mercredi 13 février 2019

Le fil donc.



On oublie, on se perd, on ne voit rien et tout autour avance et tout est en marche et l’oubli et le temps sont perdus, la vie avance, l’autre est là et il n’entend rien, ne voit rien, ne dit rien, il se perd et on se perd et le fil parfois est rompu et de petites mains habiles et ouvrières tissent, retissent, réparent, filent, refilent, il y faut de l’ordre, le fil à faire, longuement entre les doigts, il se tourne et il balance, le fil est long, long, il est là, il est entre les doigts amicaux et travailleurs, il est filé, le fil donc.

Le fil est là, le tissage, le tissage et puis, et puis, il faut tirer des surfaces, des mesures de tissu, il passe entre les doigts des mains amicales et ouvrières, il se cherche, il crisse et chante la joie entre les doigts, sur le dos de la main, pour quoi, la main, le dos, le tissu chante entre les doigts habiles, ouvriers, amicaux, il est bon à étirer, à tendre, à détendre, à appliquer sur le dos, sur le bras, sur le cœur, le fil, le tissu entre les doigts charmants, travailleurs, amicaux et suaves,

il est faiseur de percale et teinturier de couleur rouge, de rouge entre les doigts, sur le cœur, sur la main, une fortune à soi tout seul, le fil frisé, refilé, le tissu tissé teint en rouge en attente, sur la main, sur le dos, sur le cœur, sur la racine émue, sur le partage à venir, à redire, à faire, à tendre encore aux lèvres mouillées, il faut, il faut entendre, il faut étendre, comprendre, et recommencer, le fil, le fil, le tissu, la couleur sur le dos, sur la main, sur le cœur, sur l’étendue, sur les bornes,

aux limites, sur le rien encore dit, sur le rien encore à faire, sur la difficulté, sur le redire, le reprendre, il faut entendre et renommer et avancer, sur le bord du chemin, il tend un fil rouge, sur le bord il recommence, il finira encore le cœur ouvert, la bouche pleine des yeux émerveillés, des doigts serrés, la peau est trop tendue, il se fend, il s’offre, le soleil à frappé fort, bien trop, il se cherche et toujours il se tourne et voit le fil refilé teint en rouge tissé, retissé, tendu et formé,

un coupon sur le dos, un espoir sur le cœur, il se balance et marche les pieds dans l’eau, le cœur ouvert au soleil, tendu et offert et il ne voit rien ni autre, le pied tendu, le cœur ouvert, la main offerte, la vie tirée sur le fil, sur le fil il avance et les mots y sont plus rares, sans histoires et sans autre couleur, une seule, le rouge, le rouge, il avance sur l’eau, un fil rouge tendu du cœur aux nuages, du sol à la voûte, ensoleillée, ensoleillée, il ne refuse rien, mais de pauvres mots,

des couleurs rares, une posture sur le sol, il attend, il cherche et il marche, il avance, il ne voit ni yeux ni vagues, il se tourne et entend, le fil casse, le fil casse, il se tourne et au moment même, il entend, le fil est cassé, il se voit sur le sol, les pieds tendu sans aucune histoire, pauvreté sur pauvreté, amour sur amour et marche pour marche, il avance et dira aux astres à venir : larguez le fil, lâchez cette rampe, tournez encore un peu le rouge en flot, le rouge en flot, il faut y venir, il faut y entendre,

il faut y voir venir, tenir, entendre, voir, il s’agit du poids d’un corps sur le sable, du fil ténu, entre les doigts, rouge et fragile, sans rien, ni loi, ni force. Il avance sur le plat et du fil refilé, du tissu retissé, du pauvre rien, du pauvre rien, il se tourmente, le fil doit casser.

21 Août 2009.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire