L’ombre est bleue, la figure amère et douce, un fruit rouge, rouge, rouge dépose sur le cœur du sel et de l’effroi, ils se tournent et posent au sol une poignée de sable et d’eau, du remord et un lentement travaillent, ils posent au creux du temps de la terre pour l’avenir, pour voir plus loin, pour voir plus beau, pour abonder et reconnaître pour délivrer et faire un parcours, une société,
ils chevauchent l’étang de lune, le regard simple, la bouche ouverte, un désir fou sous les paupières, une espérance sur le cœur, ils voient venir de rouge et d’or le plus ancien, le plus petit, le miroir tendre, la lèvre pleine, que veux tu, que veux tu, bouche ruinée, sans dire un mot, sans rien autour, sans âge, si le silence revenait, si la lumière était belle, il faudrait voir, encore voir,
et répandre sans les compter les remarques, désolés les innocents sur la rivière. La bouche pincée, le regard loin, ils portent beau, ils se coupent, ils défont une à une les larmes, les illusions, les frénésies, les échancrures, le compte tient sur deux doigts pleins, ils commencent et espèrent, le soleil monte, l’air est vif, il va chauffer sur le balcon, sur le retour, sur le pavé au loin, loin,
ils courent les enfants, ils chantent et ils recommencent, ils caracolent dans la pente, du pont au creux du pré, au lointain, ils se retirent et ils amusent un monde fou, un rien en deux, une aventure pour le dire, la vie est lente, le ciel est bleu, les fruits rouges sont-ils amers ou suaves, ils recomposent un champ perdu, sans bataille, sans aventure, sans rien au bout, sans rires, au loin,
ils s’interpellent et entament leurs pieds aux cailloux, aux épines, au soleil fort, au drame intense. Bouche pincée, le regard loin, ils portent les beaux, des couteaux et tranchent, ils se recoupent, ils défont une à une, les larmes, sans frénésie, sans réflexion, ils courent et remontent la pente, du creux aux prés, des lointains, aux riens, ils se refont, dans l’avantage, au soleil,
et dans le vent ils lèvent les bras, entament le jour, le temps, la saison sèche, si sèche, ils sont installés, ils sont à courir dans l’ombre bleu, dans le soleil, quand ils y pensent, ils tournent sur leurs talons et recommencent, recommencent, la vie est là, le temps est clair, l’ombre est bleu, le rouge si tendre et si amer. Les beaux, si beaux, ils courent, ils recommencent, ils sortent les couteaux
et tranchent et rayent le sol et l’azur, le temps mêlé, l’horizon loin, les animaux appellent et marchent, ils marchent et recommencent et tournent rond sur le sol même, sur le devant, sans rien faire du souvenir, du souvenir pour bien plus loin, pour bien plus tard, le soleil tourne et l’ombre bleu est en avance sur les fruits rouges doux et amers, les cavalcades recommencent.
Ils sont plus durs, ils sont plus loin, ils souffrent encore, et ils avancent.
03 Août 2009.
RépondreSupprimerRouge gorge
gorge rouge
effroi de sel
cœur en émoi
à la vue de la lune
noyée dans l’étang
nuit de brume
de demi-lune
d’or consumé
que veux-tu ?
que veux-tu ?
bouche rouge
cœur de sang
un jour viendra
cœur de rose
lumière éclose
tu verras
oui, tu verras