mercredi 14 mars 2018

Last summer.

D’éblouissement en éblouissement, il avance sur la plage, les pieds frottent le sable, à son dos la charge est bien lourde. Il supporte la souffrance et avance vers le trésor, l’île est encore loin, viendra le sacrifice. Sur le champ il renouvelle une alliance, la déraison et la saison, il lance des sortilèges, la main croise dans l’eau la peau avec le fer.

L’impatience en écho, le vol clair des hirondelles sur la mer frappe les bateaux, la vue est écourtée, l’éclat du sel, de la sueur et le soleil rongent, une feuille de métal cercle les yeux. Il faut avancer et conduire au champ d’azur le pied qui boit l’eau des flaques chaudes, la vérité n’en sort pas. Les bateaux choquent le visage, sur le front un univers de coquilles, une frange de perles fines et de tessons. Les amphores montent au jour et se brisent sous le pied qui saigne. Cet éclat finit son existence dans un jardin loin du flux et du reflux qui l’a vu se perdre et renaître. Tout revient et tout repart, les coques vidées finissent sur des étagères et commentent la vie des familles et leurs soucis, les erreurs sur la fortune et le succès, le chien battu, le fil du temps et les rancunes, la solution et le sirop.

Choc sur le pied, il saigne et gémit une espérance de guérison et un succès, la bouteille chante clair dans l’escalade de la dune, s’y montrent les veilleurs qui piratent la vie des autres et leurs fureurs, ils unissent ce paysage et en font une offrande. La vie s’écoule dans le vide, les effets ne collent plus à la peau, ils échancrent une aventure avant le sanglot. La rapidité, le mélange, l’abandon, les faveurs serrent le linge de ces enfants venus donner une fête de complaisance, une histoire à raconter un jour, plus tard, dans le temps froid, dans la noirceur de l’hiver.

Sous le charme et l’émotion, tenir en respect un auditoire, chanter la dérision du corps assombri qui résiste et reste jeune. En cercle des vapeurs, volent dans la béatitude, avec la goutte de rosée, font une parure de princes à des milliers de perdus qui se retrouvent dans la gloire d’une senteur de sable frais, de coquillages et de blessures sur un verre qui brille à fleur d’eau, au pied, au genoux après la chute, aux mains quand les oursins raclent le fond. Les rochers entament les passions. Au pied, au corps, au cœur, à l’âme, dans le retour, le soir, dans le silence du ralentissement, ils freinent et débordent sur les genoux, ils fléchissent. Les efforts et les fêlures chauffent les habitudes, la nouveauté est venue ce matin. La vie se démonte, tas de sable. Sous le ciel bleu les anges croisent et espèrent un avenir d’orage et de passions dans la béatitude du devoir à remplir.

Le feu est partout, l’innocence invente des romances d’infortunes, elle chante sur le chemin :

« je ne sais d’où vient cette émotion, elle ferme mon cœur aux habitudes ».

Toujours il faut forcer la nature et rendre aux dieux du jour un hommage. Il faut du talent et de la volonté pour continuer ce voyage dans les grottes avec des pincements aux pieds.

Au centre, la vie passe et faiblit un peu, le jour recommence et charme. Son bâton double de voyageur est planté là dans les dunes et dans la joie perdue et retrouvée les soirs d’hiver. Le vent embrasse la sueur claire sur le cou, le filet d’eau sur l’épaule. Le sac trop lourd se dégonfle de ses décisions. Il se déhanche et renaît dans la confusion. Les parallèles des processions se croisent à l’infini du mensonge, la fortune sourit aux audacieux, ils tournent dans la broussaille et ramènent à tout jamais une belle cargaison de jeunesse et d’espoir et de souvenirs pour quand le temps sera venu, penser aux dernières roses de l’été.

17 Juillet 2005.

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