samedi 1 décembre 2018

Retour, sans rien dire, sans rien faire.

"Compère qu'as-tu vu ?"

J'ai vu au plus chaud du jour la lumière comme une éclaboussure. J'ai vu l'ombre des arbres faire un lit aux oiseaux. J'ai vu sous les rameaux Israël libéré. J'ai vu entre les branches une étoile… une lune. J'ai vu au fil de l'eau le regard de l'homme. J'ai vu un voyageur venu du fond des âges. J'ai vu un coin de terre dont le nom fait rêver.

J'ai vu … j'ai vu … … oui, j'ai vu "sous l’arbre aux doigts penchés, sous l’arbre aux doigts levés" des hommes qui avancent, et luttent sans relâche à la sueur de leur front, goutte à goutte contre l’inexorable.

Pour qui ? Pour quoi ? Pourquoi ? Pour qui ?

Un deux trois… le ciel se lamente, le pied est dans la boue, la tête dans le nuage sans âge où la lumière crie. Un deux trois… les oiseaux lissent leurs plumes sous les pleurs du vent, et tout se noue se dénoue et se renoue dans l’inextricable.

Enchaînement figé dans le temps emmêlé.

Voyageur sur la terre, il lègue ses souffrances aux humbles passagers, aux chemins, aux sentiers, et aux soleils couchants. Dans sa voix une larme lui apaise le cœur, oiseau rouge dans la cage de sa poitrine en feu, oiseau rouge écorché, résigné dans ce jour en morceaux. 

Maria Dolores Cano, 1 décembre 2018 à 19:27

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