dimanche 2 décembre 2018

Dans l’herbe rase.

Cela sort du néant et cela y retourne, j’entends la voix des absents. Je compte sur les prés, les fleurs, les embrassades, j’extirpe du ciel bleu le cœur et la raison, je vois un animal qui passe, les herbes sont posées, les taillis sont hauts, les arbres accueillent et posent le ciel même, les oiseaux chantent loin, ils servent les troupeaux, partis de l’infini et retournés, dans l’ombre, sortis du néant, retournés au placard, montés par l’escalier, descendus dans la plaine. Il voyait la mer, du haut de la montagne, de mures et d’oliviers, le cœur dans l’eau se baigne, le cœur dans les tourments explose son cercueil.

Je vois au sol creusé une mer de roseaux, je sens au pas tremblé de la rouille dans l’eau. Il s’est posé, il est venu l’oiseau bleu sur les eaux, il revient, il repasse et cherche une branche. Dans l’ombre, les écarts, les fleurs mauves et pâles, dans le ciel l’herbe verte et les arbres branchés. Au ciel un cœur qui bat, une aventure intense, l’idée de l’infini qui vient et rebat, le tour est infini, les oiseaux chantent, les animaux pleurent, les fleurs bleues rentrées, les fleurs bleues posées là, qui soutiennent le temps, qui grimpent dans les arbres et au soleil, les fleurs bleues qui se fanent et tournent.

Les traces sont tendues, les traces son droites, les hommes sont passés, la nature est perdue, un œil est ouvert sur cet infini, un œil est fermé dans cet infini, il en vient, il y retourne, il avance sous le soleil et compte les fleurs bleues. Je viens d’une autre rive, je viens d’un autre temps, je passe dans le ciel et frise l’ouverture et l’heure a tourné, les nuages frissonnent et grisonnent au ciel bleu, les fleurs bleues sont en panne et pendent lentement, la lumière a changé, les ombres sont plus fraîches, comme un matin de joie, de calme et d’espérance, comme un matin avant l’orage, dans le ciel un oiseau blanc passe.

Les hommes ont tracé tout droit dans l’herbe rase, les animaux aussi cachent le temps ils effrangent l’ardeur et posent l’inquiétude, toujours ils se défendent et finissent d’en haut et posent en bas leur nid et leur enfance. Dans l’eau, je verrai le sacrifice de lumière qui plonge et les rayons qui battent. Les insectes à la surface et j’attendrai d’être mouillé pour sécher mon cœur assoiffé. Je ne reconnais plus le calme et le repos, la lumière a changé, les ombres sont plus longues, il est matin encore et la terre s’éveille. Je suis et maintenant me dis, les animaux me parlent et les fleurs me sourient, où est le reste, où est le monde, où sont les gens, ce temps est à côté du temps passé des autres. Ce matin comme une journée, comme une année, comme une saison de l’éveil au sommeil, de l’hiver à l’été, ce printemps est en marche, ce printemps est fini, la douceur se contemple, le rêve se poursuit. Ils vont entrer à nouveau et encore les yeux des gens perdus sur ce chemin qui court. Il y a de la terre, de la poussière, de l’herbe sèche, de l’herbe verte, des fleurs bleues, des fleurs jaunes, des roseaux et des arbres poussés et des ombres qui tremblent et un amant heureux de cette vie chantée.

31 Juillet 2008.

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