jeudi 26 novembre 2015

Sur tout.



Un effort, une tension, une création brute et simple, en place, à la face, ils sont unis, ils sont au plan, tout devient, une voix monte, ils iront et tout en devant et rien en rien, le serment et la douleur et les gémissements, si tout va, si tout tient, si le cœur se reprend, tout ira en avant, tout doit sonner,

il y a, ils sont en conditions, sur le souffle : une voix qui t’implore, en fuite dans la forêt, tout progresse et tout y va, il faut avancer, il faut faire et tout dire, tout éprouver, la vie, la mort et les choses cachées, les regrets, les évidences, en avant, en arrière, au loin, au loin, il faut en arriver à la haine,

et fermer les yeux, et respirer sur touts les paysages, sur toutes les enseignes, ils sont, ils sont en avance et rien n’arrête, ils sont tout devant, il ne faut plus rien derrière, plus de traces, plus de cris, éclatez fières, fières, et respirez, respirez, inspirez et dites, dites, la gloire, un voix éclatante,

au travail, une en avant, l’erreur et tout commence, un mot perdu, des choses effacées, il faut gommer, il faut empêcher, il faut soumettre et dériver de l’un à tout, et de plus à en haut, un discours, un sermon et les montagnes abaissées, et les vallées comblées, tout doit, sonner et tout à  dire,

à la gloire d’un travail simple, simple, et tout tranquille et tout du petit au tout grand, géant et nain, tu fuis, tu te heurtes et tout avance, tu tournes, tu asperges, tu éclates et frôles, la vie est en avance, le temps est court, toute certitude vole, géant tu t’évapores, tu es allongé et tu es long et grand,

tu reviens de tout ce fatras, tu es le poids de la fantaisie, une grande chance, un silence, une ivresse, tout est ici entassé, tout est au bord, au fleuve les cadavres passent, la vengeance, éclatante vengeance, tout serait apaisé et tout irait en avant,  une parole perchée, un éclat, tout perce,

et envoie tout à la vie, à la mort, au temps, ils sont là et posés, aveugles et sourds, tout, il faut prendre, il faut arracher, une histoire, un grain de peau et tout germera et tout ira en avant et tout ira au cri, à l’amertume, en avant il faut faire, il faut rejoindre la silencieuse beauté, on tient, on vit,

on tourne,  on meurt et tout arrache la peau, le cœur, tout est mêlé, la vie, le chant, les regrets et l’ennui, on fronce un œil, on avance et mot pour mot, tout mêlé, tout posé sur la table, un doigt les touche, une vérité rend aveugle, une voix implore, tout au monde on pleure, on dérange, par vengeance,

il faut oser la liberté, il faut tout faire et tout recommencer, un sermon, un cri, une ronde et des cordes nouées, tout avance et tout devient plus inutile, sans but, son allure et sa vitesse, il faut arriver, remettre, donner et tout tourner comme, comme, une main et une table, une main sur la table,

tout à couvrir, tout à rendre, la descente est terrible, sans nuance, sans, parole percée, sans, main ouverte, tout en mélange dans la bouche, pierre perdue, terre creusée, avant, une voix monte, avant, un grand moment de calme, une évidence, le cœur lavé, l’âme ravie, on avance, et une voix implore.

25 Août 2014.

jeudi 19 novembre 2015

Un peu plus.



Plus léger, plus calme plus tranquille, au tour tout prend, la roue, le cercle, le visage on trouve, on a cherché et le pays et la lumière, du fond au bord de la muraille, au faîte, on tend, on tient, on arrache et on déploie, l’amitié, au mépris des miroirs brisés et les sept années qui font suite

et on compte sur les doigts tout ce temps pour le malheur, ou pour la fantaisie, enrobé de brouillard et tourné d’herbes tu respires et tout te sens et tout te traces, la vie, la tienne, les morts, les nôtres, sur le devant de tout ce qui inquiète, en arrière toute la main retient, tout monte, cheval,

tenu et bouche de soie un peu tirée, un peu rompue et tout monte au sacrifice, les jours tendus, les liens serrés, la vie tourmentée, tout reprend vite, vite, il y a, ils sont, des grains sur la route, tout marche, tout va en plus léger, en plus calme, en plus paisible et plus, et plus, et plus, tout à dire

et beaucoup quand même à redire, le mélange, le balancement, la vie effrayée, entre deux pierres, entre deux mondes, sur la rive et dans l’étang où les enfants se noient, ils sont unis au ciel, ils sont perdus dans la boue grise, et oiseaux, et chevaux la main en arrière, les yeux en avant,

en avant et en haut, tout haut, si haut, au très haut, toutes volontés et vertus défilent, sur tout la raison et toute chose dite, toute erreur effacée, à la vertu, tu es toujours un pas avant la loi, cœur traversé, cœur ignoré, tu te déploies et tu serres sur toi un peuple de tout petits, ils ne savent pas,

quand même, comment cela se nomme, les vertus et les évidences, l’herbe verte, le ciel bleu et la terre si basse en avant, en haut, tout ira sur ce chemin, sur ces collines, ces vallons, bois, rochers, vallons, tout tremble au front, ici quelque chose est passé, et tout, au vent, au ciel résiste

la chaleur, la douceur, le plaisir simple et tranquille d’un nom et de sa qualité, le plaisir simple, la vie tranquille et d’une évidence à l’autre il tourne, tourne, tout y va d’un trait à l’autre, sur la vie, tout est serment sur le temps, sur les épaules, tout tient et plus encore, encore, quand même,

cœur noyé, tempes tenues, tout siffle, une tête en avance, un bras au recul, toute la main en arrière, sur rien, sur tout, la main, le pied et les cailloux, les liens, tout tient, tout y tient, tout remue et je suis encore au bord, il y a la vie, la tienne, les morts, les nôtres, ils sont une révélation, voile

tiré, la lumière frappe encore, on pense on tient, on respire entre deux pierres, entre deux mondes encore, et les yeux en avant, en avant et en haut, tout haut, si haut, au très haut, tout en volonté, quand même un peu plus de lumière.

24 Août 2014.

samedi 14 novembre 2015

Bleuet.

          Jeune homme
          De vingt ans
          Qui as vu des choses si affreuses
          Que penses-tu des hommes de ton enfance
 Tu                                Tu 
   as
     vu                          connais 
       la
         mort            la bravoure et la ruse,
             en
               face
                   plus
                       de
                         cent
                             fois
                                 tu
                                   ne
                                     sais
   Transmets ton intrépidité             pas
                                            ce 
   À ceux qui viendront                       que
                                                 c'est
        Après toi                                     que
                                                         la
                                                           vie
 
 
        Jeune homme
 Tu es joyeux, ta mémoire est ensanglantée
        Ton âme est rouge aussi
            De joie
 Tu as absorbé la vie de ceux qui sont morts près de toi

     Tu as de la décision
 Il est 17 heures et tu saurais
              Mourir
 Sinon mieux que tes aînés
       Du moins plus pieusement
       Car tu connais mieux la mort que la vie
       Ô douceur d'autrefois,
           Lenteur immémoriale.
 
 Guillaume Apollinaire

mercredi 11 novembre 2015

Sicut cervus.


Pour Maria Dolores :


Sicut cervus.*

Comme un cerf assoiffé, comme une biche languissante, vos cœurs soupiraient après l’eau qui court.

Avant toi, mon âme avait soif, nos larmes étaient une nourriture de jour et de nuit, tout nous disait sans cesse: où est-il, où est-elle.

Dans le désert, tu es, je te cherche, mon âme a soif de toi, mon corps soupire après toi, dans cette terre sans eau.

Mon âme languit, mon cœur et ma chair poussent des cris. Mon âme soupire, mon cœur, ma chair : tu me montres un fleuve d’eau claire.

Nous allons vers ta joie, nous allons vers mon allégresse, nous nous célébrons, nous sommes deux.

  28 Juillet 2015.
Bas du formulaire

« Sicut cervus desiderat ad fontes aquarum
  ita desiderat anima mea ad te Deus. »

«  De même que le cerf désire l'eau de la source
 de même mon âme te désire, ô Dieu. »

Et tout, Orphée.



Et tout court vers le ruisseau, les bois, les rochers, aux fronts dépouillés tout tremble et tout pourrait y finir, la nuit tout passe, le matin tremble et tout au froid et tout au mal, ils ont et peu et mal dormi, et peu et mal rêvé, la bouche ouverte, tout y rentre, le sel, le souffre, la nuit sans rêves, sans

étoiles, tout y respire, et la peur et la tête, enfermés sans étoiles, dans le bruit tout passe, à la fenêtre, ils ont appuyé, ils ont mordu et tout se tient encore sur les coudes, on est avec le temps, on est avec la vie sereine, et tout est recourt et tout rassure, les bois, les vallons, les rochers et tout au front

dépouillé, ils sont, ils sont, tout y pense, sans rien au front, tout arraché, ils se perdent, ils sont brisures et lacs d’ennui, fleurs sans courage, dans l’abandon, dans la stupeur, la bouche ouverte et le sel passe, du temps au temps, de la blessure à l’agrandissement, éloignez-vous, éloignez-vous, oiseaux,

ils sont en affranchissement, rapaces, ils sont en éraflure et tout au cœur, ce soir, ce jour, ce matin, se mêlent, envolez-vous, éloignez-vous et oiseaux et marcheurs, rameurs, partez, ouvrez la bouche et cherchez sur ce devant, sur cette ouverture, sans prière, sans demande, sans offrande, peu

de rien et beaucoup de souffrance, sans enthousiasme, du temps choqué, de la vertu sans cause, du respect sans entendement, ils sont évanouis, ils sont abandonnés et tout meurtris, ici quelqu'un va mourir encore, encore, oui, quand même, que se passe-t-il, ici quelqu'un est mort et quand

même cela dépasse, il faut l’entendre, ils ont franchi la ligne, la crête, la borne, il faut encore trouver la borne, limite dépassée, sol sous les pieds, il pèse bien son poids d’évidences, sol sous les pieds, herbe verte, ciel bleu, nuit sans sommeil et tout agité, tout en activité, on frappe, on frappe,

un mot et tout pour dire, une certitude, et tout est évidemment embrouillé et bien compliqué, qui reste ici sur cette rive et là-bas quelqu'un est mort, il en reste une vague odeur et quelques larmes, il faut encore souffrir un peu, quand même, comme pour entrouvrir la porte la plus haute et convertir

l’espoir en habitude, le matin, le monde est embrouillé, compliqué et le mal est certain, en haut, en bas, tout est égratigné, de cette peau le sang, le sang coule, oui si tout est dit, et tout est embrouillé, nous venons, nous faisons, nous sommes et toujours encore à dire et à faire, l’avenir, sans cesse

le monde se complique et un mot pour un autre et un abandon certain, oh, quel soulagement, une pensée une seule, un avenir, un retour, une chance, et tout avance et le brouillard, et le brouillard est bien trop aveuglant et tout irait, chardons jaunes et bleus et brouillard venu route tracée,

j’appuie ou le mal dure, je fermerai la saison et coincerai la porte, route tracée, le mal y dure et la porte ni ouverte ni fermée, et tout reste aux fronts dépouillés, et et tout nous ne sommes, ni nus, ni vêtus.
                                                                                      
23 Août 2014.