mardi 19 février 2019

D’hiver.

Et après, ce sera, parce que sur ce sentier nous partons à la dérive, nous allons sans y penser refaire le chemin de l’enfance, croire et recommencer, sans entraves et sans raisons, sur le devant, sur le plus au fond, dans l’erreur et la reconnaissance, il y faut de l’ardeur et du renouveau, il avance et il y pense allons, allons.

La vie te donne et tu lui prends et tu avances sans rien y voir, sur les dents, sur la pointe du refus, il te faut croire et crier, tu refuses et tu enclenches, allons plus vite et recommence et défait, d’un œil rond, si rond, de l’étonnement et de la surprise, tu vas, tu viens et recommence, la vie t’avance, tu lui prends un pas,

un pas et aussi un autre, il est en avance. Au point du jour, le ciel est gris et te tourmente, et tu redis et tu refondes, la vie avance et toi tu prends. Sans rien penser, sans plus rien croire, sans rien crier, sans tout entendre, sur le devant tu pousses et tu avances, le sort funeste, le sort jeté, le calme plat, la ritournelle, le sort tendu,

l’avance éclose, le bien comblé, le murmure, les assises, il se reprend, il se redonne, il offre au ciel un panier de tourments, une musette de propos ternes, il avance et tu reprends de sa vie, de son pas, de ses regards sur les cailloux. Il ferme tout, il reprend loin, si loin la vie errante, le socle lourd, le coffre fermé, la malle éteinte,

il se reprend et tire un fil, un autre, une parcelle. La vie, sa vie, il se lamente Jérémie, Jérémie, où sont les marques, où sont les pleurs, il se défait, il se commente sur le chemin, si loin devant, il écarte un œil, un autre, il avance et recommence, perdu, trouvé, sitôt rendu, écartelé sur le passé, sur le désert, sur le froid retenu,

calme, calme, il abonde dans la pénombre, il se retire et part encore, il avance et recommence, perdu, trouvé sitôt rentré, petit encore et bien suivi, secoué de larmes et il vit tendu de fils sombres, tourmenté sur les cailloux, sur le gravier, perdu au loin, rentré dans l’ombre, sur le sentier d’hiver, il fait froid, et tout est entendu,

tôt, si tôt perdu au loin et sans attendre, sans avenir, sans rien au cou, du froid au bout des doigts, l’erreur sur le front, encore calme, déjà perdu, retourné et sans habitude. Il est en avance, et il se calme au froid terrible, borgne, les yeux perdus, le cœur au calme, au froid dans l’ombre, la figure tassée, le jour est levé, pied perdu,

il se retire et il coule une arme, l’autre, un cœur perdu, un cœur rentré sous le sillon, sous les audaces, le cœur froid, le cœur sec, il avance et froid, il dépouille une vibration, une autre encore, les mots gelés, les mots amers et vides, vides dans l’ombre froide, dans le ciel perdu et sans joie dans l’ennui et le frisson, il avance dénoué,

le regard clair, l’ombre tourmente, en larmes sombres et au froid reclus. Et après, ce sera, parce que sur ce sentier nous partons à la dérive, sur le devant, sans rien comprendre, sans rien y voir, sans tout attendre, sans espérance et sans chagrin du froid perdu, du front rentré, des ombres sur les yeux, des vies morcelées, vidées loin,

d’un cœur qui souffre, loin, des immensités noires, du vide toujours, au loin, toujours perdant, sans attendre. Le froid est installé, le vide est consacré, la sève gèle aux décombres. Il y va, nous avançons, perdus, écartelés, le souffle est prisonnier.

28 Décembre 2009.

1 commentaire:

  1. écrire ou peindre
    quelque chose de joli

    sur le sentier
    dénouer les fils

    ouvrir la cage
    suivre l'oiseau

    ti... lala
    tirititran

    dindirindin
    domani la primavera
    dindirindin



    https://www.youtube.com/watch?v=gtsURZrEYUw

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