dimanche 22 septembre 2019

De peine.

Plus haut et loin, soutenu, l’air est vivant, il tourne et abolit. Il heurte et froisse un chiffon, du vin aigre, des cœurs troublés, il dépose et choque au fond le cœur arraisonné au tremblement, les yeux collés, la bouche ouverte, il ne finit rien et ferme.

Dans l’escalier pour chaque marche une position, un pied qui souffre et la joie dévoyée, on entend et on peine.

Je suis sur le sentier et chaque membre claque sur chaque pierre nue, de tous les os, posé je cherche et me trouble, les yeux à l’horizon.

Sur rien, sur le chant défaillant, une feuille au lierre, un souffle de raison, il commence, il termine et ouvre une à une les portes et les lèvres.

Le souffle court, la vie brisée, le cœur en écheveau il rompt et demande : entends-tu la saison, déclares-tu la vie, effaces-tu le sel à tes paupières.

Au temps compté, au cœur rompu, il ferme les lèvres et les portes et tourne sur lui seul et commence, sans distance plus de permission, il est fendu et rentre.

Il tremble sur le sol, il cherche et rien ne trouve, ils sont éclaboussés et pleins, la boue à leurs chevilles, les enfants de l’été tournent aux fontaines, terrassent et brisent les bêtes, ils se traînent et arrachent les yeux.

Défais, arrache, coupe, meurs et reprends la litanie des fleurs au coeur brisé, des lettres infinies posées sous les décombres. Il te ronge, il te noie il te demande encore : où vivre, où penser, comment défendre la stupeur, comment entendre.

Bien au dessous de l’horizon et plus haut rien n’y est, loin ils se retirent, ils soufflent, tournent au sol, sur la vie, le cœur arraché, la ceinture croisée, ils sautent et défont les murs, chaque pierre en tombe, chaque vivant cherche un éclat, ils sont accrochés, ils traînent et se prolongent.

Une défaite annoncée, la vie s’en va, à l’ombre le plan est tracé, les yeux sont sur les tombes, ils tournent et arrachent. Au long pour la vie à éclore : oh envolez vous et sortez de l’ornière.

Encore, une éclosion et tous rient, saluent, pardonnent. Enfants de peine, nés déjà vieux et sales, traînés au sol et couchés, les mains crispées sur le mal, vous sombrez déjà.

21 Juillet 2012.

1 commentaire:

  1. Plus haut
    dans l'escalier
    je suis sur rien
    le souffle court

    au temps compté
    il tremble sur le sol

    défais arrache coupe
    bien au dessous
    une défaite annoncée
    encore une éclosion

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