dimanche 31 décembre 2017

A voir ...


A voir de loin gémir les infidèles, la foule des rangés rit de leurs tourments, il ne faut pas se dire dans l’instant le canal est par là, par là la terre ferme, les ambitions sont grandes et fortes les foulées. La mer recule vers l’enfance et vers le sable blanc de toute éternité. Les marcheurs se divisent et chantent leur peine, le remous, l’absence.

Dans l’espace la vérité est comblée dans ce puits. D’un pays étrange la chevauchée sous les arbres et sans manteaux, ramène la troupe vers le pays de la raison et du souffle arrêté.

3 Août 2004.

samedi 30 décembre 2017

La vague verte ...

La vague verte et souple du nageur pousse les radeaux vers l’abîme, la conscience, le roseau courbe le dos. La liberté qui unit les marcheurs au reste de la troupe polit la candeur de coquilles d’argent sur les routes, de la mer à la montagne.

Il y a une odeur de pampre qui souffle sur ce tour qui se joue sans offense, la liberté des uns admire la beauté perdue dans ce royaume où les pas des plus grands perdent les plus petits.

3 Août 2004.

vendredi 29 décembre 2017

Laissez ...

Laissez votre grammaire et votre géométrie vous qui venez circuler sur terre, la rigueur est un leurre qui attrape les sots et déboussole l’envie de ceux qui montent haut. La griffure est un bijou qui grimpe dans l’azur. Le rieur déboulonne une croix, rien ne pousse l’or des figures noyées sous les cailloux. La ressemblance avec le fils en haut, avec le plus grand des apôtres, mélange les regards et fait tourner le bleu du ciel, il réclame son dû d’adoration et de fidélité. Les impurs demandent pour grâce, le pardon des injures.

3 Août 2004.

jeudi 28 décembre 2017

Innocents.

Sanglots

Notre amour est réglé par les calmes étoiles
Or nous savons qu'en nous beaucoup d'hommes respirent
Qui vinrent de très loin et sont un sous nos fronts
C'est la chanson des rêveurs
Qui s'étaient arrachés le cœur
Et le portaient dans la main droite
Souviens-t'en cher orgueil de tous ces souvenirs

Des marins qui chantaient comme des conquérants
Des gouffres de Thulé des tendres cieux d'Ophir
Des malades maudits de ceux qui fuient leur ombre
Et du retour joyeux des heureux émigrants
De ce cœur il coulait du sang
Et le rêveur allait pensant
A sa blessure délicate
Tu ne briseras pas la chaîne de ces causes
Et douloureuse et nous disait
Qui sont les effets d'autres causes
Mon pauvre cœur mon cœur brisé
Pareil au cœur de tous les hommes
Voici voici nos mains que la vie fit esclaves
Est mort d'amour ou c'est tout comme
Est mort d'amour et le voici
Ainsi vont toutes choses
Arrachez donc le vôtre aussi
Et rien ne sera libre jusqu'à la fin des temps
Laissons tout aux morts
Et cachons nos sanglots

Il est bien lourd ...



Il est bien lourd et fatiguant le pampre à l’entrée des maisons. Le devoir accompli, le nuage dans le ciel est un abandon, une figure d’ange qui abolit le temps et gonfle la révolte vers le trésor. Les filins arrêtent le chemin de ceux qui marchent, un pas, un pied de braise qui brûle les cailloux et dérange la tête des aveugles.

3 Août 2004.

mercredi 27 décembre 2017

Le retour ...

Le retour ruine l’espérance, la vue caracole et fait mourir la volonté. Il y a dans cet air une fleur de disgrâce, un goût secret de volupté qui caresse la joue et pleure dans les yeux de celui que l’on berce et qui ne peut plus rien. L’adversité brûle dans la pente, glisse sur le corail et entame la chair, l’envie dépose son fardeau.

3 Août 2004.

mardi 26 décembre 2017

L’effort ...


L’effort les ennoblit, leur silence tombe en gouttes de plomb sur leurs aventures. La nuit réunit les fils de la toile. Le poil vole, le vent agite la flamme, le poignard les tord. Il faut avoir de la chance et du cœur pour abolir l’ennui. Les vaillants fuient dans des cabanes immenses que les enfants refont et offrent aux passants.

3 Août 2004.

lundi 25 décembre 2017

Ils jouent ...

Ils jouent sur la route qui monte, à faire en cercle le tour de la vie. Les voix se désespèrent quand souffle le vent au sud. Le bien en ce coin du monde ravive la splendeur qui environne l’été. Il en sera passé du monde sur la route, des boiteux et des pendards qui jouent sur le sable et lancent dans l’air la fleur de leurs beaux jours.

3 Août 2004.

dimanche 24 décembre 2017

Ils sont entrés ...

Ils sont entrés au jardin où se tord un ver coupé par une bêche, le temps fleuri invente la joie. Les remords, les regrets, arrachent au rêveur des soupirs qui griffent le dos et le cou et en un instant mouillent les toiles tendues au ciel, à l’espérance.

3 Août 2004.

samedi 23 décembre 2017

Un monde.


Les fleurs du matin attirent le silence. Le cœur pleure une rosée, fil sous le sable. Il faut allumer la tempête et fondre la pyramide de sel et de caillou, elle serre. Les démons se cachent dans le silence, il clôt les passions à ce rivage.

Il écrit  de pardon entre les insectes, les hommes, et danse dans la tête des grenouilles. La vie de ce jardin au coin du monde pleure de sève qui tache le tronc. L’arbre presque seul supporte le poids du ciel et filtre l’air qui porte les oiseaux. La nuit prend son quart de jour dans l’ombre, l’abri est nécessaire, rodent les chaînes de l’enfer. A son plein, la fatigue dans l’âme ruine les ambitions, dépasse le chemin et dénonce le plaisir. En chaîne des regrets affaiblissent l’espérance. L’air environne le mal et balance dans le matin, il tremble des décisions à venir.

Le temps, le silence, la pluie, la fièvre sèment le repos, en grains de suie qui se détachent, du mur. Le revers, l’ombre, le dos, la maison, assurent, lancent, une échelle de rosiers. La beauté, le temps forcent l’admiration, il meurt de soif et de prières dans le vide, la pensée reste, il remonte de l’un vers l’autre.

Pourquoi penser qu’une trace est laissée à son abandon ? L’écho, chiens perdus, bouleverse le calme, racle le front et la gorge, il a dormi fenêtre ouverte. En poids, le corps joue en silence dans le reflet du carreau, les effets de présence et de fascination brillent sur le verre.

Les oiseaux ne se montrent plus, sont-ils partis, couvrent-t-ils de plumes et d’insectes le poids de leur génération ? La sauterelle verte traîne sur la branche du citronnier, les guêpes sortent du trou qui les noue au cordage. En poids les habits flottent, sèchent sur le fil, respiration, retour du voyage à la mer et ses mystères. Les mouches vertes et bleues sillonnent l’herbe séchée, remouillée pour finir plus vite et plus tard en terre de vengeance, melons et poiriers d’espérance.

Le silence sonne la présence du veilleur, il dirige à sa fantaisie l’univers qui lui danse dans le cœur. Il fait gris et chaud. La terre est en apparence et les fruits sont humides. 
Le voyage continue.
 
30 Juillet 2004.

vendredi 22 décembre 2017

Le pied ...

Le pied laisse une trace sur cette terre. Il pose le mystère et invente un parcours. De quel poids est il porteur, ces ongles ont-ils meurtris un coté ?

Le talon frôle une jambe, les deux secouent le drap, la toile pèse son lot d’imprécision, une poussière s’agite dans la lumière. Ce jour que sera-t-il ?

L’orteil sur le sol, le reste de la nuit fuit dans le jardin. Les fleurs s’étonnent, en visite, une abeille, corps rouge et noir. Leur réveil est- il loin du drame ?

29 Juillet 2004.

jeudi 21 décembre 2017

La déraison ...

La déraison pousse à dire le plus profond.

Caché sous un amas de mensonges, il se flatte de beauté.

La mémoire fixe un instant et déborde sur l’œil.

Posé dans l’oreille le meilleur, attend la reconnaissance.

Entendre les oiseaux et comme eux chanter sans cesse.

29 Juillet 2004.

mercredi 20 décembre 2017

Il y a ...


Il y a des mots qui blessent et tournent le regards vers le vide.

Le retour sera dur, et froide la question. Faut-il commencer une passe d’arme, faut-il agir sur le remords et coudre les sanglots dans une couche de laine noire ? La tête s’emprisonne, elle se souvient de la langueur des avants, de ceux qui partaient nus sur la rive du monde, faire et défaire les pas complices et parfaits.

Dans la mémoire l’innocence détend la volonté et sacre les amants. Leur abandon était une ouverture d’éternité.

Dans l’enfance de cette construction, tout se touche et se transforme, dans l’éternel, aux cieux, ils se suivront vers le calme, la joue tend son grain. Le fidèle et le sage disent dans le soir plus rien ne vient de cette promenade, le miroir se brise et meurt, le temps est plein.

Le bien désespère, la route est longue encore et le travail est commencé. De la rampe, des aigles s’envolent, à l’instant les étourneaux, l’attente entrouvre les fenêtres. La suite n’est plus une nécessité, l’espoir est tout autre, il faut ouvrir la porte. Les arbres se lamentent, la fureur du jour déballe le regret.

Il y a sur la face du monde une odeur de pain chaud qui ruine l’espérance.

29 Juillet 2004.

mardi 19 décembre 2017

Un troupeau noir ...

Un troupeau noir, une prairie sèche. Un champ de tournesols, onze ruches blanches. Un oiseau marche sur l’eau, les poissons serpentent dans la mare.

28 Juillet 2004.

lundi 18 décembre 2017

L’homme porte le fer ...

L’homme porte le fer dans la création. La paix et la confiance sacrent chacun. Le bonheur se dessine dans l’azur, le jour aime la cadence et le froid fait trembler. Celui qui retient la leçon du couchant ne dit plus rien pour que s’entrouvre la porte de la félicité, pour que se dise enfin la vérité.

28 Juillet 2004.

dimanche 17 décembre 2017

Une fleur bleue ...

Une fleur bleue résiste dans le vert, les pierres absorbent la lumière, le feu colore l’air. La foudre est tombée sur un coin du monde et brûle dans le noir. Les flammes façonnent la rupture, la vie s’envole. Une lueur grimpe à l’arbre, ce tourment frôle le ciel. Le feu enchante la colline. Il faut partir pour lire dans les astres le signe de la vengeance avant l’oubli. La gravité caresse la peau, affuble chaque figure d’une légende et fait trembler. La liberté répand un parfum de sueur et d’effroi. Cette chaleur décrasse la terre et calcine l’ivoire. Les dents de râteau en feront des montagnes, couvertes d’arbres neufs et de buissons de rêve. Une libellule sèche dans un couvent en pleurs et le buisson d’épines fatigue la jambe de celui qui marche au désastre. Il y fera sentir son odeur. La musique s’affole de détails, la mouche danse de joie sur le tas de cendre. La lumière reviendra.

Les cordes se tendent d’une lessive de vendange et de frelons qui piquent. Les guetteurs louchent vers le ciel, une main découpe les nuages et fait ouvrir le ciel, le pas sonne dans la cave et remonte vers lui le souvenir du temps de l’innocence et des bagarres. Les fleurs bleues s’épanchent dans le cœur comme un voleur à l’agonie tutoie dieu et les anges. Il faut avoir de l’indulgence pour le monde. Vivre en montant ennuie le passant, il faut lui donner du charme et de l’espoir, du souffle et du panache, la fumée sombre le soleil. Le feu glisse dans le sable, sous la branche et dévore le jour. La voile brûle, le sol porte la vie et déploie la charpente. Il faut avoir envie de finir cette aventure, ce sacrifice menace les dieux et fait de la vertu une voix qui se ment. Une pauvre remonte de son puits une part d’elle même.

Il y a au bord du chemin une odeur de vendange et une odeur de fumées.

28 Juillet 20004.

samedi 16 décembre 2017

Tu n’écouteras ...


Tu n’écouteras plus que toi et un lointain joueur de cornemuse, frère de délice et de fidélité.

La vie reprend en boucles, les lacs de l’amour pur retournent le sable des rives. Le métal des cymbales résonne dans le soir. De la mer au plateau, la cohorte s’élance et porte haut un maître à bout de souffle. Le veilleur est en prières et le parcours arrache le temps entre les doigts.

Les souvenirs sifflent sous la corne, les vaches du plateau déjeunent de jonquilles, la dernière plainte de la journée chante en écho. Dans la brume, le jaillissement de la mer roule, le blé est déjà fauché. Ils engrangeront cette fortune de gaieté calme.

Un seigneur monte vers son bien et tourne une dernière fois le grain de la pierre qui clôt sa sépulture, cet arbre est dans la main de qui connaît le silence et le calme.

27 Juillet 2004.
Pour B.C. à son départ.

vendredi 15 décembre 2017

Le grain de raisin ...

Le grain de raisin bleuit sous les feuilles, l’été tourne. Le temps, les soupçons, la vie et les regrets, suivent. La course immobile, dans les champs de souffrance et de partage inonde le rêveur de gouttes d’or et de soucis. La parole blesse la bouche du marcheur que pousse l’espoir de voir une voie ouverte, qui l’accueille. La fuite du merveilleux dans l’efficace affirme une victoire qui ne vient pas. Le pied racle sur un chemin de brumes. Le renoncement enfante le calme et le repos. Tout ce qui est tu, affiche le retour de la colère et confronte les parleurs à leur difficile voyage vers l’ambition qui noie le marin dans la saumure. L’amertume du jour dans la mare où les abeilles flottent, l’abreuve de courage. Le chemin ouvre au danger. Le recours à l’insulte, à la demande de vérité et de clarté achève le carnage. Les oiseaux glissent dans leur chant la candeur et la finesse. Les escarbilles de la vie brûlent ce chemin de repentir, freinent le retour de la réalité, un duel balafre la joue et la peau de celui qui marche vers le haut. Le ruisseau de miséricorde approche la patience et nourrit de fécondes aspérités. Serrées comme des fleurs de jasmin, les ronces coupent la lumière en éclats sensibles et verts d’obscurité. Le drap noir où l’on s’enroule sème le trouble et la frayeur sur le visage des heureux qui sèchent au soleil. Les cordons où pendent les trésors plient sous un poids de langueur. L’écheveau des fils de méduse dévoile l’absurdité qui par ruse, mord de colère et de peur le plus aimé. L’éternité se bague de corail et de roses. Dans le chaud et l’acide, la peau se déchire et le clair du corps refuse les cratères de joie et de possible. Le sale et le propre, visionnent dans un soupir la crainte et la certitude, le réel se démasque et fait trembler de froid et de honte le plus accessible dans ce qui ne se comprend plus et bouillonne dans la mare. Le pied est élastique, une membrane de poussière protège le réseau de veines. Les cailloux suivent le regard de qui cherche la fleur délicate du fil du désir. Le temps perdu semé d’odeurs oubliées dévale le chemin de sable et de ramure, la chanson du départ dans la bouche du mordu, affole un instant le visage de celui qui transpire dans le choc de deux rochers de mousse et de limon qui figent dans leur poids le retour de l’enfance et du pardon. Le vent de la jeunesse souffle sur les coins de cette histoire. Le rocher de mousse se couvre d’insectes. Sous le ciel le feu dénude. La vie se reconstruit, le temps et l’orage fécondent le plaisir et la crainte, les ambitions se clament. Le plus beau est encore à venir. Un lézard coincé dans l’arrosoir est sorti en boitant poussé par le jet d’eau, sa blessure en fait un combattant du plaisir face à l’angoisse et au reproche. La vie avance, le jour sera plus beau demain, un départ pour la joie et l’éternité.

27 Juillet 2004.

jeudi 14 décembre 2017

Le jardin retourné

Le jardin retourné, la maison relavée, le dos s’effondre dans la courbature, l’eau coule sur la peau au pli du coude. Travailler à faire et défaire la lune, le torrent, les larmes et la vue, le fil des jours et les oracles, les saisons, la liberté et la fidélité. Entendre, les oiseaux se balancer dans l’arbre, la vie chanter. Le bateau avance vers son nid, cap à la brume, cet été la chaleur se porte comme une laine au soleil de janvier. La liberté se promène dans le soir, étouffée d’insectes, ils sont imprécis et en retard sur le programme du jour. L’amour s’entretient dans la chaleur constante du sérail. Les vents jalousent la sonorité des vases, urnes que l’on transporte vides. Le rêve fera éclore une forêt de bambous et pampres complices, amours nocturnes et tendres secrets voguent sur la rame d’une galère que perd son poids d’or et de plumes. La cérémonie accorde les deux qui prévoient sans limite une éternité sans honte et sans pudeur. Le temps viendra bien, cela est certitude, ou des enfants joueront sur ce coin du monde, sous le regard des planètes et des étoiles, de l’oubli et du commencement.

Remets à l’éternel ton souhait de vengeance sur la vie et le temps qui fuit sans se poser. Ils seront là dans ton âge d’aveugle, de boiteux, de perclus et d’os cassant. Ils te diront les choses évidentes du refus et de la répression du monde si vieux et de leurs jeunes forces et tu diras lisez les vieux, heureux le pays couronné de montagnes, l’enfance y fait au sommet le sacrifice de jeunes forces. Montagne ou plat pays au bord de la mer, larme de sel et crins de taureaux volent dans le vent, sur le poids du cheval en course vers la grâce, face au danger de la mer qui recule et ne revient plus. Ils sont déjà présents, ces enfants de la lune et du soleil, ils chantent en canon, ces croqueurs de noisettes, ils sifflent comme les oiseaux sous les fenêtres, ils songent en passant à la vie qui s’en va et aux anciens qui abandonnent. Le passage de la force vers la sagesse accompagne la beauté en nage sur cette charge de plaisir et d’abandon, de renoncement et d’acceptation, de rêve de jeunesse et de faiblesse qui pointe et qui à chaque rêve enferme le plus menu dans la ronde des peurs et des regrets.

Acceptons ce futur d’enfants et de rires. Le visage des remuants abrite une étincelle, un brandon pour luire dans les ténèbres, dans la clarté obscure de l’éveil, dans l’attente et l’espérance, confions nos forces aux autres ceux qui se lèvent après et plus tard, mais chaque jour aussi tôt. Les beaux enfants sous les fenêtres, chantent le cri des oiseaux qui se rappellent dans les branches. Un jour de calme et de sagesse, ils seront là, dans la chambre des saisons, ils verront se défaire ces hommes vieux qui auront cru tout donner. La fuite s’invente et la respiration inonde ces corps qui ne sont presque rien. La vengeance est une évidence, les enfants seront perdus dans le vieil homme qui aux lèvres et dans le cœur a la loi et les vieux textes, dans les yeux la passion brisée qui rend gorge sur l’autel des regrets et de la prière.

Ne rien faire et rien dire, rester posé sur ce coin du monde et voir venir du trouble et du carnage, des rames sur l’eau et des coureurs qui grimpent vers le bleu du ciel et les orages. Le vent de la fureur et l’émoi de la brise franchissent la cote vers ces grains de poussière, ce coin du monde où on apprend à courir, on apprend que le regard est circulaire et la terre ronde.

23 Juillet 2004.
































mercredi 13 décembre 2017

Vivre dans l’ordre ...

Vivre dans l’ordre, la formule plonge le minerai au feu. Dans la poussière d’ange, des papillons de braise transportent deux bienheureux, ils passent tous les âges et fredonnent, la passion du monde inonde leurs yeux d’étoiles et de langueur.

La fidélité répand le regret, et tremble dans le soir. Le vertueux et l’incompris se désolent sur l’herbe, leurs cœurs sensibles se dilatent, leur vitalité d’enfants décide qui du premier ou du second sera le roi du jour. Les genoux tremblent, les langues vacillent et les dents font saigner une chair trop ferme et si peu offerte, sans véritable plaisir et sans abandon aucun. Dire la vérité sur un calvaire, vivre sans ardeur et sans gaieté, un regard les dérange et justifie leur plainte, ces yeux sont des cailloux qui lapident un trésor. A vivre sans trembler de froid et de désir, la corde s’use et la joie s’enfuit. Les oiseaux dans les branches se posent quelques questions, faut il laisser aller la gorge au penchant de l’aube, faut il envoyer le soin de la saison aux sages de la rive et déposer son cœur dans une bulle de savon, faut il danser sans fin dans la douleur du monde sur le volcan éteint de la gloire des morts ?

Les sages chantent dans les branches. Dans la forêt, dans son ombre naissent les douleurs et l’effroi. A l’aube dans ce bastion de branches et de roseaux, un sacrifice étrange, une mouette et un corbeau. La mort et le repos, le blanc des oiseaux et le noir des monstres face aux questions, le beau est-il une nécessité, une folle espérance, une vue dans l’esprit.

La réponse dans le vol des oiseaux et les méandres des serpents, le milieu de la vie, le tournant, le gué, la fontaine, le rire tendre et sûr de qui se moque des orages et des insultes. La fin de la vie se rapproche et le tablier blanc jaunit et flétrit dans le sac obscur, la lumière n’a pas reconnu les ténèbres et le passeur de branches en branches appelle les oiseaux. Le vide dit l’espoir.

21 Juillet 2004.







mardi 12 décembre 2017

Où est la joie ...

Où est la joie, la gravité serre le monde.

Le plus beau est parti, le silence explose. Le combat cesse faute d’histoires à dire. 
 
Les mouches se posent sur la peau. Le soleil se cache.

21 Juillet 2004.

lundi 11 décembre 2017

Sans fards ...

Sans fards et sans nuages, le jour avance, la mémoire de dos fait une grimace de plaisir. La main gratte la peau, la jambe donne du vertige à la volupté. La vérité enfonce le pied à chaque pas, l’été enfante une figure. L’absence remonte les murs en brisant la lumière, des enfants lancent des pierres. La vie avale dans le noir un serpent qui pleure et mélange l’instant et l’éternité, dans la clarté, sur l’herbe.

Celui qui se lamente, pleure à midi. Une goutte, tache de noir un pli et glisse du jour entre les taches de ciel. Son torse en exil, une main le flatte. Ce mouvement étend son ombre sur le mur. La peau se fige dans l’espérance. La silhouette ouvre les bras. La suite est à venir dans la gloire. Assis le nez dans l’étoile, la lueur clignote d’une rive à l’autre. Du murmure de la source, rien n’est à dire, sinon le secret.

Au bord de l’eau, dorment les chevaux. Ils tirent le raisin de l’oubli. Les enfants lancent leur jouet dans les branches du figuier. Dans un jet de dentelle, la musique donne des frissons à la dignité. Le ciseau détend le poids de la sève, un fil claque et de l’air flaire le soleil. Le rieur rie de tout et arpente le plaisir, il mord le jour et lèche la joue, fait le voyage du sein au creux de l’épaule. Le vide encercle les genoux.
Le choc de la peau sur le sable est une affirmation. Les animaux vont la nuit sur la terrasse et s’écrasent dans les plis de la fenêtre. L’amour s’effleure de frissons, de souffles sur les adieux. Aux limites de la vie, pleurent l’attente et le désir de clarté. La comédie chante dans le ciel des rêves, le souvenir tranche la peau, la vie sort de cette brèche. La vérité se loge au genou de l’homme ce matin. Vous sommeillez et le soleil se lève !

20 Juillet 2004.

dimanche 10 décembre 2017

Qu’il ...

Qu’il se gorge d’épices et de ciel, entende le cœur d’une sirène saigner sous la pluie, protège le vent de la première des peurs et sans trêve chasse l’infini.

19 Juillet 2004.

samedi 9 décembre 2017

La fureur commence.

Les frissons enlacent la berge. Dans une saison le beau temps reviendra bercer l’effort qui oblige et fatigue. Le chemin est marqué de vagues rayures et de taches de sang. Le matin est achevé dans une odeur de poudre et de vin cuit. Les pauvres sont venus et partis depuis peu, l’ivresse de la nuit a figé le jour. Ils reviendront dans cette fête d’abandons effrayer les plus braves et les plus acharnés. Retournez vous et sur la rive voyez, dans les fleurs dorées, les hommes noirs avancer et faire pleurer les pattes des bêtes qui se vengent et remuent dans leurs yeux le souvenir du monde.

La peur et l’ignorance affûtent le jour.

Dans l’air se fonde le jour à venir. Les oiseaux se cachent. Il est un secret noir, l’amertume irrite les nerfs et fatigue les yeux, la lumière pose la chaleur du drame. Le clair du matin annonce la torture à venir sans fin et sans espoir. La pointe d’un couteau se tend, je dis à la face du monde, le soleil tombe dans cette cour et vous dormez sans savoir. Le poids de l’or vagabonde et attise le désir de vivre vite. La difficulté aiguillonne et enivre. Le fer dans la plaie attise la vigueur et lance la vie à pleine main.

19 Juillet 2004.

vendredi 8 décembre 2017

La fatigue ...

La fatigue, étale le remords, la pente établit le vide. Les amoureux ratent leurs affrontements. Le roseau dort, l’air souffle, l’eau est grise. Le mouvement éloigne, la rencontre est interdite. Refrains envolés loin et offerts, à personne et à rien.

Pour faire un autre monde, un pas avance après l’autre.

Le chaud est revenu, fièvre et odeur de sanglots. Ils ne se voient plus et tout les sépare. Le rire en cascade, défile sur la route, invente un tour de fleurs et de chansons. La vie embarque le frelon et la guêpe dans un bois de câpres et d’osiers.

19 Juillet 2004.

jeudi 7 décembre 2017

Le monde est parcouru.

Le métal brûle, l’air passe les branches. Cette marche ne cesse et épuise. Aller de l’avant toujours, commencer sans appui et sans merci. Le décor voile le mystère. Le chemin file sous les arbres et les oiseaux, la lumière trace, sur le dos le bagage pèse un poids d’amertume. L’allure sous ce fardeau forge des blessures, le corps raidit, les jambes frôlent les épines, l’éblouissement à chaque pas invite ailleurs.


En dépense, la vie enrobe le vacarme des images dans l’absence. L’herbe folle se dessèche, les rumeurs de cailloux lacent l’esprit qui se tord dans la tête qui penche. Il faut laisser aller le vagabondage, l’errance, des jambes qui tournent sur le vide. Le sentier frissonne de paroles qui butent sur le don de soi, qui s’arrêtent dans l’instant et tirent à jamais une révérence de pauvre et de mal noté. On cherche le plus beau pour n’en rien faire et gaspiller cette grâce, ce visage et le reste d’un corps qui se perd dans la mélancolie.

Renoncer au parcours serait une chose sage, l’orgueil pousse au partage de la profusion avec l’ombre qui reste en plein soleil, miracle de la fuite, ce regard est nécessaire, voilé, l’exposition s’impose dans une nuit éclairée de son obscurité. Le vide épuise le cœur et les nerfs. Le jour a tout donné, la nuit le reprend.

Le ciel brûle, le soleil cache l’obscurité, les yeux se ferment et l’éclair devient or et orange mêlés. Le chemin environne, le passant passe son temps, le froid serre ce cou qui grandit dans l’impatience du revenir et du repartir, dans un autre monde, ce qui frotte la peau éblouit, du froid sur une plaie à chaud éloigne la douleur.

Le combat, du devoir et de l’attente, enferme le feu et la glace, contact qui protège la plaie. Dans cette eau vive, la lutte est nécessaire et laisse pour morte cette chair qui flétrit. Aller encore, le chaos se vide sans que passe l’oubli, le temps évolue dans le noir de la piste, la poussière infernale, la vie coule dans l’air bleu, la fantaisie brode dans un circuit obligé. Le retour est une surprise pour celui qui réclame un peu d’attention, de la cendre sur la plaie qui suinte. La marche repousse les ombres, le fil de l’araignée arrête le marcheur qui s’étonne et se sent menacé.

Aller toujours, faire bonne figure au destin, une abeille butine et fait passer le jour d’un bord à l’autre. Le regard fuit, la route est longue et sans but. Le ciel passe au dessus de la tête, le vent file dans les branches. Le pied glisse sur le sol, le dos s’écrase sous le poids, l’eau reste fraîche, le monde est parcouru.

15 Juillet 2004.












mercredi 6 décembre 2017

Dans les branches ...

Dans les branches sous le poids du vent, il y a des rumeurs d’oiseaux. Ce qui se voit est profusion, on le découvre, chétif et sans nerf. Il faut couper et tailler les feuilles dans leur chair. La main fragile se détache du tronc. Le jardin sèche, le pied et l’oreille vacillent. Le tuteur casse et mord la chair. Le figuier est vengé.

15 Juillet 2004.

mardi 5 décembre 2017

Le vent pèse ...

Le vent pèse sur les feuilles, il y a des rumeurs de branches et des oiseaux. Chétif et sans nerf, on découvre la profusion. Trop de chair, tailler dans la feuille. Le fragile est libre, le tronc et la main se détachent. L’oreille dans le jardin, vacille. Le tuteur du rosier casse la chair, le figuier est vengé.

14 Juillet 2004.

lundi 4 décembre 2017

Le vent ...


Le vent pèse son poids de feuille, il y a des rumeurs de branches sous les oiseaux. Tout ce qui se voit est chétif et sans nerf et ce que l’on découvre, profusion. Trop de chair, il faut couper et tailler dans la feuille. Le fragile est équilibre, le tronc se détache de la main. Le pied et l’oreille sèchent dans le jardin qui vacille. Comme ce qui mord, le tuteur du rosier casse la chair. Le figuier est vengé.

14 Juillet 2004.

dimanche 3 décembre 2017

Chaque feuille ...

Chaque feuille pèse son poids de vent, il y a des rumeurs d’oiseaux dans les branches. Tout ce qui se voit est profusion et ce que l’on découvre, chétif et sans nerf. Trop de feuilles, il faut couper et tailler dans la chair. L’équilibre est fragile, la main se détache du tronc. Dans le jardin qui sèche, le pied et l’oreille vacillent. Comme ce qui casse, le tuteur du rosier mord la chair. Le figuier est vengé.

13 Juillet 2004.

samedi 2 décembre 2017

La réalité ...

La réalité appelle sarcasmes, soupirs et quolibets. Le désir, le mal et la félicité, en regard sur ce remuant ménage fabriquent-ils en silence la beauté ? Le vent souffle sur les veines du pied, si douloureuses. La chanson atténue le mal qui fouille cette chaussure.


Le faible et l’innocent baladent leur rage, ils peuplent une cabane de cannes folles et de roseaux frottés sur le genou. Une goutte de pluie vogue dans le brouillard, vient et entoure le passeur d’un écrin de lumière. La houle se dépose sur la plage, partie d’un tout, d’un rien, du centre de l’univers de qui regarde le ciel et la mer réunis. Il vole vers l’espoir dans une course longue et remue les veines de ses pieds. Il se perd dans le regard de ceux qui cherchent et croisent la liberté.

Le parfum du monde change, on entend à peine une bénédiction. Il y a dans l’air comme une agonie de grand d’Espagne, un souffle vers le pays d’orange et d’or. Il faut attendre, l’air est trop froid, qu’un bras complice, une main amicale tendent la couverture pour bercer le chagrin dans l’air qui tremble, dans le cou et sur la cuisse nue. Il y a des matins de bohème ou l’homme le plus sage semble un loup qui revient tourner dans la tanière et hurler à l’envi, les yeux collés d’orgueil.

La foule des endormis sans plan et sans boussole rêve de la fin du parcours, du destin des bagages, de l’asile où mettre un cœur fourbu. Une aile pousse au pied de ces athlètes qui passent et repassent dans le froid de l’été. Ils volent vers toi, passant de froide lune, endorment tes sens et restent hébétés dans ce lit mou et chaud de sable, de verre et de chardons, construit chaque été. Le soir venu il faut mettre des tissus sur le torse et sur la volupté. Entendre grandir la plainte et le regret de cet absent qu’on pleure et souffler bien fort sur la braise de l’âme, sur l’incendie du corps et la fournaise de l’orgueil. Retire-toi et reviens chaque soir dans la fraîcheur, vers la rampe qu’on monte, où éclate souvent une fontaine de joie.

Chaque seconde est une épreuve, le drap révèle la grandeur de ce corps qui déploie des ailes de tonnerre et fait trembler un colosse qui croit entendre rire dans son dos, un diable de fer, une parure noire, un ange de jamais qui mord, dans le jardin de marbre, un ventre dur. Il force le destin, frémit sous la langue et se plie toujours. A tire d’aile sur le sentier qui grimpe vers la joie, dans l’escalier qui part en promenade, accepte ce bras lourd sur l’épaule et reçois la vie qu’il perpétue, visite sans cesse et grandit, de courage, de rire trop fort et inquiet, de vertu. Tu ne seras plus cet informe et pâle qui étale à tous, la douleur du sang dans la paupière, du cœur dans le talon, du muscle dans le dos. Il te fera passer de la vie à l’ombre, mais le passage est sur, dure la volonté. Accepte de l’aimer car tombent pour jamais les fleurs de l’été.

12 Juillet 2004.

vendredi 1 décembre 2017

Parmi les fleurs ...

Parmi les fleurs, chantez quand souffle la fraîcheur. La puissance et l’orage tournent loin sur les cailloux. Ils défendent le champ de l’oubli. La plainte du croyant défile dans les arbres. Le cercle de la vie avance les mains vers les rapaces. Ils sont terribles, les durs qui saignent, les effrontés, les sauvages. Au bout du monde, la vengeance attend le plein soleil.

Les astres décident de s’allumer, de renvoyer dans l’enfance la peur cachée des aveuglés. Le rêveur dort sous la fenêtre. Un regard berce les angoisses. Une vitre file dans l’espace, le verre coule sans raison, entendons bien le vent qui compte. Le bien de tous est suspendu à un jaloux qui meurt du silence dans la maison.

On croit battre l’ardeur d’une vision de haute mer. Entendez la vengeance du froid sur le chaud, dans midi juste, en attente de l’ombre fraîche. Une action de grâce et de travail dit, le vrai est là dans ce lointain de fortunes et de feuilles vives. Les cheveux tombent en ciseau sur les galets de la cour, petit matin de pies et de corbeaux.

Un verre d’eau détend la charge, un muscle se tord sous le poids, les enfants jouent les yeux perdus. Le miroir trouble la présence d’un cœur noyé dans le refus de vivre le bonheur que fabrique en silence une couronne de frissons. L’abandon commande un air final pour le destin, accepter le vide entre le rien et le plein de l’été.

Le cœur caché se replie, la langue se tord sous la place, l’effroi tourne en rond. Le chaud de l’air reprend, la cérémonie s’accomplit, les distances prennent leurs places, les serments sont suspendus. Le cœur caché des choses se dérobe, écoutez le drame qui tourne en rond, ne dit rien, et renâcle au plaisir de la fenaison.

Coupez l’herbe et buvez le jour, la vérité passe par les yeux de l’amour. Sur la terrasse entendez les branches, voyez les abeilles tirer le meilleur. Il tourne sur lui le même cœur qui ne s’oublie, il sera dur de le convaincre, le silence n’est plus permis. Oubliez vous, dormez bientôt. Il tourne pour lui seul, en rond sans rien se dire.

Le cœur dort dans le panier, les petits se couchent, il n’y a que du temps et de l’espoir. Le vent passe et fraîchit les arbres dans l’été, il n’y a que cet instant à célébrer.

9 Juillet 2004.

jeudi 30 novembre 2017

L’or ...

L’or du soleil éclaire les pieds dans la paille, au crochet pendent les dépouilles. Les bras dans ce passage sont tout bleus, la peau respire une odeur de regret, ce mélange occupe la fin du jour. La perle fine, le faux semblant, le vrai caillou, la vie sauvage satinent la peau. Les espoirs, les fortunes faites, les vrais retours et les grands triomphes sont des rumeurs qui agitent la vie qui va où elle peut.

Les enfants jouent, batailles d’éléphants et paille que l’on mâche. Grandes vacances, les pas s’enfoncent dans le jour qui croule de gris et d’ombre molle. La vie avance, chaque plage est un oubli, la peur du noir et les audaces vont plus loin que la nuit. L’eau dans l’air tire vers elle les insectes qui piquent et mordent. Un tic de rien bat dans la tête, la serrure dort dans les greniers, on les vide un soir d’orage. Les vieux s’affolent, la colline brûle sans que l’on sache pourquoi. Les arrosoirs versent de l’eau sur le feu qui gronde sous les branches, les vieux affolent l’horizon, les planètes descendent sur l’épaule du seul qui sait voir et entendre l’histoire lente et précise des gardiens de troupeaux. Ce calme ignore la folle envie de liberté, il part comme on se range. Il racle et il menace, le temps s’en va dans les cailloux, il vient de rien et avance, il renie le talon plat, le vieux talon, la corne épaisse et un éclat dans la peau blessée. Le feu à l’ombre compose dans la verdure et la poussière, le bal terrible qui monte, la bannière des ardents. Il est beau à l’aube qui avance, le chant des oiseaux sur le dos d’un cheval qui passe sans voir.

Les pieds des enfants restent ronds même s’ils s’usent sur le marbre. Il faut attendre la fin du voyage, sentir le vent et les cailloux et dire le chemin est long, le rocher si ferme et la pente abrupte.

8 Juillet 2004.

mercredi 29 novembre 2017

Peut-il ...

Peut-il vivre ainsi celui qui cache quelque chose ?

Il y a de longues plaintes et des silences qui s’ajoutent à un regard fuyant. La liberté est dans le vide, les yeux ne fixent rien. Il se faufile à peine entre les pages de son livre ce voyant que rien ne regarde, il est en attente de la fin de l’histoire, de la fin du roman qu’il n’écrira pas. Les vagabonds sur la route cherchent d’un coup d’œil l’endroit où il cache la clef, le pot que l’on retourne. Le métal chauffe et brûle les doigts.

8 Juillet 2004.

mardi 28 novembre 2017

Chaque feuille ...



























Chaque feuille pèse le poids du vent, il y a des oiseaux dans les branches. Ce qui se voit est profusion, on se découvre chétif. Il faut tailler dans la chair. L’équilibre est fragile, la main et le tronc se détachent. Le pied et l’oreille vacillent. Le tuteur mord la chair. Le figuier est vengé.

14 Juillet 2004.

La fidélité ...

La fidélité ne sait rien et ne croit pas grand-chose.

Il y a dans la face du monde, un souffle chaud qui hurle sans espoir, sans retour et sans force. La feuille qui balance divague et se noie sous le poids d’un métal qui ne dit pas son nom. La mémoire est vive, sur la bouche le cri résonne longtemps. Il faut entendre la mêlée des corps qui rassemblent et frottent longuement la surface des choses. Une vague lente monte du sanglot de ceux qui fuient l’ombre, le fier et sourd meurt dans ce fatras, les habits mêlés de poudre de lune. Au soleil Juillet redore la peau. La chance tire par la main celui qui meurt. L’œil s’ouvre et implore.

Recevez ce martyre, croyez ce beau mensonge, l’amour ouvre le bal, la liberté rit des vapeurs tremblantes, l’été commence et délie les doigts. Le vilain disparaît dans l’ombre, le calme est un retour vers ce pays, lavé dans l’oubli. La seule loi est d’en faire une offrande à ce petit oiseau qui claironne l’ardeur. Renvoyez ces délices de flamme qui brillent dans le ciel, sans remords et sans soif, leur langueur foule la distance et sépare ceux qui sont loin de nous. Il faut voir dans les branches des arbres le fil qui balance les araignées du jour, chagrin pour qui le sait, espoir si le temps passe et contredit le souffle chaud et lourd. La dispute fâne et croque toute audace, efface le regret du temps qui court. La fleur du monde est à venir dans ce petit paradis bleu et vert qui dort. Les infidèles accrochés au portail se griffent au genou. Ils se mettent en rond et font des embuscades aux passants qui regrettent le temps de l’air suspendu. La lumière se divise en papillons de laine, ils grimpent sur le toit, c’est un fardeau pour l’épaule de soie qui coule de soleil et de chaleur salée.

Dans ce miracle un ange de la vie compte les moutons, il rit dans son berceau, jeune loup qui dort.

Terre et eau, et folle avidité, les astres et la joie signent le pacte de l’oubli.

07 Juillet 2004.

lundi 27 novembre 2017

Du mouroir ...

Du mouroir du soleil et du printemps, un oiseau plonge sur une branche fine, ressort de verdure, élastique de l’esprit, qui l’envoie vers le ciel. Réponse vive a l’angoisse, le matin très tôt et trop fleuri.

La noirceur que contredit l’aube effraye les prisonniers dans leur cage, ils sifflent à corps perdu vers le ciel qui leur manque et qui accueille les petits. Les libres meurent en l’air de faim et de souffrance.

Les enfers s’ouvrent et libèrent une étreinte de sang sur un fauteuil de foudre. 
 
02 Juillet 2004.

dimanche 26 novembre 2017

La clef.

La clef sur une épaule ouvre une porte, et ce tout qui grince agace les yeux. Dans sa maison, je vois ce qui se passe, le métal qui vibre et le front en haut. Les oreilles tintent et le cœur s’en va. La force grippe la charnière, et tous s’acharnent sur cette ouverture qui ne se fait pas. Puisque tu l’aimes il sera tien, ce désir de grands vents et d’espaces qui chantent, la liberté berce les rayons du soleil où volent les abeilles.

Les oiseaux se battent, un plus grand, un plus fou s’approche du champ qui s’ouvre, son cœur s’affole et le temps s’en va. Dans le vent s’élancent des araignées sur un fil, les mènent où voudront bien l’air et le silence, leur vie s’en remet à tes mains et ton cœur les soutient. La porte résiste et rien ne vient, de jeunes affamés secouent fort, ils n’ont pas de clef. Cette force enchante ce roi qui aime les enfants.

La clef sur son épaule pèse le poids de l’or qui se souvient du plomb et de la terre. Le fils de cette mère a connu la douleur, les enfants rebelles et le corps qui se tord. Une chanson claire tire des larmes de celui qui lutte pour le temps qui vient et laisse échapper la liberté. La clef à son trousseau livre le souvenir du vol des abeilles, du fil des araignées et du combat des oiseaux. Une clef est enchaînée à sa liberté.
pour J. P. G.

Samedi 15 Mai 2004.

















samedi 25 novembre 2017

Chanson de Ping Pong Li.



Chanson de Ping Pong Li.

La voix légère, mon père tire, pousse et chante. Dans Canton il tire, pousse et souffle, Ping Pong Li.

Pousse et mange après la guerre, Ping Pong Li, gâteau de riz, écorces d’orange et chocolat, Ping Pong Li.

Ping Pong Li a quitté chaudement Félicité, a été chaudement félicité, Ping Pong Li.

14 Mai 2004.

vendredi 24 novembre 2017

Je te couronne ...


Je te couronne et je te chante, libre qui vient d’en haut pour réduire l’ennui et le remords. Il faut oublier le pas de l’alouette qui glisse sous son pied le reste de la vie. La violence abonde, le sens de la silhouette affole le regard, la fracture du matin s’ouvre: un coin de belle humeur, des pampres s’agitent, des graines volent dans un souffle de joie.

8 Mai 2004.

jeudi 23 novembre 2017

Ils sont drôles ...

Ils sont drôles et penchés ces rosiers de fortune. Le vent sèche les poisons qui coulent au creux de la main et du cœur.

J’arrive en bondissant, croissant de pleine lune, accroché à l’âme, des oiseaux et des fers de plaisir dans le pied des jeunes, ils se fient à la parole.

« Vieux tais toi donc ».

8 Mai 2004.

mercredi 22 novembre 2017

La pluie ...

La pluie courbe les roses, le chien pleure. Un trou dans une feuille dure arrête le regard.

Le festin recommence, sous le couvert glissent les ombres de ceux qui partent en jouant. La liberté se noie dans le vide.

De ce buisson tout blanc s’envolent des oiseaux. La goutte d’eau monte vers toi.

29 Avril 2004.

mardi 21 novembre 2017

La cérémonie ouvre sur la joie.


Il dit mon petit, comme on soulève le poids de l’angoisse, la beauté de ce chant arrive à rompre le silence qui se fait et se doit autour de qui va partir. Une réserve entoure ces baisers mêlés de confidences, ils émeuvent. Commence la perte et l’abandon, le souffle fidèle d’un enfant oublié. Il n’est jamais venu du fond de ses âges, les frissons glacent la paupière et coulent d’une larme de vent. Le sang de prophète arrive à la saison qui monte face au courant. Les manteaux de légende et de misère noire disent : la-bas, au loin est la fin du voyage, le réel s’efface et choisit pour lui de retenir la main qui caresse et reborde le lit.

Un beau gaillard d’un siècle ou d’un millénaire débite une leçon qui parle de cailloux. Un chien attend un maître qui enquête sur une place un soir de printemps doux et frais comme le rire de vieux enfants toujours en devenir. Il a trouvé cet enquêteur de pleine lune, ce chien et son maître au bout du filin, qui balance sans cesse le fil plombé du sacre de l’espoir. Le frère de ces lieux aborde un rivage de bois et de sable flottés à toutes les roses du vent. La moisson est vivante, une couronne se pose sur le front d’un ange de la maison. Le repos est en vue.

La mer sera bien calme, la lumière ouvre son trésor de vigueur et de force qui conduit à un festin d’éternité. Il respire bien fort dans l’orage du temps, le parfum calme et pur du monde qui l’attend, qui lui dit : je gémis et j’espère, je gémis et j’espère.

28 Avril 2004.

lundi 20 novembre 2017

Dans le ciel ...


Dans le ciel une belle douceur se reflète. Le désir meurt et son vainqueur tremble, la tête danse. Le froid serre la poitrine qui vibre et frémit. Son doigt griffe et lacère un pied convulsé. La mine fière, un semblant d’air dit sa peur de l’esclavage et de l’abandon. Le pied qui danse et rebondit, figure de contre et de cri. Un autre parle à sa place, il garde un reste d’âme, qui se perd et se noie, dans le matin qui lève au loin.

Une lame, menace, et le tuera sans hésitation. Sa vue sème l’amour, dans sa bouche les rides se font attendre, les mots meurent dans le chaos, miracle. Sous son armure, un sac de carnage et d’effroi brisé contre le cœur qui s’affole et encourage, le vert et le sucré à en jouir, sans reproches, ni liens, pour faire tomber un pan de dureté.

Il frôle le visage du guerrier, le dernier qui partage l’air et le feu, la force et la joie. L’horreur est au fond avec les loups qui coupent le trésor en fragments de chair et d’os. La vie cisaille les rêves des fous, des rebelles, se libèrent-ils du malheur, l’effusion adoucit le regard du meurtrier qui dormait ici.

Un autre se lève avant l’aube. Une lune rousse affranchit la nuit du froid. Il faut renoncer à la barbarie et aux sanglots, seul et sans serment, aux enfances broyées et aux greniers brûlés, à la pâleur de l’homme qui cherche à renaître et dit à sa reine, à son roi :

« Je meurs debout et je te chante, enfant de la sérénité, joyeux et intrépide .

Je suis celui qui vient et sera, qui mentira à sa descendance, et joyeux à l’approche des loups, des renards, des corbeaux boira dans la corne des taureaux ».

Feuilles mortes, le frêne, porte son monde sur le dos, carapace et drapeau sur le mur, on reconnaît l’éternité, l’horreur, l’abîme qui cerne la vieillesse, dans le lointain et fait ombre. L’horizon pousse, avance et dit l’espace et le temps.

Il se lance contre le mur, monte vers le ciel et débite en fragments les nuances de la peur. Son regard a changé, l’œil se mouille dans l’effort. Il faut battre le tambour de l’enfance et tendre le mur d’oriflammes. Dans le ciel une belle douceur se reflète. Le désir meurt et son vainqueur tremble, la tête danse.

28 Avril 2004.

dimanche 19 novembre 2017

L’air ...

L’air sent le pardon et le doute.

La joie et la force, enchantent les eaux dormantes. L’ironie répand et déverse l’infortune comme un fleuve de mystères. Ni boire, avaler rien de ce qui flotte. Il faut renoncer au carnage. L’émotion, transparente et lourde, enrobée de cœur, venge de la noirceur. Une plainte soutenue est libérée du fond des choses.

La vigilance impose de flairer d’abord, sans trembler.

26 Avril 2004.

samedi 18 novembre 2017

Le monde se réveille ...

Le monde se réveille, le chantier est vivant de travail et de chuchotements, une scie taille la pierre et les marteaux frappent. La maison monte et abrite l’espoir et un nouveau désir. Sans attendre, trois coups donnés sur chaque pierre. Je suis seul face à ce qui doit venir et qui est, seul à ma seule face. Le monde se ferme et s’ouvre sur moi. Il se ferme et je l’ouvre.

Il n’y a pas de limites, une borne porte mon visage. Il s’ouvre et se ferme à mon seul gré. Une couronne de doutes et de certitudes s’élève, dans les douleurs et les rires, la cérémonie commence.

L’oiseau se penche sur mon épaule, les étincelles s’envolent du coup frappé.
 
26 Avril 2004.

vendredi 17 novembre 2017

Un papillon ...


Un papillon de nuit est posé, le rosier fleurira. Dans ce jardin, les grenouilles noircissent et aux arbustes pointent des fleurs obscures.

25 Avril 2004.

jeudi 16 novembre 2017

Un ciel de glace ...

Un ciel de glace, gris de jour, il est ravi de voir ce qui passe si proche, qui vient de haut et de loin. Le sourire de la vie paraît, le souffle sans mystère du vent dit la pluie.


A la fenêtre le rideau cache le visage qui regarde et interroge. Les nuages filent, les hirondelles croisent et sifflent, le sérieux gronde la boue sur le tapis.

23 Avril 2004.

mercredi 15 novembre 2017

Qu’on, et que, et qui.


L’attente, soir qui chante, matin qui triomphe, jour de gloire, dit à l’âme du veilleur : le rougeoiement berce et enchante, ainsi, la chaleur et le frisson. Le veilleur rêve et souffle de l’air qui tourbillonne. On respire au sacre d’une enfance, qui pousse à pied perdu une petite roue qui amuse et essouffle, qui fait rire de la honte et douter de l’espoir.

Le veilleur racle et geint, agite un espoir de vengeance. La vérité, liberté et partage jaillit, ombre d’un printemps d’œillets rouges qui virent gris et sans parfum.

La crainte et le remords, enserrent et menacent, veilleur qui a peur, qui a faim et qui achève sa trace dans la boue et l’ornière. Le malheur sent le suint et les regrets. Charrue, laboure le fond des mines, veilleur, tire l’énigme d’un monde bouleversé, sans fraîcheur et sans grâce, dans la conscience et le dire de la folie, du jugement de Dieu fredonné en bourgeons, au crépitement d’une foule qui dort.

Le pardon ne se donne ni se vend, des années de franchise et de fécondité abîmées dans l’indifférence et l’abandon. Une île de risque et d’aventure soude cette rengaine, le souffle à la lune cercle la peur du berger en colère, veilleur, vole la liste de ceux qui vont partir pour le voyage sans détour. La renaissance vient du haut des collines, les chiens suivent l’absence, les chevaux tirent la charrette des enfants. Le corps a grandi et mûrie la parole, le dos se fait d’un homme et d’un héros, sous le cheval de blanc et d’écume, brille le retour des soldats d’empire et de vouloir.

Il faut armer le bras des faibles, qui dévorent et rejettent la dureté, qui s’élancent au ciel et tombent bas dans la fosse des maudits, qui pleurent au soir venu, qui rêvent de ce qui rend les uns si beaux. Le lierre grimpe au mât des évidences, la mousse envahit les tuiles du toit, il croule vers le secret de l’enfer et du dégoût, les compagnons sous leurs échelles sifflent tristement. Au réveil des chouettes et des hiboux, la blancheur quitte le chantier, les hommes mangent et décident de ternir pour toujours le soleil en ce lieu.

Il faut dire, face cachée, que le détour se fera un jour de chansons et de rires, de vin et de larmes. La vie surit, sans le travail et la sueur, la raison des forts pose une charpente de grisaille et de mort. De la montagne vient un peu de fraternité, tu adores en silence. Ils font la part belle aux corbeaux, les trous dans ta mémoire, veilleur, tu les bouches d’une main mal assurée, tu fermes la barrière et tu te perds dans la contemplation d’un monde qui meurt et qui renaît.

L’intention vaut l’action, ô, ignorer le rêve des autres. Il faut entendre la voix du bon Dieu et espérer très fort et sans malice que le beau temps se maintiendra, que les troubles de la nuit seront enfin livrés au paradis des mouches et des branches.

23 Avril 2004.

mardi 14 novembre 2017

La route se reflète ...

La route se reflète en blanc dans le ciel bleu qui mord sur le vert des feuilles jeunes .

Elles sautent au dessus des tessons, les grenouilles qui s’affolent sur la terre et dans les semis. Tout passe et tout se donne, la journée est belle. Le ciel balance sur le toit, la vie bascule sur la terrasse, les enfants jouent à l’ombre, les fleurs de l’an passé offrent de belles surprises. Le soleil pousse le palmier au delà des violettes. Le travail est léger comme un vol d’hirondelles.

L’effort porte sans souci les bras de l’apparence, l’imprévu passe, épaules droites et peau blanche, il faut résister à tout son pesant de sauvage, le fils du roi pose dans l’espoir de l’avantage. Il se disperse sous le fil de l’eau et gobe la vie qui perle, il bat fort ses flancs drôlement sous la rafale délicieuse et trop chaude. Tout avance et tout se fait, le poids s’allège et s’éparpille.

Souffle sûr et suspendu, la vie respire à pleine poitrine. Le ciel est serein, l’oiseau est posé sur la branche. Le calme est trop fort pour un si petit cœur, il souffle et sifflote, l’oiseau de la reine de Saba, petite huppe qui se penche et regarde sans les voir les aubépines et les planches qui germent déjà, dans le clos vert proche des arbres.

Une route noire, des chênes verts, un grand ciel bleu, couleurs et cocarde d’une manade.

21 Avril 2004.

lundi 13 novembre 2017

Le tamis de l’ombre ...

Le tamis de l’ombre et du partage, rajeunit un vieil enfant qui pleure et se lamente, se plaint et gémit, tu me fais mal et tu me pinces. Cheveux blancs et noirs s’écroulent sous le fer. Dans l’air en noir et blanc, les hirondelles palpitent.

21 Avril 2004.

dimanche 12 novembre 2017

A bien travailler ...

A bien travailler les heures passent, le jardin fleurit, les voiles sèchent sur les fils qui coupent et refendent le vent. La poussière dans les narines, le rideau bouge contre le rosier, la pluie surprise, l’air souffle des sanglots.

19 Avril 2004.

samedi 11 novembre 2017

Ton corps se refuse.

Ton corps se refuse. Affronte en vaincu le désir et les forces, le temps coule. Sans réactions et sans tapage, le chien à la fenêtre attend sa part de chemin et de vent. Le sceptre et la couronne dans tes mains et sur ta tête faussent les images.

19 Avril 2004.

vendredi 10 novembre 2017

La vie éclabousse ...

La vie éclabousse un vrai matin de fleurs mouillées, matin de plumes qui se frottent et de grenouilles enlacées. Le combat se mène du bout d’un doigt de la main qui retaille le vieux rosier, dévoré de chenilles et bourdons noirs.

Les beaux enfants qui se transforment, soufflent sur la réalité. L’ordre et le temps font route ensemble, le bien qui les tient use seul l’effroi, leur victoire est signée par l’ardeur du soleil sur l’horizon.

Une tige penche sur le miroir, de tuiles et de cailloux assemblés dans l’espoir du niveau droit, lourde elle consent a ne pas respecter le temps qui use et dévoie.

Les enfants se retiennent, ils ne poussent pas aussi vite que le ciel blanc de nuages qui passent, les petits plants enfreignent alors la loi du fort.

10 Avril 2004.

jeudi 9 novembre 2017

Souffle la braise ...

Souffle la braise de la vérité, vieux maître. Au pré, les compagnons mangent des pommes vertes. Sur un fil un étourneau, seul, se balance.


Qui te plaint, te lasse, vieux maître sur ton fil. Les compagnons soufflent la braise. Vieil homme, au pré les jeunes mangent. Sur un fil un étourneau.

Souffle la braise de la vérité, ancien jeune homme. Les veaux au pré mangent des pommes vertes. Un étourneau se lasse, te plaint et se balance.

Qui te plaint, te lasse.

Au pré ils mangent des pommes vertes, pour cela les veaux te laissent. 

Qui te plaint, vieux maître, pourtant, souffle une braise de vérité.

7 Mars 2004.

 

pour B. C., il soufflait pour séparer les pages trop collées qui parlaient de souffrance, d’espoir, de joie, et de fraternité.














mercredi 8 novembre 2017

L’herbe sèche ...

L’herbe sèche et la fleur fane quand le vent souffle, vent de quelle éternité ?

Dans le jardin le mois de Mars sèche la terre. Le nez est pris, le poumon souffre, les frissons agitent le corps refroidi. Les doigts glacés s’agitent. Passe la terre au tamis et affine le sol, ne m’abandonne pas, la surface où tu marches doit être pleine d’air. La lourdeur est contraire au bleu des pensées qui s’envolent et retombent. Les galets empêchent cette poussière de s’envoler, les graines trop petites jouent. Ne m’oubliez pas, souvenez vous, ces fleurs sont bleues et verront peut-être le jour. Le froid envahit la poitrine, le buste se tord de quintes et de râles, les pensées se perdent sous le gravier. Les petits yeux s’ouvriront dans une année. Le miracle est possible, ces fleurs viendront si le jardinier protège le lieu de leur chute et de leur perte. Un drap claque comme un glaçon, il fait souffrir les mains de celui qui moissonne un champ sans valeur en céréales, les tournesols amuseront les oiseaux. Des éclats de verre remontent des profondeurs, des bouteilles intactes emprisonnent la lumière, des clous et des outils rouillent et blessent les bras et les jambes, une tulipe a blanchi sous un pot envahi d’escargots, il abrite aussi des grenouilles encore noires et grises. Les limaces ne bougent pas, les sauteuses sont figées, les pattes comme brisées et écartelées, entre deux morceaux de verre et un bout de lombric rose et blanc se tortille très lentement pour prouver que la vie est encore possible. Les œillets peut-être ne fleuriront jamais. Le visage est figé pour longtemps. Il souffle encore et pour un mois ce vent qui chaque année fait ployer les tulipes rouges et jaunes, en gerbe pour un guerrier mort dans un champ de laiterons. Le vent emporte le parfum des jacinthes et le mêle au terreau qui s’agitera de vermines, qui poussera les noyaux de cerises des repas de printemps, quand on mange des asperges et des radis, des fraises équeutées, en savourant un rayon de soleil sur une fleur rouge.

Le rêve se jette vers l’avenir en bouquets qui inondent le printemps et l’été. Le froid cogne les reins, le jardin s’obscurcit, le travail est avancé, le printemps est en place, les graines germeront. Beaucoup trop c’est certain, il faudra en jeter, gaspiller, tuer ce que l’on a fait naître, en offrir, disperser. Ce cœur de l’hiver rassemble l’avenir.

3 Mars 2004.

mardi 7 novembre 2017

Sans titre, 01 Mars 2004.

Pour mordre et engloutir, dans un coin bien caché, on allonge un espoir de conquête. Le danger étreint ceux qui hoquettent et implorent un regard des grands qui battent et rebattent le fer et l’espoir, la campagne et l’avenir.

On entend les cris et les ordres des chefs de guerre qui partent cueillir le miel des montagnes, les oiseaux perdus au nid des vivants et les reptiles de la peur.

Chacun propose la vie.

La fureur, le carnage frôlent un bateau dévoilé, il perd son lest de bois flotté, de fruits. Les cailloux brillent à fond de cale, au cœur de la mer.

Les brins d’herbe, comme un souffle, étalent l’orgueil dans un nid de serpents. Ils sifflent et se tordent.

1 Mars 2004.

lundi 6 novembre 2017

Sans titre, 27 Février 2004.

L’enfance tient les anges dans une boîte, sous une carapace de plumes.

La ruine traversée sans rame ni sac, effraye l’oiseau qui chante, sous les grands arbres, et file dans le concert de ceux qui soupirent et s’envolent. Le bal du printemps est ouvert, son carnet plein de souches enflamme les amoureux.

Le mois de Mai est un redoutable souffleur de nuits blanches : faire croire que le combat est nécessaire et que la vie vaut d’être. Un élan pousse les enfants, attise leur premier désir, les anciens luttent sous les arbres.

Les chiens gémissent pour entrer, la vérité entre les griffes. Entre l’air pur et l’eau claire, le vol des rapaces, sur place embrasse la terre et les hommes.

27 Février 2004.

dimanche 5 novembre 2017

Il y a une odeur ...

Il y a une odeur de larmes et de sacré.

L’humanité danse et interpelle, sa grandeur refend le bois vert. La force fantasque au toit de l’univers plonge, un chemin grimpe et fait effort, sa pente glisse. L’arbre supporte le monde, sur le souffle, l’espoir grandit et fascine la foule, les oiseaux battent des ailes, adorent le soleil et les branches.

L’histoire longue est une toile blanche. Il vient de loin le faible fil où s’aligne, une goutte après l’autre, chaque perle du sang d’un peuple. La procession règle le partage entre le droit et la folie, le courbe et le raisonnable, la torture et l’ennui, elle s’étire sur le sol que tout gratte.

Il y a une colonne d’oiseaux sortis du monde, elle agite le vide et souffle un vent qui éclaire et réchauffe. La morale se mêle à l’histoire. Les petits poussent, tombent, gémissent, éparpillent des os broyés. Le vide se referme sur la jeunesse elle halète et resplendit, couronnée de plaisir et de bonheur.

Un vol de colombes explose un cœur chargé de trop d’émotions, la peau détendue, le silence et le mystère frôlent les lèvres, font jaillir la vie qui remue le champ des passions. Il faut attendre encore pour juger ce qui s’emballe dans cet alignement de comédie et de souffrance.

Les regrets effacent le tourbillon de joie qui enchante les rêves, ils parlent en langues de saisons. La fin, dira l’apaisement des forces, elle rafraîchira les pensées et les actes. Doigt du respect et de l’honneur, le sarment rouge meurt dans le feu, braise qui cicatrise le monde.

Rien ne vient, la disgrâce et l’ennui répandus. On aime comme on aime, le ressort tendu, détendu dans la brise balance. On finit par vite, mourir jeune et vieux. Les fleurs se désintègrent, au balcon le désir s’épuise, il brutalise et flétrit les épines, encercle les tisons qui refroidissent.

La rivalité de la certitude et du chagrin, vole vers le trône de l’enfance, on remue et on pointe d’un doigt enragé la tige des roseaux. Ils frémissent dans le marais de tourbillon et de piquant, chaque jour et chaque nuit, ils forcent à savoir si la mélancolie dira le bien et le fera toujours.

Sans le respect qui encense et dit : la vertu et la peur, le courant d’air et le vague de l’âme, le passage vers le ciel est dur à maîtriser. Il faut encore la source de l’abîme et du gouffre, où se perdent la bienveillance, la propriété, le caractère et l’oubli. Le mouvement ébranle le mur des passions. 

En rythme on martèle l’espoir, où allons-nous, où allons-nous ? Le silence est assourdissant, mugissement d’un vandale au jouir sur la butte, rendu fou par le cercle où danse sa vie. Les obscurs arrachent peu à peu la vengeance sur les forts, ils encombrent les routes et les façades des maisons.

Dans la clairière, les moutons tremblent, ils charrient sur le dos l’éternité du manque, plus absent que le vide mou et inconfortable, ils sont las des propos qui musellent ces enfants qui chantent sans savoir et vivent sans apprendre. Moutons tondus, il y a une odeur de larmes et de sacré qui règle le courant.

Les obsessions rendent coup pour coup, l’amour est donné au bord des chemins de vie et de vent, les soupirs occupent les bouches closes sur des muscles forts. Ils baillent les amants, et commencent un pèlerinage au repentir, ils posent les poutres et attendent le destin où se clouera leur chemin.

Fragile et incroyable beauté, l’espoir avance d’un souffle, le temps est résolu, d’un point de suture comme une croix qui penche sur le berceau du monde, il joue dans le rêve étrange et insistant du bonheur qui est devant, qui est derrière et qui n’est pas pendant. Un peuple marche à travers champs.

26 Février 2004.











































































samedi 4 novembre 2017

Sans titre II, 25 Février 2004.

Pour refaire le chemin vers la solitude et les plaisirs, il est accompagné de vers luisants, signes, conquête et sanglots. L’impatience respecte ce qui vient de loin et ne se retourne pas. La vie des hommes est aussi aventureuse que l’histoire des escargots dans la caisse d’herbes grasses. Le pourrissement croise la lumière qui brille aux ténèbres avec la parole du début.

Dans son noir, sur son fumier, l’escargot perçoit une lueur qui scintille.

25 Février 2004.

vendredi 3 novembre 2017

Sans titre, 25 Février 2004.

Il dort et son dos se fait sentir sans céder aucun point.


La nuit a été froide et le printemps derrière est encore à venir. Les oiseaux du ciel ont mangé tout l’hiver dans la cage, les limaces à la gamelle. Le chien sans rancune dort dans les filaments argentés qui tracent le tour de son bol.

Le froid est paisible, la guerre est loin, le calme endort cette vie.

25 Février 2004.

jeudi 2 novembre 2017

Sans titre II, 24 Février 2004.

A rebours dans le froid et la crainte vivent les corbeaux.

Le vent souffle leurs plumes de froid et d’obscurité, le poil autour du bec commence la chaîne et frotte le ver blanc.

Ils mangent des cigales et font en piquant fleurir la vengeance et le malheur.

24 Février 2004.

mercredi 1 novembre 2017

Sans titre II, 24 Février 2004.


Il frappe fort le vent qui souffle sur un lit qui refroidit.


Chaque mouvement engendre un beau silence qui sonne, tremble et disparaît dans la forêt du rêve enfantin des soldats de fortune. Ils font des cabanes sous les branches, les petits murmurent entre les pattes des chevaux, agrippent au col les pies luisantes de blanc mêlé d’or vert. La terre s’éveille, piquée de violet et de jaune.

Les fleurs se résignent au sacrifice.

24 Février 2004.

mardi 31 octobre 2017

Sans titre, 24 Février 2004.







Il ne faut dire et faire.

Ensemble vers la mer de roseaux et de nuages, les pieds dans l’eau comme des sabots de moire, la bouche en sanglots, la carapace de sucre et de sel meurt sur la langue, le silence danse sur le sol de fange et de boue.

Le mur de dispute est encore à faire.

Sur le dos des moutons la laine est peignée d’un revers de ciel bleu. Des loups rêvent et mâchent, sans y voir les os et les nerfs. Le sec, le froid au mois du vent et des rafales, rougit la peau, elle souffre et s’irrite.

24 Février 2004.

lundi 30 octobre 2017

Sans titre III, 23 Février 2004.


Que l’on cueille un brin d’herbe, et le soleil sourira dans l’ombre qui l’enferme. Le choix, un arrêt, une escapade, un tambour funeste, une feinte qui se venge, un trésor qui chante avec les anges au paradis, finissent un Dimanche en chandelles sous le pont.


Le service clos, il faut rendre son salut au bienfaiteur, ouvrir la porte au plus jeune des enfants, qui le long de cet ouvrage fait ses dents sur un serpent. Cette chimère ouvre grands les bras, une rumeur, un frimas et un remord se penchent sur l’inconnu.

Parfums que mâche le vent lourd de la passion, du désir et de l’ennui, du funèbre et du poli.

23 Février 2004.