mercredi 2 août 2017

On livre et on liquide et on chante, sur le filet.



La toile est tendue, les éclats sont dans la peau, reçus et emportés et menus, tout ensemble, un océan, une absence, un rendez vous de fer et de marbre. Il a poli la ritournelle et rempli un verre, plein de distance et d’ennui, il cherche une sensation, une frénésie, une espérance, pour le martyre, pour la nuit et la sincérité. L’ardeur et les friandises et le ménage, remués et la solitude et le repos tout bien gardé et franc et mûr et volontaire et plein de défauts sous le pied. Il faudra bien finir ce verre et contempler le ciel caché sous les branches, dans l’herbe qu’il faut croiser et retoucher. Et en remplir un panier d’espérance, de chaleur pour annoncer aux enfants qui passent, le retour des armées vaincues.


Ils ont brûlé le char des maléfices et tassé du pied  la boue, elle pleurait, elle est en lice et dépecée jusqu’aux genoux. Ils brûlent  et rebrûlent et entassent des herbes noires sous les roues, le char avance et on y voit, un gant retourné doigt par doigt, les épreuves, la liberté, le courroux, la gaieté, les ficelles, la saveur. Le chien est lancé dans l’herbe, sur la route, il est perdu et, retourné son panache, il court sur un pied tordu.



Les ogres ont dévoré, les herbes ont brûlé, brûlé, la confiance se consume, les blés sont trop mûrs et saccagés et posés. La main tremble et remonte sur le tronc et racle l’écorce, sous le gant trop tourné, et retourné du noir au blanc, des cris au silence, de l’horreur à la sainteté. Les anges les ont vu passer et fidèles se sont penchés. Ils vont crier et rompre le silence et rendre au ciel cette pauvre moitié, ce lambeau de rage et de colère et d’abandon.  La peau se tourne sur la vie, les os se choquent et finissent le chien passe et commence  l’avenir, le départ loin sur la grand route vers ailleurs.  Les pavés sur le ciel, tournent et retournent, le vent levé, le corps blessé, les genoux cernés de misère, de cailloux blancs et de sueur. La rive est  jonchée de merveilles, de poissons et de coquilles, de cruauté, les cailloux brillent dans le vent.



Les membres brûlent et descendent, la peau est tournée sur elle, la noirceur a viré, le massacre est accompli, ils courent, courent et volent dans la nuit, la tête est fondue. Le chemin au bord de l’eau, il faut s’asseoir et contempler et trier et retirer la peau, elle a brûlé dans le panier.



Les hommes heureux cueillent des simples, le chien court sur le chemin et d’autres plus loin se bercent d’illusions et de massacres, de désespoir et de contraintes et passent dans la nuit sans lune, la tête cachée d’une épaisseur de noir pour brûler. Ils ont fait un miracle pour les beaux jours, ils ont inventé l’ivoire calcinée, la peau tirée, la peau tendue. Le tambour sonne sur eux et ils courent dans la nuit d’ivoire sur les dents d’émail, dans le panier, des chansons sous la narine.



On livre et on liquide et on chante sur le filet, la toile est tendue et sans rides et les éclats sont dans la peau, reçus et distendus et emportés et menus et tout ensemble se compose un océan, une absence, un rendez vous de fer et de marbre.


30 Octobre 2006.

2 commentaires:

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  2. Les éclats reçus
    ____________ un rendez-vous plein
    pour la nuit

    la solitude
    sous le pied
    ciel retouché
    ___________ chaleur

    genoux des herbes
    doigt des épreuves
    blés saccagés
    l’écorce des cris a vu passer le silence

    lambeau de peau
    ____________ l’avenir
    sur la route tournent le vent
    ________________ le corps blessé de sueur
    cruauté

    le massacre dans la nuit
    la tête au bord de l’eau
    elle a brûlé sur le chemin
    ___________________désespoir
    sans lune pour les beaux jours
    toile sans rides

    les éclats reçus
    ____________ un rendez-vous de marbre

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