mardi 27 février 2018

Et il chante fort ...

Et il chante fort le faiseur de miracle, il gratte et entasse dans ses poches les pierres rouges de la vertu et du courage. La difficulté se précise dans le noir, la lune et le remords. Ils toussent forts dans la rue les enfants du naufrage et de la liberté. Ils se repèrent d'un œil noir et d'une corde tendue sur la vérité, ces pénitents, dans la brume viennent se contenter de peu et dire la barque a fait naufrage, le plus jeune est noyé dans une après midi de calme et de vertu.

Ils étaient dans le lait et le visage grave.

Le diseur de bonheur, l'élu de l'avenir se penche en riant sur les visages recrus de silence et rendus de fatigue. Le coq chante haut et torture la flamme, les petits oiseaux répondent à s'étouffer, la vie lance la suite et les amis sont en attente de baisers. Le vent charme le dos et le soleil torture l'âme.

Les veilleurs sont dans les draps de la volonté, la guerre libère le cri noir et dur de la force. Les abords de la chambre se couvrent de fleurs bleues, ces millions d'étoiles racontent, elles défendent dans le jour, l'entrain, la joie. Dire et faire, détend la peur et le courage, ils se donnent du blé et du mal à foison, fuir le jour et finir dans l'étendue du lac où un enfant se noie.

Il est venu tirer sur le bâton et pousser son bateau au-dessus de la rive, les ailes des oiseaux se chargent de raison et ploient dans le vent tiède, la plainte longue désole le chemin, les absents sont couverts de poussière, la vie avance avec dédain et termine la grande guerre. L'écho dit la blessure et donne un moment de calme et d'abandon, les chiens aboient et temblent, la mort n'est pas loin. La vertu est en promenade et le repos est pour tous près du berger dans la colline, loin du pont et de l'eau qui frisonne dans la lumière. La vérité de cette escalade de mots et d'ennui, est la poursuite d'os rompus et bouleversés, tout meurt et rien n'y fait, la vie se lasse de souffrance et les petits se noient dans l'eau du mal et du regret. La servitude pèse un poids d'arbres et de feuilles, les recoins de l'âme se penchent et tombent dans le panier du souvenir.

La beauté est silencieuse, les fleurs se réveillent, dans la main moite le ruban défait de l'enfant qui se penche et convoite et fait trembler. L'habitude, la raison noire, l'oubli, le chant plaintif et le chien mordent sur l'avenir. Le temps sur la marge, le recours aux ombres, imposent un blasphème, un étrange déraison qui glisse sous les pieds des angoissés, ils pleurent dans l'air pur, la vie est jouée dans le compte du sentiment. Les premiers et les derniers, les plus petits suivent les autres sur la route vers les étoiles, vers le refuge dans le froid. Il est temps que l'abandon véritable défigure les certitudes.

19 Avril 2005.

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