jeudi 4 février 2016

Deux têtes.



A la pointe, au bout, tout arrive et tout se tait, la figure et les histoires, tout en invention, pour l’heure on les attend, on y est sur le chemin, entre les murs de poussière et les rumeurs, à l’ombre, à l’ombre mortel fragile, et garde toi, garde toi, tu y seras, pour le pardon, un vol d’oiseaux terribles, 

une suite, des yeux et des oreilles, du chant et des abeilles, tout en haut, tout, un élan, un sanglot, on sort et on accroche au mur des feuilles vertes, à l’invention : deux têtes sur le chemin, on avance, on les voit et tout est transformé, on a évité le pardon, on a évité les semailles, sur le chemin 

on trace les erreurs, les coups portés sont lourds et les cœurs sont terribles, sur le devant, sur la chaîne, les barrières tombées, les cœurs sont au soleil, ôtez-vous donc, ôtez-vous donc, le sol est bien trop dur, difficile ta marche, envolons-nous, regardons loin, nous avons évité le pardon, 

et tout ici vit en grâce et en reconnaissance, au matin, à midi, au soir, tombés sur nous, dans la chaleur et dans le bruit, tout remue et on agite, un verre, un verre, une eau glacée, un coup pour rien, une ombre dure, sur le sol tout revient, les mots tracés, les têtes déposées, on attend le retour, 

tout ici se tourne, le désir, les élans, la chance sans fin, la fuite éternelle, éternellement je disperse les herbes sèches, les fleurs coupées, les pierres, si dures et si petites, pour tout jeter, pour tout offrir en sacrifice, une éternité de mendiants dévore les abimes, sur le côté, au vent, au jour,

la vue est toute blanche, rien n’est juste, tout éreinté, tout affolé, tout perdu et sans raison, tout en silence, la vie, la mort seule, les rancunes et le mépris, la mort même, on a évité le pardon, on jette une à une les pierres sur la route, un fil noué, noué encore et encore et encore, tout est jeté, 

sous le pont l’eau, elle est amère, chants d’oiseaux et chants d’abeilles, retour sur hier et pour demain, à toujours, à jamais, la souffrance est éternelle, je tire encore sur le fil, un nœud en plus, du malheur pour les autres, du temps perdu, des yeux brisés, des blessures toujours, sans ombres,

sans regrets, tout s’effondre, tout jaillit, du haut, dans l’eau sale, le malheur, à la nuit, pour l’heure on attend, on y sera sur le chemin, entre les murs de poussière, tout arrive et tout se tait, un pas en plus, un pied raclé, les têtes sur la route, deux tracées, une main levée pour un sacrifice.

19 Juillet 2015.

1 commentaire:

  1. Caviar


    la figure en invention
    attend
    entre les rumeurs

    fragile

    un vol
    avance
    sur les erreurs

    les cœurs en grâce
    au matin

    au soir
    les mots tracés
    le désir en sacrifice

    rien n’est sans raison
    la vie
    la mort

    l’eau éternelle
    sans ombres
    sans regrets

    entre les murs
    tout se tait

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