vendredi 20 septembre 2019

Les pauvres morts.

Sur la défense, sur l’effort, sur, sur, frémissant et tendu, sur le point, sur la face, entend et vois, surtout approche et flaire. Il sent, il sent et serre, serre le cœur, au profit, au choix, à l’ambition, défais et oublie et pose tes yeux sur, sur le toit et toute chose. Ils sont à entendre, ils sont à venir.

Ils suintent, sortent et inventent, un œil posé. Accueillons nous, écrivons sur la peau, au sol, le livre des vertus, il faut à chaque chose une phrase, une solution et je tire un mot plus un autre et je dis la vie en avance, le cœur au plus loin, il faut donner à entendre l’avenir.

Les plus, les moins, les inventions, l’avenir sans aucun trouble, sans histoire, cœur heureux, sans histoire, tu offres au plus content un mot, un mot et encore, pour faire des paroles pour illuminer l’aventure, pour étendre au ciel compté, le souffle sûr, l’âme écartée, la vie sans rien, sans plus de signe et de cailloux.

Tu entres, tu sors, tu poursuis, tu chemines et tu inventes chaque jour une carte pour l’aventure, tu tords le pied, tu étreins l’âme et tu te ravis toi-même de tant de précision, de tant d’envie et d’ambition, tu tournes sur toi-même et tu comptes ton regard.

Tu domptes les affreux, tu dors à chaque ligne et tu soulignes une page après l’autre, tu cherches et trouves l’avenir dans une feuille, sur une ligne et chacun trouve une question et sa réponse, un grand bras étendu, un coffre ouvert sur l’avenir.

Il avance et tourne et une fois encore la langue dans l’air du soir, dans l’air venu, dans l’imprécision de la lumière, elle descend et tu cherches encore à te dire, à faire dire : ils marcheront sur moi, dispersez mes cendres et foulez moi d’un pied, de deux, de dix, de cent et mille encore et mille en plus.

Ils fouleront mon corps et passés sur moi, ils iront et chargeront le sac, les bâtons, les pieds raclés, le poids trop fort, sur si peu de cendre, sur si peu de reste, je ne suis plus rien et moins encore cette ruine et moins encore un tout petit écheveau, trois fils de laine vieille et éventée.

Entre les doigts ils claqueront leur poids sur ce pauvre corps, sur ce pauvre mort. Il a fini, il traîne moins de bagages et plus rien, il dirait je fus exceptionnel et rien ne me sera reproché, ils sont un poids, un vrai poids sur si peu de cendre, sur cette cargaison sans densité, ils sont enfants au poids de plume, au poids de plomb.

Ils tournent et pèsent dans ce petit chemin de violettes et de moutardes, fleurs jaunes, fleurs blanches, fleurs bleues et graines dures, trois feuilles descendent de l’hiver, trois feuilles pour passer l’année, sur le peu de cendre, sur la plume et sur le plomb, sur ce rien qui reste et qui se donne dans le souvenir, dans l’impatience.

Un toit fut déposé, le toit fut reconstruit et tous ont dit les branches poussent entre les pierres, le plomb a fondu, la plume a brûlé, les erreurs sont reconnues.

Ils se retrouvent et ils se bercent uns et autres, tous se retrouvent dans ce petit chemin, dans la pente sous les arbres, entre les pierres gravées, entre les fleurs, les jaunes, les bleues et les blanches, et sous ce poids, les pauvres morts sont déposés.

20 Juillet 2012.

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