vendredi 5 mai 2017

Exil, le retour.



I.

Au fond, on tangue, tout agité, paré, paré de fleurs et d’ors, et soyons, jurons, de rester, au fond, au fond, il y a des rameaux et des images tout au-devant, sans rien annoncer, seulement l’amour de frères : tu viens et je te retiens, tu es posé au creux de mes nuages et tu t’envoles, pensée des morts. 

Et de l’automne, nos vies sont approchées et je retrouve un air ancien, combien, combien de jours et d’heures, tout au ciel, tout aux jours, tout est fécond et recommence sans lasser, et plus encore de jours et de nuits à régler, on songe, on rêve, on se souvient des jours, des nuits réglés, ils parlent.

Regard, tout est clair aux paupières, et tout pénètre, je suis, j’en suis tout ébloui, tout étourdi, aux tremblements et aux hésitations, longtemps tu as posé tes armes et ta bannière et au fond, au fond du temps, tout y chante, la sainte, sainte fraternité, tout y explose et tout se tient, il faut, il faut, il faudra.

Et le dire un jour, un jour, ce tout, ce tout il faut, il faut et ce tout, il faudra des mots, des images pour passer sous la surface des sentiments et rester encore un peu, une autre, une autre année dans la simple respiration, cœur inspirant et rire respiré, tu te tiens fort et tu contemples des vieillesses le naufrage. 

Mornes enfants perdus, le passé seul, le passé pèse, mort et désolation, d’exil revenu, il est bon que cela me refuse, il est bon, il est bien, et du bon et du bien de la respiration et inspire, l’esprit des mots, l’esprit du temps et, au fond, au fond, du temps, ils respirent avec moi et chantent sur un souffle.

Le fil, un air suave et tout ici chante et tout ce tout me respire et on y mêle les fleurs d’amandier, les bêtes petites, agiles et malicieuses, tout ce qui ne sent plus la science, l’école, d’où vient ce tendre sentiment qui me remplit de joie et d’espérance d’où vient, toute l’affaire doit cesser, tout compte à renverser. 

Je suis, je tiens et tout ensemble, tout ce tout qui suit et porte, je te suis, je te tiens, tu me portes et encore et enfin et surtout de cette joie je veux répandre et puis ensuite assembler et les eaux et les barques tout au fil du temps sur les eaux et sur les champs, nuages inversés, je recommence et pose.
  
Tout ici enfin, enfin, j’accepte et je commence, corps reposés, eaux limpides, cœurs renversés, il est bon, bel et bon d’un mot d’un autre et être, être, rejeté par ce qui est détestable, un si grand et si grand, merci, merci, devant qui, Satan qui se promène, voici le diable qui passe, ce diable devant pourrait.

Crier merci et grâce, grâce, je suis, je tiens, je viens et tout ensemble, tout ici me tiens, voix claire et regard précis, verres pleins et cœurs aisés, tout ici est aimant, tout ici se renouvelle, et tout ce tout, retourne et conforte, j’en suis, j’en suis à la plus haute branche et oiseau, oiseau tu chantes, on tangue.

Tout ici s’agite, le mal parti, le bien venu, tout ici recommence, au fond, au fond tout ici est paré de fleurs et d’ors.

01 Août 2016.


 II.

Le vert étalé, les orgues sonnent en tête, tout imprégné de feu et d’espérance, où de temps, où d’espace, des yeux émerveillés et des doigts qui se délassent, du grand et de l’aimable, et de cloches, tout sonne et reprend et conduit, il mène un troupeau de grands et de petits, le bétail est vivant. 

Tout tourne en place, cornes et laines mêlées, au pied, au sol, à la surface, au-dessus, en dessous du sentiment, il respire et se fond et meurt et renait, tout avance, tout est rapide et sans retenue, tout au-devant, tout en principe, le vert étalé, les animaux dévorent et l’herbe et le grain, tout au- devant. 

Les hommes en plainte, reste-t-il assez de crème et de miel et de lin blanc, on se souvient de ta seule pureté, seule, jeune homme tôt venu, graine germée, aux paroissiens tu chantes le cantique, petits croyants et grands enfants, tout au ciel te pousse au sacrifice de crème et de miel, bergers, gardiens.

Bœufs vous êtes étonnés, sur les plus grands objets, sur les plus grands sujets, tout se confond et tombe, au ciel, au soleil, tout demeure et pose le nom, tout ce que toi, tout affronte et renouvelle, la ferveur, le salut, le calme, la fraîcheur, une lame, un sanglot et tout tremble, le vert est étalé, encore. 

Les animaux, tout en ce jour de toi dévorent et réclament des biens à brûler, du mal à découvrir, temps venu, temps d’embrasement, le vent souffle sur les braises, les cœurs émus sont au supplice, en garde, en sanglots, en retour d’Egypte ou de Syrie, tous chantent la chanson, pèlerins de Palestine revenus. 

Du fond des mers noyés, du ciel servis, nous irons revoir cela un jour au ciel, dans une autre réserve, selon le bien tenu, selon le mal perdu, graine levée trop tôt, tu prédis pour les autres le temps de la moisson et celui d’abandon, envolez-vous cheveux si fins et nez trop long, déjà au torse soumis.  

Il frappe et dépose une main, un caillou et chante l’avenir, crème et miel, animaux, puissants et sauvages, presque tout ici est à voir, venus d’Égypte ou de Syrie, pèlerins de Palestine, au ciel immense, on accroche vos yeux et vos pensées, soif de gravier et rêve en avance, les herbes, le sable, l’eau, dictés.

Tout est dans l’avenir, on a le temps, les heures sont courtes, tu es enfin debout et tu chantes pour eux, ils sont en y pensant et loin et pauvres et tout de misère accablés, les vieux, les faibles, les sans esprit, tout au retour ils pensent à leur âge et désirent crème et miel, au fond, au fond ils décident. 

Au ciel saccagent-ils, et tout, le présent et le futur, enfants déjà vieux, leur âge est certain, les fleurs sont à prendre et à perdre, pour toujours que ne reste rien, ni dents, ni cœurs, ni drame, ni sacrifice, le couteau dans la plaie, le temps et la chaleur, ombre douce, ombre chère, je vais et je viens et je pense. 

Au plus haut, vers le plus haut, tout tressaillant et conquis, la vérité est en apparence dans le vert étalé et les orgues qui résonnent, tout mâche et recommence, troupeau perdu, grand et petit et au ciel, au ciel surtout il y a tout, tout qui nargue et interroge, temps tremblé, cœur défaillant, joie et repos.
Et au repos, les peurs enfin envolées.

01 Août 2016.

III.

En second, en traces, en plumes, en étamines, en trimestres, en années, en croix, sur ce front, sur cette clarté, on ouvre des fontaines de rires et d’herbes, en cascade, tout est rempli, en mesures de grains, des cailloux, branches et feuilles, le tout mêlé, tout descend, et du large, temps aux éclats.

Le rire et les herbes, les oiseaux au loin, les insectes plus proche, tout, ensemble à la courbure, je vais aux oiseaux, aux fleurs, plumes, étamines, tout au loin  est posé, la vie est pleine de menaces, de bruits, ensemble nous y sommes, en second, à la trace, aux oiseaux, aux étamines, fleurs posées.

Oiseaux lointains, insectes proches, souffle au ciel bleu, tu descends et succombes aux souvenirs, ils étaient deux, ils étaient cent, ensemble grands de cœur, sous les voutes, sous les étages, sous le soleil, sous le poids des choses, cœurs harassés du poids du monde, rires en écho, des enfants.

Un peuple en avalanche, en tas, en rien, en tout ils avancent, en pas, le père porte et succombe, il portait tout, ce tout ensemble, dessous il succombe, temps percé, poids des hanches aux épaules, aux hanches, en farandole les souvenirs, tout est pesant, attaché, la nuit, les jours, pères accablés. 

Cœurs enrubannés, le plus grand, le plus lourd, un bouquet, le poids des étamines, pétales insupportables, de parfums et couleurs les yeux couronnent, oiseaux perdus au loin, si loin, becs serrés, cœurs meurtris, posés sur l’eau, sur l’herbe, la terre et les airs, tout est parfum, tout est possible.

Ils flottent, avancent, suivent, cœurs épouvantés, drame au soir, rires dans le jour, au lointain des plumes, toutes proches des étamines, fleurs dépouillées, sang répandu, sec, au soleil les insectes proches, en rubans, tout vole, tout vole, en couleurs, en bandeau, pensées des morts, voilà les feuilles.

Tout, tant, sans sève, tombe tout cela sur l’herbe, un jour d’été, chaque mort est en visite, l’errante hirondelle, l’eau dormante des marais, quelqu’un est mort ici, ensemble nous tirerons le corps, été sans raison, sans trembler je parle, je chante, retour, retour, l’exil fut long et triste, parsemé.
  
Cœurs abandonnés, de cailloux, ici, ici, tout ce tout se visite, je vois la main, je sens la peau, tout, de tout ce tout, je sens, terrible le monde en agonie, enfant mourant, corps perdu, tu, en toi, tout à l’abandon, tout perdu dans l’eau, en second, en trace, en plumes, en étamines, en trimestre, en années.

En croix, chantent les oiseaux, volent aussi plus proches les insectes, au-devant tout rassemble, les enfants, pères et mères, tout est mourant, et tout, ce tout aussi résiste.

03 Août 2016.

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