence réduit l’ascension. Les amants sont allongés et lisent des histoires, une journée commence sans bouger. Le rire est en voyage, où donc va partir ce berger, il faut bien de l’effort pour que le pied touche enfin le sol, l’eau chaude lave du rêve les yeux, l’escalier est lourd et lourds les revenants, tant de choses passent sur cet oreiller, la vie est un mystère et déploie au matin dans la rosée gelée des mots qui gèlent dans le cœur et se cachent sur la lèvre, les amants sont heureux. A l’aube, l’ordre règne en silence.

29 Décembre 2005.

mardi 8 mai 2018

Paroles d’enfances.


L’inconnu tourne et heurte à la porte, écoutez, son haleine déploie la forge de son cœur, il respire profond et vit de ce baptême, la confiance est dans sa poitrine, l’aube se lève et le chantier est en avance. Il faut un lot de reconnaissance pour charger sur le dos un sac de rouge et d’hermine sans effrayer les petits enfants. Le souffle du parfait inonde la mémoire et chante sans trembler une hymne à l’éternité, la confiance gonfle la poitrine, le calme du savoir remplit le commandement et finit sur le banc de l’absence.

La figure libre du vertige et de la gloire acclame la venue du nouveau, il est un mystère qui se partagera dans l’ombre de la pierre, dans l’antre des méchants, sur le parvis des gentils, dans la procession des sages qui appellent à l’écriture. Il faut lire et écrire après avoir épelé, les mots sont en cavalcade et gonflent le cœur dans la poitrine, le chant monte haut et remplit les arbres de verdure et de charmes. Les oiseaux répondent pour eux même et dansent dans les feuilles les plumes tombent et servent l’écriture, le peuple est en marche et récolte les paroles jetées du haut vers le bas, perdues, égarées.

Il faut les accorder et en faire l’offrande sans rien traduire et recommencer. Le bavardage est le sommet du malheur, il faut énoncer clairement et suspendre le souffle, la vie même est en avance sur les mots, les discours se bousculent et lancent des pièges aux hommes égarés qui cherchent des mots perdus, des mots gelés dans les sarcasmes et dans la nuit. La vie coule de la bouche des sages, ils chantent les faits des héros et dispersent la morale des plus grands qui sifflent là haut, en haut du ciel sur la vergue dans les haubans et dans la toile. Les bateaux renaissent au jour et glissent sur la neige. Le progrès est une farce pour les petits enfants, les bateaux glissent sur la neige, les héros s’en vont par trois chercher le danger dans la nuit des maléfices.

Le regard est plombé d’incertitude et de douleur, ils sont absents ceux qui sont morts dans la tourmente, les plus grands n’en reviendront pas de cette rencontre sous la lune dans l’air pâle de la nuit noire et dangereuse, ils sont tombés et nous pleurons et le danger est à nos portes, les pierres curieuses et rares protègent les petits enfants, ils dansent sous le ciel et les nuages glissent sur leurs épaules. La confiance est entamée, les plus grands veillent mal sur les plus petits.

La guerre porte aux yeux un noir de deuil et, pour voiler le courage, un rayon de soleil, pris dans les glaces du malheur, la confiance est dans la poitrine, la force est dans le genou et les plus braves sont partis, ils ne verront plus dans la brume les passants tirer vers eux en promenade, le courage des grands, le cheval blanc du plaisir brut la souple liane des amours convoitées dans l’obscurité et pleines de mains enjouées qui se déplacent sous les branches.

Un discours pour les petits au bras de leurs pères, ils chantent sous les arbres pleins de givre le retour des rois de la guerre, du plomb du sacrifice et de la rage. Atteindre seul le but et voguer sur des doigts de braise et se chauffer dans la cabane d’un dieu pécheur qui vient de naître, se faufiler dans les légendes et finir en petit mouton au pied d’un arbre sous le clair de lune, pour voir passer la cohorte des innocents. Ils faut que leurs mains soient pleines du blé à venir dans l’année, des joies des rires, des fredaines du miel et de la volonté, le ciel s’ouvre après la rage, les enfants glissent dans le sommeil, les bateaux silencieux bercent leurs rêves d‘un souffle de soleil tranquille.

28 Décembre 2005.

lundi 7 mai 2018

Une enfance de bijoux épars.

Un jeune homme est promis, torturent les ans. Son rêve confond le mal et déforme les objets, en mots, en frissons. Son cœur chante l’amour, la vie et le partage, franchit la montagne et ronge les cailloux. Sa faiblesse mêle le beau avec le froid et le parfum du vent. Dans sa chambre les draps du lit coffrent son cercueil, est-il sérieux de chanter pour les autres et faire siennes les plumes des oiseaux : « elles tombent une à une des arbres ». Son chantier est en panne, les outils sommeillent, il faut saisir sa chance et rendre trait pour trait.

La poitrine souffle dans le vide, le chantier est fermé, les ouvriers sont loin et ceignent leurs reins, drap d’un lit perdu dans la tourmente, leur épaule est noire d’amour et de caresses, leur main frotte, enlacés les fonceurs serpentent. Les reins ceint de blancheur, il soupèse le poids de sa couronne, ce cercle de chair plonge, l’enfance, le mal est uni au plaisir et grince sous la dent, il est à exploser et rincer dans l’eau claire. La visite se fait, il faut arracher ce poids de bijoux, ils pendent avec ardeur.

Le poids des cailloux sous la dent, forme les regrets, fond dans un hoquet d’espérance, le rein est retenu et le dos est parfait. Le linge blanc étreint le corps et l’âme, les ouvriers chantent le soir au cœur du chantier. Les larmes de sel blanc aux yeux vifs, essuient l’éclair. La grandeur hante la ferveur. Il rend justice aux sens en émois et fier du poids de vie, il se pèse à des balances qui taisent les secrets et enfantent du mystère, le lien est en fil d’or, le galet est un diamant, la fronde est en bataille et défait la chanson.

L’espoir lui donne une couleur de sépulture, il choisit le départ vers la vie, le poids de chair dans la balance éclaire les regards. Il monte à l’orée de la forêt en marche, ceint de linges blancs et précis dans l’ardeur, les lourdes pointes précèdent. Les armes de ce grand sont lames de famille et feuilles couvertes d’or en perles. La jambe est en satin et un fil scintille, la dague perce le tissu. Les épreuves et les cailloux lancent un assaut de pierres sur le front, la couverture mord la poitrine et perce le chaos. Il savoure.

Le charme étire l’écheveau à rompre dans la nuit, le grand froid enfante les serments accomplis sans peur. La vie dans les heurts, les lames se chauffent et dansent dans l’œil, le regard se donne, vivre est une espérance sans ombre. La nature est un jardin où rêvent les enfants.

27 Décembre 2005.

dimanche 6 mai 2018

Enfants.

A l’origine, l’atmosphère crée la grandeur et le partage, en marche, la chute commence et compose le futur. Les fleuves vont à la mer, l’écho du chagrin demeure sur la rive, le petit enfant vient et saccage le bonheur. Il chante en bousculade et en action, en remord et en espérance. Il est le plus beau, le plus courageux, le calme en partance défait les illusions, la voie est tracée et file sur le sable, il faut suivre ce sillon vers le bout du monde.

Les ondes réclament un parfum d’autorité, la précision rassure et réjouit les enfants jaloux. Ils gardent pour eux seuls le sentiment d’amour et d’abandon, ils ne donnent rien, raflent la mise et n’assumeront pas le carnage et l’horreur. Les aventures de la jeunesse se tournent vers les maîtres, incertains ils autorisent tout et donnent des leçons d’ignorance et de félonie. Le forfait annoncé, le rapt des enfants sur le sable, la peur, raclent le fond de l’âme et cognent un cœur de pierre sur un banc de bois et de mousse. Le froid dans le regard éteint la beauté, la suite est rendue à la vertu mourante, les rires de l’enfance sont découpés d’un doigt de jalousie et d’ordre dépassé. La peur referme les portes, l’espoir est mort un matin sous le givre, ils sont accoudés et penchent les yeux sur des coupes de marbre à remplir de larmes et de cailloux. Les figures du haut se grandissent d’un éclat incertain, la fontaine d’argent coule et l’éclat bleu du jour file sous le balcon.

Ils se cachent et donnent un appui au remord. Ils se perdent et dresse à leurs vies un constat d’horreur, la glace bloque le cours de la jeunesse, la générosité est morte avec les rires, il n’est plus un cadeau de fantaisie, une once de joie pure. La forme est au pilon, le sabre fend au long l’ardeur et l’offrande, les irréguliers profanent les bassins de perles noires et d’innocence pure. La chronique du mal est meublée d’un fardeau, l’horreur danse sous les arbres, les regards tirent des cordes de bravoure au bastingage, la mort est en voyage dans la peau de la beauté fanée, flétrie sous le menton, les plus beaux sont absents et portent leur rancœur, il faudrait du courage et de l’offrande. Les reptiles se traînent sur le sable, les nuisibles sont partout et jettent sur la pierre le cœur perdu, arraché et transi. Il faut aimer et donner plus encore à la vertu et au charme des bois. La précision est une remontrance, le courage rassure et fait danser les bras, les jambes en conquêtes, les regards fauves croisent l’ardeur sur un lit de feuillage, les hommes sont perdus et ignorent la suite, les enfants sont dressés et mordent le chemin, la main qui caressait est ouverte au milieu et le sang coule aussi de cette incision. Le visage perdu et la vie, se resserrent sur la blessure, il ne faut plus saisir et tenter de comprendre, la mort est une déroute, les plus petits vont à l’assaut. La bataille est lancée et rien ne recule, les rumeurs, le servage, les rentes, le droit, la visite du corps sous le linceul de jade, les danses de saison. Enfants saisissez les harpons, en chasse, en guerre, retombez sur vos deux pieds et réchauffez vos âmes, la solitude est un poids sur le cœur.

26 Décembre 2005.

samedi 5 mai 2018

Il y a sur la vie ...

Il y a sur la vie qui passe une imposture et des regrets. Un cortège de remords fait face aux rancœurs. Je cherche, ils foncent dans la bêtise, les affameurs de chien, les broyeurs de rosée. Ils rêvent d’union et affrontent la contrainte et la défaite. Les serments, de chant et de bruits se font et défont sur leur avancée, en tremblant, sous leurs yeux. Sur le carreau, une promesse claire, la région est tenue, le deuil est annoncé, les affreux partent et donnent une illusion de rire et de liberté. Les vieux sont en attente, les jeunes dans le désintérêt, ces horreurs sont vives et pourtant grande la clarté. Tous vendent et revendent le plus beau. Les paroles claquent comme un drapeau sous le vent, les animaux sont là, le sacrifice est pour l’instant. La vie caracole sur terre et les enfants sont à genou, ils mordent la poussière et offrent des serpents et des fleurs de crin. La vérité est dans l’ornière, la boue cerne les affronts. Du fond des océans, l’eau viendra reprendre tout et donnera des gerbes de corail aux heureux qui pensent rouge en voyant bleu et choquent dans leurs mains d’argile des trésors de fécondité. Ces gens jurent de combattre et finissent dans l’horreur, il y a sur la vie qui passe une imposture et des regrets. L’erreur est salutaire. Le passé endormi dit une chanson pour un tapis. L’image faiblit et tremble, le sort est lié au repos, ma tête change et divague et fournit un compte de champs clos, une amertume de circonstance, un visage de ravi qui déploie un repentir de comédie, une escarmouche, une vengeance d’enfant pris à tourner dans la laine, avec l’air du soir sous le tapis. La bouche ouverte et sans armure il se donne un plaisir, une élégance de dentelle, un habit bleu de fantaisie. La parole, se mêle à la danse, finit, en haut sur le pavé. Les corps se mélangent et glissent. Sur le visage en dentelle est liée une gerbe de roses qui perdent feuille à feuille et incrustent les habits, la lune est vague et sans colère, il faut dire dans le cou, du bout des lèvres, la vie est lente. Commence le chemin, le sillon d’argent, la fortune revient et donne à la maturité une couverture de privilèges, un air d’amour ou d’amitié. Les regrets sont confondus, la silhouette est obscure et du vin je ne boirai plus. Les hommes ont perdu la bataille, la volupté est en retard, les derniers se griffent au mur du rosier qui perd ses clous. La fenêtre se trouve ouverte et le froid reste longtemps dans la chambre où je guette et gémit en remontant un voile comme un drap sur un mourant. Il faut prendre de l’aise et donner une fortune en bas de laine, un amour neuf, une rosée, une antilope dans la plaine qui court devant le lion et frôle l’herbe. La fuite et le tri et l’accumulation, je pose les images comme des cailloux dans un tas, le marbre est blanc et sa veine parfois est bleue. J’inscris un mystère, le bleu de la vérité, le discours, la péroraison, et il se pare de franche vertu, de soin jaloux, de renouveau ou de silence. Qui a jeté tout ce fatras sur la table des retrouvailles. Il faut un effort plus grand pour que le soliloque trouve une raison vraie, le chantier est ouvert, la chanson recule, celui qui a parlé est un mystère pour toujours, la vérité est bleue en cette circonstance.

Il y a sur la vie qui passe une imposture et des regrets.

24 Décembre 2005.

vendredi 4 mai 2018

La vie charge les bateaux de vérité.

Levé, il songe. La montagne pousse l’eau des pentes, l’océan ouvre l’univers. L’île est une table ouverte pour un festin, les mûres coulent. Les oiseaux blancs volent sur le bleu de la vérité. Leur regard sur la terre dans la dernière ligne, dans la façade et sur les heures affole l’esprit.

Un mariage est dénoué sans remord, la peur est un mystère, les hommes vont venir le jouer sur la place et brûler leurs bagages. L’erreur est accomplie et tout flambera. Les terres salées donnent de la joie et de la tendresse, hier, il remontait de l’eau pour la soif. La pente est amère.

Les cœurs changent sur la route, un envol défait la peine avec de la sérénité et de la fragilité, la pente est amère et l’eau est pour la soif. Le drame est joué dans la fantaisie, le serment murmuré dans un adieu. Autour, les hommes dansent dans le vent une farandole de chance.

Des rêveurs mordent dans la vie, au plat de la main, sur la descente. Ils balbutient et forcent le trait, ils se donnent l’allure de voile dans le vent, bateau gonflé de prises, le miel à fond de cale et les bijoux pesant dans la main droite. Les enjôleurs frôlent la vérité et choisissent.

Dans le panier, la gloire est à venir, il faut en faire une brosse pour laver le sol sous leurs pas, l’orgueil attend et donne un visage aux infidèles. La joie les force au partage, les pensées en voyage chutent sous un poids terrible, le fer est lourd, les chaînes balancent.

Les pieds choquent les cordes et dansent sur le bois. Le pavé est brossé, le bal sera sur place. Sur la table les fleurs de fête éclosent, le chant lève. Dans les vagues flotte une poutre, la voûte est effondrée, les cailloux coulent. Sous la rafale, le palais s’effondre et couvre le fond.

L’île est ouverte, de la rive les pins noirs et bleus détachent le drapeau, le navire affronte la redoute, les coquilles se chauffent au soleil, la ruine est proche, le sable est blanc sur le promontoire, les lézards dorment dans les buissons. Le chemin de ronde grise la croix.

Les derniers pèlerins raclent le sol de leur pied nu, la corne est lavée de marée à monter et à descendre. Le repas est pris, les marcheurs se brisent, les pieds nus dans le frais qui souffle de la montagne sur la mer. La fortune de mer, la gloire des marins, chante un souvenir sur la rive.

Dans le sable rose défait le nœud qui roule sous la taille, la pensée se libère et monte un chant lourd et doux et profond. L’été se déploie dans le froid et frotte le regard, la solution est là dans l’œil que l’on racle. Les oiseaux pondent sur le sol et les enfants perdus sont revenus.

L’hiver se nourrit en été et dort dans l’œil des oiseaux sur l’air pâle, le jour est pesé par le vent.

24 Décembre 2005.

jeudi 3 mai 2018

Uccellini.

Attendre, sans trembler et sourire de cette réponse, il est en voyage. Les rusés plument les oiseaux cachés. Le destin est une histoire torse, les oiseaux se cachent sous le lierre et défont les branchages. Il a bien nettoyé et le feu ne prend pas, la fumée éteint ses efforts.

Les petits oiseaux traînent de vivre. La terre est sèche et froide, l’hiver chemine sous le lierre et ils se cachent. Ils ignorent le mal, leur destin franchit l’horizon bleu, le froid sèche les plumes, ramène son visage à la cendre. Il accumule le reste du trésor, l’arbre prend place.

L’humeur de l’hiver est une boucle de rires et d’abus. Un souffle d’air affame cette déraison. Ses heures filent, il pose un fagot, le bois mord, la pierre penche dans le lointain. Il cherche le printemps, dans l’espace il le dessine, son avenir en offrira les ruines dans ce jardin.

L’année va lever ses branches et ses feuilles. L’espoir n’est pas ici, le temps coule sans contrainte, tout recommence, rien ne s’achève. La force diminue, les rosiers seront en fleurs sous ses yeux ou d’autres, l’importance du savoir est son œuvre, la raison va et raccroche la mémoire.

Les oiseaux laissent leur chantier, les nids sont effondrés, la solitude est ailée. Les rides au coin de son cœur agrafent sa colère, les nouvelles sont affreuses. Un enfant dans son berceau cueille le monde à son allure, un autre détruit et ameute. L’écho est néfaste, le père inquiet.


La vie démonte la beauté fugueuse, déroute les bons. Il y a méprise, un tourment marque la main d’une griffure, le rosier se venge, les citrons sont plus vieux d’un an. Le froid a nettoyé, la lumière est rare, l’effort montre la route, il faut suivre les petits, les fleurs sont oubliées.

Ils râlent, font et défont une cascade de voleurs, ils se posent sous la branche du sacrifice. La tête est embrumée, les rideaux flottent au vent. L’air circule, le froid prend en main la circulation, les promis sur la route tournent un avenir sans gloire, une déception étrange.

Les animaux se cachent, les oiseaux passent sur le jardin et font trembler les reclus qui s’y tiennent, un mur va tomber. Le retour des heures est annoncé sans surprise, les nuages donnent de la fin à tous les temps, le chaos est en marche, l’avenir est sauf, le ciel est froid et lourd.

Il faut sortir de l’ornière et gratter la terre, le feu sert à nouveau, tout entretient sa blessure, sa jeunesse est finie, son temps bien compté, le désir en voyage, les lilas posés en arrière, son visage est mordu de soleil et de froid, les oiseaux en cachette donnent becs pour becs.

La taille est nécessaire, le massacre est prévu, les heures passent, il faut chanter et donner à rêver. Les enfants sont contents, les vieux se désolent, l’amour se promène. Ce fardeau est lourd à ses épaules, la vie est une misère, les yeux sont las, les pierres parlent faux à ses genoux.

Les outils reposés, il faut attendre et donner à vivre avec ce rien qui l’entoure et le fait trembler. Le printemps viendra, il faut poser des questions : est-il utile de brûler ces herbes, faut-il chanter les jours de beau temps, doit-il donner a l’aurore sa place, hériter de son crépuscule.

Il est un jour ou le seul travail est de racler le sol avec les doigts.

23 Décembre 2005.

mercredi 2 mai 2018

Et bien triste.

Pour un temps triste et une chanson de patience.

Il se promène et ramène de l’ombre en cascade, la lumière en l’aveuglant accomplit un miracle, l’impuissance. Les parfums au présent tiédissent le remords, au monde en attente l’abandon et les rires fécondent la déraison. Il n’y a rien à donner en retour, la rumeur est immense, tout palpite et germe. L’hiver marque déjà sa fuite. Le drame, la perte, le couteau éclate l’écorce, la sève suinte et tache le drap blanc, il y a un assoupissement, la main est pleine, le couteau tourne dans le vide. Les enfants ont grandi, ils ne connaissent plus la main qui les a cernés au temps de l’obéissance et du recueillement. Le vieux visage est apparu dans le miroir du bout du monde, les paquets s’entassent, les bijoux sont trop brillants, le faux dispute la vérité au monde ouvert. La douleur est intense, amer l’oubli sur cette tête. Il chante dans le vide de son cœur. La déception le trouble, son repos est une faute et faiblesse sa ferveur. Les anges disputent une partie de mensonge. Le fidèle est résigné, son temple vide. Il n’y a pas de joie dans ce concert, le compte est entendu, l’addition est une farce sans attrait. Le diseur d’aventures est dompté d’un tour de fouet, la cravache incruste dans sa peau un émoi, un mensonge, l’horreur. 
 
Au secours, un interdit est en marche. Il faut une révolte, une passion nouvelle, il faut croire aux choses et se rendre indispensable à la marche du monde. Un coup d’archet, coup de fouet sur un tambour, il faut que tout résonne. Les feuilles bruissent d’une révélation, les images tristes vont voler, chantera le rire éternel, les créatures doivent se relever et danser pour remettre du feu dans la lassitude, de l’ardeur dans les braises mourantes et de l’explosion. Il faut croire et croire dans le monde, la vie est une fête en préparation et une convocation à la victoire, il faut croire à sa place dans le monde. Il est assoupi, il faut de l’envie et du sourire. La route étire une idée, les marchands comptent et entassent. Il faut des parures pour les belles, les autres sont à l’affût, l’habitude, la certitude, le manteau et les fourrures se décousent et dorment dans la tête des passants. Dans le coffre des enfants les jeux sont loin des rires, leur satiété est un drame. Que faire il faut veiller et éveiller, il faut dire : allez, danser et mordez ce qui gène, raclez les tambours, la gloire viendra après la victoire, Après le deuil, il faut de l’aventure et du sursaut. L’hiver marque déjà sa fuite, les fleurs s’ouvriront. Une fois de plus, et une fois de moins il faudra les savourer et rire une fois encore. La chanson éveille, les paroles bousculent, l’hiver est en partance, sitôt né, sitôt mort, la vie toujours pousse vers le meilleur et vers le pire, la chanson est triste et gaie, les pleurs valent leur poids de servitude. Les hommes se détendent et embarquent une cargaison de sucre et de confidences, la peur est en marche, les rides sont visibles dans le miroir. Il faut croire, la fatigue s’envolera, le destin est inscrit. Le rire est uni aux larmes, un poids charge les épaules et défait dans le soir le rire du matin. Les arcades éclatent au froid, la colère est figée dans l’ennui, la chanson est lente et bien triste, les fleurs se défont et les oiseaux se cachent.

22 Décembre 2005.