mercredi 13 décembre 2017

Vivre dans l’ordre ...

Vivre dans l’ordre, la formule plonge le minerai au feu. Dans la poussière d’ange, des papillons de braise transportent deux bienheureux, ils passent tous les âges et fredonnent, la passion du monde inonde leurs yeux d’étoiles et de langueur.

La fidélité répand le regret, et tremble dans le soir. Le vertueux et l’incompris se désolent sur l’herbe, leurs cœurs sensibles se dilatent, leur vitalité d’enfants décide qui du premier ou du second sera le roi du jour. Les genoux tremblent, les langues vacillent et les dents font saigner une chair trop ferme et si peu offerte, sans véritable plaisir et sans abandon aucun. Dire la vérité sur un calvaire, vivre sans ardeur et sans gaieté, un regard les dérange et justifie leur plainte, ces yeux sont des cailloux qui lapident un trésor. A vivre sans trembler de froid et de désir, la corde s’use et la joie s’enfuit. Les oiseaux dans les branches se posent quelques questions, faut il laisser aller la gorge au penchant de l’aube, faut il envoyer le soin de la saison aux sages de la rive et déposer son cœur dans une bulle de savon, faut il danser sans fin dans la douleur du monde sur le volcan éteint de la gloire des morts ?

Les sages chantent dans les branches. Dans la forêt, dans son ombre naissent les douleurs et l’effroi. A l’aube dans ce bastion de branches et de roseaux, un sacrifice étrange, une mouette et un corbeau. La mort et le repos, le blanc des oiseaux et le noir des monstres face aux questions, le beau est-il une nécessité, une folle espérance, une vue dans l’esprit.

La réponse dans le vol des oiseaux et les méandres des serpents, le milieu de la vie, le tournant, le gué, la fontaine, le rire tendre et sûr de qui se moque des orages et des insultes. La fin de la vie se rapproche et le tablier blanc jaunit et flétrit dans le sac obscur, la lumière n’a pas reconnu les ténèbres et le passeur de branches en branches appelle les oiseaux. Le vide dit l’espoir.

21 Juillet 2004.







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire