Le grain de raisin bleuit sous les feuilles, l’été tourne. Le temps, les soupçons, la vie et les regrets, suivent. La course immobile, dans les champs de souffrance et de partage inonde le rêveur de gouttes d’or et de soucis. La parole blesse la bouche du marcheur que pousse l’espoir de voir une voie ouverte, qui l’accueille. La fuite du merveilleux dans l’efficace affirme une victoire qui ne vient pas. Le pied racle sur un chemin de brumes. Le renoncement enfante le calme et le repos. Tout ce qui est tu, affiche le retour de la colère et confronte les parleurs à leur difficile voyage vers l’ambition qui noie le marin dans la saumure. L’amertume du jour dans la mare où les abeilles flottent, l’abreuve de courage. Le chemin ouvre au danger. Le recours à l’insulte, à la demande de vérité et de clarté achève le carnage. Les oiseaux glissent dans leur chant la candeur et la finesse. Les escarbilles de la vie brûlent ce chemin de repentir, freinent le retour de la réalité, un duel balafre la joue et la peau de celui qui marche vers le haut. Le ruisseau de miséricorde approche la patience et nourrit de fécondes aspérités. Serrées comme des fleurs de jasmin, les ronces coupent la lumière en éclats sensibles et verts d’obscurité. Le drap noir où l’on s’enroule sème le trouble et la frayeur sur le visage des heureux qui sèchent au soleil. Les cordons où pendent les trésors plient sous un poids de langueur. L’écheveau des fils de méduse dévoile l’absurdité qui par ruse, mord de colère et de peur le plus aimé. L’éternité se bague de corail et de roses. Dans le chaud et l’acide, la peau se déchire et le clair du corps refuse les cratères de joie et de possible. Le sale et le propre, visionnent dans un soupir la crainte et la certitude, le réel se démasque et fait trembler de froid et de honte le plus accessible dans ce qui ne se comprend plus et bouillonne dans la mare. Le pied est élastique, une membrane de poussière protège le réseau de veines. Les cailloux suivent le regard de qui cherche la fleur délicate du fil du désir. Le temps perdu semé d’odeurs oubliées dévale le chemin de sable et de ramure, la chanson du départ dans la bouche du mordu, affole un instant le visage de celui qui transpire dans le choc de deux rochers de mousse et de limon qui figent dans leur poids le retour de l’enfance et du pardon. Le vent de la jeunesse souffle sur les coins de cette histoire. Le rocher de mousse se couvre d’insectes. Sous le ciel le feu dénude. La vie se reconstruit, le temps et l’orage fécondent le plaisir et la crainte, les ambitions se clament. Le plus beau est encore à venir. Un lézard coincé dans l’arrosoir est sorti en boitant poussé par le jet d’eau, sa blessure en fait un combattant du plaisir face à l’angoisse et au reproche. La vie avance, le jour sera plus beau demain, un départ pour la joie et l’éternité.
27 Juillet 2004.
27 Juillet 2004.
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