mercredi 19 juin 2019

En mélange, bien agaçant.



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Avec le cuir de l’âne et des pensées émues, je reste sur le bord et je surveille la suite, le cuir, l’âne, la pensée, je suis sur le chemin et je compte les arbres, les feuilles, les rochers, il n’y a plus rien, des bois, des rochers, des vallons, des fronts dépouillés, des écorces naissantes et l’on lirait

les noms gravés par des mains tremblantes. Eurydice, Angélique fut ici épouse de Médor, et sur le chemin, le chemin, le chien y est, il fuit au devant et n’a pas saisi la petite renarde si rusée, les pommiers, les renards, en d’autres bouches ils changent de genre et de qualité, la renarde,


au pommier tu monteras, à la cime de celle là, oh quel beau langage, quelles beaux mélanges. Sur les échelles on lit des noms gravés par des mains tremblantes : Eurydice, Angélique, où sont-elles, où sont-ils, au lointain il se forme comme une nue ardente, comme un char brûlant au passage,

revient-il, Phaéton sur son char, célébré sans détour, il commence un jour et achève une nuit, je l’ai bien vu, je l’ai bien vu, il s’élance, il frissonne et il retient au devant ses armes et sa bannière et il regarde sur lui d’un œil à l’épaule. Ils sont encore loin leurs assassins, le jour est revenu, la nuit y tremble,


ils sont élancés et ardents, ô, une nue ardente poudre le sentier, ils sont au point du jour, ils sont à l’horizon, l’orient est en flamme, la nuit court encore et le marais profond, profond vestige de quel déluge, en y voyant, en y pensant, la nuit est semblable, les yeux au fond du puits, la joue aux rochers,

ils y sont, ils y vont et elle reste Ariane désolée, ô Thésée où es-tu et je partis sur l’heure et je chantais encore sur la barque, sur la barque. On traverse et un fleuve et une mer et les eaux se rassemblent au mat, à la jonction, au point du jour les tessons se retrouvent et le pain est jeté encore




une fois sur les ondes, jette, jette, il reviendra, sorti du temps qui court et fait pour rire et pour pleurer, pain pour jeûner et pour manger, Angélique ici fut l’épouse de Médor et Roland brûle, brûle, brûle, ardent Roland, Roland se meurt. Le cuir, l’âne, la pensée, de toi je ris, je ris, je déçois je romps,

je romps les amours et Roland brûle, Angélique ici fut l’épouse de Médor, le chien sur le chantier n’a pas vu le renard, la tortue en voyage est foulée, le sentier brûle, brûle, brûle. C’est comme un char brûlant venu du fond des âges, la violence, le sang et tout bouillonne sur la tempe, la rive inconnue,

les héros s’y confondent, soleil et Diane et nuit et jour mêlés et le ciel inconnu et la vie viennent, accompagnés et suivent les caresses, les amours et tout résiste et se compose, ils sont et la vie et le jour et le sentier battu et la vie en partage, les héros se figent et il n’a pas encore levé

un pied, un pied aux orteils fatigués, les doigts encore dans la porte, tout frémit et frissonne, les chiens, le cuir, l’âne, Angélique, Médor, Eurydice, Phaéton, Diane, Thésée, Roland, Ariane, sur ce point du jour tout voudrait être écrit.


11 Juillet 2011.

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