lundi 18 février 2019

Des absentes.

Ils sont encore perdus les touts petits, ils chantent dans le vent, dans l’escalier, dévastés, cerclés de frondes et d’eau, et passés au loin, cœurs purs moirés et infinis. La foule, la passion, cœurs dévêtus et charmés, ils se retirent au loin les femmes sont absentes, ils sont perdus, aveugles et défaits un à un, raclés et sanglants, ils sont à venir, ils sont loin, ils se rebutent et battent et rebattent et frôlent l’obsession, ils sont encore à dire et à boire,

ils sont éloignés et gagnent sans vouloir, sans saveur, une âpreté certaine, un gouffre, une terreur, ils chantent pour eux même, ils doivent du serment, ils tendent du sanglot, les femmes sont absentes, Ariane est au rocher, douloureuses et étranges, les fées enfermées, leurs rires sans joie, ils sont aveuglés et tendus, ils sont abandonnés les touts petits qui se défont et déposent leurs bagages, l’ennui, la terreur obscure, le sacrifice.

L’objet, la conséquence, le murmure, ils balbutient et traînent des sanglots, ils sont ensanglantés sur le bord de la route, ils contemplent et doivent et retirent toujours, une épine après l’autre, une marque au pied, le sacrifice court, la peur les recommence, ils sont sur le carreau et tirent des longueurs de toile fine et fraîche, ils sont à l’abandon et comptent les étoiles, ils sont avilis et sans rien au bout du nez et au bord d’un œil, ils tournent les effets,

ils arrachent la crainte, ils sont enlacés sur les troncs séchés. La vie recommence, ils sont purs et parfois, ils se démêlent et penchent vers l’avant, ils embarquent et déposent du sable, des limons, du vide au cœur, des brassées de chansons, de feuilles, du désir, du calme sans raison, les femmes sont absentes, si lointaines et aveugles, et fermées au murmure. Ils sont partis et figurent sur les calices, les corolles, les bouquets, ils pensent l’avenir,

ils tournent sur le pied, la différence est faible, le contact est ténu, ils pensent en regardant, loin, au loin de la rive, du bord, du quai tremblant et les femmes absentes et leurs soupirs éclairent les cailloux au collier, à la main la bague et les orteils, ils se composent une guirlande, un ruban, les fleurs poussent plus loin. Le combat va cesser, les enfants sur la rampe décrochent le ciel bleu, éloignent le temps clair, ils se donnent au loin, ils se poussent toujours,

ils sont sur leurs pieds nus, il se dressent dans l’ombre, le soleil a tari, la clarté est perdue, les mots entrelacés, les souliers défaits, ils tirent vers le cœur le souvenir des larmes, le sanglot perdu hier, la courbure du front, ils avancent au lointain, ils comptent sur le sable, ils soutiennent toujours l’avenir, le certain, ils sont cambrés et sûrs et faufilés sur place et ils comptent toujours les étoiles dans l’ombre. L’avenir entre encore, sur le pied défendu,

sur le rocher, perdue au loin, absente, Ariane est en pleurs, et ils disent la fin, le temps va revenir, l’histoire va reprendre, les femmes sont absentes, aux longs cris aux si subtiles plaintes.

21 Décembre 2009.

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