mercredi 27 juin 2018

Ils arrosent, ici ils posent l’eau sur les cailloux.


Ils arrosent, ici ils posent l’eau sur les cailloux et attendent, un brouillard, une colonne fume sur la terre, les esprits sont saisis et chauffent sous le poil, l’irritation et l’angoisse volent en tournant vers plus haut, bien plus haut, où le cœur se mêle et respire sur lui-même. Le désir file sur la place et garnit le regard, la volonté, les jeux, les rires et les regrets aussi. Ils dérapent et chantent le temps des lilas, le temps des roses. L’amour est passé, partout en toute chose et a frappé à chaque porte. Le courant en dessous, l’air monte de la cheville à la hanche, il est partout et se faufile et s’insinue, la fraîcheur touche la poitrine, l’aube est atteinte. Le vainqueur est absent, il faut chanter où la poitrine gonfle et frémit sous le doigt mouillé de plaisir et d’espérance. Ils sont deux et raclent le fond de l’âme, pénètrent la distance et gomment les aspérités, ils se faufilent et glissent de la cheville au flanc, collés par la hanche et retenus par la main. Ils pénètrent d’un regard et donnent de la graine, un brin de rien et de muguet. L’été est là et caracole, le muguet, les lilas sont fanés, les roses sont en regrets et cette cérémonie est enclose au jardin. La confiance est une porte fermée, double tour de clés sur les rumeurs. Les parfums tendent la caresse, les chansons approchent, les guerriers partent.

Sans raison, dire et forcer la soif, sans comprendre, pourquoi ici et maintenant, faut-il refaire et construire et après abandonner ?

Dans l’eau, des moments rares sous les branches et des oiseaux. Les oiseaux, sous le voile, une source de gravité. Les questions viennent après l’explosion, sans regrets. Dans l’eau, sous les branches, les guêpes s’accommodent et plongent, l’éclat brise les yeux et force le passage. La forme donne de la joie et du souci. L’air du loin, frissonne sur le dos, glisse sur l’épaule et son grain et racle la peau et coiffe le front d’une ombre, d’un effort, d’un secret, d’une force et d’une raison. Les insectes tournent et plongent dans l’eau et sur la tête, sans façon, sans rien, retournent sur l’eau et donnent un tour à la chance, viennent et partent et gonflent sur le bord de l’eau. Les murmures sont témoins de la cérémonie, de l’eau coule sur la pierre et frissonne entre les doigts et reste dans le creux, reste dans la pente et cercle les anneaux. Les voix graves tournent sur la route, leurs fers sont entrés et pointent un œil sur le combat. Ils sont encore dans le bain, dans la force, dans la dépendance, à dormir dans les bras et veiller la nuit sur une route de fleurs et cercles. Le temps, les blessures, les regrets, ils avancent et tournent. L’aventure, la guerre, proches, ils ont envie d’émotions et de drames, le massacre est programmé. La vie poursuit ses rites et ses jours et commande et ordonne, ils gardent et enchantent et proposent dans le malheur, une raison de vivre libre. Ils arrosent et posent l’eau sur les cailloux.

17 Juillet 2006.

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