samedi 29 juillet 2017

Jour tordu. I.



1

Encore, encore ne rien dire et poser tout au sol, il y a de l’herbe, tout fut vert, tout pour chanter, donne de l’élan, un pied posé au sol, une histoire et une autre, sans rien dire, sans entendre, avoines sèches, plus rien dans le dos, du côté aux épaules, le temps tourne, les choses changent, le sol est sec. On pensait l’herbe verte, le nez au sol on ne voit rien, du loin on n’entend. 

Il faut se compter et essayer, au sol, sous les feuilles tout sèche et je m’attends, je suis à l’abandon, j’en suis à tout reprendre, une figure cruelle, tout à prendre et tout à commencer, pour essayer de joindre les rivages au loin, et tout au bout chanter la vie désespérée, dire le sens et tout emporter. On comprend, on entend, on montre un chemin et si je tourne, si je tourne. 

2

Sans raison, sans but, on montre un chemin et on reste dans l’ombre, dans le temps sec, si chaud, rempli de silence et cerclé de griffures. Je suis un temps plaintif, je comble et j’apprends, je tourne et tout commence, un chant, un chant comme une lame, tout à faucher, tout à découper, on cisaille le vide, on racle le néant, tout tourne, cercle long, temps revenu.

Forces épuisées, je suis en abandon, je suis en nuit profonde, je tire un fil et tout au bout je compte, il n’y a rien, l’air chaud, le souffle, tu chantes, tu es au bout, peut-être loin du refuge, loin dans rien et mort demain, le chant, la boucle sombre. Tu es fourbu et tu cherches dans les images un chant d’espoir pour éclairer ton chemin, traîne, traîne, et pense sans fin une phrase et après.

Une histoire cachée, l’autre, tout est obscur et tu n’avances pas, tout est lent, tout est sombre, une lame pour faucher, pour jaillir une étincelle, au calme tout se tient, il faudrait beaucoup de force, tête perdue, saveur fanée, tu retiens au bord ton pas et ta chanson sans écho, et sans joie, du calme et de l’ennui. Tu grattes ta petite terre et tu formes toujours des pierres pour des rois.


3

Les outils fatigués, la peau faible et noircie, tu avances et tu cherches malgré tout, malgré toi, tu n’as pas pris le bon ciseau, tu coupes et tu recoupes et le jardin pâlit au souffle trop chaud, on a raclé le vide, on a oublié l’amandier, les fleurs sont fanées. Rien ne vient, rien ne tient, tout tremble et tu épuises tes derniers outils, dernières forces, jardin perdu, cœur éclaté, avoine morte.

Tu tiens toujours et ta vie se mesure, tu es encore à dire une enfance : un coffre caché sous les pierres. Je suis sans souffle et sans voix et je cherche à dire un monde pour le nouveau, il faut inventer le pardon, il faut offrir, j’en suis au temps plaintif, je comble et j’apprends, je tourne et tout commence, un chant, un chant pour vivre et pour comprendre, pour comprendre.
                                                                                   
27 Juillet 2015.

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