Et ils se penchent vers la fin, vers le trouble certain, vers la furie qui détend et mord sans attendre, sans fléchir, et recommencent. Et le corps est en marche, et la vie se répand et ils tombent. Il y a sur cette pente une odeur de miel chaud. La fleur au vent flotte et tend dans l’air de mer une silencieuse beauté. Ils tournent sur eux et griffent le sable, les remords sont loin et deux ils se roulent dans le temps. Ce désert est une souffrance, les genoux sont posés sur des cailloux, ils mordent les épaules et chantent sous le vent, l’éclair brille pour eux dans la silhouette des anges. Les frotteurs de bijoux déplacent leurs ardeurs et volent une espérance et une réconciliation, un concert sonné et les visages songent, ils sont sérieux et dormiront longtemps. Les ombres en pavane coulent sur le sable, glissent entre les doigts. Le soleil est perché et défend leurs couronnes, les habits sont tombés et froissent les regards. Il y a sur ce champ un combat de mésanges, les goûts sont affermis et la chaleur est là. La vérité se pose sur un drame, il faut résister aux explosions et défendre un peu de son empire, les marcheurs sont venus et dansent sur le sol. Les erreurs et les drames se joignent sur la peau et domptent l’émoi. Les énervés du jour se donnent au vent. Le visage est en haut et le reste suit. Il y a dans ce monde une sauvagerie droite, elle défie les yeux et dompte leurs alarmes, il faut aller et venir et retendre la joue. La peau chauffe sous les branches, les épines de roses grattent les flancs serrés. Le rubis et la cendre et l’orange dans l’eau, lancent un défi, un pari sur la gloire. Il y a dans ce cercle une liaison lente, ils se donnent enfin. Pour compter les éléments, ils lancent un œil perdu vers le torse plein de volonté et de nécessité. Les deux emmêlés, grande et petite aiguille, et le regard des uns sur les ardeurs de l’autre, et la fidélité, et le bien employé, et le retour, et la faim, un plaisir, et la gorge qui gronde, et les envois de fleur vers l’horizon, marchent et font avec la peur une étrange chanson. Le rire et la beauté se passent de respect, se forcent à deux pour embarquer loin et rudoyer la terre, sur la mer et dans le temps le fil est tendu. Les murs et les portes franchis sans attendre, le jour se démonte dans un cri de salive et de joie. Ils se mélangent bien et la construction s’élève. Les arbres vont tomber sous un ouragan, de plaintes et de pleurs, la vie porte des cris et des formes, remontés et unis vers ailleurs. Le défi est lancé et tenu, le jeu est lourd et lourde la réussite. Ils frottent et s’éloignent des autres. La peur est en voyage et danse sur le chemin, le silence tombe sur la trace des anges, un rebond de soleil chauffe ce troupeau. En haut, en bas, ils démontent leurs âmes à suivre la voie des eaux et du grain. La paille sous leurs pieds, torture le bien sans lendemain et chauffe le mal dans ses racines. Tout est à mettre sur la route, les certitudes tombent de la bouche et des yeux. Ils se donnent un bal de rêve et d’enfants petits, gardés par des fous.
Les heureux sont couchés et rangent l’émotion dans un panier de bois, à poser sous les branches. Au loin, sur l’herbe, sages, ils se désolent et font un tour, ils sont perdus et usent l’envie de voir plus loin et vivre lentement. Ils sont venus dans le confort et le refus, dans le poids de l’aveu, leurs bouches parlent et retiennent pour eux un cœur lourd de chagrin et mouillé de joie. Le temps passe, et tout change, et tout reste.
28 Avril 2005.
Les heureux sont couchés et rangent l’émotion dans un panier de bois, à poser sous les branches. Au loin, sur l’herbe, sages, ils se désolent et font un tour, ils sont perdus et usent l’envie de voir plus loin et vivre lentement. Ils sont venus dans le confort et le refus, dans le poids de l’aveu, leurs bouches parlent et retiennent pour eux un cœur lourd de chagrin et mouillé de joie. Le temps passe, et tout change, et tout reste.
28 Avril 2005.
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