samedi 17 mars 2018

D’un bond la barrière.

Ils marchent sur le chemin et portent un panier de figues.

Bienvenus chez les hommes, renvoie le panier, les figues sont trop mures et flétrissent dans le tissu blanc du martyre, dans la chaleur du jour et dans la sainteté. Ils avancent et suivent une intention de bon augure. Ils sont dans la lumière et fournissent une arme à la déraison. Leur folie les éparpille, ils boivent dans un grand verre une eau ensoleillée pour chanter dans le vent. Renvoie le panier et conte l’histoire des hommes qui entrent dans le champ derrière la barrière. Leur marche invente une solitude mêlée de soupirs et de commencements. Les toiles d’araignées sont tordues au passage. Des milliers d’insectes s’accolent aux épaules, le fardeau est bien lourd et lourde la menace, il faut envoler ce boisseau. Ce combat est une aventure, les outils se chauffent, le soleil passe sur les lames jaillies du tissu blanc, la ceinture se ploie et la menace croit sur la pierre. La peau est touchée et frémit sur elle, le grain est sensible, les coutures saignent un peu, trop d’effort alourdit, le poids des rides trace les vaillances et les réussites. Le scrupule, une copie de la vie, gâche les jours heureux, ces versets, vieilles chansons, écrits dans les roseaux. Cette aventure passe plus loin que le désir et franchit d’un bond la barrière.

Ils avancent, vers la vieillesse et vers la solitude.

20 Juillet 2005.

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