mercredi 20 février 2019

En fin.



En fin, il y passe et pense à autre chose, à l’entretien, au respect, à la grandeur, il s’avance et il écarte, les bras, les doigts détendus il avance, il repousse la boue du bout du pied, les cailloux, il chante en s’envolant, il broie du noir et des bijoux, il est rendu, terrible et sûr, il ne redoute aucune pureté, il franchit les obstacles, il tourne et il retourne, il conquiert, en fin, il parait, son drame permet en fin, permet une avance, au travers des nuages, au travers de la vie, la flamme est dure, le pied est assuré, il avance, il parait, il grandit sous l’eau qui tombe, il flaire la vie, il tourne sur le devant, il cherche un mot, puis l’autre, il demande la grâce et tire sur le col, la vie avance éperdument et insensiblement,

il défait une à une les mailles du filet, il est libéré et tranquille et sa voix porte, il compte les obstacles, il comprend les sanglots, il tire une à une les larmes de la vie, il défait l’échancrure, le cou passera bien au travers de ce nœud, il coule sur lui-même, il franchit les ornières, il bondit, il avance éperdument tendu vers d’autres conquêtes, il ne finira pas encore le chemin, la vie est prolongée, il grandira encore, ils sont tous en attente et il recommence, il saute loin, il pense fort, il est surpris et fier et fort d’une immense joie, d’une ardeur qui ne se rompra pas, il frémit et bouillonne, les vertus se répandent, il avance au devant, bercé de chansons folles, tendu et reconnu, il avance sur lui, il file sur les eaux,

il est venu et ce jour il parait, il définit une pour une les armes et la foi, il avance et présente au monde un front serein, une certitude déraisonnable et bonne, si bonne, il s’enchante de rien, il comprend peu à peu, il avance pas à pas, il est devenu fier, il finira plus loin, beaucoup plus loin, il enchante le monde et reconnaît aux âmes les vertus et la grâce, il se fait encore plus grand, il respire et il avance, la vie commence recommence, il a trouvé un point, il a trouvé une clé, il tend la main et ouvre la gorge, la source est là, il avance et il recommence. Du respect, des larmes, du renouveau, il est en avance, il racle le pied sur le sol, la boue reste au bas, il baigne ses mains de larmes, de larmes, pour cette réparation,

il a vidé la peur, il a tendu le masque, il détruira le monde vieux et sale, il faut encore prendre une à une, les routes vers la joie, il se fend, il raconte et il ouvre en fin la bouche pour une parole vraie, il avance et conquiert et il a compris sûrement, la voie est libre, le temps est clair, il faut y aller encore, il faut aller assouvir, et bâtir et engranger du vaste et du généreux. La route est prête, le sentier est à l’aise, il connaît le poids des souffrances, il grandira encore, ô bien immodestement : il se détache et s’applaudit, il a enfin compris et les peurs et les larmes, il commence enfin sur la voie de la réparation, il va venir et il est venu, il viendra, sa force est dans son élan, il suit la liberté, il tire la lumière, il affranchit un à un,

les larmes une à une, le danger et le souffle un après l’autre, une singulière grimace, il a compris et profite du masque, il tire sur la joie, il remplit son sac, il lâche les outils, il ira à mains nues, le cœur à l’aise. Le regard content, en fin.

16 Février 2010.

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