jeudi 6 juin 2019

Hiver sans manches. 3



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Elle se profile au lointain, sur la cour et dans les jardins, une espérance. Le silence sur ce théâtre, la longue, longue nuit, elle marche et ils avancent, ils sont en tour, en tour, ils se donnent et se donnent, la main sur les épaules, le pied au sol, au sol ils vont s’étaler et bondir. Une pause silencieuse, avant le bond, avant le bond, ils vont voir et attendre dans le silence : il règne, souverain sur cette facette.

Ils se tournent, ils recommencent épaule contre épaule, le pied au sol, la peau tendue, fraîche et tendue, le cœur en forme, en forme de fruit ancien écrasé au pied et pendu et au mouroir. Il est posé entre deux pierres, il coule son parfum, il surit, il est trop mûr, il est perdu au sol, entre deux pierres, vieux fruit, trop, trop ancien, sirop de cœur rompu et d’espérance, odeur perdue, odeur de cendre.

Il est posé au sol entre deux pierres, évanoui pour eux, évanoui, perdu de frissons, sans rien pour approcher les arbres. Ils ne voient rien, les yeux perdus, le cœur est suspendu entre deux pierres brutes, brutes, ils n’entendent plus, sans rien autour, un fruit ancien posé au sol, un théâtre en entier pour si peu de choses, sous le ciel et sous le vent humide encore chaud, les fruits tombés surissent aux cailloux.

23 Décembre 2010.


Retour d'hiver sans manches :

Ô ! L’espérance
des jardins, en longues nuits d’absence et de silence. Théâtre des solitudes. Les mains courent sur le sol, aux pieds des délivrances, elles empoignent le soleil roulant sur les épaules… nues…

Hautes branches des urgences.

Cœurs tendus, ivres des parfums de la pierre et des fruits sur mûris. Éclaboussures d’ombre, sur le sol est la cendre, blessure ouverte au cœur du fruit… cramoisi…

Le soleil se noie dans les larmes lactées.

Les arbres frissonnent, les cœurs sont de marbre. Les yeux se perdent dans les rires de la pierre, aveugles et solitaires ils errent dans les vents, dans les herbes… fantômes aux visages défaillants… tus …

Il est la démesure, la vie déraisonnée, la mort insoupçonnée.

Maria Dolores Cano, ici et . 06 juin 2019 à 09:34

1 commentaire:

  1. Ô ! L’espérance
    des jardins, en longues nuits d’absence et de silence. Théâtre des solitudes. Les mains courent sur le sol, aux pieds des délivrances, elles empoignent le soleil roulant sur les épaules… nues…

    Hautes branches des urgences.

    Cœurs tendus, ivres des parfums de la pierre et des fruits sur mûris. Eclaboussures d’ombre, sur le sol est la cendre, blessure ouverte au cœur du fruit… cramoisi…

    Le soleil se noie dans les larmes lactées.

    Les arbres frissonnent, les cœurs sont de marbre. Les yeux se perdent dans les rires de la pierre, aveugles et solitaires ils errent dans les vents, dans les herbes… fantômes aux visages défaillants… tus …

    Il est la démesure, la vie déraisonnée, la mort insoupçonnée.


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