samedi 30 juin 2018

Sous le voile ...

Sous le voile entrouvert ils rentrent et se confortent et remettent un peu de vie dans la grotte trop chaude et rampent sous la table et défont et commencent une prière et recommencent et repartent et reviennent, finissent et recommencent. Il faut remonter la pente, baisser le col de la chemise et fermer la ceinture et reprendre l’éclair et sillonner la lune et serrer et reprendre la vie à son commencement et rendre et brûler une étendue de joie, pour enfoncer des clous tordus dans le pied d’un fétiche d’Espagne, une statue de Blaise le panseur couverte de rubans et de traces de sang.

Il agite sur des murs délavés les ombres des saints du calendrier, il fait un geste, une invocation, un rite désolé et perdu dans le temps que la matière absorbe, il est un peu jaloux. Il est ignorantin et de petite mémoire et poursuit du regard des ombres envolées et tournées sur le devant et finissant au col et montant sur la manche, un univers entier sur une simple chemise. Les buveurs de rire avalent et prennent pour eux ce qui les déshonore.

L’ombre et le froid installent ce vallon, y passent des naïades et des faunes surpris par la volupté, dans l’oubli du salut, dans le refus du dire, dans la perte des dieux et dans l’absence de sources. Il faut ici un geste large pour organiser des effets de tendresse et des élans de joie, des aveux pour la paix et le refus du pire, pour dire et convoquer l’éternité souvent, et rendre l’âme pure et propre et sortir des blasphèmes. Il y a dans l’air un manque de raison qui éloigne le sens et remplit de pardon les émois, les avances et le geste des purs. Ils lancent aux coins du monde un appel, seulement dire : « ici un homme meurt, ici un homme naît et voici pour toujours le titre de sa gloire, il sera à jamais celui qui porte sur le dos une histoire trop lourde ».

Ils lui rendent un hommage plein d’hésitations. On oubliera de dire ce nom nouveau qui remonte la pente et fait le chemin des chevaux vers les vaches saignées. Ce nom vient de la mer et l’esprit est sur l’eau, les hommes du sel sortent leur vie du sac. Les purs disent et dansent sur l’eau claire et rêvent dans le vent, ces hommes sont comblés et parlent des usages et font des paris fous sur le poids des paroles, sur le prix d’un miracle et sur la clarté qui unit deux tapis, ils couvrent un pan de terre et un voile de ciel et recommencent les mains tendues entre deux heures, le temps est maintenu il montre sur la peau le clair sourire et la chance de naître prés du ciel, les yeux vers le haut. La confiance est maintenue, la parole ouvre les mains et chasse le souffle des bêtes, la confiance frémit sur le pont ouvert des âmes pures. Le froid a recouvert chacun d’un pli d’espérance et les berce dans les fils de la vie, les guetteurs sur le toit du monde sont en attente et chacun chante sa chanson il faut croire et rêver, les chants et les prières remplissent les oreilles et font danser le cœur. Le rêve est en marche et descend sous les arbres, les hommes sages vont parler et libérer les corps d’un poids d’inquiétude.

19 Juillet 2006.

vendredi 29 juin 2018

Les larmes au ciel partent.

La saison va finir, le vent claque le calme et souffle sur la tête. Au retour du ciel bleu, le corps est assuré et danse dans le temps. Les illusions endorment les enfants, ils commentent une aventure, une escalade vers la joie. Les oiseaux tombent dans le lac, frissonnent et mangent du vide, des abeilles, des soupirs, du jade, sous la table, dans le creux du jour, dans le creux de la main, dans la planche tombée. Ils sont une vérité courbe. L’horizon fuit au loin, les oiseaux arrachent à la vie des sanglots longs et parfaits qu’ils chantent, endormant le silence, dans le seul présent. L’avenir est une marche et déplace le temps et les distances. Il faut récolter, et éviter la peur, le froid viendra dans l’île en face des montagnes, sous le pas des agneaux qui paissent et remâchent en rêvant d’un œil tendre aux gelées de l’hiver, aux neiges éternelles.

Les larmes au ciel partent et commencent un pèlerinage, les sources sont lointaines et les chasseurs abondent. Ils se confient aux mousses des fontaines et respirent avec peine. La montée est terrible, le silence noie les effrontés qui parlent de l’audace, qui parlent du retour, qui parlent et enlacent un bâton de raison, ce sceptre est lourd et dirige la cadence, les monts sont assombris de toutes ces folies, les grimpeurs, grimpent aux arbres, aux rochers : Eurydice n’est plus, tous le savent et y pensent. Au détour du chemin on voit l’enfer se fendre et décomposer l’ordre du soleil. Les rêveurs, les marcheurs, les dormeurs et les attardés voient fuir dans l’air un voile de dentelle, elle est partie et reste son seul nom. Les animaux pleurent, dans les vallons les cornes s’entrechoquent et raclent de la pierre et jouent aux étincelles. La vie est toujours dure. Si la bergère est loin qu’autre chose la change, qu’autre chose la soit et finisse l’ouvrage, ils sont encore à soigner les agneaux du troupeau. Eurydice n’est plus et je respire encore, où sont les vagabonds qui nettoient l’herbe et dépouillent les rochers. Une princesse est partie sur la rive et chante dans le vent et court sur les rocher et remonte les arbres du fond des ruisseaux et couvre d’un regard le petit jardin clos. Ils se remettent avec peine du soir et du secret qui file entre leurs doigts et tournent en tremblant et foncent dans le tas et brûlent d’une ardeur de fer et de malaise. Les enfants sont assis et donnent sur la pierre des coups et cisaillent le vent, ils vont construire encore un temple pour leurs dieux, une auberge pour les voyageurs fourbus pesant un poids de ciel et de chaleur. Le bleu n’est plus léger, l’azur est en guerre, les anges vont tomber et couler dans le noir et les dormeurs s’endorment. Le plein du jour est là et les esprits s’animent, la conclusion est proche et prochain le réveil.

19 Juillet 2006

jeudi 28 juin 2018

Ces mains sont aimantes.

Ils rompent avec la lumière et marchent sur les cailloux. La surprise est entière, commence le nouveau et l’incomparable, ils frottent sur la peau et forcent, ils sont encore à rompre et rouler sous le doigt. Un souffle d’air éteint les traces et les envies, ils se commandent et se posent en rires frais et neufs, en figure de proue sur un navire, vers le port, couvert de pluie et de limons. Le vent glisse sur l’eau et frise l’inquiétude, les aigres doux sont lents et posent sur le sol, le pied, la main. Le cœur tendu, ils sortent peu et recommandent des âmes au diable, en prières pour une passion en toute éternité. Le parfum mélange du dur et des fleurs sous la lune, du bien qu’on avale, de la galanterie ; pour effrayer les anges et fournir dans un cri un poids de vérité. Des hommes, des marins chantent dans les bois si proches de la mer, fuiront ils, seront-ils prompts aux embuscades, aux combats de légende, au tire fort, à la volonté. Il faut sourire et ouvrir le flacon de ces délices. L’envol d’une soudaine liberté enchante la vie et délasse les anges. Il fait nuit pour l’heure ils sont unis et lient en une phrase un avenir sans désir que le mélange, la forfanterie et le remous, toujours. Ils absorbent et disent les versets et rendent une espérance à la beauté. Ils rompent des cailloux et sans espace, sans rien sur terre qu’un mouchoir pour le nez, une petite poire et un chapeau pour écarter la peur, ils rompent la souffrance. Ils se sont bien tenus et chantent sur terre et disent tout bas la vérité dans leurs cœurs d’enfants trompés, leurs cœurs de brigands, leurs cœurs de sauvages, leurs cœurs de chiens dans un panier, ils se croisent en haut. Ils enfoncent des clous et jurent se pendre au bout flottant sur le mat de la vie. Il faut rendre des lueurs à la croisée. Ils se perdent et pleurent, ils se renouvellent en fleurs de liberté. La parure et l’argent, la liberté, la toilette des morts, les poings dans les poches, ils contemplent le ciel et disent, il fait beau et le soleil se couchera ce soir.

A la nuit, à cette heure, les mains s’envolent pleines de miel et de victoires. La confiance en l’éternité, l’illusion, font pièce au mal et à l’abandon. Ils raclent le sol et tirent un éclat de velours, une fleur de satin, des franges d’or tressé et des voiles de gaze. Quel étrange ménage et quelle beauté. Les histoires sont lues et données à comprendre, à faire de la vie, et lancer, entre le clair et l’obscur, les sacs de malice des rêveurs. Il faut labourer et tourner la place sur la place, il restera un zeste de chaleur, un écho de soleil, une place où tendre le filet pour attraper la vie et donner un sens aux mots en chapelets tordus et froissés. Ces mains sont aimantes et tordent les grains durs sous les doigts effilés.

18 Juillet 2006.

mercredi 27 juin 2018

Ils arrosent, ici ils posent l’eau sur les cailloux.


Ils arrosent, ici ils posent l’eau sur les cailloux et attendent, un brouillard, une colonne fume sur la terre, les esprits sont saisis et chauffent sous le poil, l’irritation et l’angoisse volent en tournant vers plus haut, bien plus haut, où le cœur se mêle et respire sur lui-même. Le désir file sur la place et garnit le regard, la volonté, les jeux, les rires et les regrets aussi. Ils dérapent et chantent le temps des lilas, le temps des roses. L’amour est passé, partout en toute chose et a frappé à chaque porte. Le courant en dessous, l’air monte de la cheville à la hanche, il est partout et se faufile et s’insinue, la fraîcheur touche la poitrine, l’aube est atteinte. Le vainqueur est absent, il faut chanter où la poitrine gonfle et frémit sous le doigt mouillé de plaisir et d’espérance. Ils sont deux et raclent le fond de l’âme, pénètrent la distance et gomment les aspérités, ils se faufilent et glissent de la cheville au flanc, collés par la hanche et retenus par la main. Ils pénètrent d’un regard et donnent de la graine, un brin de rien et de muguet. L’été est là et caracole, le muguet, les lilas sont fanés, les roses sont en regrets et cette cérémonie est enclose au jardin. La confiance est une porte fermée, double tour de clés sur les rumeurs. Les parfums tendent la caresse, les chansons approchent, les guerriers partent.

Sans raison, dire et forcer la soif, sans comprendre, pourquoi ici et maintenant, faut-il refaire et construire et après abandonner ?

Dans l’eau, des moments rares sous les branches et des oiseaux. Les oiseaux, sous le voile, une source de gravité. Les questions viennent après l’explosion, sans regrets. Dans l’eau, sous les branches, les guêpes s’accommodent et plongent, l’éclat brise les yeux et force le passage. La forme donne de la joie et du souci. L’air du loin, frissonne sur le dos, glisse sur l’épaule et son grain et racle la peau et coiffe le front d’une ombre, d’un effort, d’un secret, d’une force et d’une raison. Les insectes tournent et plongent dans l’eau et sur la tête, sans façon, sans rien, retournent sur l’eau et donnent un tour à la chance, viennent et partent et gonflent sur le bord de l’eau. Les murmures sont témoins de la cérémonie, de l’eau coule sur la pierre et frissonne entre les doigts et reste dans le creux, reste dans la pente et cercle les anneaux. Les voix graves tournent sur la route, leurs fers sont entrés et pointent un œil sur le combat. Ils sont encore dans le bain, dans la force, dans la dépendance, à dormir dans les bras et veiller la nuit sur une route de fleurs et cercles. Le temps, les blessures, les regrets, ils avancent et tournent. L’aventure, la guerre, proches, ils ont envie d’émotions et de drames, le massacre est programmé. La vie poursuit ses rites et ses jours et commande et ordonne, ils gardent et enchantent et proposent dans le malheur, une raison de vivre libre. Ils arrosent et posent l’eau sur les cailloux.

17 Juillet 2006.

mardi 26 juin 2018

A distance les cloches résonnent.

Apprendre et regarder, faire le chemin, la longue étape, rougir sous le feu et blêmir sous l’insulte, le combat avance et soulève les ramures. Sous les arbres ils sont cachés et déplacent sans bruit des étincelles. Un poing sur les cailloux enfonce sur le fil une bordée de jaloux. Les yeux saisissent la distance, le cœur pleure sans façon, sans gloire, sans repos les marcheurs prennent en mains leur fardeau, ils traînent des rêves de bravoure.

Le sort est lancé sur la piste, la trace des erreurs est visible au contour, une espérance s’envole avec un remord tendu d’herbes sauvages, de soleil, de rameaux sombres et d’escapades. Ils se heurtent et recommencent et tirent fort sous les cailloux, les pierre volent, les larmes pleurent, les fantassins jouent la lutte du chardon et de l’âne, du sentier et du pied fracassé. La vertu est fanée, l’émoi et les ritournelles fabriquent des condamnés au loin.

A distance les cloches résonnent. Le mensonge moque la certitude, le retour nouent les éventrés, à la fin les entravés sont sur le dos. L’orage tombe sur terre et rien ne finit, cette lave coule, coule et boit du tonnerre, l’archet bondit, bondit sur la peau nue. L’averse à peine est consommée, la verdure épanouie est fauchée dans un tremblement, tombé d’une falaise, un serpent court et meurt debout, courent les chiens sur le sable.

Les amants nus sur le tapis, il tombe, tombe cet orage, l’eau en goutte et goutte froide, goutte de fer et l’hiver rêvé et la nuit noire, la peur est sur l’établi. Les enfants imposent de jeter trois cailloux en haut et chanter fort pour la bataille, tombe plus loin le carnage, se repose l’oubli. La peur est là, rien ne change, ils osent la guerre jolie, les émotions en promenade, des images, l’acte, la tragédie, le ciel est noir, la pluie est tombée.

Rougir sous le feu, blêmir sous l’insulte, ils ne tendent plus la joue, l’épreuve est un fardeau, ils dansent dans les regards noyés, l’émoi sort sur l’eau et commence sans se croiser une bagarre de chiens, de ladres, de tendres et de papillons, la vérité tend encore sous les nuages, ils sifflent sur le toit perché et jaloux. Qui commande ici, qui commence une fois encore le chagrin et reforge pour la bataille, les insultes, les coups et les refus.

Ils disent non et non encore et rien n’est supporté, les hommes tombent, les pierres roulent, les chansons dansent toujours, ils se rapprochent en cordon serré, le hasard en promenade tombe sur les bras chargés de grain, de paille et de coups, le meurtre est aisé. Le silence, la mer, le calme, le repos, les doigts dans le sable, les peuples sont aux drapeaux. La plage abandonne, le temps y passe, les doigts grattent, grattent le sable, le plaisir.

Les rubans collent aux épaules, la vérité est dans l’oubli, ils aiment le carnage, les morts trop jeunes et par milliers, l’espoir mort, la guerre bien jolie. Les cailloux volent, le malheur traîne.

17 Juillet 2006.

lundi 25 juin 2018

Encore l’air du jour enflamme.

Les yeux perdus, le cœur bat loin dans le cou, sous la croix et les mains, parfois un souffle caresse les genoux, la différence est sensible. Les chansons disent la fin, le mal est descendu. Les enfants émus dansent sur les toits.

Ces enfants disent, le grenier est plein, les échelles sonnent en cloches. La tuile est lancée, de haut, de rien, de suite, et ils disent et refont et tremblent et ignorent, un tour de loin, un partage, un jour en avance et rien sinon la volonté et défendent leur nom. La fuite, l’épouvante et le flou, les adieux, la vie et le sourire innocent de beaux effarouchés, sifflent sur le toit et lancent au vide leur présence, la foi est inversée et la pensée est lente. Il faut descendre, il faut défendre une espérance nouvelle, la mémoire est un seuil, une marche à franchir en cadence. Les enfants sont armés et dressent le fanion.

En attente de langueurs et de moiteurs sombres, le calme démâte les barques, la chair est affaiblie et les avances dures, le combat est entier. La liberté est froide et rigoureusement se tend d’une branche à l’autre. Le jardin est plein de contrastes, les échos sont trompeurs et clos l’espace, la mélancolie règne et fend la foule des froissés, des perdus, des pleins de rage et de vengeance. Il faut un nom à tout et à la vanité, aux gloires posées, aux défis levés. La vérité est molle, la tromperie a du charme, un rang de plus, un rang de plus et les voiles seront entassées. Le mensonge, la chaleur et la fausse liberté trouvent des esclaves sans bâtons, sans calices, sans toit. Ces enfants émus disent et contemplent le grain, de la vie et de la mort, qui passe, une entière liberté et une escalade de victoires en victoires, une saison d’enfer, un goût de vanité, une lancée de pain sur l’eau et attendent, tout reviendra sûrement et frémira. De larmes en conquêtes et de tout en rien et en oubli, la sueur glisse sous le cou et désarme la gloire, les croix sont abattues et dorment près du lit. Encore l’air du jour enflamme.

16 Juillet 2006.

dimanche 24 juin 2018

Il faut pour ...

Il faut pour attendre la nuit des doigts croisés et de la constance.

Dans le silence et dans la fièvre, roi seul dans ce jardin, je chante et j’épuise ce qui reste de vertu, de candeur et de joie. Sur un rocher dans l’air sautant, je vole un refrain aux oiseaux de passage, un cliquetis de plumes sur un dernier rayon.

Je décroise les doigts.

15 Juillet 2006.

samedi 23 juin 2018

Les ombres portées haut, l’âme en vacance.

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Une ganse de soie tourne et reprend la devise, les bêtes sont chargées du poids de la conquête, les erreurs sont connues et finies. Il faut veiller sur place et franchir les distances, il chante pour lui-même et défait son ruban, les chagrins sont inscrits sur les tables, attendent ceux qui lisent et commentent. Ses lèvre en tremblant chantent les heures passantes dans le jour chargé de chaleur et de raisons. Les trompes sonnent sur la tête du héros la gloire à conquérir, il se connaît lui-même et répand sa légende, les ardeurs le trempent et les images déforment ses yeux troubles. Une bannière au vent, un signe dans l’air, convoque l’horizon. Les arbres inclinent sur la table les feuilles et les nids, les oiseaux partent au ciel trouver la fortune d’un air frais et d’un souffle inépuisable. Les ombres portées haut, l’âme en vacance, foulée au pied, les vieux ont scellés des alliances. Les jeunes du jour ne sont pas hauts dans le partage. L’eau coule sur le dos et franchit les barrières, le dos frissonne et roule d’aise sous les ongles, la fraîcheur inscrit des noms sur les branches et roule dans le flot, il faut passer ici et rendre une larme et un chant pour la joie.

Les ongles frottent au dos le corps plongé dans l’ombre, fourbu et ensablé et cerné de rayons. Des abeilles entament la gloire et forent dans le bois un chemin vers la vie, vers la mort, l’avenir ou le centre, le confort et l’oubli.
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Le chant a commencé sur un fétiche, de l’os, de la corne, de la peau, du secret, sur un œil perdu, il a glissé vers l’ombre où les amants s’enlacent, les pieds dans l’eau, la tête au soleil pour ravager leurs flans et dévorer leurs âmes. Du sortilège à l’amour pur il y a un œil simple qui bat clair et un esprit qui pense aux efforts sous le chaud dans la vérité, au monde de pendus, au monde de géants, au monde d’espérance et de combats à mort. Les bêtes courent, passent et repassent, le long regard perdu, du vide à la splendeur, dans la légèreté. Le sable vole sous le vent et pleure dans les yeux des petits enfants. Les rires sont tordus, les arbres pleurent des insectes en tête des petits. Le sable accroche en l’air des souvenirs de joie et des horreurs perdues, la mémoire se lève et frotte. Les yeux piquent et pleurent sous les arbres, les souvenirs cabrent dans le jour et peinent les enfants, les héros sont fourbus, bien loin de leurs exploits.

Dans l’eau les heureux se contemplent et taisent à jamais le secret des cœurs purs. Un souffle de lumière est passé dans l’ombre sous les arbres, un ange a nommé un oiseau.

14 Juillet 2006.

vendredi 22 juin 2018

Il a neigé un jour.

Et peut être avance-t-il à travers les champs. Le tailleur a besoin de surveillance. Il y a un avant et un après, un champ est couvert de blocs. Le tailleur a besoin de surveillance, la nuit les taureaux pleurent et soufflent sur les boîtes pour les lettres. Et pour revoir la route sous les arbres et suivre les illusions dorées, les pâmoisons sur neige et les habits froissés, a-t-il vraiment peur du noir et de l’absence est-il toujours plus haut que la raison et plus suivi du nord et couvert de voiles et de silence et répandu au sol, poids de chair et d’amertume.

Il est à surveiller et à rendre entre les sillons les blés fauchés et les rouleaux sur le côté, la fenaison fut calme et le blond dans le soir étire son drapeau. La route est noire et chaude et de la neige pourtant y fondit un beau jour. Un souffle de sueur, une raison s’envole et la branche est tordue et les troncs éclatés. La lumière effleure l’ombre entre le cœur ému et les yeux embrouillés et tendus de soleil et pétris de rancune contre le sort et la réalité. Les arbres ploient et tombent de fruits murs et les herbes trop vertes sont inutiles aux troupeaux.

Ils ne passent plus sur ces champs sans espoirs, la terre va mourir sous les combats d’empires en sommeil et en cordes de feu. Les champs bien jaunes succombent avant l’orage, avant l’éclat du ciel bleu, avant les nuages blancs, il faut encore faire une offrande et donner aux tailleurs une obole pour voir et commenter sans risques, le travail à venir, à rendre et à tenir, la surveillance est posée sur les plus hautes branches et chasse les pierres et les bruits. Il est à disposer ce bloc de pierre noir et lourd sur les épaules et crevant pour le cœur.

Le poids est bien terrible et bien aussi la chance, le hasard en visite y comble les errants. Un vol de bloc jeté sur les épaules le tailleur en espérance finit sa volupté et dompte comme il peut ses doigts autour du manche, l’outil est effrayant qui blesse et fait pleurer. Les arbres sont gonflés de trop de sève et l’écorce éclate et suinte autour du pied, la rêverie et la patience posent sur ces ravages un pied de longue agonie, il faut tailler et retailler et greffer et déformer la forme et réformer la vie, la nature est en chasse et les oiseaux ont peur d’être tenus.

Il a neigé un jour et un jour les pierres ont fondu, le seuil est foulé par trop de pieds tordus. L’éclat du ciel est bleu et chaude la menace, les bois seront coupés et brisés les cailloux. Un champ de pierres, immense, garde son berger, il veille sur les fleurs et sur la paille sèche, sur les abandonnés et le refus de vivre. La dépendance aux rayons du soleil et la sueur menacent, les échaudés vont fuir et rendre dent pour dent, la faux a pénétré et brisé sur les pierres son fil glissant vers toute éternité. Le passage est ouvert la vie coule, l’herbe est verte.

Et rien ne vient au bout des doigts tordus, la fenaison est faite, la récolte est rentrée, les oiseaux vont à l’aise dans les grains oubliés, le tailleur interroge et le chaud et le froid et invente la neige des fleurs poussées, perdues dans le vent. Vraiment, les blocs jetés par des géants gênent les yeux et tordent le pied, le marcheur est fourbu, le tailleur est amer, les questions sont pendantes et le détail est vide. Du bleu tombe du ciel et chauffe à blanc la paille, couleur paille et les oiseaux y volent des grains oubliés. Et il avance peut être à travers champs.

12 Juillet 2006.

jeudi 21 juin 2018

(L’affaire, c’est le souffle) posé sur une haute colonne.

La respiration est un mouvement du premier au dernier. Les efforts sont bannis, les alarmes sont vaines, le jour est aux guetteurs, ils suivent du coin de l’œil le trajet des trésors et la montée du reste sur les marches. Le souffle en attente, alerte les ombres du jour. Il y a des rumeurs et des attitudes pour trahir la passion et fondre la raison en un seul jet d’air et de feu. La forge siffle, les tordus se lamentent, il faut enfoncer le clou dans la gorge et dorer le contour de l’âme. Dans la pente le souffle raccourcit et gêne le corps par arrachements, la pente, on grimpe, la tension est grande, les efforts clouent les mots sur le poids de la colonne, l’air est plus rare en haut et plus petit l’espace du dedans.

Les veines sont saillantes, les creux plus finis contractent le vide et rompent les amarres. Il meurt chaque matin en haut du toit et pleure son courage et sa vertu. Le souffle était long et plus grand l’espoir, les jours sont comptés et les vendanges proches, le temps réagit, mord les épaules et traîne un poids. Traîne un panier de remords et une charge, les ans percutent la splendeur. Ils étaient beaux et grands et maintenant tirent une certitude, la solitude rend un son terrible et parfait. Un retourne à un.

Une figure sur son cœur, défait un lacet et chante dans la pente, il meurt à chaque fois et naît dans la descente, le souffle est plus rare et plus courte la vie, la joie est en commande, achève le souci, les escaliers dressent une haie, les malheurs un moment donnent du sortilège aux pas du plus petit oiseau, il chante sur le toit, son souffle est bien présent et précis, les rives du néant entrouvrent le berceau, les rois de ce monde donnent un spectacle.

Le souffle est appuyé sur l’air du désir, sur l’envie de la mort et les noms absents sur la colonne des triomphes et des massacres. Il ne maîtrise rien et chante dans la pente et fait sans le vouloir un tour vers la noirceur, il halète et se vend et frôle le désastre. La vie est suspendue à un petit filet.

12 Juillet 2006.

mercredi 20 juin 2018

… un retour. Une fraîche nuit d'automne.

Le poids des instants, le poids des suspensions, le poids de l'espace vacant, entre rien et se lester, se lester de vie, respirer à plein mot le souffle du monde. Le retour, le sommeil, une nuit fraîche d'automne, les rêves enfouis, l'enfant s'enfuit, l'enfant nous réjouit.

Une fraîche nuit d'automne.

La joie met chaque jour la nappe des illuminations, la vie verse dans l'aube affaiblie, la mélancolie du soleil couchant. Toutes les choses arrivent, les hommes semblent sans mémoire, ils essayent des paroles, des actes et distinguent chaque chose selon la nature et disent ce qu'elle est et disent ce qu’ils sont. Le partage est en attente, ils n'y sont plus, venus à l'amour en un instant. Ils se rejoignent... rencontres hasardeuses, il faut prendre le temps, les mots les contiennent.

08 Juillet 2006.

mardi 19 juin 2018

Au poids.

Il revient et porte sur le dos le poids de l’air. Le souffle serein, la jambe sur les graviers, ils mordent la chair pesante de nuages. Les gros insectes attaquent et déroutent le marcheur du silence. Le poids des astres dans le ciel blanc enfonce dans la tête un rayon d’espoir et des jets d’aiguilles, les arbres suintent, les fourmis mordent dans le dos. La fraîcheur répand l’air sur le visage, la lourdeur du sommeil entrave les rêves et les actions, il faut revenir et remplir sans attendre le sac des voluptés et les branches d’oiseaux. La solitude est un trésor.

La nuit marque la voix, elle flotte sous l’eau et se charge de grains, les âges passent et tombent sur le vide. Le courage est là, l’intrépidité attend derrière la porte, les guêpes sont dans la table, la plus grosse effraye le marcheur dans le silence. Soir ou matin, les astres se confondent et dressent dans son regard un tréteau pour les heures. L’addition du jour et de la nuit, au matin est un peu sombre, la chaleur presque fraîche et le courage est en attente. Il revient de tout et de nulle part, il partage entre ses doigts le romarin et la sauge. Il revient établir sa clôture.

Un pas, puis un autre, le tour commence à l’infini et marque son champ de sillons. Les images et le doute volent, les arbres jettent sur les palmes des aiguilles de mort et d’espérance. La nuit est achevée, le réveil est en route, il revient et sort la tête du sac des compositions, les herbes sont tendres, les fleurs se ferment, le soleil est absent, les rumeurs confuses, la pâleur du matin freine, les bras tombent et le courage attend un ordre supérieur, une nécessité véritable pour activer la chaîne des causes, pour tendre le fil de soie. Il va lier une branche à une autre branche.

Il en revient des oiseaux et des insectes, ravageurs et voraces, il tire ses épaules, le nœud est trop serré, les bras se brisent et les pieds sont lourds, il n’y a rien de plus, le travail attend avec le courage, les impressions heurtent le carreau, les cailloux blessent leur poids de chair, il faut penser à la place de chaque pied sous le corps qui apparaît, la peur est en voyage, le sourire est en arrière, les oiseaux chantent sur leurs branches, entre le chaud et le froid. Ils reviennent et portent sur le dos le poids de l’air. La fraîcheur souffle sur son visage. Il établit sa clôture.

08 Juillet 2006.

lundi 18 juin 2018

Je prends ...


Je prends tes bras, mords sans cesse et te fends. Je tiens la promesse. 

Les nomades passent à l’horizon.

28 Juin 2006.

dimanche 17 juin 2018

Les singes ...

Les singes cherchent au delà du miroir, les griffes au bout des doigts agitent l'air. 

Les regards se ferment sur l'inquiétude ! 

05 Juin 2006.

samedi 16 juin 2018

Bien tard ...

Bien tard, s'accrochent offrande et partage, un souvenir d'eau, un regret de sel, dissous et coagulés, eau et sel. 
 
Dans nos paysages, l'ombre et la lumière marquent !

05 Juin 2006.

vendredi 15 juin 2018

Respect et plaisir ...

Respect et plaisir, éthique pour excuse et plaisir par plaisir, certaines en bas résille, et d'autres, les poils dans les bottes, et dures cuisses serrées dans la peau. Les cavaliers de fer sont beaux et fouettent à la badine, le souffle et le regard.

05 Juin 2006.

jeudi 14 juin 2018

Ô, agrafez ...

Ô, agrafez sur le jour une herbe de raison, et tournez la vie avant la fin du voyage. Plombez les heures et cachez dans le vent un espoir de retour. Posez sur le sable, la grandeur et les sentiments, le poids et l’effort. Dans un seau emportez un peu de terre et de massacre.

Les chiens et les chevaux ne font pas bon ménage.

04 Juin 2006.

mercredi 13 juin 2018

Il monte ...

Il monte vers la ville, chargé de jeunes forces au vent en tourbillons, il porte sur la peau un éventail de poils et d’ombres.

Des taureaux il s’approche et défait d’un regard une armée de questions, le présent est en marche, le soleil est sous l’heure.

Il est dans la bataille et sous l’écrin d’un voile, environné de rires et d’éclat. Ses dents sont blanches et dans l’air, la poussière.

03 Juin 2006.

mardi 12 juin 2018

Le bras ...


Le bras tendu, il est un présent pour les rois. Il se défait et rompt le charme sans erreurs. La chambre est remplie de souffles. Ils sont et montent, le rose au menton, dans la certitude du gémissement.

21 Mai 2006.

lundi 11 juin 2018

Ça y est ...

Ça y est, c’en est fait, ce fut la notre.

Elle a beaucoup pensé à toi, cette étoile dans les cieux, l’émotion. Quelles laissent aller et chantent au matin les hirondelles sur le bleu et entre les nuages !
 
Des baisers en couverture, pour un frère, de son cœur avec elle. Le soleil passe, un métier tisse une toile, file et refile. Concentrez vos yeux sur le trait, hirondelles sur le bleu. L’éblouissement cerne les murs et les visages. Le chemin est ouvert, la source goutte à goutte se glisse et couvre les doigts unis.

21 Mai 2006.

dimanche 10 juin 2018

Aux fronts courbés.

Seriez vous endormi, au point de rendre l’âme, passeur de raison et de clair souvenir ?

Il est une forêt, une cache de silence, un asile de frais et d’ardeur mêlés, et de cire et de poivre et de perles en marguerites. Le travail fait éclore, et tombent sur vous le poison et les rides au coude. Les bois sont penchés aux fronts courbés.

20 Mai 2006.

samedi 9 juin 2018

Finissons, demandez.

Finissons. 
 
Cela ne se pratique plus. Ne demandez pas !

Où en sommes nous? Qu’en est-il, est-on autorisé à nommer? Voilà. Où avons-nous la tête ! Enfin. Où en sommes-nous, avec …, avec la tête ?

Parler à la tête, cela est risqué, ceci est heureux. Où est la tête ? Une histoire de tête, de tête en ordre, dans le fatras. Il se pourrait qu’enfin une tête parle ! Un esprit raisonne et arraisonne. Nous avons un problème, mais les corps se trouvent. Les besoins sont importants en peine, les besoins sont importants en danger.

Commençons. Cela se pratique. 

Demandez !

20 Mai 2006.

vendredi 8 juin 2018

La voix autrefois.

Qui parle ? Qui chante en rythme? La voix ? L'auteur caché ? Qui renvoie ? Qui semble énoncer ? Qui cite ces lignes n'a aucune hésitation. Qui adressait ces mots à sa fille, sur son lit de mort ? Son épouse pour ses plaintes. A bonne distance de la situation, nous percevons les traces de la voix autrefois vive.

19 Mai 2006.

jeudi 7 juin 2018

Marc.


La misère fleurit ...

La misère fleurit, bleue dans le jardin des espérances. Un petit tout noir, et de blanc vêtu traîne une patte de souffrance. Les grands chevaux ont affolé ce corps jeune, maintenant il trace sur le gravier le sillon de la vie.

Il n’a plus que trois pattes

19 Mai 2006.





mercredi 6 juin 2018

Pourquoi..?



Pourquoi ..?




Attendre, et croire sans trembler, la fin du voyage …, les portes sont ouvertes et le jour me rassure, arriver ..., tout de suite, tu vas voir ..., tu es presque …, je commence à préparer, lentement …, je sais, les heures seront pleines, entières, proches, sur terre et dans l’ombre, parfumées bleues et franches, propices, peut-être encore une fois ...




Oui il faut commencer ...
Il faut reprendre, et se pencher, en même temps en tordant le cou et les hanches, et droit, se reprendre et doser et essayer une manière et puis une autre, courbés, à la fois.

Commence-t-il, avec quelle patience ? De la quiétude et du sentiment, du silence, du remord, de la suavité, du retard et de l’audace, du silence, je te laisse glisser, je suis là, je te laisse commencer. Recommencer souvent et arriver un seul instant, à la fin du même voyage ...

Oui, il faut entrouvrir le coffre aux joyaux, aux plaisirs, oui, il faut recommencer ...

Je prépare la journée heureuse, je te laisse comprendre et trouver sans chercher, je te laisse venir et accepter ce qui nous attend ..!

Oui il faut commencer …, avant la fin du voyage ...

14 Mai 2006.

mardi 5 juin 2018

La nouaison.

Une corde en rappel, se reflète dans l’eau d’un lac, et serre de la fluidité dans la réflexion. Trait entre l’eau, l’amour et la légèreté, une corde, autour d’un corps serré d’angoisse, à dénouer. L’eau est pure et porte des enfants, un cordon se dénoue. Il croit. L’amour, une mère, des filles, des frères, le baptême, il marche sur les eaux et pèche des miracles. La chair éclate dans la lumière et la séparation. Un début, l’amour en forme d’infini. Cette corde, la corde, est tendue sur le pendu, la souffrance tend et sous tend. Avec une corde et des nœuds, tout est possible, et un cercle, et un carré se ferme et ouvre sur la nouveauté, les nœuds s’ajustent. Une corde en attente de serrement, la boucle ouvre vers l’extérieur. Le lac et l’amour reflètent et emprisonnent. Le vent éveille la peur, serre et desserre.

Le bonheur est dans cette vallée. Une croix marque l’infini. Un nœud rassemble, le lac emprisonne, on s’y noierait. La corde cerne, cerne la vie infiniment, la matière est liée et le passage vers l’esprit, est en souplesse. La corde mesure, compte et trace, loin de l’amour. Il faut trancher, là. Ce nœud n’est pas un nœud, est ce une boucle, l’aire de la boucle est égale à l’aire du carré, le côté est le carré de … j’ai oublié. L’amour est mesuré, une chaîne le rappelle. L’amour unit dedans et dehors, sans lier, la corde est posée, il ne faut pas y toucher. On peut tout perdre dans ce lac, vie et chemin tortueux et mort au bout vers l’infini. Le lac tremble, on hésite, il faut de la trahison et de l’inversion. Nous sommes heureux, condamnés à l’amour, sur terre, pour un autre paysage. Le hasard est en visite, il disperse la lumière.

Un peu avant, un peu après les nœuds, l’eau tend et distend la corde.

8 Mai 2006.



lundi 4 juin 2018

L’imprécation suppose un châtiment.

Sois conscient, et sois fidèle à tes engagements, à ton premier mouvement. Sois fidèle.

Tu parles d’amour et de regard et je suis seul sur le chemin. La constance, la fidélité dénouent le temps. La nature est infidèle, un homme se souvient, du bien et du mal, et croire.

Écoute la voix de ta conscience, tu en es digne. Il n’y a pas d’humain sans jugement, la civilisation met de la distance entre le désir et son assouvissement. Écoute ton cœur croire.

Écoute sa colère, pour la vaincre. Écoute, entend, comprend, choisis ta conscience et reste fidèle à ce que tu entends. L’infidélité est la rupture dans le temps. Sois fidèle, j’aime croire.

Agissons sur le fil du rasoir. L’intelligence efface le bien et le mal. Je t’aimais, je t’aime, je t’aimerais, une histoire, une rencontre. Sois fidèle, un autre engagement, en écho croire.

Une autre fidélité, quels sont nos devoirs ? Secret dedans et dehors, en témoignage. Bonne conscience, est elle toujours bonne ? Sois fidèle, à quoi, à qui, il est vigilant, il faut croire.

Fidélité et recoller son soi-même dans l’ordre. On ne se laisse aller qu’une fois. Tout est dit à un individu, fils du père, nous sommes soumis à la lumière. La conscience est à croire.

Soumis nous sommes. Une invitation, une exhortation, écoute, sois, fais, écoute le bien, refuse le mal, fais le bien, mesure. Nous devons grandir en jugement. S’écouter, se croire.

Recherche la tranquillité, sois fidèle à toi-même, à ta conscience, donne de l’avenir à l’amour. Quelle demande, les deux ordres sont ouverts, ils balayent le champ. Dieu, un seul ?

La conscience veille à la porte, la fidélité est un devenir de liberté.

8 Mai 2006.
















dimanche 3 juin 2018

Un genou sur terre et l’autre au paradis.

Écoutez les jouer sous les regards, les condamnés. Le beau, le fort, et les voiliers, un cortège d’étoiles, d’océans, de pays et de peurs cachés dans la forêt. La voix tranquille des tout petits enfants veille les monstres, ils pleurent le retour de la nuit. Ils sont ornés de drapeaux, de médailles, les petits perdus entre la montagne et le ravin, ces enfants de la nuit et de la vie, ces chiens de traîneau, ces polis, ces meurtris aux dents vives.

La vérité dans un sac écoule un peu de fantaisie sur leurs épaules nues, chargées du poids des ans. Ils sont rayés du grand livre des mondes. Ils laissent les morts pleurer entre eux, à leur compte, pour préserver la vie de tout malheur. Le destin qui les pousse sur les routes est un grand matelot, il prétend à leurs cœurs qu’il est rêve et joie. Complètement défait par une étreinte folle le corps dit le regret de n’avoir pas joué plus tôt.

L’horizon saisit la lumière, le soir berce les peines et l’effroi. A la lune ronde, on entend le souffle, il retient le regard perdu des plus petits. La lune froide et belle traîne autour des enfants, ils s’ennuient, un cheval mène leurs silences durs. Un genou sur terre et l’autre au paradis. Le repentir prive les oiseaux, les vipères, les loups de l’escale. Le jour éveille la vie, ferme la citadelle, le clocher luit dans le port de l’espoir.

Conte de veille, la lune, le rocher, le cheval, le clocher, le loup, la citadelle, les enfants, la montagne, la vipère, l’effroi. Il faut pour ce cortège, de la vie et un horizon large. Le cœur s’effarouche et ne croit pas. La splendeur, la violence étreignent l’homme en entier. Une larme de deuil, tout bas ou tout haut fait chanter. Une cloche, un cantique émeuvent les enfants dans la nuit, parlent à leur oreille de don et de souffrance.

La vie se faufile et se plie à la hauteur des yeux. Elle est belle et grande, le marin laisse ce qu’il aime s’enchaîner au rocher. La marée monte et le soleil la suit.

La vie est un jeu, une excursion, un voyage.

12 Août 2003.13 Mai 2006.

samedi 2 juin 2018

Un enfant reçoit ...

Un enfant reçoit un cadeau, un homme pleure.

Est il à la fin, est-il la fin ? Un père s’en va, sa mission était la tension de faits et de causes. Un enfant reçoit des cadeaux à avancer et à faire suivre, immatériels. Au-delà de la parole, un homme pleure. On ne peut expliquer, on peut le faire connaître. Peut être vient-il au secours de l’étonnement.

Il n’interpelle plus, il faut le laisser tomber. Dans l’invisible, il y a cette part qui appelle.

Pas de début, pas de fin, tout est prêté, rien n’appartient. Il apprend à se servir et devient, ce porteur transmettra. Un repère assure et garantit l’éveil, les outils transmis, des clés ouvrent. Il se met en accord, la transmission le grandit. Un outil améliore, être à côté, il est à côté.

Il forge un outil, avancer, dire aux autres. La vérité perd la raison, la langue parle, universelle et secrète.

La paternité, union et inclusion, et la fraternité se mêlent à tout. Sous le travail est une liberté cachée. Une parole est ouverte dans l’autre, et un repère assure : on reçoit, on donne, on transmet un mouvement. Une émotion partagée et il y a illusion d’accord, le père et le frère vont côte à côte.

Un signe de reconnaissance, un signe d’assurance impose, intègre tout et restaure tout.

Un enfant reçoit un cadeau, un homme pleure.

10 Mai 2006.

vendredi 1 juin 2018

Ils pensent tous ...

Ils pensent tous, et il reste muet.

Il faut dire et il faut faire. L’oraison viendra plus tard. A-t-il le droit de les priver de consolation ?

Il n’est pas encore temps, il n’est pas encore temps, de t’abandonner à ta douleur. Ton temps est de la consolation, de vivre plus et commencer à vivre mieux.

Il faut dire et il faut faire. Des mains tendues, il faut les saisir, il faut présenter son travail et dire qu’elle est la part du salaire à verser. Un a dit : « songez à ceux dont la lignée va s’éteindre ».

Ils pensent tous, et il reste muet.

8 Mai 2006.