jeudi 6 décembre 2018

On est sans dire, sans faire.

On est, sans rien dire, sans rien faire, sur le devant, dans la poussière, accéléré et rendu, imprimé dans la lumière, sur l’escalier. Sur le devant, on se retire du chemin, on monte, on descend, la douleur est entière. Les jours sur les jours, la chambre sur la chambre, dans le rythme, du lever au coucher, de la nuit à la nuit.

On est en espérance, on est en esclavage, il y a une petite liberté, une petite fleur sur le bord, à l’ouverture, on est ici sur le devant sans rien entendre et on essaie de dire : la lampe est allumée, ils ont crié au fond du noir, entre les larmes de la lune, dans l’air, dans le sable, éventrés et certains et sur le souffle. Le silence est intact, la nuit coule sur la toiture, les yeux ouverts, le sang en flot, ils ont tenu, ils on cherché, ils ne marchent plus, le niveau est atteint, ils tournent sur le ciel, ils comptent les étoiles, ils engrangent la chaleur et le temps. Le vent s’est tu, le noir est intense et un a crié mort ou victoire, dans l’escalier, loin du jardin au rebord de la fenêtre.

On attend, la vie avance, chaque pas remonte dans l’escalier et chaque pas sur le sol, une torture, une souffrance. On entend loin, on voit court, le sol est dur et crie et craque, les pas lourds, la lune noire, ils ont entendu, et un a crié sans espoir. La lune sur l’ouverture, les voyageurs, les condamnés, ils tirent sur le drap, sur la peau, sur le temps. Dans l’escalier, sur la rampe, la main griffe et frotte, ils ne raclent pas le pied, le sol est propre, la poussière est dehors sur le chemin où le soleil sèche la boue.

On a crié une seule fois dans la nuit, ils ont perdu le compte calme du souffle sur le lit tendu, tendus aussi et ils attendent, le soleil viendra, le calme est resté. Un pas, un autre, un cri, un autre, ils serrent et recommencent, au loin tendus, au loin perdus, sur le sol frais, dans les draps clairs. Les yeux ouverts, les yeux tendus, ils soufflent un souffle calme, il faut attendre la fraîcheur, il faut espérer, le retour des flammes, de la candeur sincère, pour vivre libres et heureux et forts. Les morts comptent le temps, les doigts servent et ils accrochent un peu de larmes, un peu de sueur, ils ont entendu la morsure.

On a lancé dans la nuit les oreilles et le jour, la suite, le temps est venu, ils se raccrochent. Il y a chaud, il y a loin, la lune tourne sur le monde, les heureux dorment et oublient, le cri est mort, le cri est loin, ils sont tendus et ils s’éveillent, le clair, le jour, chaque pas souffre en silence, le cri a retenu la vie, ils sont ensemble sur le temps, ils sont ensemble dans la nuit, ils tournent vifs et recommencent. Serrés, déposés dans la main, l’espace au ciel les recommande, ils sont frais et posés, sur le jour, dans le temps, ils montent et descendent l’escalier, la rampe, la vie, le jour, la nuit.

1 Août 2008.

1 commentaire:

  1. Dans les ténèbres la lumière vacille
    ______________________ fatiguée
    le vent se tait ________ fossé béant
    empli d’eau ___ de lumière
    au creux l’absence

    On attend ____ on voit
    le rêve passe
    la vie avance sur la rampe

    Cri perdu
    creux de l’oreille ____ sourde obscurité
    pas du silence en équilibre sur la rampe
    _______________________ ouverts au ciel
    dans la main du jour un soupçon d’éternité

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