A la pointe, au bout, tout
arrive et tout se tait, la figure et les histoires, tout en invention, pour l’heure
on les attend, on y est sur le chemin, entre les murs de poussière et les
rumeurs, à l’ombre, à l’ombre mortel fragile, et garde toi, garde toi, tu y seras,
pour le pardon, un vol d’oiseaux terribles,
une suite, des yeux et des
oreilles, du chant et des abeilles, tout en haut, tout, un élan, un sanglot, on
sort et on accroche au mur des feuilles vertes, à l’invention : deux têtes
sur le chemin, on avance, on les voit et tout est transformé, on a évité le
pardon, on a évité les semailles, sur le chemin
on trace les erreurs, les
coups portés sont lourds et les cœurs sont terribles, sur le devant, sur la
chaîne, les barrières tombées, les cœurs sont au soleil, ôtez-vous donc,
ôtez-vous donc, le sol est bien trop dur, difficile ta marche, envolons-nous,
regardons loin, nous avons évité le pardon,
et tout ici vit en grâce
et en reconnaissance, au matin, à midi, au soir, tombés sur nous, dans la
chaleur et dans le bruit, tout remue et on agite, un verre, un verre, une eau
glacée, un coup pour rien, une ombre dure, sur le sol tout revient, les mots
tracés, les têtes déposées, on attend le retour,
tout ici se tourne, le
désir, les élans, la chance sans fin, la fuite éternelle, éternellement je
disperse les herbes sèches, les fleurs coupées, les pierres, si dures et si
petites, pour tout jeter, pour tout offrir en sacrifice, une éternité de mendiants
dévore les abimes, sur le côté, au vent, au jour,
la vue est toute blanche, rien
n’est juste, tout éreinté, tout affolé, tout perdu et sans raison, tout en
silence, la vie, la mort seule, les rancunes et le mépris, la mort même, on a
évité le pardon, on jette une à une les pierres sur la route, un fil noué, noué
encore et encore et encore, tout est jeté,
sous le pont l’eau, elle
est amère, chants d’oiseaux et chants d’abeilles, retour sur hier et pour
demain, à toujours, à jamais, la souffrance est éternelle, je tire encore sur
le fil, un nœud en plus, du malheur pour les autres, du temps perdu, des yeux
brisés, des blessures toujours, sans ombres,
sans regrets, tout
s’effondre, tout jaillit, du haut, dans l’eau sale, le malheur, à la nuit, pour
l’heure on attend, on y sera sur le chemin, entre les murs de poussière, tout
arrive et tout se tait, un pas en plus, un pied raclé, les têtes sur la route,
deux tracées, une main levée pour un sacrifice.
19
Juillet 2015.
Caviar
RépondreSupprimerla figure en invention
attend
entre les rumeurs
fragile
un vol
avance
sur les erreurs
les cœurs en grâce
au matin
au soir
les mots tracés
le désir en sacrifice
rien n’est sans raison
la vie
la mort
l’eau éternelle
sans ombres
sans regrets
entre les murs
tout se tait