dimanche 26 août 2018

Les draps se soulèvent.

La trahison et le mensonge, et il faut entendre loin la perfection, le son monte, la voix raconte, il y faut du sentiment et du mélange, de la correction et de l’histoire, sur le muscle tendu et détendu, du poids de chair pour lisser jusqu'à la fin du jour une espérance, un coup fatal, un coup mortel, une aventure sur la planche, le poids est réparti sur toute la surface, les pieds ne percent pas le plafond, l’ordre règne, la vérité est en place.

Le chant des oiseaux, ils éveillent les cœurs endormis, ils soulèvent les draps, le poids est tordu et griffe la mémoire, le pied sous lui, la peau en haut, des épitaphes sur les stèles, des enfants morts et les grands contrits et attristés et faibles, et rendus mous, sans espoir, ni saveur, la force tend le drap, les mains s’en saisissent, la force est étalée, les jeunes sont partis, ils redemandent du champ et du contraire, de l’alliance et du sarcasme, les efforts, les abus, les alarmes et la vigueur, du sang dans la joue, les dents qui sautent, ils ont entendu les oiseaux, le printemps en place, les défauts se lissent, la postérité juge et recommence, les petits se frottent sous les draps, leurs forces se combattent et échancrent les spasmes, le cœur est dilaté, la pression est trop forte, ils enlacent le temps, l’étreinte caresse le vent et glisse sur la peau, la confiance dans l’aube, le matin est levé, les draps sont soulevés, les bannières flottent, sous les arbres les oiseaux chantent, les draps frottent les corps tendus et remplis de promesse et remplis de forces et de pressions, et soutenus et repris, débattus et assombris, ils dressent au matin le triomphe sur l’heure, sur le désespoir, la nuit, la grandeur en cercle tourne, les grands sont aux abois et jappent, la frénésie est grave, et grince, la toile est tendue, remplie de promesse, les heureux cabriolent, ils rendent cœur pour âme et frottent la peau sur le fond.

Les vaisseaux sont remplis et de sang et d’ardeur, ils se frottent ensemble et comme un carillon dégonflent le métal, la confiance est dans le cœur, à l’aune du berceau, dans la vérité de la nuit, le jour est bienvenu et les draps se soulèvent, et la force, et le cri, il se passe une chose, le frottement réduit et tire la ferveur, ils se grandissent et échangent une avance, une retenue sombre, un aveu dans le tourbillon, le bleu et la vague dans le cri, le soin dans la fidélité, dans la mesure, dans la perfection, je te retiens et je serre la main et j’étrangle ta peau et je défigure les ombres, de l’or sur les paupières, le jour est enfin là, la vérité est mouillée, sur la peau moite les grains, la chaleur, le froid et l’obscurité, les grimaces, la dent est dure sur la chair un peu dure et un peu molle, ils se frottent au drap, les forces grandissent : la vie, un signe, une dérision, un agrandissement, une faiblesse, un calvaire.

Il faut recommencer et frotter encore, frotter et durcir et donner sans reprendre, les aveux, les émois, l’angoisse, le hasard, les amants se traînent sur le drap, repiquent et gémissent et fuient la vérité.

La trahison, le mensonge, sur le drap ils se frottent, et dansent, et recomposent, et imaginent, et ils sont autres, et ailleurs, et pourtant là. 
 
1 Mars 2007.

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