jeudi 23 février 2017

Cœur sans jambes.



Qui profiter désire est plus subtil, et plus enjoué. Tu tournes et tu retiens un coup, un coup et encore un, le plus subtil tu retiens et tu tournes, au souffle, le souffle, dans la pénombre, entre deux sortilèges tu attends et tout en tout tu espères, et si, et si enfin, il avait lieu, il avait place et toute trace.
 
Je suis, suis-je, je viens, je vois et je te tiens, miracle. Enfant qui crie, enfin, tout au soleil, sortir de l’entre deux, sortir de la pénombre, sortir de la misère ô toi, toi tu seras et libre et grand, plus grand, sans un reflet, le miroir n’a plus de fond, tu tournes et tu reviens, enfin, enfant de la pénombre.

Des sortilèges, tu reviens et tu te tords, où sont-ils. Où se cachent les  oiseaux, sous les arbres, sous les cailloux, au sol raclé, au sol tenu, tu vas et tu enjambes la barrière, cœur cerclé de peur et de remords, sans joie vraiment, sans souffle, sans condition, tu vas et tu jettes la jambe, tout est enfermé.

Et au cerclage et au compromis tu offres et tu retournes. Le dos, les yeux, les épaules, cœur sans témoin, sans témoin tu es à l’appauvrissement, tu es à l’incompréhension, tu tournes et tout au ciel renonce, et tu enjambes encore, rue sans fin, route perdue, tu tournes et vide, tout est enchaîné, reste-il.

Il reste et je te vois et je te tiens et plus rien ne respire. Avec nous dans l’obscurité tu te caches, et tout au ciel te menace, qui profiter désire et subtilement caché en creux, vie creuse, sans jambes, tu espères et tu crois franchir cœur inutile, bien perdu et au loin, du loin, tu as la vue au vide à enjamber.

Tu te caches, honte et carnage, cœur de pierre, poison subtil. Cœur troublé, jardin clos, tout est perdu, les jambes, les mots, le cœur est une ligne, et tout y bois et tout y craint, la peur est posée, chacun reprend le compte, j’ai peur, je me cache univers entre-deux de la pénombre, vieux crépuscule. 

Tout au ciel pleure et menace, jambes perdues, cœur loin. Tout construit de naufrages, cœur humilié, voix sans âge, poisons subtils achevez et troublez, cœur sans jambes, sans ressort tout grince et se traîne, tout grinçant, tout traînant, cœur subtilement perdu, voix sans âge, tu traces, tiens-tu. 

D’un œil et rien d’autre tu tiens un territoire pauvre cœur. Sans jambes et sans ardeur, coiffé de peurs et de doutes, l’envie te traîne et le désir étreint, vieux corps, vieille voix, jambes perdues et bras inertes, et de profiter encore on désire et tout ensemble et tout au loin, on se cache dans la pénombre.

Honte bue, cœur délavé, poisons subtils, troublez, troublez, ce pauvre cœur ridé, où se cachent les oiseaux, sous les arbres, sous les cailloux, au sol raclé, au sol tenu, vieille peau, vieux paysage, vieille folie et cœur sans jambes.

29 Juillet 2016.

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