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Vous
étiez, ô, vous qui étiez, je pense, je tiens, tout, ce tout ensemble au-dessus,
en dessous des sentiments, y étiez-vous vraiment, sans possible.
Remord
sans ardeur, tout vers tout se traîne, bâton en main, épaule blessée, je te
cherche et je te trouve et toujours tu crois, pauvre et si petit croyant, folie
et sans, sans.
Il
faut dire, il faut entendre, j’y suis, j’y suis, j’y vais et j’en viens, tout
en abus et tout en faiblesse, ils croient et aiment la haine et l’abandon,
jardins clos, avoines folles, ils sont perdus et tout autour se meurt, j’en
viens, je n’en suis pas et vous qui étiez, ô, vous qui étiez.
Étiez-vous
pour demeurer, pour ne pas accomplir, pour ne rien donner, on espère au fond du
jardin clos que tout, ce tout est pour préparer des miracles, dessus, dessous
les sentiments, on est au tout, on est à la surface, ciel éclaté et cœur
angoissé, raison fanée, oh, surprenante clarté, tout est ici à oublier.
28 Juillet 2016.
La clarté du dehors ne distrait pas mon âme.
RépondreSupprimerLa plaine chante et rit comme une jeune femme ;
Le nid palpite dans les houx ;
Partout la gaîté lui dans les bouches ouvertes ;
Mai, couché dans la mousse au fond des grottes vertes
Fait aux amoureux les yeux doux.
Dans les champs de luzerne et dans les champs de fèves,
Les vagues papillons errent pareils aux rêves ;
Le blé vert sort des sillons bruns ;
Et les abeilles d'or courent à la pervenche,
Au thym, au liseron, qui tend son urne blanche
A ces buveuses de parfums.
La nue étale au ciel ses pourpres et ses cuivres ;
Les arbres, tout gonflés de printemps, semblent ivres ;
Les branches, dans leurs doux ébats,
Se jettent sur les oiseaux du bout de leurs raquettes ;
Le bourdon galonné fait aux roses coquettes
Des propositions tout bas.
Moi, je laisse voler les senteurs et les baumes,
Je laisse chuchoter les fleurs, ces doux fantômes,
Et l'aube dire : « Vous vivrez ! »
Je regarde en moi-même, et, seul, oubliant l'heure,
L'oeil plein des visions de l'ombre intérieure,
Je songe aux morts, ces délivrés !
Encore un peu de temps, encore, ô mer superbe,
Quelques reflux ; j'aurai ma tombe aussi dans l'herbe,
Blanche au milieu du frais gazon,
A l'ombre de quelque arbre où le lierre s'attache ;
On y lira : « Passant, cette pierre te cache
La ruine d'une prison. »
Victor Hugo (Ingouville, mai 1843)