samedi 10 novembre 2018

Au soir tombant

Entendre encore, entrer, espérer et croire et se tromper, tout chante dans le soir, tout filtre et se concentre, il est posé et la terre le brosse et le ploie, il est tenu et rempli d'amertume et de fraîche prudence.

La vie est traversée et il prend le sens inverse, il est posé au sol et il attend et il espère, la fraîche certitude, le regard bloqué, du genou aux épaules, les mains croisées sur le cœur, sur le sein, sur le poil de la poitrine, sur la chair, sur le sens, dans l'air du soir, dans la certitude, il avance, il va venir, il sera là, il répondra et il enchantera, et la mémoire et le temps et l'écho dans le soir, il tremble, au soir tombant. 

Les mains croisées sur le cœur, sur la tête, dans le soir, dans la fraîcheur, dans l'évidence, le poids du monde sur la poitrine, la chair du temps sur les épaules, sac de bois et reste de farine, il avance dans l'air au soir.

Dans la peur blanche, dans l'escalier, sur chaque branche, sur le devant et sur le reste, sur chaque vérité, sur toute incertitude, il se tourne et forme des maillons, des armures, la peau du torse est couverte, les mains croisées sur le devant, devant le cœur, devant le rien, dans l'écart même du temps au rien, de la joie aux évidences, il souffre et il attend et il saisit sur le ciel clair, le soir descendu et à rompre.

Le sens, les choses, les meurtrissures, les ravages, la cage ouverte, le cœur enfui, les oiseaux tournent au soleil et rouges, rouges ils envolent un clair de ciel, un rien de vent, une fumée calme et si lente, ils ont pris le temps et l'espace et ils se donnent au premier.
Il sort de l'eau, il sort de rien, il avance sur le sol, calme, sans rien, les mains croisées sur le cœur, sur le tendre, sur le souffle, dans l'air au soir, la poitrine sombre et précise, il souffle et rien ne l'entend, il souffle, les poils s'envolent entre les doigts, il attend, il est entier, il est perdu et retrouvé et il franchit d'un bond la haie, le ciel, les nuages, le reste.

Il avance sur le devant, dans l’air au soir, dans la tourmente faible et lente, faible et lente, et sans trembler il pose l’eau au sol, le pied trace la route, le chemin est ouvert, les images collent sur le ciel clair, dans l’air au soir, sur terre, sur le reste de temps passé. Il est posé, il cueille les pleurs au soir, il chante et il soupire et il enfante sans rien faire la saveur brute, la saveur nue, le bouclier le poids des armes, il est au soir posé dans le ciel clair, les mains croisées sur le cœur, sur le sein, dans le jour triste, dans l’attente sur chaque chose qui avance, sur le devant, il envole dans l’air au soir les oiseaux et les évidences. 

Dans l’air, caché, dans le présent, dans l’attente, dans le rien, il pose son cœur et croise l’air au soir, au soir. 

12 Mai 2008.

1 commentaire:

  1. Et vos mots arrivent dans ma nuit sans nombre, des mots portés par un grand souffle, forts comme les vagues solitaires et sauvages d’une mer excavant ses rivages, des mots porteurs de vie, des mots porteurs d’espoir, des mots faisant du bien dans le creux de la vague ; et dont le bruissement égaie les âmes en peine dès les murmures de l’aube, et apaise les cœurs éraflés aux portes de la nuit.

    Ô ! Douceur de vos mots en ce soir tombant.



    https://www.youtube.com/watch?v=zPveBGLVMZ0




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