Parce
que tout cela ne fut pas aimable, nous étions, nous y étions à regarder et
croire, à chanter les merveilles, monde adoré, tout est éblouissant, je fus, je
fus et tu deviens, sur la rive, au lointain tu passes et tout te traîne, tu
tiens, et tu montes, cheval de rêve, chemin éblouissant des fleurs d’amandier.
Froid
le matin et tout à considérer, l’animal et le raisonnable, et tout ce qui est
interdit, ce monde meurt et, tout ce qu’il tient il le serre, je suis tremblant,
je suis étonné, tout ensemble monte au ciel une prière, ombre et inquiétude,
les enfants meurent, tout est en appauvrissement, tout tourne.
Tout
saisit, il faut, encore dire : la vie suavement étire un doigt, un œil, j’en
suis, j’en suis à l’abandon, tout dressé, reprends, reprends, armes et
bannières, frappe, il est temps, la vie, silence abandonné, tout cela ne fut
pas aimable, nous étions, nous y étions à regarder, croire, chanter les
merveilles.
Le
temps et l’espace, tout ici est mourant, le pied des vignes, les cailloux,
silex et aventure, dans le grand vent, tout souffle et arrache une à une les
larmes, tout ensemble, enfants noyés, enfant perdus de grillage et de pierres,
poches chargées, tout a coulé, au fond il y a la vase, le berceau de grillage.
De
cailloux je suis, je suis et encore bien plus encore, on voit inversement des
images et la force et le temps, tout est crispé sur cette retenue, je tiens
votre mort pour une certitude, rien ne changera cette face, ce versant, enfants
perdus, noyés, étrangement défigurés, mères aux cailloux, et vierges.
Sur
les rochers pleurez, pleurez, et dites, redites pauvres croyantes si petites,
dites, redites, ils sont partis, ils sont loin et nous ne voulions aucune
intelligence, pas d’étincelles, rien pour rien, du vent et des cailloux, silex,
silex, sans étincelle, tout cela ne fut pas aimable, nous sommes, nous voulons.
Des
chemins, des chemins, nous sommes oppressés, nous sommes à la racine, monde
sans gloire, tout au passé, ici les
étrangers repassent, tout aux cailloux, tout au désespoir, tout à la menace,
avance et viens comprendre, retourne chaque pierre au pied des souches, plonge,
plonge, reprend.
Il
y a, il faut, sans pleurer se convaincre, le monde est là et il retient la mort,
tout est ensemble, tout au ciel dépose l’oubli, la peur, le départ, tout ici se
retient, rien ne compte, je suis en toi, tu es l’ensemble, au ciel bleu les
étoiles en déclin, tout scintille, sans savoir au matin les oiseaux le soleil,
lèvent.
Tout
en écrin, tout est constant, la majesté ignore de la main droite sa charité,
main gauche pour l’outrage, tout encore pour l’étranglement, je tiens, tu viens,
tous ils ignorent, et l’ignorance signe l’appartenance, tout au système, tout
au rejet, j’en suis encore, en liberté, le voyage à peine commence.
Tout
cela ne fut pas aimable, on se déplace, nous étions, nous y étions à regarder
et croire, à chanter les merveilles, je plonge et je ramène corps perdus,
enfants noyés, cailloux et silex, armes et bannières, pays guerrier de pauvre
temps et de si grande, si grande misère.
05
Août 2016.
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