vendredi 27 septembre 2019

Ah ! Sonnent et résonnent 1, ces barques sous l'orage.

Il verse au front sa couleur, son éternité, la règle. Il porte les mains aux yeux et ouvre, clairs et ronds. En ceinture, froisse le vêtement, dispose tout, ferme, ouvre et regarde, il est tard, le temps est implacable. Tu serres, au sol, tu cherches, berger et fouette et monte vers ces barques sous l'orage, escalier au froid, à l’âme.

Il est fendu au sol, caillou roulé, pierre éclatée, il se polit, il se démet, il tinte, pierre et grain sous le pied, cri entendu et compris. Déposées, les armes, la volonté, la trahison, il faut tout oublier, et sec, encore au loin qui tourne, entends plier les choses dans tous les sens et compte les gouffres, leur ouvrage.

Sans rien, devant et derrière, il se pose, faut-il encore y venir, faut-il raconter ces mensonges, faut-il encore l’herbe, aux soupçons de ceux qui ne croient rien pour eux, faut-il un simple geste, une caresse de vent, les yeux écartés, ces barques sous l'orage et la peau sans écume.

Il sort, il rentre, tenu et fier, il compte, le clair, le jour, le sage, le pénible, et les émotions, à l’herbe, aux soupçons, au froid, à l’âme, dents perdues qu’il met sous l’oreiller.

Les mensonges, les histoires et les briseurs de cou, il met dans sa poche et son mouchoir dessus. La peur est à la porte, il respire le soupçon, le brin d’herbe et la griffe lui barrent la joue. Pour tout, pour la bonté, la beauté, le partage et le sourire.

Le vent cingle l’azur et le raye de noir. Avant qu’il dorme, il est un et plusieurs, le cœur dans la bouche et le froid dans le cœur, il a peur de son âme, des cris de hibou, il égrène la révolte dans un sac sans trou des barques sous l'orage.

La vérité est sage, elle l’efface, déchirée de l’âme, au murmure des cailloux. Il enlace, il évite, il chante, je l’entends au loin qui tourne, file et hésite un instant, il devine le cri des dieux et des génies. Dans l’herbe et dans le froid il se glisse comme l’ombre, osent-il s’étendre et compter sur ses doigts.

Il se chante, où est le fil, où est la voie, il se repose et s’enchante, l’addition est entière : un, plus, ces barques sous l'orage et au hasard et sans compter un, plus, plus deux, plus quinze et sans mettre le pied, ni devant ni à côté à l’herbe, au soupçon, au froid, à l’âme.

Sur la vie, sur les membres, sur les regards jetés, sur les combats, les yeux au vent, il se donne et s’impose et se déplace vers le soir, une vie marche, je l’entends au loin qui tourne vers son plein, le midi est-il juste, la volonté est-elle suffisante, il se remplit de temps, d’espérance, de deuil et de révolte.

La vérité à l’herbe, au soupçon, au froid, à l’âme. Il lèche les blessures, reprise les trahisons, plie dans un mouchoir l’oubli, les affronts. Nues, ces barques sous l'orage et dépouillées, il s’allonge dans l’herbe, dans le froid du printemps et sans l’ombre d’un soupçon il rapièce son âme au fil du temps.

Sur la route il s’en va, il cherche la bataille, temps perdu, temps rendu, la raison s’y contraint, le tout est ordinaire et il tire un fil, je l’entends au loin qui tourne du beau au ciel trop pâle. Trop pâle le jour, au tic tac de midi à minuit.

Enfant de la foudre, muet verre poli, tesson lucide, bateau noyé, front invisible, il scintille, ombre piquée, bon. Il est de partage et de pain que l’on rompt. Le vent a bu le monde, il en grise la gorge, il accouple ces barques sous l'orage sans scrupules, aux feuilles, aux branches, aux herbes, au froid de la route, au soupçon de l’aveugle, à l’âme des innocents.

Il est grand et puissant, les guerriers déposent les armes, sirènes dans le temps, évaporées. En nuages il pose une borne à l'infini, voile d’étoiles, autrement illusion, sourde et close, apparue enfin. Par quelle décision répandue, en évidence, pour qu'une plus grave tombe.

Plume suspendue, écume, d’une cime fleurie, au gouffre, il cherche, il inscrit dans le repli comblé, dans la pente, dans ce qui sera oublié. Il ne peut rien, ni en plus, ni en moins ces barques sous l'orage, et c’est Plus grave et meilleur, il se donne à l’herbe, au soupçon, au froid, à l’âme.

Les arbres penchent et content des histoires aux enfants, brin d’herbe et banc de sable. Il est là, propre et debout, les bras en croix, pliure aux lèvres, l’œil averti, il oublie le possible, le peu et le rien, la misère, je l’entends au loin qui tourne, déchirure au cœur.

Les yeux pleins de larmes, le froid le pique à l’âme. Des règles et de l’or, le temps est bien en haut, il est assis, il ouvre grand les bras, grande la bouche, le cœur tourmenté et perdu, il est à étouffer, à rayer l’eau, au temps d’un homme sans histoire, en écriture, perdues ces barques sous l'orage sans intention.

Sous les arbres, dans la clarté, dans le nouveau, il penche à l’herbe, au soupçon, au froid, à l’âme. Les secrets, les mensonges, les fleurs au balcon, les grands bonds, les remèdes, il a comblé le vide, il a vaincu la peur. Il sera calme et il sauvera tout, il ordonne, je l’entends au loin qui tourne là.

La vie menace, il faut tenir ou périr, il faut aboutir et poser bout à bout la corde, le nœud, le câble, le filin, il tisse au loin, il arrache un par un, les fils, une mèche de sel, un fil d’or sur la rive.

Il tourne sur lui-même, il scrute les pages du livre et souligne dans la marge les mystères, des énigmes, ces barques sous l'orage, les secrets de chaque ligne, sur le mur il dessine la voix de l’impossible et entonne sans fin son refrain d’herbe à l’âme. Il est universel, il est beau, la bouche au cœur, à l’âme.

Il se tait, il commence, il souffle sur la pierre et raye la peau nue. Il écrit sans artifice, il exige et assemble les brins en herbe, les mots et le sourire dans l’eau. Dans sa main une histoire, le froid, le soupçon, et la magie des trois. Il gratte un nom, un autre, au mur, aux portes, le doigt est relevé, la boucle est ouverte, il sait écrire et compter et il donne du temps aux hommes sur la rive, il se tourne, il visite ces barques sous l'orage, il voit. Il dévore, la main se nourrit de tout et défait les lignes, une après l’autre, un temps à l’herbe, un temps pour tout, au soupçon, au froid, à l’âme.

Son nom est une perle qui orne son cou, une chute verse l'absence. Verres polis, clapotis pour attirer, je l’entends au loin qui tourne vide, son mensonge est fondé, perdu à toute volonté. Le temps, sous les arbres, coupe l’herbe brin à brin et une pensée après l’autre.

Il se comprend, il se voit, il est perdu, il commence, la mémoire en avance, il se détourne, il combat, il pousse ces barques sous l'orage. Informe, détendu, perdu dans l’air, étiré d’eau sur le devant, sur le côté, le regard trouble, il peine et pour agir, il faut tenir.

Tordant, il se tient, à l’herbe, au soupçon, au froid, à l’âme. La couleur est de sable et d’herbe parfumée, dans l’arête du temps un cercle ouvert en frise. A sa taille un anneau, un œil peint, pupille ronde, griffes limées, ombres d’un été, folles journées, genoux rapiécés. Au coin une vitre brisée, peau de l’âme aux sourcils arrachés. Cou serré, ciel en pleurs, de grandes lignes ces barques sous l'orage, le soleil suit la rampe et marche sur un pied, la vie est détachée.

A son front une fleur, une pierre incrustée, une racine de l’âme, un épi de l’été. Une chanson, une lettre à l’étoile accrochée, une étoffe au temps compté, temps blessé sur le sol, sous les pierres oubliées. Fendu à l’air, il est perdu dans l’ombre, il se remonte, il se dépose.

Il invente le jour et perd une à une ses images. Ombre descendue du jour vers le ciel, du sol vers la construction, il dépose et repose une pierre, un caillou, un oubli, sur le dos, sur le lointain des feuilles, des erreurs, ces barques sous l'orage. De lune au ciel, une herbe au goût des prés.

Défais ton col, il est trop chaud le ciel, il est trop grand l’espace, le feu vendange et racle les âmes, la vie est étalée et tu cherches. Tourmenté, nourri d’âmes, de cailloux, armé de serments, de griffes, tu es le vide et tu jures, chantes et sautes un toit l’autre, tu pinces de sel, une étoile.

Griffe et tourne à l’herbe, au soupçon, au froid, à l’âme à se noircir, où en sont les absents, où en sont les cailloux, ils se prennent, ils invitent ces barques sous l'orage, je l’entends au loin qui tourne.

29 Juillet 2012.

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