dimanche 23 août 2015

Franquevaux. (Village) I, II, III, Août 2014




I

Si on se mêle, si on y arrive, si le destin ouvre les portes, il y aura des flots, des flots de roses et de cailloux, pierres posées, lustrées en robes fines, en mains levées, en armes, arcs et outils, soleil, rosée, larmes oubliées et devant et derrière, une espérance et la voix toujours venue, toujours, 

tenue, sans rames, sans fêlures, sans rien autour, pour simplement, simplement, dire le moment et je pense, en ce moment, il y a une image et il y a le temps, le charme, fort, j’hésite, délicat, forte délicatesse, à point nommée, corps perdu, il faut, il faut ouvrir les bras et les fenêtres et libres, 

enfin, ouvrir tout, tout, à la brise, au vent presque trop frais, ailleurs, avant, pendant, on disait aussi : et léger et ravi, si on osait encore la danse, pour tout saisir, pour tout dire, ah, renaître, parfum léger, parfum fleuri, tout est léger, léger et pomme ronde et vent léger, tout léger, outils posés, 

au jardin chaque jarre est vidée, ils s’amusent, ils s’enchantent et coulent, coulent, les larmes, la joie est immense, la terre, la terre hors des jarres, hors des tonneaux, raisins mûris, cœurs oubliés, il y a une envie de plénitude, je chante, je dépose, à tes pieds arbre, les crins, les dents, les os, 

les chevaux sacrifiés, cœur amoureux en ouverture, et tout à la joie, tout au calme, on espère, on donne, et on conte le fil de l’air et la brise fraîche qui coule, tout roule, tout coule, tout embrasse et rendu, et sorti, et tiré en haut dans l’ombre encore claire, il y a un abri de ciel voilé, calme et léger,

sans amertume, sans drame, sans peine, sans regret, pour pouvoir dire j’ai tout compté et je pardonne et je donne du temps à l’âme, dans le calme et sans regrets, du charme enfin et du rire, de la résistance, la roue tourne et tout j’embrasse, je sers, je vis, je chante et tout commence, ils sont, 

en leur haut, tout demeure et les plus grands, les moins jaloux sont en avance, et aussi loin et aussi seuls, encore à regarder ceux qui mesurent leurs arbres, leurs toitures, tu te dresses et tu regardes, le ciel calmé, la rive large, les arbres et les oiseaux, ombre et silence, une trace, un ciel venu, 

un grand début et des frissons, des frissons sur la courbe, ils passent encore et glissent et les grands, grands, oiseaux les ailes blanches, en bec et griffes, ils useraient et courberaient le toit envahi, l’arbre très haut, au souvenir, au charme connu, ils chantent, ils donnent, ils brillent et tout ensemble 

ils mélangent les moments, la liberté légère, et tout en ordre, tout en rang, toutes toiles dehors, il y a comme, comme, des désirs de chaleur, des envies d’explosions, des joies à venir, des dangers éloignés, des rires sur les bouches ouvertes, ils nettoient les tuiles et mesurent leurs arbres, ciel, 

vent, fraîcheur, liberté, légèreté, sans rames, sans fêlures, que cette joie, cette joie, demeure.

16 Août 2014. 


II


Seulement, étrangement, avec courage et sans rompre, sans espérer, le temps passe, tout coule et tout te conduit, tu passes, tu penses et tu embrasses, un effet, un rayon, sillon profond, cœur ouvert, chair aperçue et gorge en attente, noire et obstinée, ne rien espérer et tout attendre et donner, 

mordre l’air qui passe, la fraîcheur écoulée, les objets et les rires, les jeux et l’enchantement, et sauvagement, sans cesse, tout y tiens, tout y viens plus ou moins, il retient, il retourne de jeux en rires et d’évidences en saisissements, le pieds hésite un peu, temps suspendu, bonheur éblouissant, 

sans mélange, sans trouble, les cendres sont en bas, tout coule au ruisseau, ils ont mesuré un arbre, il pèse le poids de sa hauteur, tous trahissent, ils accusent fils et filles, folies perdues, courage abandonné dans les traverses, sans soutien, sur le devant, au-devant, en avant, tout tremble, 

un pays, on a choisi, tout est engrangé, le plus petit, le plus simple, mais à la fin, ils demeurent sous l’arbre le plus haut, effort envolé, cave nettoyée, ils arrachent des pans d’écorce, ils liquident des litres de résine, oiseaux rompus, un chant au nez, cœurs envoyés, au sourire, ils sont abandonnés, 

sans courage, tous lisent le pouvoir, ils se le doivent, puissante réflexion, mon arbre est haut, la tour est immense, et je suis sans mesure, je suis du poids de la résine et je chante en haut, vous en bas, attendez et venez voir, tenez et attendez, et il sont ici, laids et faibles en esprit, et sans fond, 

lourdement, une faute et puis une autre, ils traînent et nous les abandonnerons, ils sont, et je suis les arbres sur le chemin, tout finit et tout meurt, la joie, les rires, les jeux et les malheurs, un temps qui mouille et un temps qui enchante, un temps qui trempe et un temps qui détrempe, 

peintures et couleurs, chevilles étendues sous l’ombrage, l’ouvrage à rendre, les charges à tenir, la vie à protéger et en écho, la pensée, les images là-bas, plus loin, la même goutte attends la fin du temps, je suis suspendu et sans hésiter, je ne fais rien, j’attends et tout te tiens, tu es enchanté

et enfin, tout est à faire, tout est à dire, sans trembler, sans attendre, on pense, on imagine, goutte suspendue dans les âges et tu tiens et tu regardes tout, et tout, de tout tu souris et tu te donnes encore un flot, encore des paroles, de la grandeur, de la noblesse, ô, les grands arbres, ô, 

les oiseaux, tout passe, tout glisse sous les branches, l’air frais, tout y passe et sûrement, certainement, fermement, dire, chanter, proclamer, temps qui mouille et temps qui enchante, que tout y soit, que tout y dure, le charme et le désir, les épaules, la main, nues, des joies à venir, des dangers, 

des rires, bouche ouverte, sans fêlures, que cette joie, cette joie, demeure.


16 Août 2014.


III


Ils ont travaillé et tout leur va bien, il y a une certitude, tout est grand, tout est haut, tout compte et tout rassemble, les saisons, les années, les jours, la réflexion sur la terre, sur les eaux, tout change, et tout, il faut ramasser, le travail est accompli et tout se recommence, sur la vie, sur le départ, 

en grandeur, en accord, c’est, à la confiance, c’est, aux paroles claires, le trait est tiré, la vie est en suspens, il y a, il y aura et des comptes et des rires, des jeux, et de la certitude, des efforts, des caresses, des angoisses, enfin, enfin, allons y et travaillons, sur le devant, dans l’ombre, au trait plus 

fin, à la grandeur sûre, au port en majesté et je dis au monde, maman était très belle et moi je suis comme maman, comme elle, comme eux, aussi, cette si belle, et puis on regarde le reste, sœurs et frères, et puis le travail accompli, il est simple de briller au désert, sur le devant, en haut, en 

haut, tout haut, l’arbre est le plus haut, en haut, en haut, si belle, si grande, et toute si, de la vie, de la mort, des certitudes et puis on dit, il ne faut dire et le silence suit, à la clarté vive, aux gestes, les rires et les jeux, je vois, j’entends, et tout est deviné, tout arrache, les feuilles à brûler, 

les corps à délacer, et l’incroyable mélancolie, je suis sur cette terre, un peu brisé, un peu las, sans rires, sans jeux, sans ouvrage, d’autres ont si bien travaillé et tout réussi et tout nous comble, tout avance, tout à commencer, tout pour mordre, les chiens au pied de l’arbre haut, dans la vie, 

dans une petite tourmente, comme si, comme si, il faut, il faut et dire et taire et arracher un à un les secrets et dire, dire, la mort et la vie, et nous, et vous, vous êtes engagés, vous êtes sur le fil, dans l’histoire du bruit et de la fureur, et tout compte, le travail accompli, l’arbre haut, la confiance 

et les déroutes à venir, on pense, on calme, on comprend et au pied de l’arbre haut, les chiens aboient, si belle et comme maman, je tourne et je regarde, tous nous admirent et tous nous aiment, oh, quelle bonne sensation, comme sur la vie, comme sur le temps, dans la vie, dans le calme 

et je règne et sur  moi-même le temps ne compte, le temps et tout arrange et tout pour finir compter et combler et changer des idées il faut plus de force il faut bien plus de courage et on pense ventre assis et raisons molles et en haut, tout en haut de l’arbre le plus haut, les oiseaux, les 

oiseaux et tous chantent, cette beauté ne les atteint pas, en attendant, à la fin le temps aura passé, la vie coulera, les eaux assemblées s’ouvriront, et toi belle, si belle, sur le fleuve je verrai, je verrai, passer ton beau cadavre.  
                                                                                  

17 Août 2014.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire