I
Ce qu’il faut : que le temps
remplace par une autre, l’histoire qui égratigne, jour perdu, jour tordu, une
histoire plus simple de fraîcheur et de héros, sur l’eau ils passent et tout
ils abandonnent, du sang et de la fierté et des odeurs perdues de mer et
d’aventure, soleil levé, genoux ployés au sable, sous la surface, une histoire
silencieuse et tout silencieusement remplace, les uns adorés et bannis et le
nouveau dans plus d’espace.
Au remplacement, les adorés
perdus, tout est retiré, il n’y a plus de supplice, du fond, du loin, tout remonte
et se fixe, parfums de sauge et d’améthyste, soleil levé, genoux ployés, temps
suspendu plus haut plus loin, ne te retourne pas et respire plus fort, le ciel
tremble et tu vis, avance et vois le bleu, si haut, si loin, toujours à dire,
tout déployé et mûr et à comprendre, quand reverrais-je hélas, et tout cette
histoire, oh, quand, des mains, des yeux, des pieds, de toute la peau, il y a
encore tout le reste à comprendre et sur le sable et sous la surface des choses
oubliées, des batailles et plus quelques naufrages, oiseau tu laisses
les autres marquer ton paysage, cœur perdu et voix petite, tu tords infiniment
un jour.
02 Août 2015.
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