mercredi 8 août 2018

Et grelotter et se tordre ...

Et grelotter et se tordre et périr et disparaître sans que vole une fumée, sans un soupir. Pour, le jour et la nuit feindre la joie et le repos et pleurer, sans entraves, sans rien pour s’appuyer, sans canne, sans manteau, dévêtu et penché.

Les plis de peau sont ridicules et frottent le poil, et déroulent des cordes pour les marins, des épouvantails à moineau, des fantaisies pour qui crache sur la flamme, la peau bat la breloque, pour le plus fendu, le plus dressé sous la pliure. Il ne faut rien dévoiler et tout dire, du contenu, du branle-bas dans l’univers. Il est aussi haut le matin et retenu par la fraîcheur et sous les doigts et sous les lèvres, il y a débauche d’oripeaux, flamme au vent. Sans rien lui dire et pour longtemps les creux avancent sous l’ombrage, les bosses sont tordus au doigt et retenues entre deux ongles, ils pincent comme le froid et la dent dure les égratignent, ils sont replets, confus et tendres et bien nobles dans une position d’abandon, de violence et de raffut.

Le grelot, le vaillant, il endure toute sa peine et frotte-ci et frotte-là, les gentils chats, les sacs pliés et retordus et les rides sur les paupières, la chair étrange dans la chaleur, verdit, fleurit, se rétracte et recommence, et recommence et tend le doigt vers l’embuscade, vers le filet du roi maudit et nu et il se courbe et redemande et embrasse le ciel d’un œil si fort, si tendre dans l’air bleu et flottant sur la campagne, il est en avance et retarde et rebondit sur le visage et il est mouillé de vertu, pour renoncer et reprendre, et fragile sous un os dur, il est enfoui dans une mare, englouti sous un pré, salé de complicité et refendu et retendu et outragé et barboté et calculé quand on soupèse, et redressé et bien happé, il est une ombre pour la terre, les grands sortent de la vague et montrent tout au vent qui passe, aux yeux écartelés, aux mains décoiffant la sûreté et la droiture, on va se tordre, se compléter et repartir et revenir dans une chemise flottante, le tout est rond et choisi et sucré et pimenté.

Les yeux épouvantés, l’air ne passe plus, plus rien ne respire, plus rien n’égale le flottement, la pliure est en en morceaux ils faut enter et sortir et remonter et y penser et donner un sens au partir, au meurtrir. Cela pend, se coince et refuse et remonte et réjouit et choit sur la peau, sur l’étendard, pour joindre dans le fil de l’eau deux vies aveugles et tendres et perdues et montées et remontées de fond en comble de dedans, de dehors, et de poids tendre, tendre et furieux et trop de respect parfois de l’innocence et la chair vit et le poids plombe, le marteau démonte les murailles et se repose un seul instant sur le rebord de la toiture, les pointes appointées et tordues sous la vigilance, il faut retendre et reprendre et compter sur les doigts tous les plis de la draperie, tous l’or en paillettes qui glissent entre les joues de la braise qui chauffe, chauffe et remonte pour une fois encore à la pliure des hanches, au nombril. Plié, creusé, mouillé et forcené et retendu car cela passe, se défait et recommence, les marins tendent les filets et pêchent une fois encore une fois de plus, la mer est immense les vagues tournent fort, ils étaient jeunes, ils sont partis et les plis de la voile se tendent et se détendent et la vie est pareille, semblable, le sac, le ressac, la corde, tendue, détendue, ils sont à terre et recommencent et au point toujours au point, au bout du bout il y a le jour.

25 Août 2006.

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