vendredi 3 août 2018

Et, quelle catastrophe.

I

Il est au bien, et il est pur, et il chante l’ignominie et la caresse.

Il faut récolter, ébrancher et garnir d’or les fagots et se donner, tordu autour des doigts, les mains sur les reins, une tendresse sans fin, le plaisir grandit dans l’orage, et, quelle catastrophe.

Dans la poche le mal est entré, il crache et recommence et défigure et arrache et resplendit et mord, à la poussière, à l’angoisse, il se traîne, il est gardien et témoin, qu’il descende.

II

La récolte est moissonnée, les fleurs passent dans le ciel, nuages de liberté, les grands animaux suivent et suivent encore, les passeurs, passent, ils repassent et recommencent, ils ont une chance, ils devancent la mort sur le jour.

En avance, au retour sur la terre, la mer désertée, le vide grandit sur le vent, absence, tristesse, les rires vont éteindre et le soleil ne brûle plus. L’abandon, le mois est fermé pour toujours, ce temps était dérangé, dans le bonheur, l’angoisse, la hauteur en trop, le pari est osé, il faut la certitude de vivre heureux, de réussir, toucher le toit, la solution, l’absolu.

Ce pari est un saut pour tromper l’ignorance, pour basculer de l’ombre à la nuit, la parole envolée serpente de l’effort à la déconvenue.

III

Il faut frapper, le poing sur la joue, la figure dans les orties, ils ont couru et mordu la poussière, les heureux soufflent les instants, les images bercent les hommes.

Aux rosiers, aux lauriers, sur la roue, dans le désert, sur le carnet, sous le lit, il est en explosion et assemble les morceaux épars, il arrête le temps et chante le massacre, pauvres gens, pauvres corps, pauvres esprits, le temps avant l’orage, avant les rides sur l’eau, sous le soleil, il demeure, il ouvre les armoires, les étages, l’escalier sous le poids, sur le bois, la noirceur.

Il chante et conduit à l’ombre les troupeaux, le flanc est tourné, la place est à prendre, il lui faut, du miel sur la peau. Il faut, tourner et retourner et entendre et dire en écho, la victoire, les animaux volent, et quelle catastrophe, les images coulent d’un mot à l’autre.

21 Août 2006.

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