lundi 30 septembre 2019

Ah ! Sonnent et résonnent 4, et glisse un fil.

Au commencement, les yeux du doute, en pleine mer, les mots voguent, pierres de lune et de flots, fils tissés d’écumes. Raison et poussière claire, une barrière de corail au bout des lames, le lien, au plus loin des étoiles, le mystère, un appel, un souffle silencieux au revers des entailles.

Tout est là et posé, la vie et le reste, petites choses qui ne disent rien. Le tissu, la trame, la vie et la lenteur remontent des grèves. Une langue, un cristal brille aux rochers, le ressac, l’œil vert, la lune gémit, le soleil est tombé de l’autre côté.

Dans l’eau, il peint l’horizon noyé dans une goutte, le sang des naufragés et des blessés à l’âme, en silence dans les rêves de la nuit.

Le temps échappe entre les doigts, le souffle est incertain, va, il vient, il est enfant des grandes absences.

Le souffle est bleu de chair, son ciel est au désir, regard des rameaux à la figure pâle. La lenteur, l’obéissance et l’absence du cœur, fatigues et corps en présence, enroulé et perdus, sans apparence.

A chaque coin une lueur pâle, la trame, la route usée de pas, un froissé, une peur et la pluie de roses, silencieuse sur l’eau calme et troublée. Le silence respire, une ride, un drapé, une vie est passée. Fleur aux filets, une peau de serpent, la trame et le silence de la vie.

Un silence aux yeux sans fond, la lumière enfante, au sein, lait du ciel, à la terre, le pain. La vie est une, libre et fragile, les pieds nus, bouche ouverte, cœur en croix, le silence est roi.

Comprends-moi ciel ouvert, bleu, vert, paille d’or, un sourire d’enfant, sur le sable, vient, transparent se poser sur le temps, une branche, une tige, le jardin, le parfum des étoiles, le jour s'effondre.

Ô, marche sur les pierres et remonte la grève, appelle, aime, mains tendues, doigts noués, mots happés, un baiser, les rêves sur la plage, ô, lumière, le soir sur les pas, un voile blanc et des pierres aujourd’hui couleurs à la mer.

Le jour allé, la main échappée, il est ailleurs, un pays brûlant, entier, il est l’heure, se taire, les bras à la nuit. Cordes aux nuages, couleurs accrochées, le vent, les cailloux roulent en chantant. Arraché, étendu, je ferme, retrouve et glisse à la peur même.

29 Juillet 2012.

Retour, dans l’ombre sûre.

le cœur sur le chemin
le chemin du lyrisme
de nos fleurs inversées
dans l'ombre blanche

je dis à parler franc
ce que je ne sais trop
comment dire

une manière d'accompagner
un tant soit peu
ce forgeron tenace
qui martèle ses phrases
sorties du chaos

un pied près de son cœur


29 septembre 2019 à 23:09. ici

dimanche 29 septembre 2019

Ah ! Sonnent et résonnent 3, dans l’ombre sûre.

Aux herbes consumées, ils se figent, ils entendent et au coin de l’œil, en coin posent un éclat, une fureur, un sentier battu, pour aller, à la gloire, pour aller en montant, y aller et y être et consommer enfin, dire encore et supporter les pas des uns sur les autres. Dans le matin calme, calme dans l’ombre blanche, blanche il chante, il chante pommiers en fleurs et sourit et dit la légèreté. Il avance à travers, dans l’ombre blanche, il avance et tout est retiré.

Les efforts au temps rayé, oh, l’ardeur calme et sensible, pour tout dire encore, l’humilité, la fraîcheur pour entendre le feu bien sûr. Il est au précipice, il tourne et se détend au clair obscur, à la fenêtre, à la louange, années répandues, le clair et l’ombre blanche, blanche sans rires autour. Un souvenir de pommiers en fleurs, il tourne et voit et range l’image, souvenir charmant, il croit entendre encore, oh souvenir charmant, ombre blanche de pommiers en fleurs, il tourne et dépose un poids de chair sur le chemin.

Il cherche trois sous, trois sous perdus et un autre, un autre a tout pris, il cherche l’ombre, la fraîcheur dans le feu, il est allongé et sur le côté ils tournent et défont et l’ombre et la lumière, le calme suspendu, le cœur posé au sable, aux cailloux. La vie plus légère, l’ombre blanche et les pommiers en fleurs, il est temps, il est le moment du trouble étrange, il ose un bouquet de fleurs blanches, tout sonne à l’unisson, rien en déraison.

Le cœur posé fleuri, épanoui, chéri, enrubanné, il perce à jour le trouble extrême, le mouvement inconnu, l’ardeur, la fraîcheur sous la cendre, les pieds tendus au supplice. Tout chauffe, tout est étrange et tout caresse le cœur, la vie, la faiblesse et la force. Forgeron forge, marcheur marche, étend le pied aux cailloux trouve encore ton miroir étendu au sable le nez dans la chaleur le pied tiré tendu et le souvenir si, si, charmant, encore, encore.

Pour sourire toujours dans l’ombre blanche, blanche, pommiers en fleurs et ombre sûre, tu es perdu sur les osiers, tu es allongé et tu espères, la vie balancée, les pas tendus, le cœur sur le chemin et le chemin dans l’ombre sûre.

29 Juillet 2012.

samedi 28 septembre 2019

Retour, des ponts d’herbe.

Lire, écrire et délier l’herbe sur le pont. Un mot roule, un autre est coupé en tranches de vérité.

Le pain sur la planche est amour pour l’aveugle, le sourd et le muet en chemin. La vie là, loin de la foule.

Une main se tend, dans son creux le levain. La parole est sereine, comme mie de pain, comme eau dans le cercle.

Cœur brûlant, peau griffée à l’image du passé. Sur la pierre retrouvée la raison fait son lit, s’y repose yeux fermés.

Les arbres sont aux branches, les oiseaux sont à naitre. L’enfant le sait, se tait, il attend le grand soir.


Maria Dolores Cano, 28 septembre 2019 à 10:39. ici.

Ah ! Sonnent et résonnent 2, des ponts d’herbe.

A lire et délier, je cherche le monde et à rompre chaque chose enfermée dans son tiroir et à tirer le temps perdu. La force est première aux étages, à la beauté, ils écoutent et se dispersent. Une réponse, la première, avance et broie, coupe. On tranche, le tiroir est tiré, la vie partage un mot, un autre, tu coupes et on tranche. La vérité est plus loin, ils en veulent, auront-ils de l’interdit, la poussière des étoiles lointaines et si petites. Ils tournent sur le temps, ils franchissent les ponts d’herbes, de roseaux sourds et d’avoines aveugles.

La vérité prend et la coupure force, oh, rompre encore et une fois en plus le pain. L’amour est aveugle et ils sont sourds et ils se mangent dans la main pour l’éternité, pour le repos perdu, pour la vie commencée, tout est dans le principe, dans l’infini ouvert et quoi encore, bien avant, bien avant, il se passe bien, il se donne bien, il est un jeu de bien des émois, des palpitations encore, des reproches.

Une foule écartée crie et broie les idées, les images, ils se tournent encore, ils froissent l’herbe sous le pied, il y a moins de pas, il y a moins d’objets. Ils se tournent, ils engrangent et nous ferons le compte des ruptures, je cherche à vous dire quelque chose. Le pain, la vie, l’eau au creux de la main, la parole intacte, il faut se priver, il faut restreindre, il faut détourner les bateaux. Oh, se priver de pain et d’eau pour trouver le goût de la soif, pour trouver la faim et pour tendre, pour se bercer et sortir enfin des illusions, des méandres.

Le cercle tourne, la vie est lente et tous égaux nous vivons dans la catastrophe, où en sont-ils, où en sont-ils, la peur reculera au soleil, enfer tendre, tendre blessure sur le cœur, sur la peau, sur l’étendue. Un monde, une image formée, ils tirent les tiroirs, les chiffons évaporent la vie errante, le soleil et la liberté, ils sont posés au fond, au fond, tiroir aveugle, tiroir fermé, ouvrons les portes, ouvrons les yeux, oh, lire et délier le clou, la forme, la raison et les pierres martelées par ennui.

Ils ont fermé, ils sont posés, ils poussent fort, ils débranchent les arbres aux oiseaux, ils sont à retenir et ouvrons, ouvrons, ils franchissent les ponts d’herbes, de roseaux sourds et d’avoines aveugles. Je cherche vous dire quelque chose, tu coupes et on te tranche enfant perdu du fond des tiroirs.

29 Juillet 2012.

vendredi 27 septembre 2019

Ah ! Sonnent et résonnent 1, ces barques sous l'orage.

Il verse au front sa couleur, son éternité, la règle. Il porte les mains aux yeux et ouvre, clairs et ronds. En ceinture, froisse le vêtement, dispose tout, ferme, ouvre et regarde, il est tard, le temps est implacable. Tu serres, au sol, tu cherches, berger et fouette et monte vers ces barques sous l'orage, escalier au froid, à l’âme.

Il est fendu au sol, caillou roulé, pierre éclatée, il se polit, il se démet, il tinte, pierre et grain sous le pied, cri entendu et compris. Déposées, les armes, la volonté, la trahison, il faut tout oublier, et sec, encore au loin qui tourne, entends plier les choses dans tous les sens et compte les gouffres, leur ouvrage.

Sans rien, devant et derrière, il se pose, faut-il encore y venir, faut-il raconter ces mensonges, faut-il encore l’herbe, aux soupçons de ceux qui ne croient rien pour eux, faut-il un simple geste, une caresse de vent, les yeux écartés, ces barques sous l'orage et la peau sans écume.

Il sort, il rentre, tenu et fier, il compte, le clair, le jour, le sage, le pénible, et les émotions, à l’herbe, aux soupçons, au froid, à l’âme, dents perdues qu’il met sous l’oreiller.

Les mensonges, les histoires et les briseurs de cou, il met dans sa poche et son mouchoir dessus. La peur est à la porte, il respire le soupçon, le brin d’herbe et la griffe lui barrent la joue. Pour tout, pour la bonté, la beauté, le partage et le sourire.

Le vent cingle l’azur et le raye de noir. Avant qu’il dorme, il est un et plusieurs, le cœur dans la bouche et le froid dans le cœur, il a peur de son âme, des cris de hibou, il égrène la révolte dans un sac sans trou des barques sous l'orage.

La vérité est sage, elle l’efface, déchirée de l’âme, au murmure des cailloux. Il enlace, il évite, il chante, je l’entends au loin qui tourne, file et hésite un instant, il devine le cri des dieux et des génies. Dans l’herbe et dans le froid il se glisse comme l’ombre, osent-il s’étendre et compter sur ses doigts.

Il se chante, où est le fil, où est la voie, il se repose et s’enchante, l’addition est entière : un, plus, ces barques sous l'orage et au hasard et sans compter un, plus, plus deux, plus quinze et sans mettre le pied, ni devant ni à côté à l’herbe, au soupçon, au froid, à l’âme.

Sur la vie, sur les membres, sur les regards jetés, sur les combats, les yeux au vent, il se donne et s’impose et se déplace vers le soir, une vie marche, je l’entends au loin qui tourne vers son plein, le midi est-il juste, la volonté est-elle suffisante, il se remplit de temps, d’espérance, de deuil et de révolte.

La vérité à l’herbe, au soupçon, au froid, à l’âme. Il lèche les blessures, reprise les trahisons, plie dans un mouchoir l’oubli, les affronts. Nues, ces barques sous l'orage et dépouillées, il s’allonge dans l’herbe, dans le froid du printemps et sans l’ombre d’un soupçon il rapièce son âme au fil du temps.

Sur la route il s’en va, il cherche la bataille, temps perdu, temps rendu, la raison s’y contraint, le tout est ordinaire et il tire un fil, je l’entends au loin qui tourne du beau au ciel trop pâle. Trop pâle le jour, au tic tac de midi à minuit.

Enfant de la foudre, muet verre poli, tesson lucide, bateau noyé, front invisible, il scintille, ombre piquée, bon. Il est de partage et de pain que l’on rompt. Le vent a bu le monde, il en grise la gorge, il accouple ces barques sous l'orage sans scrupules, aux feuilles, aux branches, aux herbes, au froid de la route, au soupçon de l’aveugle, à l’âme des innocents.

Il est grand et puissant, les guerriers déposent les armes, sirènes dans le temps, évaporées. En nuages il pose une borne à l'infini, voile d’étoiles, autrement illusion, sourde et close, apparue enfin. Par quelle décision répandue, en évidence, pour qu'une plus grave tombe.

Plume suspendue, écume, d’une cime fleurie, au gouffre, il cherche, il inscrit dans le repli comblé, dans la pente, dans ce qui sera oublié. Il ne peut rien, ni en plus, ni en moins ces barques sous l'orage, et c’est Plus grave et meilleur, il se donne à l’herbe, au soupçon, au froid, à l’âme.

Les arbres penchent et content des histoires aux enfants, brin d’herbe et banc de sable. Il est là, propre et debout, les bras en croix, pliure aux lèvres, l’œil averti, il oublie le possible, le peu et le rien, la misère, je l’entends au loin qui tourne, déchirure au cœur.

Les yeux pleins de larmes, le froid le pique à l’âme. Des règles et de l’or, le temps est bien en haut, il est assis, il ouvre grand les bras, grande la bouche, le cœur tourmenté et perdu, il est à étouffer, à rayer l’eau, au temps d’un homme sans histoire, en écriture, perdues ces barques sous l'orage sans intention.

Sous les arbres, dans la clarté, dans le nouveau, il penche à l’herbe, au soupçon, au froid, à l’âme. Les secrets, les mensonges, les fleurs au balcon, les grands bonds, les remèdes, il a comblé le vide, il a vaincu la peur. Il sera calme et il sauvera tout, il ordonne, je l’entends au loin qui tourne là.

La vie menace, il faut tenir ou périr, il faut aboutir et poser bout à bout la corde, le nœud, le câble, le filin, il tisse au loin, il arrache un par un, les fils, une mèche de sel, un fil d’or sur la rive.

Il tourne sur lui-même, il scrute les pages du livre et souligne dans la marge les mystères, des énigmes, ces barques sous l'orage, les secrets de chaque ligne, sur le mur il dessine la voix de l’impossible et entonne sans fin son refrain d’herbe à l’âme. Il est universel, il est beau, la bouche au cœur, à l’âme.

Il se tait, il commence, il souffle sur la pierre et raye la peau nue. Il écrit sans artifice, il exige et assemble les brins en herbe, les mots et le sourire dans l’eau. Dans sa main une histoire, le froid, le soupçon, et la magie des trois. Il gratte un nom, un autre, au mur, aux portes, le doigt est relevé, la boucle est ouverte, il sait écrire et compter et il donne du temps aux hommes sur la rive, il se tourne, il visite ces barques sous l'orage, il voit. Il dévore, la main se nourrit de tout et défait les lignes, une après l’autre, un temps à l’herbe, un temps pour tout, au soupçon, au froid, à l’âme.

Son nom est une perle qui orne son cou, une chute verse l'absence. Verres polis, clapotis pour attirer, je l’entends au loin qui tourne vide, son mensonge est fondé, perdu à toute volonté. Le temps, sous les arbres, coupe l’herbe brin à brin et une pensée après l’autre.

Il se comprend, il se voit, il est perdu, il commence, la mémoire en avance, il se détourne, il combat, il pousse ces barques sous l'orage. Informe, détendu, perdu dans l’air, étiré d’eau sur le devant, sur le côté, le regard trouble, il peine et pour agir, il faut tenir.

Tordant, il se tient, à l’herbe, au soupçon, au froid, à l’âme. La couleur est de sable et d’herbe parfumée, dans l’arête du temps un cercle ouvert en frise. A sa taille un anneau, un œil peint, pupille ronde, griffes limées, ombres d’un été, folles journées, genoux rapiécés. Au coin une vitre brisée, peau de l’âme aux sourcils arrachés. Cou serré, ciel en pleurs, de grandes lignes ces barques sous l'orage, le soleil suit la rampe et marche sur un pied, la vie est détachée.

A son front une fleur, une pierre incrustée, une racine de l’âme, un épi de l’été. Une chanson, une lettre à l’étoile accrochée, une étoffe au temps compté, temps blessé sur le sol, sous les pierres oubliées. Fendu à l’air, il est perdu dans l’ombre, il se remonte, il se dépose.

Il invente le jour et perd une à une ses images. Ombre descendue du jour vers le ciel, du sol vers la construction, il dépose et repose une pierre, un caillou, un oubli, sur le dos, sur le lointain des feuilles, des erreurs, ces barques sous l'orage. De lune au ciel, une herbe au goût des prés.

Défais ton col, il est trop chaud le ciel, il est trop grand l’espace, le feu vendange et racle les âmes, la vie est étalée et tu cherches. Tourmenté, nourri d’âmes, de cailloux, armé de serments, de griffes, tu es le vide et tu jures, chantes et sautes un toit l’autre, tu pinces de sel, une étoile.

Griffe et tourne à l’herbe, au soupçon, au froid, à l’âme à se noircir, où en sont les absents, où en sont les cailloux, ils se prennent, ils invitent ces barques sous l'orage, je l’entends au loin qui tourne.

29 Juillet 2012.

jeudi 26 septembre 2019

L’inutile.



Après les colères inutiles, dire tout qui commence tout, en faire un chemin du rien au rien, du tout au tout, de l’avant à l’arrière, main au scrupule. Descendu il est au fond, contre le pied et puis petit il rentre sous la peau et tout en un il se contient. L’histoire efface les visages, résout toutes les peurs.

Il y est plus et il y est, en rien tout se traite, il est en rencontre : une fois, une fois encore et plus en plus. Il est au bord de son chemin et il sent sur la tête le poids du temps, quand de rien, rien n’est sorti, quand tout un temps fut inutile, sans passion, sans raison.

Du bord du sentier, rien ne sort, rien ne sort, il est évident, il est posé et il regarde et rien ne voit, il est perclus, il demande : où vont toutes choses. Il est brisure de vent et peur sur la rive, le temps est suspendu, un mot pour un autre, il se réserve, il ne contemple plus, ni foi, ni rumeurs, ni oiseaux : ils sont perdus, au loin, ils sont sur le sentier.

Il ne prend plus, sur la route il est perdu et arrêté au remord, à la soumission, sur le fond à combler, y jeter une pierre après l’autre. On ne grave rien, on remplit, on bouche, on se trompe de vérité, le cœur est désolé, la vie est suspendue, il se referme et se noierait, il se dirait : allons encore.

Du début qu’a-t-il à dire, du premier mot, du premier signe, de la première vérité, toujours avant, une autre est là, il se cherche, il se compose et tourne seul autour de rien. Il y avait rien, il y a, il se cherche et se domine : je suis la source et le repos, je suis l’estuaire et la première goutte, goutte du haut je viens du haut et je chute, tout commence et tout chute et tout arrive aux mêmes pieds.

La chaleur, le froid tout peut descendre encore et remonter, un début, une fin, mais un début avant le début et une fin après, il se tient, il se perd. Il est signature au fond du livre, il se bouscule et il échappe : la vérité toujours, plus un toujours, moins un et un pas, un pas en avant, et après, si l’on se pose, un en arrière, un encore, tout est annulé, tout est encore composé et relancé, la vie plus un jour, moins un jour, un plan, un plan et avant le plan une force, encore une évidence.

Tout sort de tout et tout au tout et rien au rien, comme un rêve, comme un rêve et je limite ma limite et je cherche enfant perdu, perdu et il nage au loin, au loin. Après l’inutile dire tout qui commence tout.

28 Juillet 2012.

mercredi 25 septembre 2019

Manifestation.

Il y a des paroles entassées, brisées au temps perdu, dérangées, dérangées, sans ardeurs, sans honneur, ils se traînent et mordent chaque main, et posent à chaque pied un crachat, de la boue sous les arbres.

Des pieds perdus, des yeux cassés, de l’arrogance et une bien grande pauvreté, petits esprits, petits cœurs, petits riens, petites mains sous les ombres, sous le feu, sous la cendre, ils traînent et dérobent, il sont sous les marches, sous les planches, sous les gouttes.

Ils affrontent et démontent, ils sont petits et sans courage, pour un avenir écrit au présent morne et morne, ils sont petits, ils rétrécissent encore, ils sont affreux et rien en avant et rien du passé, du charbon à l’âme, du charbon et du sale.

Allons y voir, allons les battre, allons arroser de pitié ces riches qui s’étalent, les loqueteux ensuite, ils sont trop blonds et trop rouges, le cou rouge, le derrière sale, ils sont sales et sales. Ils y vont, ils regardent et se traînent dans la fange, dans la boue au caniveau et un mot pour une parole : le ventre rempli.

La bouche en feu et le cœur en peine, qu’ils souffrent, qu’ils souffrent et éclatent au jeu, à la marelle, aux dés jetés, aux pions lancés, ils se traînent et se harcèlent, ils sont épuisés et sans joie.

Ils épuisent, ils épuisent et pèsent des monceaux de boue et de déraison, ils sont fous, ils sont sans rien, sans voix, sans charme, à l’abandon.

A l’abandon que tous y passent et s'y traînent, encore, au caniveau, à la boue, à la fange, aux paroles entassées.

27 Juillet 2012.

Retour, les regrets.

"15 
Mes forces s’en vont comme l’eau qui s’écoule, et tous mes os se disloquent ; mon cœur est comme de la cire, il se liquéfie au fond de moi. 
 
16 
Ma force se dessèche comme l’argile, et ma langue s’attache à mon palais ; tu me réduis à la poussière de la mort."

Psaume 22/15-16

Maria Dolores Cano, 24 septembre 2019 à 11:36. ici.

mardi 24 septembre 2019

Les regrets.

Tu es forme et figure, grand, maigre, inconsolable, tu cherches et tu inventes, tu trouves l’effroi, l’inquiétude, ton sort, une punition, un sort funeste et tu pleures, pauvre âme, pauvre crainte, pauvre faiblesse et cœur aride, une plus grande inquiétude, une si grande incertitude, tu creuses et tu attends.

Espère et retiens toi, espère et dans la pénombre, entre deux, dans la portion ténue entre le lien et la solitude, entre la gaieté et la peur, tu cherches et tu vibrerais au lent, lent carillon.

Les cloches sur le passage, les erreurs sans guide et sans soutien, sans rien autour, ni à dire, ni à faire, tu cherches, grand, maigre, sans attache, sans certitude, dans le calme sans aucun repos, la lente, lente vibration de la mort déroutée.

A faire, toujours, ferme et ouvre. Tu meurs, tu vis, tu recommences, tu traces dans l’herbe la suite, l’histoire est importante, les regrets sans inquiétude, la peur et le partage, tu fermes et tu viens, tu devines où sont les mains d’un plus grands secours, cherche et observe, passeur grand et maigre.

Obstinément penché sous la lumière, amoureux, amoureux du vif, du gai, du grand savoir, la joie te bercerait, grand et maigre, finiras-tu dans l’ornière, le chemin te cherche et te remplit, te cherche et te compose, chemin d’ennuis, de sources détournées et franchies.

Tu viens et te composes en avant, dans l’escalier, encore plus, à cent et mille, et trois aussi, tu forces le passage, tu comptes sur les doigts les membres et le temps passé, perdu, rendu en ombres infimes et en tromperies, tu es mensonge incarné et vérité complète.

Vraiment, ensevelis entre l’ombre et la lumière, entre le dire et l’incarné, le grand, le beau, le plus grand, le plus beau, la chose la plus sûre, les erreurs grattées, ongles à la tête, les erreurs à la tête, des plus grands, des plus fort, comptes donnés et servis, choses lancées dans le vent, entre tempête et sûreté.

Incertitudes, délices, idées noires, sur le lit sans taches, sur la main et sous le pied rompu, rompu, brisé, écartelé, je te tiens, je te soutiens, je me souviens, je chante et te regarde. Ils sont posés au loin et rendus de supplices, brisés, écartelés, pâmés, confondus par la main, le pied, dans le temps passé en attente.

Ces chercheurs trouvent, ils relancent l’envie, et en écho la longue, longue, vibration l’échange et le repos, ils sont maigres et nus étendus sur le sable, posés, perdus, abandonnés de tout.

Sans haine, sans remord, ils tracent à la main sur la terre qui penche des noms, des fleurs, des cris et des cailloux, ils sont posés, ils sont en attente, ils se composent, ouvrent des empires, des mots à croire et incarner.

Grands, maigres, longs étendus et sans joie ils inventent et forcent la vie et ses détours.

24 Juillet 2012.

lundi 23 septembre 2019

Coup de dés, coup de dés, résonance inconnue.

Au fond, il a pensé, un bateau noyé, un résumé d’ombre enfoui, un coup d'aile pour l’éternité, ce bateau coule, il plonge, il tombe d'un mal haut, il se couvre en jaillissements. Il coupe à ras le bord, résumé d'ombre, enfoui aux profondeurs.

Il se prépare, s'agite et mêle, une étreinte à une menace, un destin aux vents contraires. Un nombre peut être, un autre, une pensée à jeter dans la tempête, pour filer au vent, pour fièrement déchirer la nuit. Ils hésitent, ils le tiennent le coup qu’ils voudraient jouer.

Cette partie, les flots l'envahissent, la tête coule, l'homme sans rien, n'importe où, n'ouvre pas la main, il est étendu et inutilement au-delà de la tête, au-delà des nuages. Les enfants courent et saisissent le mal, sauvagement. Au-delà, et avant, avec lui, une ombre caresse, en os perdus, rendue entre les verres polis de la mer.

Fiançailles sans rire, ce voile est d'illusion, rejailli avec l’ombre du geste. Cette curiosité n’abolit rien. Au silence, enroulé, précipité, hurlé, dans le tourbillon, il, lui ou eux, voltigent autour, sans jouer, ni fuir et plume solitaire au vent, au vent léger, légèrement s’égarent et défont tout d’un coup, tout d’une pièce.

Ils trouveront la clef et cesseront de vivre, cette rencontre on l'effleure. Au tic tac de minuit ils s’arrêtent, velours chiffonné d’azur sombre, couleur dérisoire, opposée au ciel trop bas, pour marquer le risque, au ciel trop sombre, encadrée à la nuit, au ciel trop pâle, trop pâle est le jour, au tic tac de midi à minuit.

Enfants de la foudre, muets verres polis, tessons lucides, bateau noyé, fronts invisibles, ils scintillent, ombres piquées, sirènes dans le temps évaporées. En nuages ils imposent une borne à l'infini, voile d’étoiles, autrement illusion, sourde, close, apparue enfin, par quelle décision répandue, en évidence, pour peu qu'une pierre tombe.

Plume suspendue, écume, d’une cime fleurie au gouffre, une chute verse l'absence. Verres polis, clapotis pour attirer, l'acte est vide, ce mensonge est fondé, verres brisés dans ces parages.

A la vague, aussi loin, un lieu y réunit toute empreinte, écume tout regret, il y prononce chaque mot et met au pas, au pied, au pli, le cœur et l’âme, et fusionne au-delà.

Tout y arrive, tout part, tourne et chancelle, il a sur la table pris le jeu et l’oie et le pari tremblé.

Je jure et je noie et je crie et j’étrangle et je donne toujours et du bateau noyé et des rames perdues et du fil de fer autour du cadavre, je pense encore loin, je tourne au dehors. Mon intérêt est d’espace et de temps oublié et de bateau perdu, quand.

A lui signalé, selon telle pente, selon tel horizon, selon tel feu. Ce doit être le Septentrion froid et oublié, au pays de Borée éclatent des trompes qui sonnent, sonnent.

Tant d'énumération et une liste encore, sur la surface, en heurts successifs, le clapot, sidérant, les tics et les tacs.

Le compte, l’appel : des enfants dévorés, noyés, en veille, en doute, en rond, et avant d'arrêter, à quel point au dernier souffle, au dernier toc, au choc, au sacre, toute pensée émet un coup de dés.

21 Juillet 2012.

dimanche 22 septembre 2019

Retour, de peine.

Plus haut
dans l'escalier
je suis sur rien
le souffle court

au temps compté
il tremble sur le sol

défais arrache coupe
bien au dessous
une défaite annoncée
encore une éclosion

Maria Dolores Cano, 22 septembre 2019 à 09:33. 

ici, ici et .

Résonance, de peine.





Plus haut et loin, soutenu, l’air est vivant, il tourne et abolit. Il heurte et froisse un chiffon, du vin aigre, des cœurs troublés, il dépose et choque au fond le cœur arraisonné au tremblement, les yeux collés, la bouche ouverte, il ne finit rien et ferme. 
Dans l’escalier pour chaque marche une position, un pied qui souffre et la joie dévoyée, on entend et on peine.



1 commentaire: 

XYZen a dit…

Traits de poésie
Redessine l'univers
La vie en beauté 1 mars 2013 à 20:51.

De peine.

Plus haut et loin, soutenu, l’air est vivant, il tourne et abolit. Il heurte et froisse un chiffon, du vin aigre, des cœurs troublés, il dépose et choque au fond le cœur arraisonné au tremblement, les yeux collés, la bouche ouverte, il ne finit rien et ferme.

Dans l’escalier pour chaque marche une position, un pied qui souffre et la joie dévoyée, on entend et on peine.

Je suis sur le sentier et chaque membre claque sur chaque pierre nue, de tous les os, posé je cherche et me trouble, les yeux à l’horizon.

Sur rien, sur le chant défaillant, une feuille au lierre, un souffle de raison, il commence, il termine et ouvre une à une les portes et les lèvres.

Le souffle court, la vie brisée, le cœur en écheveau il rompt et demande : entends-tu la saison, déclares-tu la vie, effaces-tu le sel à tes paupières.

Au temps compté, au cœur rompu, il ferme les lèvres et les portes et tourne sur lui seul et commence, sans distance plus de permission, il est fendu et rentre.

Il tremble sur le sol, il cherche et rien ne trouve, ils sont éclaboussés et pleins, la boue à leurs chevilles, les enfants de l’été tournent aux fontaines, terrassent et brisent les bêtes, ils se traînent et arrachent les yeux.

Défais, arrache, coupe, meurs et reprends la litanie des fleurs au coeur brisé, des lettres infinies posées sous les décombres. Il te ronge, il te noie il te demande encore : où vivre, où penser, comment défendre la stupeur, comment entendre.

Bien au dessous de l’horizon et plus haut rien n’y est, loin ils se retirent, ils soufflent, tournent au sol, sur la vie, le cœur arraché, la ceinture croisée, ils sautent et défont les murs, chaque pierre en tombe, chaque vivant cherche un éclat, ils sont accrochés, ils traînent et se prolongent.

Une défaite annoncée, la vie s’en va, à l’ombre le plan est tracé, les yeux sont sur les tombes, ils tournent et arrachent. Au long pour la vie à éclore : oh envolez vous et sortez de l’ornière.

Encore, une éclosion et tous rient, saluent, pardonnent. Enfants de peine, nés déjà vieux et sales, traînés au sol et couchés, les mains crispées sur le mal, vous sombrez déjà.

21 Juillet 2012.

samedi 21 septembre 2019

Résonance, oh.

Devant le froid installé, devant la peur qui racle, au fond, je suis infiniment sans rien. Je chante avec les oiseaux, ils passent. Donne un peu d’air pour entendre la source, les joyaux au ciel, les efforts, les outils, la peine perdue, le sucre sous le ciel. 


Il retient sur ce fait, une espérance, une prise dans l’air, libre il se donne et ouvre un œil et l’autre. Attend, attend et respire, tout est dans l’espace, la mort, son pied. J’irai poussière en ton royaume, fleur et cailloux, du fil à l’âme et joie sans amertume. Devant le froid installé, devant la peur qui racle.
 



Il est au fond, je suis infiniment sans rien, et tout déploie la convenance, le regret, le rêve, le repos. Il est fini, il est fourbu, il foule un air pour patienter encore, pour convenir et croire. Il est en y pensant le sel et le refus, l’ardeur et la moisson. Où est ce bien, où est cette force, d’où est-il victime et que pèse une parole sur ce ciel bleu qui tranche. Il est venu et pose un regard, il est confus, il tourne et se dépose. 

A vide et sec et sans rien sur le fond, il racle. Oh, éveillez vous.
Avec Maria Dolores Cano ici, ici, ici , et .

Oh.

Devant le froid installé, devant la peur qui racle, au fond, je suis infiniment sans rien. Je chante avec les oiseaux, ils passent. Donne un peu d’air pour entendre la source, les joyaux au ciel, les efforts, les outils, la peine perdue, le sucre sous le ciel.

Il retient sur ce fait, une espérance, une prise dans l’air, libre il se donne et ouvre un œil et l’autre. Attend, attend et respire, tout est dans l’espace, la mort, son pied. J’irai poussière en ton royaume, fleur et cailloux, du fil à l’âme et joie sans amertume. Devant le froid installé, devant la peur qui racle.

Il est au fond, je suis infiniment sans rien, et tout déploie la convenance, le regret, le rêve, le repos. Il est fini, il est fourbu, il foule un air pour patienter encore, pour convenir et croire. Il est en y pensant le sel et le refus, l’ardeur et la moisson. Où est ce bien, où est cette force, d’où est-il victime et que pèse une parole sur ce ciel bleu qui tranche. Il est venu et pose un regard, il est confus, il tourne et se dépose.

A vide et sec et sans rien sur le fond, il racle. Oh, éveillez vous.

21 Juillet 2012.

vendredi 20 septembre 2019

Résonance, les pauvres morts.



Sur la défense, sur l’effort, sur, sur, frémissant et tendu, sur le point, sur la face, entend et vois, surtout approche et flaire. Il sent, il sent et serre, serre le cœur, au profit, au choix, à l’ambition, défais et oublie et pose tes yeux sur, sur le toit et toute chose. Ils sont à entendre, ils sont à venir. 

Ils suintent, sortent et inventent, un œil posé. Accueillons nous, écrivons sur la peau, au sol, le livre des vertus, il faut à chaque chose une phrase, une solution et je tire un mot plus un autre et je dis la vie en avance, le cœur au plus loin, il faut donner à entendre l’avenir.



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♥+♥ a dit…

D'une belle constance 18 février 2013 à 21:03.  



Tu domptes les affreux, tu dors à chaque ligne et tu soulignes une page après l’autre, tu cherches et trouves l’avenir dans une feuille, sur une ligne et chacun trouve une question et sa réponse, un grand bras étendu, un coffre ouvert sur l’avenir. 
Il avance et tourne et une fois encore la langue dans l’air du soir, dans l’air venu, dans l’imprécision de la lumière, elle descend et tu cherches encore à te dire, à faire dire : ils marcheront sur moi, dispersez mes cendres et foulez moi d’un pied, de deux, de dix, de cent et mille encore et mille en plus.




Ils fouleront mon corps et passés sur moi, ils iront et chargeront le sac, les bâtons, les pieds raclés, le poids trop fort, sur si peu de cendre, sur si peu de reste, je ne suis plus rien et moins encore cette ruine et moins encore un tout petit écheveau, trois fils de laine vieille et éventée. 
Entre les doigts ils claqueront leur poids sur ce pauvre corps, sur ce pauvre mort. Il a fini, il traine moins de bagages et plus rien, il dirait je fus exceptionnel et rien ne me sera reproché, ils sont un poids, un vrai poids sur si peu de cendre, sur cette cargaison sans densité, ils sont enfants au poids de plume, au poids de plomb. 



Ils tournent et pèsent dans ce petit chemin de violettes et de moutardes, fleurs jaunes, fleurs blanches, fleurs bleues et graines dures, trois feuilles descendent de l’hiver, trois feuilles pour passer l’année, sur le peu de cendre, sur la plume et sur le plomb, sur ce rien qui reste et qui se donne dans le souvenir, dans l’impatience.

Un toit fut déposé, le toit fut reconstruit et tous ont dit les branches poussent entre les pierres, le plomb a fondu, la plume a brûlé, les erreurs sont reconnues.

Ils se retrouvent et ils se bercent uns et  autres, tous se retrouvent dans ce petit chemin, dans la pente sous les arbres, entre les pierres gravées, entre les fleurs, les jaunes, les bleues et les blanches, et sous ce poids, les pauvres morts sont déposés.

Avec Maria Dolores Cano, ici, ici, ici, ici, ici, et .

Les pauvres morts.

Sur la défense, sur l’effort, sur, sur, frémissant et tendu, sur le point, sur la face, entend et vois, surtout approche et flaire. Il sent, il sent et serre, serre le cœur, au profit, au choix, à l’ambition, défais et oublie et pose tes yeux sur, sur le toit et toute chose. Ils sont à entendre, ils sont à venir.

Ils suintent, sortent et inventent, un œil posé. Accueillons nous, écrivons sur la peau, au sol, le livre des vertus, il faut à chaque chose une phrase, une solution et je tire un mot plus un autre et je dis la vie en avance, le cœur au plus loin, il faut donner à entendre l’avenir.

Les plus, les moins, les inventions, l’avenir sans aucun trouble, sans histoire, cœur heureux, sans histoire, tu offres au plus content un mot, un mot et encore, pour faire des paroles pour illuminer l’aventure, pour étendre au ciel compté, le souffle sûr, l’âme écartée, la vie sans rien, sans plus de signe et de cailloux.

Tu entres, tu sors, tu poursuis, tu chemines et tu inventes chaque jour une carte pour l’aventure, tu tords le pied, tu étreins l’âme et tu te ravis toi-même de tant de précision, de tant d’envie et d’ambition, tu tournes sur toi-même et tu comptes ton regard.

Tu domptes les affreux, tu dors à chaque ligne et tu soulignes une page après l’autre, tu cherches et trouves l’avenir dans une feuille, sur une ligne et chacun trouve une question et sa réponse, un grand bras étendu, un coffre ouvert sur l’avenir.

Il avance et tourne et une fois encore la langue dans l’air du soir, dans l’air venu, dans l’imprécision de la lumière, elle descend et tu cherches encore à te dire, à faire dire : ils marcheront sur moi, dispersez mes cendres et foulez moi d’un pied, de deux, de dix, de cent et mille encore et mille en plus.

Ils fouleront mon corps et passés sur moi, ils iront et chargeront le sac, les bâtons, les pieds raclés, le poids trop fort, sur si peu de cendre, sur si peu de reste, je ne suis plus rien et moins encore cette ruine et moins encore un tout petit écheveau, trois fils de laine vieille et éventée.

Entre les doigts ils claqueront leur poids sur ce pauvre corps, sur ce pauvre mort. Il a fini, il traîne moins de bagages et plus rien, il dirait je fus exceptionnel et rien ne me sera reproché, ils sont un poids, un vrai poids sur si peu de cendre, sur cette cargaison sans densité, ils sont enfants au poids de plume, au poids de plomb.

Ils tournent et pèsent dans ce petit chemin de violettes et de moutardes, fleurs jaunes, fleurs blanches, fleurs bleues et graines dures, trois feuilles descendent de l’hiver, trois feuilles pour passer l’année, sur le peu de cendre, sur la plume et sur le plomb, sur ce rien qui reste et qui se donne dans le souvenir, dans l’impatience.

Un toit fut déposé, le toit fut reconstruit et tous ont dit les branches poussent entre les pierres, le plomb a fondu, la plume a brûlé, les erreurs sont reconnues.

Ils se retrouvent et ils se bercent uns et autres, tous se retrouvent dans ce petit chemin, dans la pente sous les arbres, entre les pierres gravées, entre les fleurs, les jaunes, les bleues et les blanches, et sous ce poids, les pauvres morts sont déposés.

20 Juillet 2012.

jeudi 19 septembre 2019

Résonance, il couvre.




Il faut marcher, serrer la route, ouvrir les yeux, défendre le cœur, voir et éclairer. Laissons les morts rejoindre les morts, leur route est dure et il faut partir. Un geste, il est à s’y mettre et puis d’un geste il couvre la vie, il défait et évite. Il n’y a pas de pays, il n’y a pas d’horizon. 
La vie est bousculée, l’écho tremble toujours, il pille et dénonce, le paysage meurt, les sauvages tranchent sur le ciel noir la vie écartelée. Il empile, serré sur la route un ciel noir agrandi, une infortune. Sur l’été, les bateaux passent le cœur ouvert, les planches au ciel, la vie recommencée.
 



L’horizon avalé, les cœurs défaits, sans contentement il cherche, une voute en ouverture, la voix tremble bien, et trop, sûrement il affronte le temps. Il roule un caillou, une fleur écrasée, un temps trop fort éreinte et consume, il entend les chevaux et vit bien, ailleurs dans un monde sans outils, sans machines.


Un œil, un autre, des yeux pour voir si simplement, sans rien dire, je vois, j’ai vu et le sauvage m’a envahi, je suis arqué, je suis à l’aplomb de la planche, tout tomberait dans ce gouffre de cris et de stupeurs. Cette voix tremble trop, ce corps est bien difforme, il tire sur le haut, il écrase. 





Là-bas, il est perdu et noyé, un paysage inventé, incertain, sans âme. Sur les planches, sur le front, il se décompose, il a écrasé le bas, il voit et il attend, le bas est bien loin, le gouffre immense, il cherche et ne voit rien, deux arcs pour soutenir la face, les marques sombres au bas, au bas.






A la source on commence, les eaux inventées sur le cœur et la joie, il faut bien rire, et il le faut avec application, sortir une pierre brute, sortir du gouffre immense, sortir de l’ombre pour contempler le jour, pour donner un avenir à la gloire, il chante haut, bien trop et les marques sombres sont écrasées.





Un avenir, une pensée, une espérance, les sauvages ont conquis et le monde s’étire. Une explosion, et un rire, il faut entendre, entendre et je suis sur cette planche bien au dessus de la source ancienne, un vallon charmant, des nymphes confuses, il en échappe et revient et tourne sur lui seul.



Il entend la source et les chevaux et les guerriers terribles, ils chantent en cascade, ils serrent leurs lanières, la liberté, la liberté. Sur une planche les yeux cachés, le cœur perdu, ils se déroulent et commencent, les noirs, les guerriers trouvent et avancent, le cœur est perdu, le pays est en sang.
 
Ils chantent au pays, les pieds posés sur l’herbe sèche, le cœur perdu. Il y entre un clair de lune sans raison, la lune, un coup tranchant, ils sonnent. Je suis perdu, je suis arqué sur l’ombre trouble. Il est passé le bateleur sur une planche, les yeux, le cœur : cachés, perdus. Les jours n’y sont plus.

Avec Maria Dolores Cano, ici et .