dimanche 19 août 2018

Trembler de joie.


Il a fini la lumière et entendu, les draps sur le fil, le clair et l’orage et la brise, suer. Le sable rentre des cailloux dans le temps, le vent vole les roses et les feuilles. Le petit est perdu et commence la silencieuse sérénade, elle l’éveille. Au lointain l’heureux caracole et franchit en bondissant les frontières du temps maussade et de l’envie à venir, à déraisonner, à entendre. Au tard, la vertu se manifeste, les cœurs palpitent sous le lierre, les bourdons sont en route et frottent les jasmins d’hiver.

Et entendre dans les herbes rases et écrasées, un chant plaintif, lointain, sans âge et sans force, si plaintif, si lointain, pareil aux astres. Ils clignent d’une paupière sur l’autre, les étoiles sont loin et les feux brûlent et endorment la sagesse. La domination, le carrefour, la solitude, l’esprit et l’espoir, attendre sur le sable et trouver sous le pied que le sol est bien doux, si peu ferme et en parfait déséquilibre, sans sentir, sans pâlir et en espérant à la fin, une détermination sans faille, une robustesse de cœur et d’âme, un parcours sans fautes, sans que rien ne faiblisse, démontrer et servir.

La pluie viendra bientôt et ils fermeront les fenêtres, la tête sous le tablier, la toile cirée sur les boucles, ils étaient si serrés et en danger ces enfants surpris par l’orage, ils rentrent et bien vite se couchent sous les draps et sous la vapeur des émotions trop fortes et le cœur arraché et trahi, déposé sous un arrosoir au jardin, les figues et les noix et ils reprennent de l’huile et finissent la clôture et comblent les sanglots. Ils sont heureux et séparés par un orage et répartis au loin et remplis de saveur et cajolés de foudre et tendus de semences et pleins des affronts du noir et de l’orgueil.

La vie allège le poids, le fardeau est en marche, la foudre sur les yeux fronde et aux épaules des frissons, des ardeurs chantent dans l’illusion des rires et des joies. La peur est en voyage, le pain est sous la branche, les silences sont lourds et finis et pleins de cette lueur de faïence, un plat de légumes et d’ail, la saveur et le feu et la richesse de tous les âges, le sanglot loin et long, défendu sur l’air et comblé et transi et surpris sur la route, le sentier est en haut, la chair est tendue. Les silences sur tout ce qui se rencontre, sur ce qui est toujours à dire et faire.

Sur les yeux des traces pour le rire, les aveux, les sermons, les paroles lancées et les regards mauvais et lourds et dans le bleu si bleu, la main se pose sur la ride, les temps ont coulé et les toisons blanchissent. La musique est vivante, les doigts se posent, l’espoir avance, la ferveur remplit les bateaux de sucre et de gâteaux, les hirondelles reviennent sur la rive et battent une aile lente et souveraine et fixent les yeux des passants. Il a coupé, coupé et taillé, la tranche est inscrite sur sa tête et sur ses doigts, les arbres ont compris.

La vie avance et surgissent les nuages, et l’air est bien plus doux, plus petites les choses, mais précises et sans danger. La pente ouvre, les oiseaux sont en chansons et en grande confusion, les heureux se posent, donnent sur le sol une ombre plus précise, un accueil plus généreux, une source de rayons chauds, une signature du désir, enfin, enfin, trembler de joie en pensant au retour, il reviendra un jour et les arbres seront en fleurs.

11 Février 2007.

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