mercredi 15 novembre 2017

Qu’on, et que, et qui.


L’attente, soir qui chante, matin qui triomphe, jour de gloire, dit à l’âme du veilleur : le rougeoiement berce et enchante, ainsi, la chaleur et le frisson. Le veilleur rêve et souffle de l’air qui tourbillonne. On respire au sacre d’une enfance, qui pousse à pied perdu une petite roue qui amuse et essouffle, qui fait rire de la honte et douter de l’espoir.

Le veilleur racle et geint, agite un espoir de vengeance. La vérité, liberté et partage jaillit, ombre d’un printemps d’œillets rouges qui virent gris et sans parfum.

La crainte et le remords, enserrent et menacent, veilleur qui a peur, qui a faim et qui achève sa trace dans la boue et l’ornière. Le malheur sent le suint et les regrets. Charrue, laboure le fond des mines, veilleur, tire l’énigme d’un monde bouleversé, sans fraîcheur et sans grâce, dans la conscience et le dire de la folie, du jugement de Dieu fredonné en bourgeons, au crépitement d’une foule qui dort.

Le pardon ne se donne ni se vend, des années de franchise et de fécondité abîmées dans l’indifférence et l’abandon. Une île de risque et d’aventure soude cette rengaine, le souffle à la lune cercle la peur du berger en colère, veilleur, vole la liste de ceux qui vont partir pour le voyage sans détour. La renaissance vient du haut des collines, les chiens suivent l’absence, les chevaux tirent la charrette des enfants. Le corps a grandi et mûrie la parole, le dos se fait d’un homme et d’un héros, sous le cheval de blanc et d’écume, brille le retour des soldats d’empire et de vouloir.

Il faut armer le bras des faibles, qui dévorent et rejettent la dureté, qui s’élancent au ciel et tombent bas dans la fosse des maudits, qui pleurent au soir venu, qui rêvent de ce qui rend les uns si beaux. Le lierre grimpe au mât des évidences, la mousse envahit les tuiles du toit, il croule vers le secret de l’enfer et du dégoût, les compagnons sous leurs échelles sifflent tristement. Au réveil des chouettes et des hiboux, la blancheur quitte le chantier, les hommes mangent et décident de ternir pour toujours le soleil en ce lieu.

Il faut dire, face cachée, que le détour se fera un jour de chansons et de rires, de vin et de larmes. La vie surit, sans le travail et la sueur, la raison des forts pose une charpente de grisaille et de mort. De la montagne vient un peu de fraternité, tu adores en silence. Ils font la part belle aux corbeaux, les trous dans ta mémoire, veilleur, tu les bouches d’une main mal assurée, tu fermes la barrière et tu te perds dans la contemplation d’un monde qui meurt et qui renaît.

L’intention vaut l’action, ô, ignorer le rêve des autres. Il faut entendre la voix du bon Dieu et espérer très fort et sans malice que le beau temps se maintiendra, que les troubles de la nuit seront enfin livrés au paradis des mouches et des branches.

23 Avril 2004.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire