La
toile est tendue, les éclats sont dans la peau, reçus et emportés et menus,
tout ensemble, un océan, une absence, un rendez vous de fer et de marbre. Il a
poli la ritournelle et rempli un verre, plein de distance et d’ennui, il cherche
une sensation, une frénésie, une espérance, pour le martyre, pour la nuit et la
sincérité. L’ardeur et les friandises et le ménage, remués et la solitude et le
repos tout bien gardé et franc et mûr et volontaire et plein de défauts sous le
pied. Il faudra bien finir ce verre et contempler le ciel caché sous les
branches, dans l’herbe qu’il faut croiser et retoucher. Et en remplir un panier
d’espérance, de chaleur pour annoncer aux enfants qui passent, le retour des
armées vaincues.
Ils
ont brûlé le char des maléfices et tassé du pied la boue, elle pleurait, elle est en lice et
dépecée jusqu’aux genoux. Ils brûlent et rebrûlent et entassent des
herbes noires sous les roues, le char avance et on y voit, un gant retourné
doigt par doigt, les épreuves, la liberté, le courroux, la gaieté, les
ficelles, la saveur. Le chien est lancé dans l’herbe, sur la route, il est
perdu et, retourné son panache, il court sur un pied tordu.
Les
ogres ont dévoré, les herbes ont brûlé, brûlé, la confiance se consume, les blés
sont trop mûrs et saccagés et posés. La main tremble et remonte sur le tronc et
racle l’écorce, sous le gant trop tourné, et retourné du noir au blanc, des
cris au silence, de l’horreur à la sainteté. Les anges les ont vu passer et
fidèles se sont penchés. Ils vont crier et rompre le silence et rendre au ciel
cette pauvre moitié, ce lambeau de rage et de colère et d’abandon. La peau se tourne sur la vie, les os se
choquent et finissent le chien passe et commence l’avenir, le départ loin sur la grand route
vers ailleurs. Les pavés sur le ciel,
tournent et retournent, le vent levé, le corps blessé, les genoux cernés de
misère, de cailloux blancs et de sueur. La rive est jonchée de merveilles, de poissons et de
coquilles, de cruauté, les cailloux brillent dans le vent.
Les
membres brûlent et descendent, la peau est tournée sur elle, la noirceur a
viré, le massacre est accompli, ils courent, courent et volent dans la nuit, la
tête est fondue. Le chemin au bord de l’eau, il faut s’asseoir et contempler et
trier et retirer la peau, elle a brûlé dans le panier.
Les
hommes heureux cueillent des simples, le chien court sur le chemin et d’autres
plus loin se bercent d’illusions et de massacres, de désespoir et de
contraintes et passent dans la nuit sans lune, la tête cachée d’une épaisseur
de noir pour brûler. Ils ont fait un miracle pour les beaux jours, ils ont
inventé l’ivoire calcinée, la peau tirée, la peau tendue. Le tambour sonne sur
eux et ils courent dans la nuit d’ivoire sur les dents d’émail, dans le panier,
des chansons sous la narine.
On
livre et on liquide et on chante sur le filet, la toile est tendue et sans
rides et les éclats sont dans la peau, reçus et distendus et emportés et menus
et tout ensemble se compose un océan, une absence, un rendez vous de fer et de
marbre.
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RépondreSupprimerLes éclats reçus
RépondreSupprimer____________ un rendez-vous plein
pour la nuit
la solitude
sous le pied
ciel retouché
___________ chaleur
genoux des herbes
doigt des épreuves
blés saccagés
l’écorce des cris a vu passer le silence
lambeau de peau
____________ l’avenir
sur la route tournent le vent
________________ le corps blessé de sueur
cruauté
le massacre dans la nuit
la tête au bord de l’eau
elle a brûlé sur le chemin
___________________désespoir
sans lune pour les beaux jours
toile sans rides
les éclats reçus
____________ un rendez-vous de marbre