mercredi 15 juin 2016

(Jour tordu.) Sans habitude.


Arrache, arrache et pose au sol, une herbe ni bonne ni mauvaise, comme un rien et comme une évidence, le cœur tourne et les armes balancent au poing, herbe arrachée, cœur délacé, comme une certitude, guerrier sans habileté, tu serais à ta place, tu tirerais du sang de chaque caillou, sans habileté, 


guerrier d’habitude, tu effaces du monde le ni bon ni mauvais, et arrachez, arrachez, une évidence, le mépris est dans ta place et tu règnes avec sur chaque jour tordu, sans relâche et avec application, qui t’a fait roi et que prends–tu de ce monde immobile, chaque jour tu le tords et chaque 


trace tu l’effaces, sans habileté, mais quelle habitude, une vermine dans le cœur, petit oiseau blessé et tu attends et tu te rends d’un pas à l’autre d’un sentier à une rive, fleur éclatée, soleil brisé, tes pieds, tes pieds et toute ta figure, nous en sommes aux jours à raconter, fleur subtile, légende, 


toute une savane et un désert, roches blanches et nues tu tiens et tu gardes, main fermée, bouche inutile, tu gardes et ton cœur et ton rang, guerrier sans habileté, corps tordu sous le ciel, et tout bleu et plus grand, tu fermes ton avenir sur le mépris et tu abrites un éclat de mal et un signe, 


sur le côté, et tout autant tu tires et entasses plus d’herbe, plus d’herbe, plus encore, pour un feu, pour un départ, tu tournes et tu es de l’autre côté, soleil brisé et fleur fanée, tu retiens entre les doigts un reste de cendres, tout au remord et tout à l’inutile, jour tordu et fin de frisson, frisson 


perdu et ombre noire, la mort en ce jardin a pris figure, fleurs arrachées, sommeil perdu, tu griffes, tu griffes et tout tu ratures, herbe séchée et pauvre main, au cœur une vieille chose, un soir en haut, un jour en bas et tout te dresse et tout te contemple, un avenir et du soleil, de corde et paille, 


tout en tas, tout en tas, pour brûler, pour comprendre, je te regarde et je ne comprends pas, il fait bon et j’insiste, tu rentres et je te suis, il y a aux frontières de ce malheur la bonté qui attend, la charité qui se repose, pour le moment tu es au mépris, au regard craché, à l’insulte, goût perdu, sans indulgence, 


tout était en arrière et tout passe devant, depuis longtemps et pour toujours, l’arrière est passé devant et tu contemples, tu es au bord et tu triomphes presque, pour un avenir, pour chaque instant le poids est posé sur chaque pied et tout est suspendu, il faut, il faut trouver les coupures,  construire 


et tout entreprendre, figure, toute de force, il est peut-être déjà là, le temps du sauvage et de la vengeance, cœur solitaire et tu méprises, que reste-t-il, tu es en avance, tu tournes autour du même pied depuis longtemps et pour l’instant tu t’effarouches, d’un pied l’autre, le souffle puissant 


et les yeux tournent et tu accroches de la nuit au bleu du jour, au ciel, les étoiles, et la lumière brille dans la lumière, soleil sans voiles, cœur innocent, tu reviens à l’âge sans pitié, le pied posé et sans fin, la beauté est posée sur la boue, soleil tout en éclat, cœur innocent, autorisé à tout reprendre, 


il te reste encore la moitié de ton éternité. Arrache chaque trace et tout te signe, frisson perdu, paille sans goût et sans coupures, tout ton souffle est puissant, tu tirerais du sang de chaque caillou et tu attends et tu te rends, fleur éclatée, soleil brisé, jour tordu, la mort en ce jardin a pris figure.


11 Août 2015.

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