vendredi 9 novembre 2018

Sur le monde.

Je vais retourner au supplice y trouver l’abandon, pour le repos, pour dire dans une langue nouvelle, fermer une aventure, tituber et connaître. Une grande fatigue, une grande stupeur, une infinie hébétude, je suis frappé, sans attache, suspendu sur le monde, sans ardeur, abandonné.

Il est frappé, il est tendu et il se cherche sous les arbres, sous les nuages, le ciel tourne, il est sans allure, sans passé et sans âge, sans ferveur et seul et fermé, sur le monde qui bouge. Le silence, sans repos, le vacarme, sans enthousiasme, sans force, et sans majesté. Il se cherche, un bout d’aile, un bout de temps, une éclosion, une ouverture, il balbutie et il attend.

Je vais retourner sur la route, passer sur le bord du temps, d’une pierre à une autre, d’un air pesant à l’eau profonde, sans penser, sans boire, en soulignant, en dessinant, en grattant, dans la poussière du chemin, dans le brouillard, avec un éclat de verre, en avance sur le temps qui passe.

17 Avril 2008.

1 commentaire:

  1. "En avance sur le temps qui passe", roule et s'enroule, et file dans la nuit de l’horizon. Il est passé sur la route. Il a frappé le caillou et pincé le bout de l’aile du silence. Son âme décrochée, en allée sur le fleuve du bout du monde.

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