mercredi 25 septembre 2019

Manifestation.

Il y a des paroles entassées, brisées au temps perdu, dérangées, dérangées, sans ardeurs, sans honneur, ils se traînent et mordent chaque main, et posent à chaque pied un crachat, de la boue sous les arbres.

Des pieds perdus, des yeux cassés, de l’arrogance et une bien grande pauvreté, petits esprits, petits cœurs, petits riens, petites mains sous les ombres, sous le feu, sous la cendre, ils traînent et dérobent, il sont sous les marches, sous les planches, sous les gouttes.

Ils affrontent et démontent, ils sont petits et sans courage, pour un avenir écrit au présent morne et morne, ils sont petits, ils rétrécissent encore, ils sont affreux et rien en avant et rien du passé, du charbon à l’âme, du charbon et du sale.

Allons y voir, allons les battre, allons arroser de pitié ces riches qui s’étalent, les loqueteux ensuite, ils sont trop blonds et trop rouges, le cou rouge, le derrière sale, ils sont sales et sales. Ils y vont, ils regardent et se traînent dans la fange, dans la boue au caniveau et un mot pour une parole : le ventre rempli.

La bouche en feu et le cœur en peine, qu’ils souffrent, qu’ils souffrent et éclatent au jeu, à la marelle, aux dés jetés, aux pions lancés, ils se traînent et se harcèlent, ils sont épuisés et sans joie.

Ils épuisent, ils épuisent et pèsent des monceaux de boue et de déraison, ils sont fous, ils sont sans rien, sans voix, sans charme, à l’abandon.

A l’abandon que tous y passent et s'y traînent, encore, au caniveau, à la boue, à la fange, aux paroles entassées.

27 Juillet 2012.

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