jeudi 26 septembre 2019

L’inutile.



Après les colères inutiles, dire tout qui commence tout, en faire un chemin du rien au rien, du tout au tout, de l’avant à l’arrière, main au scrupule. Descendu il est au fond, contre le pied et puis petit il rentre sous la peau et tout en un il se contient. L’histoire efface les visages, résout toutes les peurs.

Il y est plus et il y est, en rien tout se traite, il est en rencontre : une fois, une fois encore et plus en plus. Il est au bord de son chemin et il sent sur la tête le poids du temps, quand de rien, rien n’est sorti, quand tout un temps fut inutile, sans passion, sans raison.

Du bord du sentier, rien ne sort, rien ne sort, il est évident, il est posé et il regarde et rien ne voit, il est perclus, il demande : où vont toutes choses. Il est brisure de vent et peur sur la rive, le temps est suspendu, un mot pour un autre, il se réserve, il ne contemple plus, ni foi, ni rumeurs, ni oiseaux : ils sont perdus, au loin, ils sont sur le sentier.

Il ne prend plus, sur la route il est perdu et arrêté au remord, à la soumission, sur le fond à combler, y jeter une pierre après l’autre. On ne grave rien, on remplit, on bouche, on se trompe de vérité, le cœur est désolé, la vie est suspendue, il se referme et se noierait, il se dirait : allons encore.

Du début qu’a-t-il à dire, du premier mot, du premier signe, de la première vérité, toujours avant, une autre est là, il se cherche, il se compose et tourne seul autour de rien. Il y avait rien, il y a, il se cherche et se domine : je suis la source et le repos, je suis l’estuaire et la première goutte, goutte du haut je viens du haut et je chute, tout commence et tout chute et tout arrive aux mêmes pieds.

La chaleur, le froid tout peut descendre encore et remonter, un début, une fin, mais un début avant le début et une fin après, il se tient, il se perd. Il est signature au fond du livre, il se bouscule et il échappe : la vérité toujours, plus un toujours, moins un et un pas, un pas en avant, et après, si l’on se pose, un en arrière, un encore, tout est annulé, tout est encore composé et relancé, la vie plus un jour, moins un jour, un plan, un plan et avant le plan une force, encore une évidence.

Tout sort de tout et tout au tout et rien au rien, comme un rêve, comme un rêve et je limite ma limite et je cherche enfant perdu, perdu et il nage au loin, au loin. Après l’inutile dire tout qui commence tout.

28 Juillet 2012.

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