I
1
De
chaleur, de poids, d’ennui, fortement, tend et tout obsède, de lignes, de courbures
et d’églantiers froissés. Je vais au point du jour, j’arrache, un grand
frémissement, tout tend et je m’obsède.
Figure
brouillée, serrure et double tour, un cran plus un, et plus encore, tout autre
chose, saveurs et connaissance. Allons enfin sur le rivage, tout y dort et tout
commence.
Un
pied encore, tendu et avancé, sur un point du jour, sur le bout d’une nuit et
chaude et profonde. Croissant poussé et chuintements, à la dérive, tout arrive
et tout tient.
2
Et
pensons et suivons, au sol un reste de nature, un repas sans saveur, enfance
volée et corps, tout est noyé, dans les grilles, sur le sable. Corps retenu,
mains enlacées, je penche et tire un bord pour l’autre.
Des
âmes, des cerceaux et de l’or en paillettes, tourne et retourne et dépose au
bord, chercheur cherchant et déjà savant. Petit pied et mains tendues sur le
bord, dans l’eau à demi.
Une
part de vie, au bord, sur le bord, une certitude, je te vois et tu serais si
seul, tranquille, abandonné. Sans joie, un corps posé et bien des âmes à la
dérive, je tourne, j’accepte, je tends et j’arrache si, si encore.
3
Tourne
sur le rivage, les doigts dans le sable, le cœur au bout du monde, les chansons,
suites sans images, tu tournes, tu arraches, obsédé et penché, posé.
Du
doigt tu fermes et commence, un flot au rivage, tourne tout, chavire, la main,
le cœur, les ombres, pour la loi des histoires et des songes, tout remue, et
reviens, silence, le corps posé.
Tu
tournes et sur toi-même, dans le temps quelle fureur et quel abandon, en
chaîne, tu foules et commence, ô, vous qui étiez, jamais, toujours, encore et
quand même.
4
Un
temps, on ne croit, on trace une ligne, bâton léger, bourdon subtil, il
effleure, tient tout au doigt. Fragile corps posé au sable, un berceau, une
part de vie, une fermeture.
Un
verre cassé, des erreurs, du doigt tout tient encore, monde immobile, fleurs
fanées, tourne et te tient. Tu cherches et tu sais, cherchant, obsédé,
tranquille, ô, vous qui étiez.
Ce
chemin, cette rive, âmes oubliées, des fleurs sous un miroir, des chants,
insectes et oiseaux, temps revenu, saveur perdue au bord et dans le vide, les
ongles dans le sable.
5
Tout
à retrancher, tu tires et tout te tiens, tu cherches et tu sais, encore,
encore, oiseau avalé et encore à oublier. Je tiens, tu viens, au monde les
eaux, le vent levé.
Sur
le bord cette certitude, je sais, je viens et tourne et encore te cherche, tu
tiens les ongles dans le sable. La vie cessée, le cœur oublié, je te tiens je
viens et tu cherches.
Rivage
oublié, œil perdu au fond des eaux éloignées, des songes effacés, je suis, je
tiens, je sens, j’espère. Tourne au-devant, enfance perdue, cœur ignorant, nuit
abandonnée.
Je
tiens encore sur vos têtes, le voile et la couronne, or et paillettes, ô vous
qui étiez.
11 Juillet 2016.
II
1
J’entends
sur le sommeil une étrange, étrange incertitude, une sensation, blême et
infinie incertitude, tu tiens, tu tiens et une ancre aux autres te retient, tu
navigues et avances à vue,
sans
rien tu avances, sans terme, sans trembler, tu ignores et tout te tient, tout
est immense, au-devant un écho éternel et froid, immense cœur rouge et bloc de
glace, au fond on décharge et tout encore tombe, au sol, au sol encore, avance
et contiens toi, et tourne,
recommence,
on achève et on tient les yeux ouverts, la vie en avance dans l’escalier,
enfin, enfin, je respire, tu avances et je tiens une figure, encore beau
visage, beau visage cœur amoureux et joie tendue, tu tournes et retournes et on
couperait encore au jardin les herbes suspendues.
Les
yeux ouverts tu ranges, tu entends et tout au cœur se brise et te condamne,
figure à revoir, chanson pour le devant au sol, au sol.
2
Dans
la sûreté étrange du monde, tu avances et je te vois, qui fut et vous qui
étiez, nous sommes, vous fûtes, et tout encore avance sans trembler, cœur
ébloui et retour, au-devant tout est en sécurité je te tiens, je te vois,
tout
achève et avance, sans un désir, sans une goutte, l’eau est à voir toute et
toute entendue, du chemin, du chemin, de l’éclat en écho, en écho sur le reste,
tout est étrangement concentré et rendu, au lointain, au couchant, dans le
sentiment, tout étrangement se pose et se contient,
tu
retournes et tu te vois au bord des routes, chanson perdue, cœur élancé tout
tourne et tu reviens du plus long des voyages, cœur enchaîné, tout en entier
sur le devant, dans la vie même, dans le devoir tu tournes et préviens, il faut,
il faut tout dire et tout reprendre, le devoir, le temps, tout est tourné et
tout contient, il faut dire et reprendre, l’espoir.
Tout
coule d’un doigt à l’autre, la vie échappe et je m’incline au-devant,
au-devant, les grands sauvages ont disparu, il reste, il reste une illusion,
une évidence, un souvenir, j’y étais, j’y fus.
3
Tout
a marché, tout est saisi, les yeux, le cœur tout encore aux évidences, ô, vous
qui étiez, au loin, au loin, en terre abandonnée, on tourne, on supplie,
allongez-vous, détendez, il faut arriver et tourner sur le sol et sous les
pieds le gravier glisse,
il
reste au sol un arc, tout tourne et je commence, visage tordu et peau sous le
soleil, il y entre et il sort sous les feuilles et dans la volupté, un œil
ouvert, les lèvres disjointes, tu termines déjà le voyage des morts,
tout
encore te retiens et tu penses, ô, vous qui étiez, il faut, il faut étendre au
sol, une fois encore penser l’achèvement, je respire et je tiens et tout au
tout me désigne, visage sans couleur, sueur claire je recommence et je
t’appelle et tu reviens un jour encore, un éclair tourné.
Un
visage dans l’attente, je tourne et je devine, ils sont loin, tout encore et
tout ensuite, je fermerai les portes et les yeux, visage abandonné, douleur
éteinte sur le sentier, je te noierai et j’écouterai encore ta plainte, tout
est sûr et j’avance et vous étiez nombreux et en partance.
12 Juillet 2016.
III
1
Encore,
encore, au clair, au lointain, dans l’espérance et dans la folie, les yeux
ouverts et les mains vides, tu tiens et tu restes, suiveur, conteur, esprit
frappé et joue amère, le poids, le rien, les images, tout, ce tout est fécond,
tu tiens et tu t’abrites et tu cherches, toujours au fond des trous, sous la
peau, lièvre au gite, huppes au nid, rapaces aux cieux même.
Tu
cherches, tu grattes et tu rayonnes, temps compté, temps servi d’un nuage à un
autre, du plus long au plus froid, il faut éviter le pire, la tiédeur, l’indifférence,
corps rongés de deuils et de petites misères, petits croyants, petites misères,
tout, ce tout est tombé du plus lointain vers le clair.
Il
est clair et clairement on se dépasse, les yeux ouverts et les mains vides,
sans rire, en tremblant un peu, tout est petit et misérable, fleurs envolées,
joies étirées et tout commence et reprend, tout, ce tout dessus, dessous les
sentiments, tu trembles.
2
Tu
t’agites, image perdue, tout y respire la vengeance, je suis, je tiens et tout,
ce tout ici, la crainte et la tiédeur, je suis ici, je suis au centre et tout,
ce tout te recommence, soleil perdu, peau vieillie, tout au cuir se recommande.
Je
suis ici et je me tiens et je balance, et tout ensemble, une image, vieux rêves,
tout tient au néant, des jardins clos et des barrières, sous la haie se cachent
les oiseaux, tu vas, tu voles et je recommence, temps perdu, avoine folle,
pauvre animal déjà au sacrifice, encore plus, encore loin, lointain venu, jour
arraché au silence.
Tout
ici est obligatoire, je te cherche, je te trouve, je t’insulte et tu m’aimes,
horreur et sacrifice, joie sans nuages, il se murmure, il se tient et tout au
silence est établi.
Je
vais, je viens, tu es encore en attente, petit croyant, un espoir mort, tout
est pour la trahison, le mensonge, je vais, je viens et tout ici me repousse,
je ne suis plus.
3
Vous
étiez, ô, vous qui étiez, je pense, je tiens, tout, ce tout ensemble au-dessus,
en dessous des sentiments, y étiez-vous vraiment, sans possible.
Remord
sans ardeur, tout vers tout se traîne, bâton en main, épaule blessée, je te
cherche et je te trouve et toujours tu crois, pauvre et si petit croyant, folie
et sans, sans.
Il
faut dire, il faut entendre, j’y suis, j’y suis, j’y vais et j’en viens, tout
en abus et tout en faiblesse, ils croient et aiment la haine et l’abandon,
jardins clos, avoines folles, ils sont perdus et tout autour se meurt, j’en
viens, je n’en suis pas et vous qui étiez, ô, vous qui étiez.
Étiez-vous
pour demeurer, pour ne pas accomplir, pour ne rien donner, on espère au fond du
jardin clos que tout, ce tout est pour préparer des miracles, dessus, dessous
les sentiments, on est au tout, on est à la surface, ciel éclaté et cœur
angoissé, raison fanée, oh, surprenante clarté, tout est ici à oublier.
28 Juillet 2016.
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