jeudi 12 septembre 2019

Il y a, il faut.

Entendre le vent souffler, il souffle la peur immense, l’équipage d’un prince, le cœur levé, la mine simple, il entame au ciel le pan de la journée, il débusque, il le croit, il combat, il inonde, il se cache.

Il défend le trou d’eau, la mare noire, le cran levé, l’arme en main, le rire tendu, la mémoire en avance, il se détourne, il combat, il combat, il pousse encore plus son avantage.

Informe, perdu dans l’air, tiré d’eau sur le devant, sur le côté, le regard trouble, il peine et pour agir, il faut, il faut tenir, qui donc ne veut pas de il faut, impératif et tordant.

Il se tient, il enlace, il ordonne, le ton est là, la vie menace, il faut tenir ou périr, il faut aboutir et poser au bout la corde, le nœud, le cable, le filin.

Il tisse au loin, il arrache un par un, les fils de la bataille, temps perdu, temps rendu, le tout est ordinaire et il tire un fil, un fil du beau temps qui changera, il file et recommence, un fil, un fil, une saison après l’autre, un temps tendu et détendu, une raison ignorée et revenue.

Il reconnaît, il avance, il invente la pierre posée sur l’autre, le temps tenu si près, si près, l’orient bien en avant, devant.

A l’orient les perclus, les souffrants, eux avancent et recommencent, sur le terrain, sur le devant, l’injure au front, un crachat perdu, une idée après l’autre.

Des massacres, des corps tendus, des flots d’air et des paroles, des paroles, au début, une parole, une seule, un rêve détourné, une peur suspendue, la vie dans l’horizon, le bleu de l’air.

Il tourne, il tourne dans un creux de main et de cœur, un murmure jusqu’au frisson, la vie tendue, détendue, le cœur y pense, le cœur pense, du temps au temps, du rien au plus lointain.

Il y a une parole lente, d’un début, il en ignore, il en ignore le ciel tendu, le cœur gonflé, ému, une émotion simple, il grandit, il est posé.

Pour souffler, pour imposer, pour ordonner, je détruis, je menace, je décompose et j’organise, il est il, il est temps, il est tien, il se veut, il enlace, il dépose au sol armes et sacs pleins.

Il défait d’un bout de doigt les armes et les lois, il se pose, il se pose, rendu devant, défait, sur le chemin il part, il envisage et face à face, il y pense.

Au loin le vent souffle, la raison est posée, le ciel partage, cette vie dérange.

Partagés, dérangés, le ciel, l’air, les paroles, la vie.

05 Mars 2012.

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