lundi 20 novembre 2017

Dans le ciel ...


Dans le ciel une belle douceur se reflète. Le désir meurt et son vainqueur tremble, la tête danse. Le froid serre la poitrine qui vibre et frémit. Son doigt griffe et lacère un pied convulsé. La mine fière, un semblant d’air dit sa peur de l’esclavage et de l’abandon. Le pied qui danse et rebondit, figure de contre et de cri. Un autre parle à sa place, il garde un reste d’âme, qui se perd et se noie, dans le matin qui lève au loin.

Une lame, menace, et le tuera sans hésitation. Sa vue sème l’amour, dans sa bouche les rides se font attendre, les mots meurent dans le chaos, miracle. Sous son armure, un sac de carnage et d’effroi brisé contre le cœur qui s’affole et encourage, le vert et le sucré à en jouir, sans reproches, ni liens, pour faire tomber un pan de dureté.

Il frôle le visage du guerrier, le dernier qui partage l’air et le feu, la force et la joie. L’horreur est au fond avec les loups qui coupent le trésor en fragments de chair et d’os. La vie cisaille les rêves des fous, des rebelles, se libèrent-ils du malheur, l’effusion adoucit le regard du meurtrier qui dormait ici.

Un autre se lève avant l’aube. Une lune rousse affranchit la nuit du froid. Il faut renoncer à la barbarie et aux sanglots, seul et sans serment, aux enfances broyées et aux greniers brûlés, à la pâleur de l’homme qui cherche à renaître et dit à sa reine, à son roi :

« Je meurs debout et je te chante, enfant de la sérénité, joyeux et intrépide .

Je suis celui qui vient et sera, qui mentira à sa descendance, et joyeux à l’approche des loups, des renards, des corbeaux boira dans la corne des taureaux ».

Feuilles mortes, le frêne, porte son monde sur le dos, carapace et drapeau sur le mur, on reconnaît l’éternité, l’horreur, l’abîme qui cerne la vieillesse, dans le lointain et fait ombre. L’horizon pousse, avance et dit l’espace et le temps.

Il se lance contre le mur, monte vers le ciel et débite en fragments les nuances de la peur. Son regard a changé, l’œil se mouille dans l’effort. Il faut battre le tambour de l’enfance et tendre le mur d’oriflammes. Dans le ciel une belle douceur se reflète. Le désir meurt et son vainqueur tremble, la tête danse.

28 Avril 2004.

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